1 article qui indiquent les difficultés logistiques d'une invasion militaire en général et russe en particulier.
https://www.liberation.fr/international ... 6LTTAH4TY/
La logistique militaire est une chose difficile. Par exemple, en Irak les américains avançaient en moyenne de 40 km par jour (soit 1.6 km/h !). Et peu à cause de combats. Et pourtant ce sont les champions de la logistique ! Avec 4 à 10 (?) employés pour 1 combattant.
Les lourds engins militaires à pneus demandent un entretien important, scrupuleux et permanent. Par exemple, les énormes pneus pour le tout terrain sont très fragiles : soleil, immobilisation longue, basse pression dégradent et déforment les pneus. Qui se déchirent alors à la moindre occasion. J'ai eu le problème sur une simple méhari en Afrique il y a 45 ans. Baisser la pression pour un passage difficile et après sur un terrain dur les pneus se déchirent. 30 km à pied pour rentrer ! Il faut regonfler les pneus dés que l'on quitte les sols meubles avec un système sophistiqué. Système sujet à panne surtout par manque d'entretien.
Pour les engins à chenilles c'est pire. L'usure en roulant sur chenilles est phénoménale. C'est pour cela qu'on les transporte sur d'énormes camions tout terrain. Retour à la case départ.
L'usure et les pannes immobilisent beaucoup plus de matériel que les combats ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Char_Leclerc
En 2016, le taux de disponibilité est passé à 61 % sur 241 chars Leclerc en service, seulement 147 chars sont disponibles. Pour un maintien en condition opérationnelle de 20 000 € par mois environ
Et les Leclerc, en France, ne sont pas chahutés, les routes sont bonnes et la maintenance est de bon niveau (je présume ..)
De mémoire, selon les terrains, un groupe de chars se déplaçant en terrain difficile en zone de combat "léger" peut perdre plus de 90% de ses effectifs opérationnels en une centaine de km.
Dans le nord de l'Ukraine, c'est justement la saison d'une boue grasse, épaisse, gorgée d'eau. Le sud est beaucoup plus sec et c'est là que les russes avancent.
On ajoute à cela :
La corruption généralisée en Russie qui détourne les budgets d'entretien.
La fabrication des véhicules. Il suffit d'avoir été propriétaire d'une Lada pour avoir une idée des problèmes d'entretien. Ou encore comparer un camion civil russe à un mercedes par exemple au bout de 100 000 km.
La consommation est gargantuesque. 1 litre au km pour les gros camions, beaucoup plus (x5 x10 ?) pour les engins à chenilles. Avec donc des convois de camions pour ravitailler. Camions qui tombent en panne, tout en auto consommant une bonne partie de leur cargaison.
J'ai peut être fait qq erreurs ou approximations mais l'important est la tendance générale.
Ma conclusion : depuis 1940 la logistique est toujours un cauchemar pour une armée en mouvement. Surtout avec des engins lourds puissants et sophistiqués.
Encore plus pour les russes peut être un peu négligeant au niveau préparation et entretien.
Tout ceci explique peut être pas mal de choses... Par exemple, l'usage de vieux chars T 72 rustiques plutôt que les T80 et T 90 bourrés d'électronique. Les Leclerc ont 61 % de disponibilité en conditions idéales combien les T 90 ?
Bref, l'armée russe ne peut avancer que par saut de puce en terrain difficile. Exemple : 2-3 jours d'avancée et autant (plus ?) pour souffler et se réorganiser. Comme un rouleau compresseur. Très lentement, en moyenne, mais inexorablement. La doctrine n'a pas changé depuis 1945.