LeLama a écrit : ↑15 janv. 2021, 17:12
Je vois que tu as évolué. Tu soutenais qu'on avait de l'ordre de 10% d'immunisé, maintenant tu arrives a 40%. Meme pour moi, ca me semble optimiste !
Je parlais de 12% début décembre. J'ai évoqué plus haut ce que je pensais du niveau actuel, 20-25%, mais pas 40%. C'est aussi par rapport à d'autres publications (tests sérologiques) et le fait qu'on a eu 600k tests positifs depuis (30% de plus). Oui, j'évolue en fonction des données. J'envisage en effet 40% à la sortie de l'hiver avec la vaccination, et pourquoi pas 60-70% d'ici l'automne.
Tu deformes. Je dis qu'il est possible que ca reste pareil pendant des annees ( je n'en sais rien ) et qu'il faut affronter de face cette possibilité sans faire l'autruche. J'aimerais qu'il y ait un plan B pour le long terme pour cette éventualité. Que se passe-t-il si on a encore 40 mille morts covides l'an prochain, et 40 mille l'annee suivante ? Le probleme est que quand on aura pris l'habitude de dire que ce niveau de mortalité est insupportable, ben on peut continuer comme ca pendant des années.
Le problème, c'est que tu ne comprends pas la surcharge hospitalière. Une hausse de 40'000 décès par année, c'est quelque chose qui s'était produit à cause de la structure de la population. La moyenne annuelle entre 2010 et 2014 était de 550'000 par an, et elle est montée à 600'000 par an entre 2015 et 2019. On a probablement une infrastructure hospitalière limite dans les pics épidémiques de la grippe saisonnière, mais ça n'avait pas créé d'autres problèmes. La mortalité peut donc monter de 40-50k par an, sans que ce soit catastrophique.
Mais là, on ne parle pas d'un simple pic épidémique de grippe saisonnière, mais d'un pic épidémique d'une nouvelle maladie. On parle d'un truc qui fait que la demande hospitalière peut dépasser sa capacité d'un facteur potentiellement ingérable.
Cette idee qu'on laisserait massivement mourrir les gens est une invention. Bien sur, c'est compliqué de se reorganiser si y'a un afflux subit de patients. Mais comme le montre le lien pointé par Gilles, on a pu s'adapter a cette variation sans laisser les gens mourrir.
Mi-novembre, les hospitalisations covid ont atteint 33'000 personnes. C'est redescendu à 25'000, mais ça stagne à ce niveau depuis. Il y a un flux entrant moyen de 1'300 personnes par jours, et donc un flux sortant similaire. Fin octobre/début novembre, le flux entrant moyen avait atteint 2'700 personnes par jour, et le flux sortant 1'500, et t'avais 1'200 personnes par jour en plus hospitalisées.
Je ne sais pas jusqu'à quelle capacité ils peuvent monter, mais il y a forcément une limite en terme de ressources. Si tu la dépasse, tu ne peux plus t'occuper, chaque jour, de 1'200 patients en plus qui nécessitent des soins. Ce n'est pas arrivé, mais c'est bien ce risque-là qui a poussé le gouvernement à instaurer un confinement.
Début octobre, il y avait 6'000 hospitalisations covid. Là, on est à 25'000. Y'a pas beaucoup de marge de manoeuvre. (les données proviennent de geode)
Je suis toujours favorable a une part d'immunité collective et je ne vois pas bien l'interet de tendre vers le zéro contaminé, car cela nous amene a avoir une situation qui va rester identique pendant des années, avec un prix social et humain considérable. Je suis favorable a un entre-deux. Faire ce qu'on peut faire raisonnablement, et accepter une part de diffusion de la maladie.
C'est sûr que pour le Japon, la Corée du Sud, la Chine, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, il n'y a que la voie du vaccin. On verra au bout du compte, de nous ou de eux, qui aura payé le prix le plus fort. Pas sûr qu'on soit gagnant.