Le but n'est pas d'évoquer l'interprétation complotiste qui a été faite de ce titre, mais bien de ce que contient le livre de Klaus Schwab/Thierry Malleret. D'ailleurs, un survol du livre montre clairement que ce qui a été diffusé sur les RS est une déformation, reprenant un tout petit passage et le titre pour créer un narratif de dictature mondiale avec une surveillance généralisée des individus par la technologie.
Déjà, le contexte: Eté 2020, le livre "The Great Reset" est publié par le World Economic Forum, dont les auteurs prennent le contexte pandémique pour considérer un changement radical de la société pour quelque chose de plus inclusif, de plus égalitaire et de plus harmonieux avec mère Nature.
Klaus Schwab est le fondateur du WEF. C'est aussi un diplômé de l'école polytechnique de Zürich, et auteur de "La quatrième révolution industrielle". Il déplore d'ailleurs ce qu'est devenu le WEF au fil des années.In early July 2020, we are at a crossroads, the authors of COVID-19: The Great Reset argue. One path
will take us to a better world: more inclusive, more equitable and more respectful of Mother Nature. The
other will take us to a world that resembles the one we just left behind – but worse and constantly dogged
by nasty surprises. We must therefore get it right. The looming challenges could be more consequential
than we have until now chosen to imagine, but our capacity to reset could also be greater than we had
previously dared to hope.
Thierry Malleret est un économiste et ancien directeur du WEF, et en quelque sorte influenceur de tendances économiques à travers son bulletin "Monthly Barometer", une lettre d'analyse socio-économique.« J’ai créé le forum il y a quarante ans pour que les PDG rencontrent la société civile mais au fil des ans, leurs politiques de rémunérations ont rapproché les PDG des actionnaires et, parallèlement, les actionnaires sont devenus court-termistes. Il faut reconstituer un ethos professionnel »
D'un côté, ce livre rejoint les idées d'un changement de cap et de mode de vie de nos société, en exploitant l'opportunité du choc provoqué par la pandémie. C'est en fait assez proche des opinions de kercoz. Je cite ici un bout de la conclusion:
Derrière ce livre, c'est assez amusant de voir que les réflexions sociétales de ces dernières années y sont largement présentes. Cette fois adossé au contexte pandémique pour proposer un changement drastique. Mais ça se limite à dire qu'il faut réformer le système sans donner de réelle piste sur comment le réformer. La formule "grande réinitialisation" sonne creuse. D'ailleurs, ça s'inscrit toujours dans la continuité du développement, de l'innovation et de la technologie qui nous promet un monde meilleur!This is not a “nice-to-have” but an absolute
necessity. Failing to address and fix the deep-rooted ills of our societies and economies could heighten the
risk that, as throughout history, ultimately a reset will be imposed by violent shocks like conflicts and even
revolutions. It is incumbent upon us to take the bull by the horns. The pandemic gives us this chance: it
“represents a rare but narrow window of opportunity to reflect, reimagine and reset our world”.[165]
The deep crisis provoked by the pandemic has given us plenty of opportunities to reflect on how our
economies and societies work and the ways in which they don’t. The verdict seems clear: we need to
change; we should change. But can we? Will we learn from the mistakes we made in the past? Will the
pandemic open the door to a better future? Will we get our global house in order? Simply put, will we put
into motion the Great Reset? Resetting is an ambitious task, perhaps too ambitious, but we have no choice
but to try our utmost to achieve it. It’s about making the world less divisive, less polluting, less
destructive, more inclusive, more equitable and fairer than we left it in the pre-pandemic era. Doing
nothing, or too little, is to sleepwalk towards ever-more social inequality, economic imbalances, injustice
and environmental degradation. Failing to act would equate to letting our world become meaner, more
divided, more dangerous, more selfish and simply unbearable for large segments of the globe’s population.
To do nothing is not a viable option.
Mais ça ne va pas très loin quand même, du moins pas beaucoup plus que nos débats sur ce forum. Ils n'arrivent d'ailleurs pas vraiment à capter certains aspects comme l'évolution du marché du pétrole, en pensant que les prix faibles allaient durer plusieurs années:
Un article du Monde qui parle de ce livre:3. Low oil prices (if sustained, which is likely) could encourage both consumers and businesses to
rely even more on carbon-intensive energy.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html
Et le livre en lui-même:
http://reparti.free.fr/schwab2020.pdf