Au-delà de ça, il y a une observation assez curieuse sur les variants. Aucun successeur n'a dérivé du variant dominant qui circulait le plus. C'était toujours à partir d'une des nombreuses lignées qui s'était répandues sur tout le globe au printemps 2020. Alpha n'est pas un descendant des variants qui étaient dominants en Europe à l'automne 2020. Delta n'est pas un descendant d'Alpha, mais d'une lignée qui avait proliféré en Inde. Et Omicron n'est pas un descendant de Delta, mais d'une lignée qu'on ne connaissait pratiquement pas et s'est développé en Afrique. On ne retrouve pas ça avec d'autres virus comme la grippe ou les autres coronavirus.
Pour qu'un successeur apparaisse et domine Omicron, il faut surtout qu'il ait une contagiosité plus grande. Mais un descendant d'Omicron va aussi se retrouver face à une population qui a déjà acquis une immunité contre Omicron. Ce serait donc plutôt un échappement immunitaire qui risque d'être assez partiel finalement.
Et ça, c'est ce qu'on retrouve avec la grippe et son évolution qui dérive des souches les plus répandues. Il y a des années où une évolution est plus pathogène, et d'autres moins. Mais globalement, tout le monde possède une immunité.
Si le prochain variant est un descendant d'Omicron, c'est souhaitable en fait même s'il est plus pathogène. Le plus gros risque, c'est d'avoir un successeur qui dérive d'une autre lignée qui a proliféré par exemple en Amérique du Sud, et qui posséderait un échappement immunitaire comme Omicron (suffisamment différent) et une pathogénicité plus élevée. Là, oui, on aurait à nouveau un gros problème. Et ce n'est pas quelque chose d'impossible. Néanmoins, l'immunité cellulaire est plutôt large par rapport à l'immunité humorale, et en plus on aura probablement en très grande majorité acquis une immunité contre deux variants très différents, ce qui élargi encore plus la défense contre d'autres variants.
(Bon, c'est technique, mais c'est plus ou moins ce que je comprends)