https://www.science-et-vie.com/nature-e ... 31002.htmlCes relevés aériens montrent que les décharges américaines sont une source majeure d’émissions de méthane
le 01 AVR 2024 science et vie
Une étude récente révèle que les décharges aux États-Unis sont une source majeure d'émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Plus de la moitié des sites examinés émettent du méthane à un taux alarmant, soulignant un besoin urgent d'action climatique.
Publiée dans la revue Science, cette recherche détaille les résultats d’observations aériennes de centaines de décharges, offrant une perspective inédite sur l’ampleur des émissions de méthane et soulignant l’urgence de développer des stratégies de mitigation plus efficaces.
Les décharges, un enjeu climatique sous-estimé
La récente mise en évidence que les décharges aux États-Unis sont responsables de 14,3% des émissions totales de méthane en 2021 soulève des préoccupations majeures concernant la gestion des déchets et leur impact environnemental. Ce pourcentage, loin d’être négligeable, place les décharges parmi les contributeurs significatifs au réchauffement global.
Juste derrière les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. L’importance de ce chiffre réside dans la puissance du méthane comme gaz à effet de serre. Il est environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone sur une période de 100 ans. La découverte repose sur des données obtenues grâce à des observations aériennes détaillées.
Elles ont permis une évaluation plus précise et complète des émissions réelles, contrairement aux estimations traditionnelles. Ces dernières se basent essentiellement sur des modèles théoriques ou des calculs indirects.
Ce constat met en avant les lacunes des méthodologies conventionnelles utilisées pour évaluer l’impact environnemental des décharges. Les modèles existants ont en fait tendance à sous-estimer les émissions de méthane. Évidemment, l’implication de ces données dépasse la simple comptabilité des émissions.
Elle interpelle directement sur les politiques et les pratiques de gestion des déchets. La sous-évaluation des émissions des décharges a conduit à une attention insuffisante portée à ce secteur en tant que cible de réduction des gaz à effet de serre.
le Dr Dan Cusworth, scientifique du programme Carbon Mapper et auteur principal de l’article, explique dans un communiqué : « La capacité d’identifier avec précision les fuites est un moyen efficace de progresser rapidement dans la réduction du méthane dans les décharges. Ce qui pourrait être essentiel pour ralentir le réchauffement climatique ».
Des méthodes d’observation révolutionnaires des décharges
La collaboration entre Carbon Mapper, la NASA, et des institutions académiques a initié une avancée significative dans la manière dont nous comprenons l’impact environnemental des décharges. Elle a permis de déployer des avions dotés de capteurs spectrométriques avancés. De fait, les auteurs ont pu réaliser des observations aériennes de plus de 200 décharges actives à travers les États-Unis. Les données couvrent la période 2018/2022. Cette méthode d’observation directe capture l’intensité et la distribution spatiale des émissions sur de vastes zones.
Les résultats de ces observations sont révélateurs. Ils montrent que les émissions de méthane provenant des décharges sont en moyenne 1,4 fois plus élevées que les chiffres rapportés par l’EPA. De plus, les scientifiques ont détecté des panaches de méthane dans 52 % des décharges qu’ils ont mesurées.
Ce chiffre dépasse de loin le taux de détection de méthane dans les études aéroportées entreprises pour le secteur pétrolier et gazier. Ces disparités soulignent les limites des estimations actuelles comme mentionné précédemment. Mais elle démontre aussi l’urgence de revoir les méthodes de surveillance environnementale en place.
Concrètement, la précision accrue des données recueillies via ces capteurs avancés permet d’une part d’identifier les sources d’émission les plus critiques. D’autre part, elle offre une base solide pour l’élaboration de stratégies de mitigation plus ciblées et efficaces. Les politiques environnementales pourraient être plus adaptées. En outre des interventions plus précises peuvent s’établir pour réduire l’impact climatique des déchets.
Enfin, l’étude a également révélé que les émissions de méthane des décharges étaient généralement beaucoup plus persistantes que celles provenant de la production pétrolière et gazière. 60 % d’entre elles duraient plusieurs mois, voire plusieurs années.
Vers une stratégie de surveillance et d’action améliorées
La nécessité d’améliorer la surveillance des émissions de méthane émanant des décharges ne fait aucun doute. Pour répondre à cette exigence, l’adoption d’une approche holistique se présente comme une solution prometteuse. Elle intégrera la télédétection par satellites, avions, et drones, en parallèle avec des mesures terrestres plus robustes.
Cette stratégie multidimensionnelle permettrait une surveillance continue et précise des émissions à grande échelle. Elle surmonterait ainsi les limitations des méthodes traditionnelles s’appuyant principalement sur des inspections sur site et des estimations modélisées.
