Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par sceptique » 02 juin 2008, 22:52

Ou encore, pour rejoindre Gilles, une fois le pic franchement passé, par exemple 91 Mb/j on considère que le plateau est compris entre 86 et 91 arbitrairement...
En tout cas si on considère les grands projets il semble que la production puisse monter à 95 Mb/j dans les 3-4 ans qui viennent. Et c'est après que cela va se compliquer ...

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Saratoga Elensar
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par Saratoga Elensar » 03 juin 2008, 01:34

GillesH38 a écrit : euh, est ce que je comprends bien que Total ajoute les 8+2+3 = 13 Mb/j pour passer de 87 à 100, comme si les 87 de base restaient inchangés pendant 12 ans?

parce qu'avec un taux de dépletion sous-tendu de - 4 % par an, il faut aussi remplacer dans 12 ans

(1-0,96^12) * 87 = 33 Mb/jour, soit plus que la somme des trois premiers producteurs actuels (Arabie Saoudite, Russie et US).

Est ce que Total dit quelque part où on va les trouver ?
Gilles ton raisonnement n'est pas bon. Pourquoi ?

Ces produits ne sont pas soumis aux taux de déplétion des réservoirs de pétrole conventionel.

Tout d'abord les sables bitumineux canadiens sont des réserves à ciel ouvert (avec plus de 500 milliards de barils), donc pas de problème de pression de réservoir. Les seules limites sont en matière de disponibilité d'énergie (gaz et plus tard centrales nucléaires) et d'eau pour transformer et transporter cette matière.

Pour les Huiles lourdes de l'Orenoque c'est un peu moins le cas, mais on en est pas à des taux de dépletion du niveau du conventionel.

Pour les agrocarburants, pas de taux de déplétion, seuls les aléas climatiques vont modifier la production.

Et pour les XTL, en particuliers CTL et GNL, et gains de raffinage c'est un peu la meme chose.

Ce qu'il faut donc en conclure c'est surtout que nous avons atteint selon Total le plateau de production de pétrole conventionel.

D'ailleurs je n'ai jamais compris la pertinence pour nos économies de prendre comme référence le pic tous liquides au lieu de se focaliser d'abord sur celui du pétrole conventionnel qui est le plus intéressant.

Maintenant en ce qui concerne les chiffres donnés par Total, je serai très réservé, surtout pour le Canada et le Venezuela. Ils le disent eux meme 100 mbj est une hypothèse optimiste sans freins hors géologie.

Cela signifie pour le Canada de passer de 3mbj aujourd'hui à 7mbj et au Vénézuela de 2,5 à 6,5 mbj. Très très ambitieux.... Bien qu'il y a un réel potentiel de hausse de production, les facteurs hors géologie vont certainement avoir une incidence.
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par GillesH38 » 03 juin 2008, 07:38

je ne parlais pas du taux de dépletion des non-conventionnels, je parle juste du remplacement des ressources conventionnelles qui sont en dépletion (tu es d'accord qu'on a deja passé le pic pour celles là). Où va-ton trouver les 30 millions de baril/jour qui vont manquer d'ici 2020 ?

Pour mrlargo : ok, mais sur quel intervalle fais-tu ton fit linéaire du sommet? ;-)
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par kibodio » 03 juin 2008, 12:06

Tout d'abord les sables bitumineux canadiens sont des réserves à ciel ouvert (avec plus de 500 milliards de barils), donc pas de problème de pression de réservoir. Les seules limites sont en matière de disponibilité d'énergie (gaz et plus tard centrales nucléaires) et d'eau pour transformer et transporter cette matière.
Au sujet des sables bituminueux canadiens, vous avancez le chiffre de 500 milliards de barils. Vous êtes sur d'un tel chiffre. De mon côté je n'ai trouvé que 180 milliards ou 300 milliards maxi.
180 m : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Ec ... fite.shtml
300 m : http://www.consulfrance-vancouver.org/e ... 062004.pdf

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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par mrlargo » 03 juin 2008, 18:16

Pour mrlargo : ok, mais sur quel intervalle fais-tu ton fit linéaire du sommet?
j'écarte de chaque coté du maxi de la courbe polynomiale et jusqu'à trouver le coef de corrélation maxi de la droite, ce qui donne mon intervalle

