Le scénario de "Sortir du nucléaire"

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Berthier
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 00:53

Tovi a écrit :Tu chipotes, va pour "les jours de vent optimum".

Je ne vois pas pourquoi la logique qui est valable pour le problème nucléaire s'arrêterait subitement dès qu'on aborde les énergies renouvelables. Certes, d'un point de vu philosophique la surproduction n'est pas une valeur d'équilibre et d'harmonie, mais sur le plan économique il permet de dégager des bénéfices à l'export, d'anticiper la demande future et de régler le problème du stockage.
Et comme on aborde une période où les sources d'énergies vont se faire rare (y comrpis l'uranium), mieux vaudrait commencer à s'y mettre dès maintenant.

En outre, il faut bien voir que le nucléaire n'est pas totalement déconnecté des aléas climatiques. En été on doit souvent les stopper pour cause de surchauffe (la France est alors importatrice).
Dis nous donc à part 2003 quand, il aurait fallu déconnecter des réacteurs nucléaires.
La France n'est pas importatrice en été, mais exportatrice.

La logique du programme nucléaire français repose sur la rentabilité maximal de l'investissement : on pourrait avoir plus de réacteur et moduler la production nucléaire, mais ce qui est plus rentable est de faire fonctionner en base, c'est à dire le plus longtemps dans l'année, les REP, puis d'ajuster avec de l'hydraulique et du thermique les pointes.
On ne doit pas être loin de la structure optimale (financièrement ) de production. Néanmoins en été, on se passe de thermique et on module un peu plus le nuc.

Le PV n'a aucun intérêt, puisqu'il produit de l'électricité lorsqu'on en a en surplus. Le PV produit de l'électricité à 30 c€ quand EDf vend la sienne à 3c€ à des industriels.

Le sujet de mon message n'était pas "sortir du nucléaire" mais "pas de PV sans fossile"

Il s'agissait de réfléchir comment du PV massif (déployé dans 10 à 15 ans et pas maintenant alors que plusieurs pistes de recherche mérite d'être finalisées) pourrait s'insérer dans le bouquet énergétique.

Je ne vois pas d'autre solution qu'une grosse régulation par l'hydrogène.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par phyvette » 14 mars 2009, 01:09

Le PV massif et bon marché, a long terme passera par la production autonome et l'autoconsommation, donc sans passer par le réseaux et des régulations compliquées.
La seule façon de l'insérer dans le mix énergétique, c'est de favoriser le stockage cher le producteur/consommateur.

Avec des PV peu cher et des batteries performantes -dans 10 à 15 ans- nul besoin de subventionner le solaire PV. La ressource restera aléatoire, mais peut être moins que les fournitures d'EdF dans 10 à 15 ans.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Tovi » 14 mars 2009, 01:14

A confirmer (là j'ai pas le temps) mais depuis 2006 la France est importatrice en été.


La question "sortir du nucléaire" se pose maintenant. Parceque la logique actuelle ne sera pas celle de demain. Or, tout nouveau réacteur (de 3ème génération) construit aujourd'hui sera le problème de demain.

Aujourd'hui EDF se permet de vendre à perte à nos voisins européens (les prix négociés à l'avance n'ont aps pris en compte la hausse du prix de l'uranium de ces dernières années) et aux industriels. Le tout sur le dos des particuliers et des contribuables (la R&D du nucléaire est publique).
Demain, non seulement il ne sera plus rentable d'exporter (mais bon, vu qu'on est déficitaire de ce côté là), mais le prix du kwH va probablement dépasser celui du PV non subventionné. Certes, tout ça se passera vers 2030, dans 4 mandats présidentiels, mais les choix sont pris aujourd'hui.