Notons qu’aux États-Unis, la plupart des décharges sont tenues par le gouvernement fédéral de mesurer leurs émissions de méthane quatre fois par an au moyen d’enquêtes à pied utilisant des capteurs portables.
La télédétection offre donc l’avantage de couvrir de vastes zones rapidement. Elle identifie les points chauds d’émission de méthane nécessitant une attention immédiate. Combinée à des technologies de mesure au sol, elle assure une validation et une précision accrues des données. De fait, la quantification des émissions s’en trouvera fiabilisée.
L’annonce de la future mise en orbite du satellite Tanager (2024) représente une avancée majeure. Il est conçu spécifiquement pour détecter et quantifier le méthane émis par les décharges. En fournissant des données en temps réel, Tanager facilitera l’élaboration de politiques publiques plus adaptées. Il aidera à la mise en œuvre de stratégies de réduction des émissions plus efficaces. Ce satellite marquera ainsi un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique.
« La lutte contre ces sources élevées de méthane et l’atténuation des émissions persistantes des décharges offrent un fort potentiel d’avantages climatiques », conclut le Dr Dan Cusworth.
Source : Daniel H. Cusworth et al., “Quantifying methane emissions from United States landfills”, Science383,1499 -1504 (2024)
[RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.connaissancedesenergies.org ... tes-240410Climat: des règles pour réduire les émissions de méthane validées par les eurodéputés
AFP le 10 avr. 2024
Les eurodéputés ont validé mercredi un texte durcissant les règles sur les rejets de méthane des puits d'hydrocarbures et mines de charbon, afin de réduire de 30% d'ici 2030 les émissions européennes de ce puissant gaz à effet de serre.
Le Parlement européen en séance plénière a validé à une large majorité (530 voix pour, 63 contre, 28 abstentions) l'accord trouvé mi-novembre entre les Etats membres et les eurodéputés, avant un ultime feu vert des Vingt-Sept sur cette toute première législation de l'UE ciblant le méthane.
"L'UE s'attaque enfin au deuxième responsable (du réchauffement climatique), et c'est aussi une amélioration de la qualité de l'air et un renforcement de la souveraineté énergétique européenne", s'est réjouie l'eurodéputée allemande Jutta Paulus (Verts), corapporteure du texte.
L'UE s'était engagée lors de la COP26 de Glasgow en 2021 à réduire de 30% d'ici 2030 (par rapport à 2020) ses émissions de méthane, gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant, sur 20 ans environ 80 fois supérieur au CO2.
Ce nouveau règlement contraindra les opérateurs de puits pétroliers et gaziers, ainsi que les exploitants de mines à charbon à inspecter fréquemment leurs équipements pour calculer leurs émissions de méthane, appliquer des mesures pour les limiter et réparer immédiatement les fuites.
Libérant d'énormes quantités de méthane, le torchage --pratique consistant à brûler le gaz au sortir d'un puits pour des raisons logistiques ou économiques-- sera interdit d'ici 2027 au plus tard pour les plateformes d'hydrocarbures ou 2031 pour les mines de charbon, sauf pour réparations ou raisons de sécurité.
L'aération (ventilation en air frais) sera également drastiquement limitée.
Les Etats membres seront par ailleurs tenus de recenser les puits inactifs ou abandonnés susceptibles de libérer encore du méthane, afin d'établir des plans d'atténuation, et devront mesurer et déclarer les émissions des mines souterraines et à ciel ouvert en activités, comme celles des sites fermés ou abandonnés sur les 70 dernières années.
"Le méthane était l'angle mort de nos politiques climatiques. Désormais, nous nous attaquons non seulement aux émissions (de l'UE), mais également à celles provenant de nos importations de combustibles fossiles", insiste Pascal Canfin (Renew, libéraux), corapporteur et président de la commission Environnement.
A partir de janvier 2027, les importateurs d'hydrocarbures et de charbon seront tenus de vérifier que ces normes européennes ont été respectées lors de l'extraction.
- mobar
- Hydrogène
- Messages : 19771
- Inscription : 02 mai 2006, 12:10
- Localisation : PR des Vosges du Nord
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
Il y a beaucoup plus important que le biogaz émis par les décharges qui n'est après tout qu'un gaz biogénique qui rentre dans le cycle non fossile du carbone naturellement biodégradable à court et moyen terme!energy_isere a écrit : ↑02 avr. 2024, 09:00
Une étude récente révèle que les décharges aux États-Unis sont une source majeure d'émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Plus de la moitié des sites examinés émettent du méthane à un taux alarmant, soulignant un besoin urgent d'action climatique.