En plus ça te permettra de voir si tu as un plateau plutôt montant ou descendant :-D
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par Saratoga Elensar » 03 juin 2008, 20:34

kibodio a écrit :
Tout d'abord les sables bitumineux canadiens sont des réserves à ciel ouvert (avec plus de 500 milliards de barils), donc pas de problème de pression de réservoir. Les seules limites sont en matière de disponibilité d'énergie (gaz et plus tard centrales nucléaires) et d'eau pour transformer et transporter cette matière.
Au sujet des sables bituminueux canadiens, vous avancez le chiffre de 500 milliards de barils. Vous êtes sur d'un tel chiffre. De mon côté je n'ai trouvé que 180 milliards ou 300 milliards maxi.
180 m : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Ec ... fite.shtml
300 m : http://www.consulfrance-vancouver.org/e ... 062004.pdf
Oui c'est juste, je me suis exprimé un peu trop vite. J'aurai du préciser que j'ai fait l'addition des réserves de non conventionnel Canadien et du Venezuela (175 + 300 si on prend les chiffres les plus optimistes).
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Qui connait Nehring ?

Message par Berthier » 04 oct. 2008, 23:07

Le plateau en 2020 jusqu'en 2040.

peakwatch.typepad.com/Nehring_Oil_Production_Future.ppt -

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Re: Qui connait Nehring ?

Message par Lansing » 05 oct. 2008, 10:52

Ce document va à l'encontre de tout ce que l'on a pu lire sur le sujet depuis plusieurs années. En fait il récuse la théorie du Hubbert.
Ils saucissonnent la production en petit bout de temps à partir de 1870, ils masquent ainsi la première partie de la courbe de Hubbert qui elle est globale, bizarre.
Aucune de leur courbe ne s'appliquent aux champs ou aux pays qui ont passé leur maximum de production, voir le travail de Raminagrobis.
En clair pour tous ces pays leur raisonnement est faux, de la à dire qu'il l'est pour tout le reste il n'y a qu'un pas.
Le truc le plus louche est la composition de cette soit-disant conférence, aucun nom, aucune qualité précise des intervenants, juste trois chiffres.

Patrick

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Re: Qui connait Nehring ?

Message par Berthier » 08 oct. 2008, 14:34

Je me réponds à moi même.
Comment ce type peut-il avoir des estimations si éloignées de l'ASPO. Ce type aurait-il des infos sur l'EOR ?

:-k

Richard Nehring, President

Richard Nehring has been President of Nehring Associates since he founded the company in 1983. During this period, he designed the Significant Oil and Gas Fields of the United States Database and its subsequent expansions and directed the initial development and subsequent updates, upgrades, and expansions of the database. Since the initial release of the database in 1985, Mr. Nehring has written more than 20 papers and presentations using the database.

Since 1980, Mr. Nehring has served on numerous professional and scientific committees dealing with oil and gas resource and supply issues, including three National Petroleum Council task groups and four National Research Council Committees. He has been a member of AAPG's Committee on Resource Evaluation since its founding in 1993. Most recently he was Chairman of the AAPG Hedberg Research Conference on Understanding World Oil Resources in November, 2006.

Prior to founding Nehring Associates, Mr. Nehring was project director of fossil fuel supply issues for the Energy Policy Program of The RAND Corporation for ten years. His major studies during this decade covered giant oil fields and world oil resources; the discovery history and size distribution of U.S. oil and gas fields and their implications for ultimate resources; the heavy oil resources of the United States; and Mexico's petroleum and U.S. policy.

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Le pic pétrolier c’est en 2020, estime Fatih Birol, Contrein

Message par zigzag » 19 déc. 2008, 09:47

Le pic pétrolier c’est en 2020, estime Fatih Birol

Le rapport 2008 de l’Agence Internationale de l’Energie marque une inflexion majeure dans le discours qu’elle a tenu jusqu’alors. Elle prévoit désormais un taux de déclin annuel de la production de 8,7% dans les champs en exploitation et mentionne sans donner de date la perspective du plateau de production pétrolière. George Mombiot a demandé à Fatih Birol, l’économiste en chef de l’AIE de dater l’arrivée de ce plateau de production des pétroles conventionnels. Réponse : 2020. Si l’on se souvient du rapport Hirsh, qui évaluait à 20 ans le temps nécessaire pour la conversion des infrastructures en direction des énergies alternatives, on mesure le retard déjà pris. Alors, on commence quand ?

Par George Monbiot, The Guardian, 15 décembre 2008

Pouvez-vous imaginer une seule menace majeure pour laquelle le gouvernement britannique ne se préparerait pas ? Il emploie une armée de fonctionnaires et de consultants pour évaluer les risques d’attaques terroristes, d’effondrement financier, les inondations, les épidémies, et même les impacts d’astéroïdes, et tous travaillent pour élaborer des plans dans ces éventualités. Mais il y a un risque face auquel il semble tout à fait détendu. Le gouvernement n’a jamais mené sa propre évaluation de l’état de l’approvisionnement mondial en pétrole ni sur la possibilité qu’il puisse atteindre un pic puis décliner.