Enfin, tout nécessite des énergies fossiles à l'heure actuelle (vu que c'est le mode de production dominant), en particulier la construction d'un réacteur nucléaire, qui nécessite énormément de béton, et la fonte de lourdes pièces de métal. Ces deux processus ne pourront d'ailleurs jamais être remplacés par des énergies propres.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par parisse » 14 mars 2009, 11:03

Berthier a écrit : Le PV n'est pas amorti en 10 ans. En 10 ans, ce qui est amorti c'est l'investissement du particulier. Le PV est une aberration pour la collectivité. Le PV est racheté 30 à 57 c€ en été lorsque EDF solde son KWh à 3 c€ dans ces mois là. À 900$ la livre prix de l'U extrait de l'eau de mer, tu peux rajouter 4c€ au kWh. Donc le prix final du kWh ne ferait que rejoindre le prix du kWh allemand.
D'après pas mal d'auteurs, le cout énergétique de fabrication des PV est amorti en 7 ans, voire moins. Il ne s'agit pas d'un cout économique. Ceci dit, je pense que le solaire à concentration parait plus prometteur, car répondant mieux à la courbe journalière de la demande.
Quant à l'uranium extrait de l'eau de mer, je doute fort qu'il y ait beaucoup d'études sérieuses sur le cout d'extraction, en particulier sur le cout énergétique. On peut dans la même veine, dire qu'on reçoit du Soleil 10000 fois plus d'énergie que ce qu'on consomme.
Il ne s'agit pas de toutes façons de se passer de nucléaire du jour au lendemain, mais de mieux équilibrer les investissements entre solaire et nucléaire.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 11:48

Tovi a écrit :A confirmer (là j'ai pas le temps) mais depuis 2006 la France est importatrice en été.


La question "sortir du nucléaire" se pose maintenant. Parceque la logique actuelle ne sera pas celle de demain. Or, tout nouveau réacteur (de 3ème génération) construit aujourd'hui sera le problème de demain.

Aujourd'hui EDF se permet de vendre à perte à nos voisins européens (les prix négociés à l'avance n'ont aps pris en compte la hausse du prix de l'uranium de ces dernières années) et aux industriels. Le tout sur le dos des particuliers et des contribuables (la R&D du nucléaire est publique).
Demain, non seulement il ne sera plus rentable d'exporter (mais bon, vu qu'on est déficitaire de ce côté là), mais le prix du kwH va probablement dépasser celui du PV non subventionné. Certes, tout ça se passera vers 2030, dans 4 mandats présidentiels, mais les choix sont pris aujourd'hui.

Enfin, tout nécessite des énergies fossiles à l'heure actuelle (vu que c'est le mode de production dominant), en particulier la construction d'un réacteur nucléaire, qui nécessite énormément de béton, et la fonte de lourdes pièces de métal. Ces deux processus ne pourront d'ailleurs jamais être remplacés par des énergies propres.

La France n'a presque pas importé de courant cet hiver pendant le record de consommation :
En 2006 la France exportait : http://futura24.site.voila.fr/electri/echange.htm

BILAN ÉLECTRIQUE :
RTE donne le bilan : http://www.rte-france.com/htm/fr/journa ... janv09.pdf
page 9
Si on regarde le bilan sur une journée, la France n'a été importatrice nette au maximum 20 jours

de 2001 à 2004 : 0 jours
2005 : 5 jours
2006 : 15 jours
2007 : 20 jours
2008 : 5 jours

BILAN PHYSIQUE :

J'ai refait les calculs de Barré Bauquis :

éoliennes 2 MW : 850 m3 béton soit 425 m3/MW pour au maximum 30 ans, facteur de charge 25%
EPR 1600 MW : 500 000 m3 béton soit 343 m3/MW pour plus de 60 ans, facteur de charge plus de 75 %

bilan : éolienne de 6 fois plus de béton par KWh

BILAN FINANCIER

PV (taux d'actualisation 3% ): 30c€ du kWh au moins 15 à c€/kWh d'aide publique, sans compter le tarif de rachat, l'aide à la recherche publique. (La recherche publique est malheureusement négligeable puisqu'on préfère financer beaucoup plus les importateurs)


nucléaire (taux d'actualisation de 4%, U de 40$ à 900$/livre) 4 à 8 c€
ordre de grandeur CA France EDF 35 milliards d'euros
budget CEA : 3 milliards d'euros au maximum 1 c€/kWh


Dans tes raisonnements, tu ne donnes aucun chiffres, tu répètes seulement des arguments des antinucléaires.
Par exemple, tu écris que le coût du PV baissera, mais tu ne dis pas combien à combien de c€/kWh. Lorsque j'évoque l'avenir du nucléaire, je prends en compte le prix le plus élevé de l'U celui issu de l'eau de mer. Toi tu ne prends pas en compte le fait que l'électricité va augmenter pour construire les panneaux.
phyvette a écrit :Le PV massif et bon marché, a long terme passera par la production autonome et l'autoconsommation, donc sans passer par le réseaux et des régulations compliquées.
La seule façon de l'insérer dans le mix énergétique, c'est de favoriser le stockage cher le producteur/consommateur.

