sceptique a écrit : ↑16 févr. 2023, 15:49
Il y a une logique dans le comportement de Poutine qui correspond à sa réécriture de l'Histoire, à ses discours bien antérieurs à février 2022, à ses actions depuis la guerre de Géorgie, à sa conception de la dissuasion nucléaire. Il a tout dit et écrit : il veut reconstituer l'URSS et/ou l'Empire Russe.
En clair, l'annexion de l'Ukraine, avec le ratage des premiers mois n'est qu'une péripétie. Qui lui aura coûté qq centaines de milliers d'hommes et du matériel, peanuts pour lui : Pour les hommes il glorifie la guerre de 41-45 avec 10 M morts militaires (estimation basse, chiffre encore contesté). Pour le matériel, il est passé en économie de guerre, avec des usines d'armement tournant 24/24 en récupérant tous les ouvrier(es) des usines "civiles" à l'arrêt. Tout comme en 42-45. Il ne produit pas ainsi de matériel de haute technologie mais la guerre actuelle et passée prouve que la masse peut l'emporter sur la qualité si le rapport est suffisant. A l'époque un Tigre était submergé par 10 T-34 ou Sherman. De plus, il a réussi le tour de force de galvaniser son peuple en rejouant la grande guerre patriotique et en lui faisant croire que la Russie était attaquée.
Bilan par rapport à février 2022 ? Il a une armée bien plus nombreuse, plus performante, avec du matériel, certes pas dernier cri à cause des sanctions, mais qui sort des usines en quantité. Il a tout ce qu'il faut à foison : charbon, fer, pétrole ... Et il peut mobiliser autant qu'il veut sans crainte d'un soulèvement.
Et en Occident ? On a été pusillanime depuis le début, résumé ainsi :
trop peu, top tard. Macron et d'autres parlent d'économie de guerre ? On en est très loin. On croît, comme certains ici, LeLama en tête, qu'en abandonnant l'Ukraine on va retrouver une vie paisible ? Que nenni. Poutine est un ogre dont l'appétit vient en mangeant. Si on avait donné ce qu'il fallait à l'été 2022, l'armée russe de l'époque aurait été bouté hors d'Ukraine et le régime russe disloqué. Maintenant il faudra 10 fois plus ! Avec un risque bien plus grand d'apocalypse nucléaire.
Dernier point : la dissuasion nucléaire est inopérante chez nous (pas chez Poutine). Jamais un dirigeant occidental ne déclenchera le feu nucléaire face à une attaque conventionnelle massive d'un pays de l'OTAN. Le rapport de forces théorique ? 1 000 M hab contre 140 M, un PIB et une industrie dans un rapport beaucoup plus important encore. A long terme l'affaire est certes pliée. Mais à court terme, fort de l'entraînement acquis en Ukraine, de la mobilisation à volonté (1 M, 3M, 10M ?), de la production militaire massive que va faire la Russie ? Il est temps de réagir.
Les
munichois, bien présents ici, vont nous refaire : "
on ne va pas mourir pour Dantzig". On connaît la suite. Ce genre de dictateur, une fois le peuple zombifié et galvanisé dans sa poche n'a plus de limite ... comme la Russie qui n'a pas de frontières (dixit Poutine).
Les gens raisonnables en Allemagne en 39 savait que face à la puissance industrielle adverse l'Allemagne serait submergée. Cependant ...