Lu dans cet article:
La fin du pétrole viendra plus vite qu’on ne le pense mais en faveur d’une autre énergie fossile : le gaz naturel.
(sous-entendu que les véhicules seront de plus en plus propulsés au gaz naturel)
Alors oui, le "pic pétrolier" n'est pas qu'un problème géologique, mais une dynamique entre les réserves, l'économie, la technologie d'extraction, la géopolitique, etc. On peut ajouter à cela que les transports peuvent utiliser différentes ressources d'énergie. Tout ceci complexifie bien évidemment l'approche purement géologique qui avait été proposée par Campbell et l'ASPO, et c'est bien pour ça qu'on n'arrive pas à saisir ou modéliser une date précise qui finalement n'a pas tant d'importance que ça. On a dépassé les 100 Mb/j de production mondiale et, selon les analystes de l'eia, on atteindrait 105 Mb/j en 2022. Et bien sûr, il restera toujours du pétrole...
Le gaz naturel n'a jamais mis en danger la suprématie du pétrole dans les transports. Probablement parce que c'est plus cher et plus compliqué à transporter et à stocker. Mais c'est pas pour autant que le GN n'est pas exploité à grande échelle dans le monde, surtout pour des centrales/chauffage/cuisines. C'est surtout à la suite des crises pétrolières que les véhicules à gaz sont revenus au goût du jour, sans toutefois vraiment percer.
Actuellement il y a 27 millions de véhicules roulant au gaz... Il y a aussi 6 millions de VE rechargeables qui vont probablement dépasser le nombre de véhicule à gaz dans les 5 prochaines années. Le parc automobile mondial est de 2 milliards de véhicules, et environ 100 millions sont vendus chaque année. La part ne consommant pas de pétrole est marginale, et celle consommant du pétrole est toujours en augmentation. On n'est pas du tout dans une transition vers une quelconque autre forme d'énergie au niveau des transports. Il y a en permanence 500'000 personnes dans un avion, part qui continue d'augmenter.
On approche des 50 ans de la première crise pétrolière qui avait inquiété le monde entier sur la fin possible de cette ressource et lancé un nombre important d'initiatives pour tenter de trouver d'autres alternatives à nos besoins. On a quasiment doublé notre consommation de pétrole entretemps.
L'idée qu'on puisse changer cette dynamique en 10 ou 20 ans est illusoire. Dans ce même temps, la dynamique de la production pétrolière va créer de tensions géopolitiques et économiques.
Selon l'eia (et au rythme actuel de production), on va produire 835 milliards de barils de pétrole dans les 20 prochaines années. Un chiffre à mettre en perspective avec ce qu'on a produit dans le passé (1'100 à 1'500 milliards de barils) et les réserves actuelles mondiales estimées par l'OPEP (1'500 milliards de barils). En ajoutant 300 milliards de barils à découvrir (ce qu'on a découvert dans les 20 dernières années), on aurait, en 2040, produit entre 2'000 et 2'500 milliards de barils tandis qu'il en resterait environ 1'000 milliards (soit un tiers ou moins du total des réserves).
J'ai assez peu de doute que dans les 20 prochaines années la production entame son déclin.