Bonjour,GillesH38 a écrit : ↑27 juil. 2024, 19:10Pour ceux qui croient qu’on peut avoir un PIB 10 fois supérieur avec les renouvelables, ils pensent que c’est parce qu’on pourra produire 10 fois plus d’énergie avec soit genre 140 Gtep par an , ou bien la même quantité soit 14 Gtep par an mais avec une intensité énergétique 10 fois meilleure , ou bien quelle combinaison des deux ?
Ou alors ils en ont aucune idée mais c’est juste un truc dont ils ont envie sinon le futur est trop anxiogène ?
c'est moi qui parlait de facteur 10.
D'abord je parle surtout énergie, le joule reste la même chose dans le temps, c'est de la physique. Le dollar, j'ai du mal à voir ce qu'il a en commun entre celui d'il y a un siècle et celui de maintenant, ça varie, ça dépend de facteurs...il me manque quelques bases en économie, ou c'est l'économie qui n'est pas assez solide physiquement pour faire un raisonnement (je crois qu'il y a part de psychologie dans la quantification en monnaie).
Je parle de croissance de la consommation d'énergie.
Je dis qu'on on peut capter au moins 10 fois l'énergie mondiale actuelle avec du PV, mais à ce moment là le réchauffement de l'atmosphère dû au noircissement de grandes surfaces apportera un forçage radiatif qui approchera celui que nous subissons actuellement avec les énergie fossile, donc il ne faut pas trop aller loin en captation d'énergie solaire sur terre. Cependant, le changement du climat n'est certainement pas le seul facteur qui bloquerait la croissance. J'en parle là d'abord parce que c'est la préoccupation principale écologique du moment.
Le manque de métaux me semble être un problème qui apparaît bien avant qu'on atteigne ce facteur 10. On pourrait aussi évoquer la dispersion de produits chimiques et stériles miniers liés au raffinage des métaux, à propos desquelles je n'ai aucun élément de quantification (ni leur rétro-action négative)
ça je n'en suis pas sûr. C'est indéniable que le kwh PV est à présent moins cher de jour , de jour au soleil, que le charbon, tant qu'il n'y a pas besoin de stockage, et qu'il y a encore encore beaucoup de métal . Mais qu'en est-il du kWh disponible à la demande, ou presque?jeudi a écrit : Et comme il est maintenant prouvé que l’électricité renouvelable bat les fossiles sur une bonne proportion du globe,
Tant que je n'aurai pas vu d'études chiffrées, je ne peux pas dire.
On peut facilement calculer la quantité d'argent, cuivre et silicium pour faire assez la surface de PV pour avoir 10 000 kWh/an pour 8 milliards d'humain , mais qu'en est-il de la quantité de matériaux pour les moyens de stockage et transport d'énergie ? (un réseau électrique sur plusieurs fuseaux horaire et hémisphères évite le problème de l'intermittence de l'énergie solaire, mais je ne sais pas s'il est plus économique que d'autres solutions)
Dans un autre sens, maintenant que j'ai compris comment le fait de chercher des ressources hors des limites planétaires n'en consomme pas forcément plus que que ça apporte, je ne vois pas forcément de limite physique à la croissance (limites qui sont valables uniquement au sein de la planète). Je ne dis pas non plus que c'est certain. Mais pourquoi ce serait impossible, par exemple, de chercher des masses de métaux sur des objets astronomiques qui en sont très riches? Et si c'est possible, quel potentiel serait apporté?
Pas la peine d'expliquer en quoi une croissance exponentielle est condamnée à cesser dans un système fini, et avec des contraintes données. Cependant des plafonds à des croissances exponentielles, on s'en est déjà pris dans le passé. Et ça a été douloureux. Puis les limites ont été franchies et on est repartis.
Par exemple, parler de 5 milliards d'humains sur terre à des gens qui vivaient à moins de 500 millions, voilà qui aura apparu impossible. C'était sans compter sur les engrais azotés et d'autres techniques pas imaginables, qui ont changé la donne en agriculture.
Pour ma part, je peux pas dire que la crise écologique en cours , dont on ne voit (je pense) que le début, soit l'ultime, et qu'aucun rebond ne soit possible après.
Comme j'ai déjà expliqué, le premier paramètre à voir pour qu'un système croisse, c'est s'il récolte plus d'énergie qu'il n'en consomme. Un arbre capte plus d'énergie solaire qu'il n'en consomme : il croît chaque été, jusqu'à affronter des limites.
Un système économique basé sur les ENR peut récolter beaucoup plus d'énergie qu'il n'en faut pour produire des moyens de faire des ENR : il va croitre aussi.
Il croît, dans des limites données de sa plage fonctionnement optimale, la température en étant un (pour les arbres comme pour les économies), la disponibilité en oxygène en est parmi plein d'autres
Les ENR "historiques" du monde pré-industriel (énergie métaboliques des humains et animaux de trait, essentiellement) captaient juste un tout petit plus plus d'énergie que ce qui était consommé pour les reproduire, la croissance étant lente. Le pétrole d'Arabie a un très fort EROI : la croissance est rapide, mais pendant un temps limité.
L'EROI des ENR actuel est bon (et s'améliore avec les technologies..et se dégrade avec l'épuisement de gisement miniers...mais on va concevoir les dispositifs de façon à ce qu'ils soient recyclables...).
L'EROI des ENR est bon, mais moins que celui du pétrole arabe : la croissance à long terme est possible, plus lente qu'avec le pétrole, plus rapide qu'au moyen-âge.
D'abord on fait un système 100% ENR, puis un petit + 0,8% de croissance par an en moyenne pendant 290 ans, et on a notre décuplement de consommation d'énergie globale



(bien sûr, l'histoire économique n'est pas si simple et pépère pendant si longtemps, il y a des stagnation ou quasi-stagnation, des régressions/catastrophes, parfois des accélérations)