ni chaud ni froid a écrit : ↑10 oct. 2019, 08:55
GillesH38 a écrit : ↑10 oct. 2019, 08:17
Il y a une conclusion intermédiaire (!l y en a d'autres) : si de toutes façons quoiqu'on fasse, on ne peut pas atteindre une situation où volontairement la population se prive de fossiles qu'elle pourrait facilement extraire, et que quoi qu'on fasse elle extraira tous les fossiles accessibles, la conclusion logique est
E : les politiques climatiques (ou les discours de la jeune Greta...) n'auront aucun impact final sur le climat, puisqu'a la fin la quantité de CO2 émise sera la même (à part si on développe la séquestration, mais c'est improbable que ça compte beaucoup sur le total vu la lenteur que ça prend).
IL y a un grand saut argumentatif là, je crois.
Ca suppose deux-trois choses sur E, tout de même, qui se rejoignent :
1. Que la population obtient ce qu'elle aimerait, ou qu'elle se mobilise pour obtenir toujours plus jusqu'à obtenir ce qu'elle veut.
oui enfin "se mobiliser", ça suppose juste que si il y a des fossiles accessibles à assez bas cout quelque part (assez bas cout signifie assez peu cher pour trouver des acheteurs, sinon on serait en dehors du périmètre économiquement accessible, par définition), il y a ait des industries pétrolières pour les extraire et donc des gens pour les acheter. Ca ne demande pas une "mobilisation" extraordinaire quand meme vu que toutes les industries d'exploitation et les circuits de distributions existent déjà et fonctionnent parfaitement. Sachant qu'on est bien d'accord que tout cela se fera à un moment dans un contexte de déplétion et de baisse continue du niveau de vie , il ne s'agira donc pas du tout de gaspiller à outrance mais au contraire de lutter pied à pied contre une décroissance subie en essayant de sauvegarder au maximum ce qui reste - ce qui se fera plutot assez naturellement à mon avis.
2. Que la cinétique d'extraction techniquement faisable soit suffisamment supérieure à la durée moyenne de résidence. En effet :
2.1 On parle d'un cas théorique ou l'efficacité énérgétique est optimale, ou les rendements sont excellents. Donc rien ne dit que la quantité d'énergie qu'on "aimerait" avoir pour faire marcher ses machines parfaites soit significative par rapport aux réserves de fossiles existantes à l'échelle nécessaire pour entretenir le RC.
2.2 Si nos "désirs" d'énergies sont suffisants (ce qui ne semble pas absurde). Il y a pas mal de causes exogènes susceptibles d'impact la cinétique, surtout sur la deuxième partie de la courbe de production, ce qui peut engendrer des phénomènes de rupture d’approvisionnement : demande anéantie par un chaos économique par exemple, ou infrastructures dégommées par des conflits locaux
la question de la cinétique est une autre question. je ne dis pas que les ressources seront extraites à un taux "optimal", je dis qu'elles finiront par être extraites de toutes façons. Mais la première partie du raisonnement ne prenait pas en compte le problème du RC, c'est pour ça que je l'aborde dans la suite.
La seule chose qui pourrait changer ça , c'est si les populations admettaient qu'il y a vraiment une quantité optimale de fossiles X, inférieure aux réserves économiquement accessibles , au-dessus de laquelle le coût marginal causé par les conséquences climatiques devient supérieur à la richesse marginale produite par ces fossiles, c'est à dire qu'elle aurait objectivement intérêt à renoncer aux fossiles, donc à ne plus du tout en consommer avec les conséquences que ça a (en particulier d'après C, à renoncer au niveau de vie minimal auquel elle estime avoir droit), parce qu'elle est convaincue que les problèmes climatiques sont encore pire que le fait de ne plus avoir ce niveau.
Ca suppose une hypothèse qui ne s'est pas souvent vérifiée : Que les populations agissent en fonction d'une analyse rationnelle et scientifique de leur situation.
c'est un autre point, mais commençons si tu veux déjà par étudier ce que serait une décision "rationnelle" face au problème double du PO et du RC : par exemple quelle décision prendrait une IA programmée sans état affectif mais pour essayer d'optimiser rationnellement un "profit maximal" (en intégrant bien sur dans le calcul les dommages climatiques).
Et pour faire cette évaluation, je vous propose la question suivante : si on a une contradiction (comme j'argumente sur le fil sur JMJ avec chakiroul, même si elle n'a pas l'air d'accord) entre lutter contre les effets du PO (qui conduit à tenter d'augmenter les réserves), et lutter contre les effets du RCA (qui conduit à les diminuer), sur quelle base prend on la décision ? comment faire pour savoir si il vaut mieux tenter d'en extraire un peu plus pour ralentir la déplétion, ou un peu moins pour diminuer le RCA ?
A noter que si on croit les discours politiques, la décision à prendre serait tout à fait claire. Et si on regarde la réalité de ce que fait l'industrie et les consommateurs, la décision à prendre est tout aussi claire. Mais ce ne sont pas les mêmes.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".