Ce sont les émissions de méthane et d'hydrocarbures fossiles des puits de pétrole et de gaz abandonnés par les multinationales qui ont organisé les faillites de leurs filliales
https://www.novethic.fr/actualite/econo ... 51321.html
Ce sont des bombes à retardement. 20 à 30 millions de puits de pétrole abandonnés, des "puits zombies", rejettent encore des gaz à effet de serre et des composés dangereux dans le monde entier. Si les exploitants sont contraints de les reboucher afin d'éviter toute pollution, beaucoup contournent la loi. Or ces fuites nuisent considérablement à la santé et à l'environnement.
Une étendue désertique, des pompes rouillées et un discret sifflement. Ce triste paysage, visible notamment aux Etats-Unis et au Canada, est celui des "puits zombies". Ces anciens puits de pétrole abandonnés relâchent du méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2, du pétrole et d’autres composés dangereux depuis plusieurs dizaines d’années, parfois 100 ans. 20 millions à 30 millions de forages non ou mal rebouchés seraient abandonnés par l’industrie pétrolière dans le monde.
Le documentaire choc "Les fantômes du pétrole", disponible en ligne sur France TV, dévoile un héritage empoisonné. Des maisons ont explosé à Bradford en Pennsylvanie ou encore près de New York sous la pression du méthane. Ailleurs, des eaux souterraines sont polluées et des habitants sont intoxiqués par des gaz tels que le benzène, cancérigène. L’enquête, menée pendant plus de trois ans par la journaliste Audrey Gloaguen, lève le voile sur ce scandale écologique et sanitaire.
Traquer les puits "zombies"
L’impact de ces fuites dans le réchauffement de la planète est indéniable face au nombre vertigineux d’exploitations laissées à l’abandon. Une étude publiée dans Science a fait état de 1800 panaches de méthane détectées depuis l’espace. Toutefois, la résolution d’image ne suffit pas pour obtenir une mesure précise. Certains lieux ont été passés au peigne fin, comme l’Ohio, où les puits abandonnés représentent 21% des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie gazière selon une étude relayée par Bloomberg.
Dans le documentaire, Audrey Gloaguen part à la rencontre des lanceurs d’alerte en Allemagne, en France ou encore en Angleterre. Mais l’absence de cartographie complique la tâche, entraînant les ONG dans une véritable traque pour retrouver ses puits. Greenpeace sillonne ainsi la mer du Nord avec son navire l’Esperanza. Certaines associations utilisent des drones équipés de magnétomètres survolant les forêts californiennes pour fournir de précieuses données.
Des entreprises fuient leur responsabilité
Mais qui doit reboucher ces puits ? La loi oblige bien les exploitants à reboucher et fermer ses puits afin d’éviter toute pollution. Mais de nombreuses entreprises contournent cette obligation. Les stratégies sont multiples : certains groupes pétroliers bâclent la dépollution et les travaux de rebouchage quand d’autres organisent leur insolvabilité pour échapper à leur obligation. "La Californie a 36 000 puits inactifs. Certains depuis plus longtemps que je ne suis en vie. Il risque de n’y avoir plus assez d’argent pour les nettoyer tous", alerte dans le documentaire Clark Williams Derry, analyste financier en énergie.
Pire, certains groupes pétroliers créent des entreprises "factices" pour contourner leurs obligations. Ces entreprises rachètent les puits en fin de vie aux premiers exploitants, puis se déclarent en faillite. Un stratagème qui évite ainsi d’assumer le démantèlement de ces puits zombies dont la charge revient, in fine, aux Etats.
Dernière modification par mobar le 16 avr. 2024, 09:17, modifié 1 fois.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.connaissancedesenergies.org ... ons-240416Méthane : les émissions des mines de charbon allemandes 184 fois supérieures aux estimations ?
le 16 avril 2024
Les émissions de méthane des mines de charbon allemandes seraient considérablement sous-estimées, selon un rapport du think tank Ember publié le 10 avril.
44% de la production de lignite de l'UE
En 2022, l'Allemagne a extrait 131 millions de tonnes de lignite de ses mines de surface (aussi dites à ciel ouvert), soit l'équivalent de 44% de l'ensemble de la production de lignite dans l'Union européenne cette année-là.
Pourtant, l'Allemagne fait état d'émissions annuelles de « seulement » 1 390 tonnes de méthane issues de cette exploitation, c'est-à-dire environ 1% des émissions de méthane provenant des mines de lignite de surface dans l'UE en 2021.
256 000 tonnes de méthane par an
Avec sa méthodologie de calcul(1) et au regard notamment des mesures réalisées sur le lignite extrait en Pologne, Ember estime que les émissions de méthane des mines allemandes s'élèveraient approximativement à 256 000 tonnes par an, soit 184 fois plus que les estimations actuelles.