Si vous posez la question, vous obtiendrez toujours la même réponse : « les ressources mondiales de pétrole sont suffisantes pour l’avenir prévisible » [1]. Il le sait, dit-il, en raison des évaluations qui sont réalisées par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et publiées dans ses rapports annuels de Prospective de l’Energie Mondiale. Dans le rapport de 2007, l’AIE semblait partager le point de vue du gouvernement. « Les ressources pétrolières mondiales », y lit-on, « sont jugés suffisants pour répondre à la croissance prévue de la demande d’ici à 2030 » [2] ; si ce document ne dit rien sur ce qui se passera à ce moment-là, ni sur le fait que ces ressources continuent à être suffisantes après 2030. Mais, en ce qui concerne les autorités, la question s’arrête là. Comme la plupart des gouvernements des pays riches, le Royaume-Uni considère les prévisions de l’AIE comme parole d’évangile. Au début de cette année j’ai déposé une requête, dans le cadre de la Loi de libre accès à l’Information, auprès du ministère de l’industrie, demandant à ce que me soient communiqués les plans préparés par le gouvernement pour un pic pétrolier en 2020. La réponse a été celle-ci : « le gouvernement ne ressent pas la nécessité de préparer des plans d’urgence concernant en particulier l’éventualité d’un pic de l’approvisionnement en pétrole brut entre aujourd’hui et 2020 » [3].

Donc l’AIE a sacrément intérêt à avoir vu juste. Dans le rapport sur le pic pétrolier commandé par le ministère américain de l’Energie, l’expert pétrolier Robert L. Hirsch a conclu que « en l’absence d’une adaptation en temps voulu, les coûts économiques, sociaux et politiques » du pic de l’offre pétrolière mondiale « seront sans précédent » [4]. Il poursuit en expliquant ce que signifie « adaptation en temps voulu » : même si le monde développait une réponse en urgence « 10 ans avant le pic pétrolier mondial », écrit-il, on subirait « un déficit de combustibles liquides durant à peu près une décennie après le moment où le pétrole aurait atteint un pic » [5]. Afin d’éviter l’effondrement de l’économie mondiale, nous devons entreprendre « Un programme d’adaptation en urgence 20 ans avant le pic » [6]. Si Hirsch a raison et si le pic de l’approvisionnement en pétrole a lieu avant 2028, nous sommes vraiment mal partis.

Mettez vous bien ça en tête : entre 2007 et 2008, l’AIE a radicalement changé son évaluation de la situation. Jusqu’à la publication du rapport 2008, l’agence se moquait des gens qui disaient que l’approvisionnement en pétrole pouvait décliner. Dans la préface à un livre qu’il a publié en 2005, Claude Mandil, son directeur exécutif, décrivait ceux qui mettaient en garde contre cet événement comme des « prophètes de malheur ». « L’AIE a depuis longtemps soutenu que rien de tout cela n’est une cause d’inquiétude », écrivait-il. « Les ressources en hydrocarbures partout dans le monde sont abondantes et alimenteront aisément le monde durant sa transition vers un avenir énergétique durable » [7]. Dans le World Energy Outlook de 2007, l’AIE prévoyait que le taux de déclin de la production des champs pétrolifères existants serait de 3,7% par an [8]. Ce qui, pour l’agence, représentait un défi à court terme, laissant la possibilité d’une pénurie temporaire des approvisionnements en 2015, qui pourrait cependant être évitée à condition d’investir suffisamment. Mais le nouveau rapport publié le mois dernier, contient un message très différent : il prévoit un taux de déclin de 6,7%, ce qui implique un déficit à combler bien plus fort [9].

Plus important encore, dans son rapport 2008 l’AIE suggère pour la première fois que l’approvisionnement mondial de pétrole pourrait toucher ses limites. « Bien que la production mondiale totale de pétrole ne devrait pas atteindre son pic avant 2030, la production de pétrole conventionnel ... devrait connaître un palier vers la fin de la période de la projection » [10]. Ces quelques mots font apparaître un changement majeur. Jamais auparavant un rapport de l’AIE n’avait prévu un pic ou un plateau de la production mondiale de pétrole conventionnel (ce qui est ce que nous entendons lorsque nous parlons de pic pétrolier).

Mais le rapport n’est pas plus précis que cela. Cela signifie-t-il ou non que nous avons le temps de nous préparer ? Que signifie « vers la fin de la période de la projection » ? L’agence n’a jamais produit une prévision plus précise - jusqu’à maintenant. Pour la première fois, lors de l’interview que j’ai réalisée avec Fatih Birol, l’économiste en chef de l’agence nous a donné une date. Et elle devrait effrayer quiconque en comprend les implications.