Avec des PV peu cher et des batteries performantes -dans 10 à 15 ans- nul besoin de subventionner le solaire PV. La ressource restera aléatoire, mais peut être moins que les fournitures d'EdF dans 10 à 15 ans.
Le fil part de la variabilité annuelle, si tout le monde a un excès de courant en été, comment fait-on ?
on hydrolyse l'eau. Sinon on admet que le PV n'est qu'un appoint du fossile.

Les équations possibles sont :
charbon+PV
ou
nucléaire+PV

La première solution sort de Kyoto, la seconde donne un surplus d'électricité en été, donc de l'hydrogène.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 12:03

parisse a écrit :
Berthier a écrit : Quant à l'uranium extrait de l'eau de mer, je doute fort qu'il y ait beaucoup d'études sérieuses sur le cout d'extraction, en particulier sur le cout énergétique. On peut dans la même veine, dire qu'on reçoit du Soleil 10000 fois plus d'énergie que ce qu'on consomme.
Il ne s'agit pas de toutes façons de se passer de nucléaire du jour au lendemain, mais de mieux équilibrer les investissements entre solaire et nucléaire.
Il y avait des études sérieuses lorsqu'on craignait la pénurie.
évidemment 900$/ La livre ça fait sourire lorsque la livre était à 10 $

Sinon les études ont été menées depuis les années 80

Il faut un système fixe, une durée d'un an.

Japan Atomic Energy Research Institute, c'est assez sérieux pour toi ?

Tamada c'est un rigolo ?

http://www.taka.jaea.go.jp/eimr_div/j637/paper_e.html

En effet il faut équilibrer les investissements entre solaire et nucléaire.

IL Y A TROP D'ARGENT POUR LE SOLAIRE

Le plan solaire du GRENELLE est un GABEGIE : 62 milliards jusqu'en 2020.
Rien qu'en rationalisant la production, on pourrait construire plusieurs EPR.

http://www.sauvonsleclimat.org/new/spip ... hp?auteur7

Je pense que dans ton esprit, il y avait trop d'argent pour le nuc. Mais ce n'est pas comme cela qu'il faut voir les choses. économiquement le nuc est ce qu'il y a de moins de cher. Il faut donc augmenter le prix de l'énergie pour brider la consommation et profiter de la rente nucléaire (différence prix de vente-prix nuc) pour investir massivement dans l'isolation des bâtiments.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par ticaribou » 14 mars 2009, 12:10

ces calculs tiennent-ils compte de tout ?
démantèlement des anciennes centrales, énergie nécessaire pour le faire, stockage des déchets avec la construction du matériel nécessaire, transport, enfouissement, surveillance,contrôle, tout cela a un coût énergétique , économique, humain, écologique.
peut-on vraiment laisser à nos enfants des centaines de centrales en plus ou moins bon état, avec ce coût sur leurs épaules ?
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 12:43

ticaribou a écrit :ces calculs tiennent-ils compte de tout ?
démantèlement des anciennes centrales, énergie nécessaire pour le faire, stockage des déchets avec la construction du matériel nécessaire, transport, enfouissement, surveillance,contrôle, tout cela a un coût énergétique , économique, humain, écologique.
peut-on vraiment laisser à nos enfants des centaines de centrales en plus ou moins bon état, avec ce coût sur leurs épaules ?
Les déchets sont-ils gérés depuis 40 ans oui ou non ?
Qui paie si ce n'est l'exploitant ?
C'est là où il faut chercher le coût de stockage annuel.

Il faut analyser les flux financiers :

L'état finance le CEA qui fait aussi de le recherche fondamentale.

