Sources : ASPO, USGS, Oil Megaprojects Task Force, BHP Billiton, BP, presse générale, gstt (agence géologique nationele).
gstt diffuse des statistiques de production mensuelles assez détaillées (par compagnie et distinguant on et offshore)
Pic de production : 1978
Production cumulée : 3.5 Gb
Trinidad-et-Tobago est un état composé des deux iles éponymes, plus un grand nombre de petites iles, au large du nord-est du Venezuela. Ces iles furent découvertes par Christophe Colomb lors de son 3e voyage (1498), il baptisa Trinidad en raison de ses trois sommets visibles au large. Le nom de Tobago, plus récent, dérive de l'Anglais Tobacco, le tabac y étant une culture importante. L'ile fut successivement Espagnole, Français, Hollandaise... Tobago fut même un temps balte, colonisée par le Duché de Courlande (une partie de l'actuelle lettonie). Mais au XIXe siècle, l'ensemble passe sous domination brittanique et le reste jusque 1958. Le pays est la première puissance économique des Antilles, son niveau de vie est relativement élevé. La population est d'origine indienne, africaine, et dans une moindre mesure européenne. Avec 1.4 Millions d'habitants, ces iles sont densément peuplées (266 habs/km²), comme la plupart des iles des antilles.
Le premier gisement significatif, onshore sur l'ile de trinidad, a été trouvé en 1907. La production de pétrole de Trinidad fut importante pour l'effort de guerre brittanique, surtout au tout début de la guerre (avant que l'entrée en guerre des Etats-Unis ne permette au Brittaniques d'abreuver leur armée de pétrole texan), ce pétrole léger fournissant l'essence des avions de la bataille d'Angleterre.
Si on utilise le découpage géologique de l'USGS, Trinidad produit des hydrocarbures de deux provinces géologiques différentes.
http://energy.cr.usgs.gov/WEcont/region ... 609802.pdf : en onshore, et en offshore dans toutes les directions sauf le nord, il s'agit d'une partie du bassin de l'est venezuelien, celui là même qui est responsable de l'immense accumulation de pétrole biodégradé de l'Orinoco.
http://energy.cr.usgs.gov/WEcont/region ... 610311.pdf Le bassin de Carupano dans la fosse de Tobago. C'est une sorte de bassin d'effondrement à la limite des plaques sud-américaine et caribéenne. Ce bassin ne produit que du gaz (et un peu de LGN, mais pas de brut).
L'exploration offshore s'est faite en trois temps, d'abord à l'ouest, dans le tranquille golfe de paria (peu profond et peu agité) où le Venezuela exploite aussi quelques gisements, puis à l'est dans des conditions d'exploitation plus viriles, puis au nord dans le bassin gazier. Actuellement, 80% de la production pétrolière est offshore. Curisueement, les chiffres du gstt montre une production onshore complètement stable (24-25 kb/j) depuis mars 2002 (leurs statistiques ne remontent pas plus loin).
L'ASPO donne les deux plus grands gisements :
Forest Reserve, 1914, 320 Mb. Onshore
Soldado, 1956, 600 Mb, golfe de paria
Pour le gaz, Trinidad a découvert des réserves de l'ordre de 1100 km3 selon l'ASPO. Environ 340 km3 ont été extraits, et la production annuelle atteind maintenant 40 km3 par an. Elle alimente notamment une importante exportation de gaz naturels liquéfiés et de produits pétrochimiques (Trinidad est un des premiers exportateurs de méthanol). Le projet de construire un gazoduc allant jusqu'en floride et desservant au pasage les iles des antilles semble avoir été abandonné. Le pays espère par contre pouvoir utiliser son infrastructure de liquéfaction pour servir de porte de sortie à du gaz venezuelien, mais si celà doit se faire ce sera sans doute limité en volume (quelques petites gisements du golf de paria).
La production de liquides est de façon générale en déclin depuis 1978, avec quelques rebonds correspondant aux nouveaux projets offshore. Angostura (BHP Billiton) a été découvert en 1996, et semble être le dernier gros gisement de pétrole de Trinidad. Il est entré en service en 2004, et produisit environ 50 kb/j, ce qui a fait nettement rebondir la production du pays. La production est tombée à quelques 20 kb/j. En 2011 le gisement passera en "phase 2", c'est à dore sera exploité pour son gaz.
Le bassin sud est maintenant bien explorer. Le bassin nord donne encore des découvertes, mais il s'agit toujours exclusivement de gaz (avec de petites quantités de liquides associés). En janvier de cette année, Petro-Canada y a fait la première découverte Deepwater de Trinidad, un gisement de gaz important (20 à 40 km3).
Par ailleur le plus grand gisement de gaz du pays (85 km3), red mango, a été découvert relativement récemment (2000). Il se situe dans le bassin sud, mais dans un nouveau play plus profond - et apparemment seulement gazier.
Il semble donc que le potentiel d'exploration pour le pétrole soit presque épuisé, ce que le gouvernement reconnait implicitement en centrant ses objectifs sur le gaz.
Les chiffres de production BP et EIA présentent des diférences étranges, notamment on remarquera que pour l'année 1981 le chiffre brut seulement de l'EIA est supérieur (de 50 kb/j!) au chiffre tous liquides de BP.
Je compte un ultime d'un peu moins de 5 Gb hors liquides de gaz naturel (donc brut + condensats). Plus des deux tiers sont déjà produits. C'est plutôt optimiste sachant que les réserves prouvées sont de 800 Mb.
Pour les LGN, en étant relativement optimiste sur l'ultime de gaz (1400 km3) et en partant du ratio LGN/gaz naturel de ses dernières années, on arrive à environ 500 Mb ultimes, dont un petit quart déjà extraits. Le profil de production futur dépend de celui du gaz, donc de choix politiques, comme construire ou non une voire deux unités de liquéfaction de gaz pour l'export supplémentaire.

