ktche a écrit :
Nuançons. L'usage de l'électricité est impossible sans certains pré-requis qui tournent autour de l'accumulation de savoirs et d'outils techniques. Il demeure cependant accessible à des échelles bien en deça de la méga-machine aujourd'hui mise en oeuvre...
Je voulais dire qu'une centrale électrique, ce n'est pas comme les moulins qu'on construit depuis des siècles. Ca utilise toute sorte de composants qui proviennent d'une industrie. Il faut bien fabriquer les fils de cuivre, les alternateurs, etc. L'électricité est une forme d'énergie de "haut niveau", dont la maîtrise est très récente, et qui ne s'utilise pas si facilement en l'absence d'une industrie pour fabriquer les composants.
ktche a écrit :
La poule et l'oeuf... Les phénomènes de concentration urbanistique sont plutôt la conséquence du choix technique de privilégier la capacité de projection énergétique. Cela se retrouve dans la spécialisation géographique des territoires à différentes échelles qui n'est possible que parce que l'énergie nécessaire au transport des personnes et des marchandises est négligeable.
On peut voir les choses comme ça, et c'est assez complexe. Les phénomènes d'exode rural ont des causes démographiques, une concentration urbaine peut avoir toute sortes d'origines (défense par exemple).
ktche a écrit :
Dans le domaine des réseaux électriques, les batailles techniques et économiques que se livrent les partisans du courant continu et du courant alternatif sont tranchées, il y a un siècle environ, par l'avantage définitif du transport à haute tension sur de longues distances permis par l'alternatif. Les autres solutions se trouvent rapidement écartées...
Phénomène courant, même dans d'autres domaines que l'énergie : une fois qu'une technologie est adoptée, les autres sont éliminées par elles ne bénificient pas des économies d'échelle.
ktche a écrit :
Le principal danger du nucleaire est donc, pour moi, ce facteur "échelle" qui représente une somme de nuisances qui dépasse largement le cadre du risque sanitaire ou environnemental pour déborder sur des problématiques de type contrôle social (la lutte contre le terrorisme qui "pourrait" s'attaquer à ces infrastructures finit par avoir plus d'effet sur le quotidien de chacun que sur la capacité de nuisance d'un phénomène qui trouvera bien d'autres points de fragilité dans notre société pour agir)
On pourrait en dire autant de beaucoup d'installations industrielles et d'autres sources d'énergie menant au gigantisme, je ne vois toujours pas en quoi le nucléaire se singularise de ce point de vue, par rapport à des complexes pétroliers, usines chimiques, barrages, etc. Beaucoup de substances chimiques sont létales rapidement, et en fait plus dangereuses que la radioactivité. Pour ce qui est du controle social, on pourrait dire aussi la même chose du transport aérien : là, le contrôle devient même évident, et tout le monde est fiché.
Le péché originel de l'énergie nucléaire est que ça a d'abord servi à faire des bombes, et il est très difficile de briser cette association d'idées. Mais objectivement, je serais bien plus inquiet d'habiter à côté d'un complexe chimique que d'une centrale nucléaire, aussi bien pour le risque liée à l'usine elle-même que pour le risque terroriste.
A+