La population paie le kWh (dont la TVA) a EDF (un des moins cher d'Europe) EDF paie pour le combustible, le retraitement et provisionne pour le démantèlement. Sauf qu'on s'est aperçu que les réacteurs américains que l'on a copié avaient de grandes chances de durer 60 ans. Donc on préfère investir dans l'entretien du parc que provisionner le démantèlement qui est repoussé. Le démantèlement des centrales UNGG qui servait à obtenir la bombe a dérapé, ce qui a été critiqué par la Cour des comptes, mais la Cour a estimé que le démantèlement des REP sera maîtrisé (15% de l'investissement).
La centrale dure 40, 60 ans voir plus, ensuite on laisse décroître le coeur une dizaine d'année. On le découpe, on peut enrober les déchets à vie longue avec.

Les centrales ça ressemble plutôt à un investissement.

Est-ce que tu t'es demandé de ce qu'on fait du béton au pied des éoliennes 20 ans après ?


Le coût écologique, c'est quelques dizaine de km2 de surfaces.

Le coût écologique des décharges qui relarguent leur méthane me semble bien plus important.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Tovi » 14 mars 2009, 16:00

Tous les coûts c'est aussi celui du risque. Actuellement, aucune compagnie d'assurance n'accepte de couvrir les risques nucléaires (c'est même systématiquement spécifié dans tous vos contrats), car ils sont astronomiques.
C'est donc le peuple qui endosse ce coût. En cas d'accident, d'attentat, de révolution ou de guerre, un seul réacteur rend toute la nation invivable pour des siècles.
Pour les partisans du nucléaire ce paramètre n'existe pas, c'est la politique de l'autruche.

Ensuite, j'aimerais bien connaitre tes sources concernant l'uranium de l'eau de mer. Parcequ'autant que je sache pour arriver à couvrir nos besoins en uranium il faudrait bétonner à peu près toutes les côtes existantes et passer au filtre toute la biologie marine. Je ne dis pas que c'est impossible économiquement, je dis simplement que c'est encore un délire scientiste des pro-nucléaire.

Concernant les exportations d'électricité il faudrait quand même éplucher ces chiffres. Selon les miens cette électricité est vendue à perte. Donc import ou export c'est kif kif.

Le solaire, à concentration ou en PV, est le seul avenir énrgétique viable. Maintenant, savoir si c'est rentable ou pas en 2009, ce n'est pas vraiment mon problème.
Je sais par contre qu'AREVA est au bord du dépôt de bilan et que le contribuable va voler à son secours.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par parisse » 14 mars 2009, 19:08

Berthier a écrit :
Il y avait des études sérieuses lorsqu'on craignait la pénurie.
évidemment 900$/ La livre ça fait sourire lorsque la livre était à 10 $

Sinon les études ont été menées depuis les années 80

Il faut un système fixe, une durée d'un an.

Japan Atomic Energy Research Institute, c'est assez sérieux pour toi ?

Tamada c'est un rigolo ?

http://www.taka.jaea.go.jp/eimr_div/j637/paper_e.html
Je ne suis pas sur que les auteurs aient réellement tenus compte de tout. D'autre part, je pense qu'il y a un gap important entre une étude de recherche et un cout industriel réel. Je suis très sceptique sur la récupération d'uranium à une concentration de 3e-9.
Supposons toutefois que le cout annoncé soit correct. Si je ne me trompe pas, 1 livre d'uranium, ça fait 5tep thermiques (donc environ 20e3kWh). Ce qui correspond au chiffre que vous citez (sans tenir compte de l'enrichissement) avec un cout de production de 900$ pour 20e3 kWh, on arrive à 4.5centimes par kWh. Maintenant examinons le problème du point de vue de l'énergie investie. 900$ pour 5 tep thermiques ça correspond à 25$/baril (mais pour une forme d'énergie nettement moins facile à récupérer!). Si le prix du baril à l'époque de l'étude était de cet ordre ou inférieur, ce qui parait probable, qui nous dit qu'en fait le cout de production de notre livre d'uranium ne provient pas d'abord du cout de l'énergie qui a été nécessaire pour l'extraire? L'EROEI de l'uranium dans l'eau de mer est donc peut-etre bien <1, ce qui ne m'étonnerait guère avec une concentration de 3e-9.
La situation serait différente pour une utilisation avec des surrégénérateurs.
En effet il faut équilibrer les investissements entre solaire et nucléaire.