Trois autres études (de l'AIE, de Global Energy Monitor et d'un article académique paru dans Nature Communications(2)) partagent le constat d'une très forte sous-évaluation des émissions de méthane des mines de charbon allemandes (elles seraient entre 28 et 220 fois plus importantes que les émissions annoncées selon ces 3 sources).
Ember souligne que des images satellites permettent également de montrer clairement les émissions de méthane issues des mines de charbon de surface (avec notamment une concentration particulièrement forte dans les mines d'Hambach et Welzow-Süd).
Une méthode à actualiser
À l'heure actuelle, l'Allemagne utilise un facteur d'émissions unique (fixé en 1989) pour évaluer les rejets de méthane de ses différentes mines de charbon de surface à travers le pays.
Une méthode jugée insatisfaisante par Ember, alors que les émissions de méthane évoluent en fonction de nombreux paramètres (situation géographique, profondeur du charbon extrait, etc.). L'UE prépare d'ailleurs une réglementation relative aux émissions de méthane qui exige « un facteur d’émission de méthane propre » à chaque gisement établi « sur une base trimestrielle » et prenant en compte « les émissions de méthane des strates environnantes ».
Le think tank appelle ainsi l'Allemagne à imposer aux exploitants de mines de charbon à ciel ouvert de mesurer leurs émissions de méthane actuelles et à estimer les émissions futures (y compris après la fermeture de leurs mines).
Une révision à la hausse de 14% des émissions allemandes
Sur la base de ces nouvelles mesures, Ember recommande à l'Allemagne de limiter les émissions de méthane sur les mines en activité ou fermées et à arrêter en priorité les mines les plus émettrices, tout en évitant les extensions de mines.
Concrètement, une réévaluation suivant la méthode d'Ember reviendrait à doubler le niveau annoncé des émissions de méthane du secteur énergétique allemand (donnée pour 2021) et à réévaluer de 14% à la hausse l'ensemble des émissions allemandes de méthane.
Pour rappel, le « Global Methane Pledge » (lancé en novembre 2021 par plus de 110 pays dans le cadre de la COP26 et qui compte désormais près de 150 pays engagés) vise à réduire les émissions de méthane d’origine anthropique de 30% d’ici à 2030.
Sources / Notes
1/ Ember utilise comme méthode de calcul des émissions une méthodologie dite « peer-reviewed Model for Calculating Coal Mine Methane (MC2M) » qui est également utilisée par Global Energy Monitor.
2/ National quantifications of methane emissions from fuel exploitation using high resolution inversions of satellite observations, Nature communications, 16 août 2023.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.connaissancedesenergies.org ... ude-240729Indonésie: les producteurs de charbon négligent les émissions de méthane (étude)
AFP le 29 juill. 2024
Les producteurs de charbon indonésiens négligent les émissions de méthane qui contribuent au réchauffement de la planète, occultant ainsi l'impact environnemental de leurs activités dans un pays gros émetteur de CO2, selon une étude publiée lundi.
Responsable d'environ un tiers du réchauffement dû aux gaz à effet de serre, le méthane est une priorité pour les pays qui souhaitent réduire rapidement leurs émissions et ralentir le changement climatique.
Selon l'étude de think tank britannique Ember, seules quatre des dix plus grands producteurs de charbon indonésiens intègrent les émissions de méthane des mines de charbon dans leur inventaire d'émissions, ce qui indique que l'impact environnemental de l'extraction du charbon dans le pays n'était pas entièrement pris en compte.
"Ne pas comprendre ou ne pas rendre compte de ces émissions de manière appropriée compromet le reporting global de développement durable d'une entreprise. Cela représente également une opportunité probablement manquée de réduction des émissions", indique l'étude.
Les émissions de méthane des mines de houille (CMM) des grandes entreprises "pourraient dépasser 8 millions de tonnes équivalent CO2, soit plus d'un tiers des émissions totales potentielles des entreprises", a précisé Ember dans un communiqué.
Les émissions de CMM de la plupart des grandes sociétés minières indonésiennes pourraient être "égales ou supérieures" à leurs émissions totales provenant de la combustion de combustibles fossiles et de l'électricité achetée, indique encore l'étude.
Le méthane de mine de houille (CMM) est un type de gaz présent dans les sites de mine en activité. Ce gaz doit être extrait de l'air de la mine de houille, aidant à améliorer la sécurité et à empêcher l'émission incontrôlée de méthane dans l'atmosphère qui a des effets importants en tant que gaz à effet de serre.
