https://www.climato-realistes.fr/letude ... t-biaisee/
Plutôt que de chercher à démontrer un prétendu consensus, les analystes des sciences du climat feraient mieux de se demander pourquoi 96% des simulations effectuées par les modèles CMIP5 ont fourni jusqu’à présent des résultats par excès, et 4% seulement des résultats par défaut. Et pourquoi les modèles de 6e génération (CMIP6) surestiment encore davantage le réchauffement (Fig.2). Voilà de vraies questions qui devraient alerter les sociologues des sciences sur la méthodologie des modélisateurs et les biais qui pourraient affecter leurs paramétrages. Car si les paramètres mal connus de la machine climatique avaient été choisi au hasard, sans idée préconçue, on aurait dû s’attendre à ce que les courbes des températures réelles se situent plus près de la moyenne des simulations. Il est encore possible que le réchauffement anthropique simulé par les modèles soit correct et que d’autres effets inconnus (naturels ou non) l’aient compensé temporairement. Mais à mesure que le temps passe, cette possibilité s’amenuise, et l’on voit mal comment les faits pourraient donner raison aux modèles dans les dix prochaines années. Il faudrait une hausse inédite de 0,5°C en 8 ans pour que la courbe verte de la Fig.1 rejoigne en 2030 la courbe noire. La conclusion logique est que les modèles sont encore trop grossiers pour prédire l’évolution du climat avec une précision acceptable. Le GIEC lui-même le reconnaît, à demi-mots, mais ce message est devenu inaudible face à celui martelé par les non-spécialistes qui prétendent que la Science a parlé et que le débat est clos. Le grand public est régulièrement trompé par les médias qui ignorent les très grandes incertitudes dont souffrent les projections. Et si les gouvernements étaient eux-mêmes mieux informés (autrement que par les résumés pour décideurs du GIEC, qui ne reflètent pas ces incertitudes comme ils le devraient), peut-être feraient-ils des choix plus modestes, fondés sur la raison plutôt que sur l’obsession de répondre aux préoccupations grandissantes de leurs électorats pour l’écologie, notamment parmi la jeunesse. La climatologie est au pied du mur : à moins que les températures ne repartent à la hausse de manière très spectaculaire dans la prochaine décennie, les climatologues devront bien finir par admettre que quelque chose de fondamental continue de leur échapper, et qu’il leur faut tempérer leurs prétentions à prédire l’évolution du climat global.