IL Y A TROP D'ARGENT POUR LE SOLAIRE
Absolument pas d'accord. Le solaire thermique est déjà rentable aujourd'hui par rapport au fuel domestique, et en plus c'est de l'argent qui reste chez nous. Bien au contraire, il faudrait un plan massif de panneaux solaires thermiques, je pense qu'à terme il faudra reconvertir au moins 1/3 de l'industrie automobile vers les panneaux solaires.
Les PV sont nettements moins performants aujourd'hui, je suis d'accord mais le solaire ne se résume pas au PV (qui du reste semblent avoir de la marge de progression sinon en performances, du moins en cout). Par contre le solaire à concentration semble beaucoup plus proche de la rentabilité aujourd'hui vu le nombre de projets.
Et le recyclage de panneaux solaires m'inquière beaucoup moins que le recyclage des déchets nucléaires ou le démantelement des centrales!
Malheureusement, la France décide d'investir dans des EPR, on va rater le coche du solaire.
Le plan solaire du GRENELLE est un GABEGIE : 62 milliards jusqu'en 2020.
Rien qu'en rationalisant la production, on pourrait construire plusieurs EPR.
C'est du nucléaire de 3ème génération, en fait guère mieux que la 2ème génération.
Sauvons le climat a choisi ce nom plutot que sauvons le nucléaire pour des raisons évidentes de politique publique, mais ça n'a rien d'une source de données objectives.
Je pense que dans ton esprit, il y avait trop d'argent pour le nuc. Mais ce n'est pas comme cela qu'il faut voir les choses. économiquement le nuc est ce qu'il y a de moins de cher. Il faut donc augmenter le prix de l'énergie pour brider la consommation et profiter de la rente nucléaire (différence prix de vente-prix nuc) pour investir massivement dans l'isolation des bâtiments.
Bien sur que je pense qu'il y a trop d'argent pour le nucléaire. Il devrait y avoir autant d'argent investi en recherche publique dans le solaire que dans le nucléaire, sinon plus pour tenir compte des arriérés, et pour le nucléaire les recherches sur la faisabilité de la 4ème génération devraient être accélérées.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Tovi » 14 mars 2009, 19:14

Le rapport de la recherche est de 9 pour le nucléaire et 1 pour les énergies renouvelables.
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 20:31

Tovi a écrit :Tous les coûts c'est aussi celui du risque. Actuellement, aucune compagnie d'assurance n'accepte de couvrir les risques nucléaires (c'est même systématiquement spécifié dans tous vos contrats), car ils sont astronomiques.
C'est donc le peuple qui endosse ce coût. En cas d'accident, d'attentat, de révolution ou de guerre, un seul réacteur rend toute la nation invivable pour des siècles.
Pour les partisans du nucléaire ce paramètre n'existe pas, c'est la politique de l'autruche.

Ensuite, j'aimerais bien connaitre tes sources concernant l'uranium de l'eau de mer. Parce qu'autant que je sache pour arriver à couvrir nos besoins en uranium il faudrait bétonner à peu près toutes les côtes existantes et passer au filtre toute la biologie marine. Je ne dis pas que c'est impossible économiquement, je dis simplement que c'est encore un délire scientiste des pro-nucléaire.

Concernant les exportations d'électricité il faudrait quand même éplucher ces chiffres. Selon les miens cette électricité est vendue à perte. Donc import ou export c'est kif kif.

Le solaire, à concentration ou en PV, est le seul avenir énrgétique viable. Maintenant, savoir si c'est rentable ou pas en 2009, ce n'est pas vraiment mon problème.
Je sais par contre qu'AREVA est au bord du dépôt de bilan et que le contribuable va voler à son secours.
Non, non. On assume, on construit même un récepteur pour le corium en cas d'accident dans l'EPR.