Les analystes d'Ember, think tank qui encourage l'accélération la transition vers les énergies propres, exhortent les sociétés minières indonésiennes à commencer à prendre au sérieux l'impact des émissions de méthane afin de respecter les normes de durabilité.
"Mesurer et déclarer les émissions de méthane sera crucial dans les efforts de décarbonation des mines de charbon et pour garantir le respect des normes nationales et internationales", estime Dody Setiawan dans cette étude.
L'Indonésie qui repose en grande partie sur le charbon pour sa production d'énergie, est l'un des signataires de l'Engagement mondial pour le méthane (Global Methane Pledge) et Jakarta a indiqué s'être engagée à "prendre des mesures nationales globales pour parvenir à une réduction mondiale des émissions de méthane" d'ici 2030.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.rigzone.com/news/wire/space ... 4-article/SpaceX Will Launch a Methane Satellite to Hold Super Polluters Accountable
by Bloomberg|Alexander Battle Abdelal | Friday, August 16, 2024
There’s about to be a new methane eye in the sky. SpaceX is scheduled to launch on Friday the Tanager-1 satellite.
The nonprofit Carbon Mapper is behind the satellite and will make the data available once it’s operational in the coming months. Tanager-1 is the second methane-detecting satellite launched in the past six months by a nonprofit, reflecting the growing scrutiny around the potent greenhouse gas and the satellites’ low cost relative to others used for atmospheric monitoring.
Developed by Planet Labs PBC with technology from NASA’s Jet Propulsion Laboratory, Tanager-1 will be able to help pinpoint methane and carbon dioxide emissions from individual facilities. The satellite — no bigger than a mini-fridge — will attribute emissions within 50 meters of the source.
Carbon Mapper will focus on tracking methane “super emitters,” which include oil and gas wells, large livestock operations, landfills, and industrial refineries. This is the first step in the plan from the Carbon Mapper Coalition — a philanthropically funded public-private partnership — to deploy a constellation of satellites to observe up to 90% of major sources of emissions globally. (The coalition has received funding from Bloomberg Philanthropies, the philanthropic organization of Michael Bloomberg, the founder and majority owner of Bloomberg LP, which owns Bloomberg News.)
The energy industry’s methane emissions are at near-record levels despite reduction pledges. Between 20% and 60% of methane emissions from US oil and gas basins come from just 1% of super-emitting sources. The gas is roughly 80 times more potent than CO2 over 20 years, and better oversight of super emitters could pay major climate dividends.
The public emissions data could become a market mechanism according to Carbon Mapper Chief Executive Officer Riley Duren. “If you have empirical evidence of [methane leaks from] liquid natural gas, then you can differentiate between cleaner consumers and producers of natural gas,” he says.
Businesses operating in countries aiming to clean up high-emitting sectors could rely on satellite data to shift supply chains. In May, the European Union approved a law that will penalize liquid natural gas imports above a certain methane-intensity threshold starting in 2030. Additional regulations for monitoring and reporting methane intensity will come into effect in 2027 and 2028.
Duren adds that public data from Tanager-1 could assist with recent US government efforts to increase accountability for methane super emitters. In June, the US Department of Energy and Environmental Protection Agency announced $850 million in funding to reduce methane pollution from oil and gas, and in July the EPA signaled intent to review its methane standards for landfills. Leveraging satellite data, government regulators, environmental NGOs, journalists and super emitters themselves will be able see where unexpected methane plumes emerge. Moreover, people who live near oil and gas fields will have greater information about when methane leaks threaten them.
Carbon Mapper currently conducts aerial emissions surveys, which it has used to notify regulators about methane leaks. “In nearly 50% of the cases, more than half of what we were seeing was unknown to them,” Duren says. “We want to scale up that action globally.”
While aerial surveys allow for extremely precise measurements, satellites offer a global view that can track emissions in foreign jurisdictions where it’s challenging to dispatch planes and drones.
Carbon Mapper’s plan to scale capitalizes on a key advantage of emissions-tracking satellites: they’re cost effective.
Satellites that can measure atmospheric concentrations of various gasses used to cost over $500 million a piece, Duren explains, sometimes surpassing $1 billion. Developed and launched by NASA, those like the Orbiting Carbon Observatory were designed to answer specific scientific research questions.
“But if you’re launching a satellite to measure just methane and CO2, it’s much cheaper than a satellite that measures all kinds of gasses,” says Harvard Professor Daniel Jacob, who specializes in atmospheric chemistry.
The Environmental Defense Fund launched a methane-tracking satellite with support from Google in March that cost $88 million. Tanager-1, along with a second satellite Carbon Mapper has in the works, cost a combined $130 million.
