phyvette a écrit : ↑24 mars 2022, 08:46
Y'a pas que lui qui fatigue.
Sur 190 000 hommes de départ, il faut enlever la logistique 60 000.
Il reste donc dans les130 000, moins 40 000 personnels tués, blessés, prisonniers, disparus, déserteurs.
Il reste peut-être moins de 90 000 combattants russes. Déprimés, affamés, frigorifiés, ça va être un peu juste pour occuper un pays grand comme la France.
https://www.lesechos.fr/2003/03/la-logi ... rre-662719
guerre Irak 2003
Alors qu'une partie des troupes américaines se rapproche de Bagdad, les lignes d'approvisionnement se tendent dangereusement, soulignent les spécialistes de la chose militaire. Au risque de priver les troupes combattantes de tout ce dont elles ont besoin pour fonctionner. Et il est vrai que les besoins sont énormes et certainement bien fournis, conformément à la tradition américaine, même s'il est difficile de chiffrer ce que représente la logistique dans l'effort de guerre des coalisés.
...
Selon les experts militaires, les combattants de première ligne représentent entre 20 et 25 % du total de près de 300.000 militaires engagés (durant la guerre du Vietnam, le ratio communément admis est de 1 pour 7). Autant d'hommes, de femmes qu'il faut nourrir et soigner, et de matériels associés à réapprovisionner en munitions ou en carburant.
le ratio minimal est donc pour une troupe de 200 000 hommes :
40 000 combattants en première ligne
160 000 pour assurer la logistique
Avec seulement 60 000 pour la logistique pas étonnant qu'au bout d'une grosse semaine tout parte à vau-l'eau. Ce qui correspond exactement à la réalité.
En fait c'était un pari correct si, comme prévu, l'invasion durait qq jours. Au delà les problèmes d'intendance deviennent insurmontables.
Ces derniers demandent non seulement beaucoup d'effectifs mais aussi une organisation rigoureuse et efficace. Choses difficiles dans une armée russe gangrenée par la corruption.
Maintenant ces 200 000 soldats, enfin ce qu'il en reste, campent en terrain hostile, coupés de tout.
Pour rappel, à Stalingrad en 1942, c'était l'ordre de grandeur de l'armée de Von Paulus qui a buté sur la ville avec des batiments industriels solides faciles à défendre par une troupe très inférieure au début. Au final l'armée assaillante, épuisée par ces combats, coupée de ses lignes de ravitaillement, a été anéantie par une contre-attaque.
Toute la question est : les russes vont ils pouvoir envoyer des troupes fraîches, correctement équipées avec un train logistique suffisant ? Et cela avant que les troupes existantes s'effondrent ?
Où alors, les troupes actuelles enlisées vont elles devoir rentrer piteusement à la maison après une vraie Berezina ?
Autre point important. Le limogeage des généraux qui proposaient en vain des alternatives raisonnables. Et concomitamment la prise en main des opérations par le dictateur lui même. Après tout le dictateur est persuadé d'être le meilleur, le plus fin stratège, le plus inventif. La preuve : personne dans son entourage n'ose insinuer l'ombre d'un doute.
En 1942 cela avait abouti au désastre. Poutine semble reprendre le flambeau
Dans les 2 cas le dictateur sombre dans la mégalomanie paranoïaque.