Déjà si tu es ce forum, c'est que tu penses comme moi que l'énergie est un secteur stratégique. Quelque chose comme la Défense ou la Justice. L'Armée ou la Police ne sont pas assurées par le privé car l'état est son propre assureur. De même, le privé seul ne peut gérer le risque de catastrophe naturelle. C'est l'Etat qui a créé un mécanisme viable. C'est pourquoi, on construit encore à Paris, Orléans et Nice, malgré les risques qui pèsent sur ses villes (risques que les assureurs n'assument pas seuls)

Oui nous (bons) européens (comme disait le philosophe au marteau), nous pouvons agir sans l'assentiment des gnomes de la Lloyd.
Ce qui me fait rire, c'est que pour sortir ce genre d'argument frileux, tu t'affiches avec une photo de Mad Max II

Pour l'U de l'eau de mer. Il y a un article de Mines énergies qui expose le problème. Pour les expériences tu tapes par exemple Tamada ou JAERI (comme indiqué un peu plus haut) et uranium from sea water

Pour le bétonage des côtes, l'éolien s'en charge. On tendra nos filets entre les éoliennes.
En aval du socle cristallin scandinave par exemple.

AREVA n'est pas au bord du dépôt de bilan :
http://www.boursorama.com/profil/resume ... ole=1rPCEI
c'est une des grandes entreprises du nuc et tout le monde en veut actuellement.
Je pense que tu confonds avec la rupture avec Siemens et la nécessité de trouver un autre partenaire.

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 20:43

Tovi a écrit :Le rapport de la recherche est de 9 pour le nucléaire et 1 pour les énergies renouvelables.
Évidemment puisque vous préférez financer le rachat du courant au-dessus du prix du marché et les subventions à l'importation plutôt que la recherche !

Ce n'est pas la recherche sur le PV que les gens responsables veulent brider, mais les subventions à l'installation !

Les vrais défenseurs du PV devraient outrés du financement de la filière :

-pas de panneaux orientables
-pas de filière globale comme un marché d'appareils à courant continu 48 V, de batteries
-pas de normalisation
-la dispersion des panneaux plutôt que la concentration


Il est temps de crier "À bas les voleurs"

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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Tovi » 14 mars 2009, 21:25

Mmh, Mad Max c'est plutôt un spectre qui devrait te faire peur, ce n'est pas du tout l'avenir que je souhaite, même si j'y suis probablement mieux préparé que toi.

Ensuite, je ne sais pas de quel "nous" tu parles, mais je n'ai jamais été consulté pour ce qui est du risque nucléaire. Ces décisions ont toujours été prises sans l'assentiment de la population, ni n'a même fait l'objet d'un véritable débat parlementaire. Toutes les décisions ont été confiées clé en main à AREVA et EDF.
Ceci dit, ce n'était pas nécessairement un mauvais choix à l'époque. Ce que je remet en cause ce sont les choix actuels.

Parlons 2 minutes d'AREVA puisqu'on y est. "Ils" (nous ? :-s ) leur manque 3 milliards pour leur budget 2009. Ceci en grande partie à cause des pertes du chantier EPR de Finlande et des annulations de commande. Siemens n'y vois effectivement plus son intérêt économique et préfère se concentrer sur son activité d'éoliennes.
Les gesticulations de notre président avec les dictatures étrangères n'ont apporté aucun contrat, et Obama revoit complètement son plan de relance nucléaire à la baisse. Du coup, AREVA renonce à lancer l'exploitation de nouvelles mines, ce qui occasionnera une inévitable hausse des cours (du yellow cake).
Mme Lauvergeon est encore la seule à croire dans sa propagande. Avec son VRP officiel, qui renflouera les caisses avec des deniers publics. En ce moment je ne vois pas qui d'autre pourrait mettre ses billes dans une affaire aussi "rentable" 8-)

Concernant la filière PV, elle n'est pas faite pour être rentable à court terme. Comme tous les projets industriels auxquels a participé la France dans ses débuts, il s'agit de créer un marché et des professionnels expérimentés. En Allemagne, le prix du rachat s'ajuste en fonction de l'amélioration des rendements photo-électriques, ce qui signifie qu'ils baissent dans le temps au fur et à mesure que la filière se développe et devient rentable.
A moyen terme (une vingtaine d'années), le solaire sera moins cher que le nucléaire. En raison des économies d'échelle, des gains de rendements et de l'explosion du coût de l'uranium.
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Re: Le scénario de "Sortir du nucléaire"

Message par Berthier » 14 mars 2009, 21:57

Tovi a écrit :Mmh, Mad Max c'est plutôt un spectre qui devrait te faire peur, ce n'est pas du tout l'avenir que je souhaite, même si j'y suis probablement mieux préparé que toi.