Methane-tracking satellites have proven to be valuable tools, though many government agencies are hesitant to use them to track emissions and set regulations. “It still feels a bit exotic,” Jacob explains. “It’s why the EPA prefers people having people walking around with handheld devices — which is an awful way to measure emissions. But they understand it more.”
Large oil and gas companies — including Petroleos Mexicanos and Kazakhstan firm Buzachi Neft — also dispute satellite data showing their pollution. In 2022, Pemex CEO Octavio Romero Oropeza posted a video of himself in a helicopter above an oil rig to claim satellites were falsely showing a methane leak.
But Jacob explains that “large point sources tend to be highly intermittent.” The monitoring that satellites offer is the key to showing when super emitters have brief but environmentally damaging methane leaks.
Tanager-1 will not be able to provide a constant watch, however. It will travel in low-Earth orbit a few hundred miles above the surface. It’s path means it will take weeks or even months to return to the same location above the planet. During this time, methane leaks could emerge, be fixed, and go undetected.
Jacob says one of the best solutions to this problem is using satellites in geostationary observation. Those satellites stay perched over the same location roughly 36,000 kilometers above Earth. In March, scientists hacked a geostationary weather satellite to monitor methane with continuous, real-time coverage.
Carbon Mapper’s plan to scale its satellite program could provide another solution. Duren says the nonprofit aims to ultimately have more than 10 satellites, which could potentially lower the return time to less than a day.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://lemarin.ouest-france.fr/science ... 83746dd621Des émanations naturelles de méthane records identifiées dans les eaux norvégiennes
Le centre de recherche norvégien iC3 a découvert, en mer de Barents, les plus importants suintements de méthane à partir des fonds marins jamais identifiés dans le monde. « Une vraie surprise » pour ses chercheurs, qui s’interrogent sur l’impact potentiel de ces fuites sur le changement climatique.
L’iC3 a recueilli ses données entre 2018 et 2022 via six expéditions menées avec les navires de recherche Helmer Hansson et G.O. Sars. | UNIVERSITÉ ARCTIQUE DE NORVÈGE (UIT)
Carole LANZI. Le marin le 04/09/2024
Le centre de recherche norvégien sur la glace, la cryosphère, le carbone et le climat (iC3) a annoncé fin août avoir mis au jour, en mer de Barents, la plus grande zone de suintements de méthane depuis les fonds marins jamais identifiée au monde.
Menée sur 5 000 km2, soit trois fois la superficie de l’agglomération londonienne, son étude a révélé 21 700 émanations de méthane à partir de structures géologiques telles que des failles ou des crêtes, reliées à des...
abonnés
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... a0ae4b12f1Climat: toujours plus de méthane dans l'atmosphère malgré les promesses
AFP •10/09/2024
Les concentrations de méthane dans l'atmosphère ne cessent d'augmenter, à un rythme qui s'est même accéléré ces dernières années, menaçant la trajectoire climatique de la planète malgré la promesse de nombreux pays de réduire drastiquement les émissions de ce puissant gaz à effet de serre, alertent des chercheurs mardi.
"Le méthane augmente plus vite en termes relatifs que n'importe quel autre gaz à effet de serre majeur et est désormais à des niveaux 2,6 fois plus élevés qu'à l'époque pré-industrielle", écrit une équipe internationale de scientifiques sous l'égide de l'organisation Global Carbon Project, dans une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters.
Le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l'activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2).
Environ 40% du méthane provient de sources naturelles, dans les zones humides notamment, mais la majorité (autour de 60%) est liée aux activités humaines comme l'agriculture (élevage des ruminants et culture du riz), les énergies fossiles et les déchets.
Son pouvoir de réchauffement est plus de 80 fois plus important sur 20 ans que celui du CO2, mais sa durée de vie est plus courte, ce qui en fait un levier important pour tenter de limiter le réchauffement climatique à court terme.
Mais l'inventaire réalisé par les scientifiques montre que la trajectoire suivie n'est pas la bonne et que les concentrations de méthane dans l'atmosphère - le méthane émis moins une partie absorbée par les sols et par des réactions chimiques dans l'atmosphère - n'ont cessé d'augmenter.
- "Presque tous les pays" -
L'augmentation dans l'atmosphère était de 6,1 millions de tonnes par an en moyenne dans les années 2000, puis de 20,9 millions de tonnes dans les années 2010. La croissance s'est encore accélérée ces dernières années, à des rythmes jamais vus depuis le début des mesures continues dans les années 1980, et a par exemple atteint 41,8 millions de tonnes en 2020, soit le double de la moyenne des années de la décennie précédente.