(JPG) Fatih Birol, le principal auteur du nouveau rapport 2008 de l’agence, est un homme vif, qui ne se laisse pas impressionner. Il m’a expliqué que les nouvelles projections de l’agence sont fondées sur une étude de grande ampleur qu’il a menée sur le taux de déclin de la production des 800 plus grands gisements pétrolier dans le monde. Alors, d’où provenaient les chiffres antérieurs ? « Il s’agissait d’une, estimation, une estimation sur les champs de pétrole mondiaux. Cette année, nous avons observé cela pays par pays, gisement par gisement et nous avons observé les champs sur terre et offshore. Cela a été très très détaillé. L’an dernier, il s’agissait d’une hypothèse et, cette année, c’est le résultat de notre étude. » Je lui ai dit qu’il semblait extraordinaire pour moi que l’AIE n’ait pas réalisé ce travail auparavant, mais uniquement fondé son appréciation sur une conjecture experte. « En fait, personne n’avait procédé à cette recherche, » m’a-t-il dit. « Ce sont les premières données mise à disposition du public » [11].

Mais alors, n’était-il pas irresponsable de publier un taux de déclin de 3,7% en 2007, alors qu’il n’y avait pas eu de recherches effectuées ? « Non, nos hypothèses précédentes sur le déclin ont toujours indiqué qu’ils s’agissait d’hypothèses reflétant au mieux notre connaissance - et nous avons également écrit que cette baisse [pourrait être] plus élevée que ce que nous avons supposé. »

Puis, je lui ai posé une question pour laquelle je ne m’attendais pas à obtenir de réponse : pouvait-il me donner la date précise à laquelle il s’attend à ce que les approvisionnements en pétrole conventionnel cessent de croître ?

« En termes hors OPEP [les pays en dehors du cartel des grands pays producteurs de pétrole] », m’a-t-il répondu, « nous nous attendons à ce que dans trois, quatre ans, la production de pétrole conventionnel arrive à un plateau, et commence à diminuer. ... En termes de situation globale, en supposant que l’OPEP investisse en temps voulu, le pétrole conventionnel peut encore durer, mais nous nous attendons toujours à ce qu’il atteigne un plateau vers 2020, ce qui n’est bien sûr pas une bonne nouvelle du point de vue de l’offre globale de pétrole. »

Autour de 2020. Cela transforme radicalement la question. La date avancée par M. Birol, si elle est correcte, nous donne environ 11 ans pour nous préparer. Si le rapport Hirsch a raison, nous avons déjà manqué le rendez-vous. M. Birol indique que nous avons besoin d’une « révolution énergétique mondiale » afin d’éviter une pénurie pétrolière, en incluant un vaste effort mondial pour exploiter les pétroles non conventionnels (désastreux pour l’environnement), comme les sables bitumineux canadiens. Mais rien de cette ampleur n’a encore été entrepris, et Hirsch suggère que même si cette révolution commençait aujourd’hui, les investissements nécessaires et les transformations de l’infrastructure ne pourraient intervenir à temps. « Je crois que le temps ne joue pas là en notre faveur, » m’a confié Fatih Birol.

Lorsque je l’ai pressé dans ses retranchements sur le changement de discours de l’agence, il a fait valoir que l’AIE avait eu tout le temps la même position. « Nous avons dit dans le passé qu’un jour nous allions manquer de pétrole. Nous n’avons jamais dit que nous avions des centaines d’années de pétrole ... mais ce que nous avons dit c’est que cette année, par rapport aux années précédentes, nous avons vu que les taux de baisse de la production sont sensiblement plus élevés que ce que nous avions observé avant. Mais notre position, qui est que nous sommes sur une trajectoire énergétique non soutenable n’a pas changé ».

Cette attitude tente de sauver la face, mais elle est bien évidemment intenable. Il y a une grande différence entre un taux de déclin de 3,7% et un taux de 6,7%. Et il y a une différence encore plus grande entre suggérer que le monde est sur une trajectoire énergétique insoutenable - déclaration à laquelle quiconque peut souscrire - et révéler que l’approvisionnement en pétrole conventionnel est susceptible de connaître un plateau autour de 2020. Si c’est bien ce que voulait signifier l’AIE par le passé, elle ne s’était pas exprimée très clairement.

Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons chercher refuge à la campagne. Nous pouvons aussi espérer et prier pour que Hirsch se soit trompé sur cette période de 20 ans et entreprendre aujourd’hui un programme d’urgence sur l’efficacité énergétique et l’usage de l’énergie électrique. Dans les deux cas, le gouvernement Britannique ferait bien de commencer à élaborer certains plans d’urgence.

Lire aussi :

AIE - Energies et climat : les tendances actuelles sont insoutenables Résumé du rapport de l’AIE

Publication originale The Guardian, traduction Contre Info

Illustration : WEO 2008 - on notera que le plateau en 2020 est une estimation optimiste. La zone bleu clair du graphique correspond à des ressources "à développer ou à découvrir"
Source : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2425
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Re: Le pic pétrolier c’est en 2020, estime Fatih Birol, Contrein

Message par rico » 19 déc. 2008, 09:59

Vu l'ampleur de la crise actuelle (et un baril bientôt gratos), 2020 ne semble pas une date farfelue....

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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par energy_isere » 11 févr. 2009, 19:35

Meryll Lynch complétement peakiste, et le pic serait passé. Des prévisions alarmantes pour 2015.
Global oil production will decline further: Merrill Lynch

February 11, 2009

Global oil production decline rate is set to accelerate in the coming years, according to a new research report.

"The global decline rate has averaged at least 4.5 per cent year-on-year in recent years. These rates, however, could accelerate further over the next few years," Merrill Lynch said in its recent update.

The New York-based financial advisory company produced several reasons in support of its argument.

It blamed the emphasis on developing small oil fields in past years and lack of regular investments for the expected decline.

Merrill said the non-Opec oil production may have already peaked, implying, non-Opec producers that meet 60 per cent of the world's oil demand will have a stagnated production. It apprehended that a resulting deceleration in production may aggravate further due to the credit crunch.

"In our base scenario, we see output decline rates of five per cent, and see non-Opec oil production stuck in the current 49 million to 50 million barrel per day (mbpd) range in the same period. Should the credit crunch push decline rates to six per cent, however, non-Opec production could fall precipitously towards 47mbpd by 2015 from the current levels."

A combination of low prices and the global credit crunch will prove "rather damaging" to the oil industry, Merrill emphasised. "Our most recent analysis suggests that decline rates could be running at a slightly higher rate."

Merrill said one of the key factors aggravating the decline rates around the world is the smaller size of new fields that have come into operations.

"Interestingly the decline rates are inversely proportional to the size of the field, with super giants experiencing a 3.4 per cent yearly decline, giant fields posing 6.5 per cent and large fields averaging 10.4 per cent."

The financial services firm said that with even production in Russia declining at a rate of five per cent every year, a capacity equivalent to Saudi Arabia's production needs to be replaced every two years. Warning that regular investments are not coming into the oil sector Merrill said that non-Opec members such as Canada had to delay projects such as oil sands.

The financial advisory firm also said deepwater oil projects could be effected during the financial crisis.
http://www.business24-7.ae/articles/200 ... b6ca5.aspx

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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par Aerobar » 12 févr. 2009, 07:47

Quel crédit apporter à Merrill Lynch ?

Ce rapport semble surtout destiné à faire repartir les cours du pétrole à la hausse.

Pour l'instant, c'est raté. Comme quoi, une fois une bulle crevée, il ne suffit pas de quelques banalités éculées pour y poser des rustines et la faire se regonfler.
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par GillesH38 » 12 févr. 2009, 08:23

Aerobar a écrit :Quel crédit apporter à Merrill Lynch ?

Ce rapport semble surtout destiné à faire repartir les cours du pétrole à la hausse.

Pour l'instant, c'est raté.
le crédit, c'est que ça correspond à peu près à ce que disais l'AIE dans son rapport : il faut des investissements massifs pour maintenir la production jusqu'en 2015, et après, c'est l'inconnu. Si la crise empêche ces investissements, le scénario décrit par Merryl Lynch est tout à fait plausible ! avec quoi la production actuelle est-elle capable de remonter, où sont les investissements qui amèneraient de nouvelles productions ?

pour la motivation, c'est effectivement très plausible qu'une grande compagnie cherche à faire repartir à la hausse le baril, histoire de freiner un peu la croissance économique en surchauffe qu'on connait actuellement, effectivement ! :lol:
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Re: Synthèse des dates prévisionnelles de peak

Message par Aerobar » 12 févr. 2009, 08:44

une grande compagnie cherche à faire repartir à la hausse le baril, histoire de freiner un peu la croissance économique
Ha bon, pour toi les banques d'investissement sont des organismes non lucratifs dont la mission est la régulation de l'économie mondiale ? C'est intéressant comme point de vue.
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