Ensuite, je ne sais pas de quel "nous" tu parles, mais je n'ai jamais été consulté pour ce qui est du risque nucléaire. Ces décisions ont toujours été prises sans l'assentiment de la population, ni n'a même fait l'objet d'un véritable débat parlementaire. Toutes les décisions ont été confiées clé en main à AREVA et EDF.
Ceci dit, ce n'était pas nécessairement un mauvais choix à l'époque. Ce que je remet en cause ce sont les choix actuels.

Parlons 2 minutes d'AREVA puisqu'on y est. "Ils" (nous ? :-s ) leur manque 3 milliards pour leur budget 2009. Ceci en grande partie à cause des pertes du chantier EPR de Finlande et des annulations de commande. Siemens n'y vois effectivement plus son intérêt économique et préfère investir dans les champs d'éoliennes.
Les gesticulations de notre président avec les dictatures étrangères n'ont apporté aucun contrat, et Obama revoit complètement son plan de relance nucléaire à la baisse. Du coup, AREVA renonce à lancer l'exploitation de nouvelles mines, ce qui occasionnera une inévitable hausse des cours (du yellow cake).
Mme Lauvergeon est encore la seule à croire dans sa propagande. Avec son VRP officiel, qui renflouera les caisses avec des deniers publics. En ce moment je ne vois pas qui d'autre pourrait mettre ses billes dans une affaire aussi "rentable" 8-)

Concernant la filière PV, elle n'est pas faite pour être rentable à court terme. Comme tous les projets industriels auxquels a participé la France dans ses débuts, il s'agit de créer un marché et des professionnels expérimentés. En Allemagne, le prix du rachat s'ajuste en fonction de l'amélioration des rendements photo-électriques, ce qui signifie qu'ils baissent dans le temps au fur et à mesure que la filière se développe et devient rentable.
A moyen terme (une vingtaine d'années), le solaire sera moins cher que le nucléaire. En raison des économies d'échelle, des gains de rendements et de l'explosion du coût de l'uranium.

-Le Grenelle est encore moins un processus démocratique que la décision de lancer ou de relancer le nuc prise par des gouvernements élus et plus ou moins représentatifs. Le nuc a été avalisé par des majorité différentes, sauf quand il fallu faire des concessions à "la secte des antinucléaires".

-Siemens s'est associé à l'entreprise russe Rossatom, elle veut faire des centrales nucléaires de son côté. Elle a fait un gros rabais sur le dernier parc éolien commandé par les danois. Ce n'est pas une volonté de sa part d'arrêter le nuc.

-Tu écris qu'il y a moins de nuc au US, donc qu'AREVA renonce à exploiter des mines donc que le prix va monter, tu ne trouves pas que c'est un peu léger comme raisonnement ? En gros tu reproches à AREVA de s'adapter à la demande et ensuite tu prétends que le prix va monter pour cette raison alors qu'AREVA n'est pas le seul producteur d'U.

-Tu peux dire ce que tu veux sur Obama, ce n'est pas un modèle pour les européens. Les européens n'ont pas toutes les ressources fossiles ou renouvelables des américains. Le nuc on en veut maintenant en Italie, au Royaume uni, en Suède, en Inde, au Maroc, dans certains pays du Golfe....

-Le PV ne sera jamais moins cher que le nuc, car le soleil ne brille pas la nuit...(ou trop loin)

-En Allemagne le tarif de rachat baisse, alors que le nôtre est garanti sur l'inflation, c'est bien ce qu'on reproche au financement du PV.

-Peut-être daigneras-tu me donner ton objectif de prix du PV dans 20 ans (installé avec onduleur)

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