"Les émissions anthropiques ont continué d'augmenter dans presque tous les pays du monde, à l'exception de l'Europe et de l'Australie, qui montrent une trajectoire de lent déclin", souligne pour l'AFP Pep Canadell, directeur exécutif du Global Carbon Project et coauteur de l'étude, basé à Canberra (Australie).
Les augmentations ont été tirées principalement par les émissions provenant de l'extraction du charbon, de la production et de l'utilisation du pétrole et du gaz, de l'élevage des bœufs et des moutons, ainsi que de la décomposition des aliments et des matières organiques dans les décharges.
Des causes naturelles jouent aussi. "La hausse de 2020, et particulièrement les deux années suivantes, a été causée par une période assez exceptionnelle du phénomène La Niña, qui amène des conditions plus humides que la moyenne dans de nombreuses parties du monde, notamment les tropiques", explique Pep Canadell.
Ces conditions favorisent la production naturelle de méthane dans les zones humides, en particulier tropicales, qui représentent la première source naturelle d'émission du gaz. Et il est d'ailleurs prévu que le phénomène La Niña revienne au cours de cette année.
L'année 2020 avait aussi connu un effet paradoxal de la lutte contre le Covid-19, déjà mis en avant dans une étude: la baisse de polluants liés aux transports (NOx) a indirectement freiné l'élimination du méthane dans l'atmosphère.
- "Mirage" -
Quoi qu'il en soit, la trajectoire du méthane apparaît en décalage avec ce que préconisent les experts du climat mandatés par l'ONU (Giec) pour conserver le réchauffement sous 2°C, mais aussi avec les promesses prises par les Etats.
Un "engagement mondial" a été lancé en 2021 par l'Union européenne et les Etats-Unis, pour réduire les émissions mondiales de méthane de 30% d'ici à 2030 par rapport à 2020.
Il regroupe aujourd'hui plus de 150 pays mais pas la Chine, l'Inde ou la Russie.
Ces objectifs "semblent aussi lointains qu'une oasis dans le désert", juge Rob Jackson, de l'université de Stanford, auteur principal de l'étude. "Nous espérons tous qu'ils ne sont pas un mirage".
La Chine et les Etats-Unis préparent ensemble un sommet sur les gaz polluants hors CO2, incluant notamment le méthane, ouvrant peut-être la voie à de nouveaux engagements.
- GillesH38
- Hydrogène
- Messages : 30055
- Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
- Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
ben à force de remplacer le charbon par le gaz pour diminuer les émissions de CO2, c'est pas vraiment étonnant ...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.connaissancedesenergies.org ... t-241114-0Climat: les plans de l'industrie fossile pour limiter le méthane ont trop de "lacunes", selon un rapport
AFP le 14 nov. 2024
Les géants de l'énergie fossile affichent des ambitions pour réduire drastiquement les rejets de méthane, un puissant gaz à effet de serre, mais ces objectifs comportent d"importantes lacunes", au risque d'"exacerber la crise climatique", affirme jeudi un rapport du centre de réflexion Carbon Tracker.
"Les compagnies pétrolières et gazières exacerbent la crise climatique en échouant à fixer des objectifs stricts pour empêcher les fuites de méthane dans l'atmosphère", résume ce rapport "Absolute impact 2024".
Le sujet a fait irruption ces dernières années dans les conférences climatiques et à la COP28 de Dubaï, en 2023, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre "près de zéro méthane" dans leurs opérations d'ici 2030, sous l'oeil d'observateurs sceptiques faute de plans précis.
Un an plus tard, en pleine COP29 à Bakou en Azerbaïdjan, Carbon Tracker identifie d'"importantes lacunes" dans les promesses affichées par la plupart des géants des hydrocarbures, selon ce rapport basé sur l'étude des plans climatiques déclarés de 27 grandes entreprises pétro-gazières dont TotalEnergies, Shell, BP, SaudiAramco, Petrochina.
"Les sociétés pétrolières et gazières soutiennent l'action climatique du bout des lèvres, tandis que les émissions de leurs produits alimentent des tempêtes, des sécheresses, des inondations et des vagues de chaleur de plus en plus violentes" dans un monde échauffé, a déclaré l'analyste pétrole-gaz Olivia Bisel, auteure principale citée dans le rapport.
Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz "naturel", qui s'échappe des infrastructures pétro-gazières, mais aussi des vaches, des rizières ou des décharges - et est également présent naturellement dans les zones humides.
Depuis la révolution industrielle, il est à l'origine d'environ 30% du réchauffement mondial. Après l'agriculture, le secteur des combustibles fossiles est responsable d'environ 35% des émissions mondiales de méthane d'origine humaine, selon le Climate and Clean Air Coalition.
Largement évitables pour un coût abordable, les émissions mondiales de méthane ne cessent d'augmenter. Or son pouvoir de réchauffement est plus de 80 fois plus important sur 20 ans que celui du CO2. Mais sa durée de vie est plus courte, ce qui en fait un levier "à fort impact" pour tenter de limiter rapidement le réchauffement climatique.
Dans l'industrie des fossiles, le méthane est notoirement connu pour ses fuites: dans les puits, au moment de l'extraction et de la production (torchage, lâchers de méthane volontaires), et du transport (gazoducs, cargos méthaniers).
Or selon Carbon Tracker, "de nombreuses entreprises possèdent ou exploitent des infrastructures gazières intermédiaires, telles que des gazoducs et des méthaniers, qui peuvent émettre de grandes quantités de méthane", sans être couvertes par la plupart des objectifs. Ainsi seules 8 entreprises incluent des actifs gaziers intermédiaires dans leurs objectifs d'élimination (TotalEnergies, Shell, Equinor, Expand, Petronas, Adnoc, Exxonmobil, QatarEnergy).
Autre élément soulevé par le rapport: les co-entreprises que les compagnies étudiées n'exploitent pas directement peuvent représenter une part importante des émissions de méthane de l'entreprise, mais aucune hormis l'Américaine Chevron n'inclut ces co-entreprises dans leurs objectifs.
"Il s'agit là d'un angle mort pour les autres grandes entreprises, notamment Eni et TotalEnergies", qui détiennent des participations dans des actifs exploités par d'autres entreprises dans des pays fortement émetteurs de méthane tels que l'Algérie et l'Égypte, indique le rapport.
Comme l'an dernier, Carbon Tracker fait aussi le constat que les mesures globales du secteur pour réduire l'ensemble de leurs émissions "restent au mieux faibles, voire parfois inexistantes". "Aucune" des entreprises étudiées n'étant alignée sur l'objectif des accords de Paris de limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.boursorama.com/videos/actua ... 9a50c674b0Le méthane, bombe silencieuse du climat : enquête sur les fuites de gaz en Roumanie
France 24 •15/11/2024 à 11:39
À l’occasion de la COP29, qui se tient actuellement en Azerbaïdjan, France 24 a enquêté sur les fuites de méthane en Roumanie, pays qui abrite les plus grandes réserves de pétrole d’Europe. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, en partie responsable du réchauffement climatique.
![]()
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://lenergeek.com/2025/01/17/fuites ... eevaluees/Les fuites du Gazoduc Nord Stream réévaluées
Stéphanie Haerts Publié le 17 janvier 2025
En 2022, un événement sous-marin inquiétant a secoué la mer Baltique : les explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream, essentiels pour le transport du gaz russe vers l’Europe, ont provoqué des fuites massives de méthane. Des études publiées dans les prestigieuses revues scientifiques Nature et Nature Communications révèlent que les quantités de méthane libérées étaient plus du double des premières estimations, posant un risque écologique grave.
Des chiffres sous-estimés
Les résultats de nouvelles recherches basées sur des analyses atmosphériques et des images satellitaires ont mené à une réévaluation stupéfiante de la quantité de méthane émise lors du sabotage des gazoducs Nord Stream. Initialement estimée à environ 230 000 tonnes, elle s’élève désormais à 465 000 tonnes, une quantité alarmante pour les climatologues.
Ces quantités élevées avaient été sous-estimées et ont été réévaluées dans trois études publiées hier dans les revues Nature et Nature communications. Pour mettre en perspective, ces émissions représentent environ 30 % des émissions annuelles de méthane anthropiques de l’Allemagne, faisant de cet incident l’un des plus importants rejets accidentels de méthane observés à ce jour.
De nouvelles méthodes de mesure
L’évaluation de l’émission de méthane s’est appuyée sur un ensemble complexe de méthodes incluant des mesures directes par avion, des observations satellitaires et des modélisations informatiques. Ces techniques ont permis d’obtenir une image plus claire et plus précise des émissions survenant immédiatement après les explosions.
Le défi technique de mesurer les fuites sous-marines a été relevé grâce à l’emploi de technologies avancées. Les scientifiques ont utilisé des gliders sous-marins équipés de capteurs spécifiques pour suivre la concentration de méthane, qui s’est avéré cruciale pour affiner les estimations initiales.
D’importantes tensions géopolitiques à l’origine du sabotage
Au-delà des implications écologiques, les fuites de Nord Stream sont survenues dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine. Les enquêtes continuent sur l’origine des explosions, avec des implications directes pour les relations internationales et la sécurité énergétique en Europe.
La responsabilité de ces actes reste un sujet de controverse intense. Tandis que Kiev nie toute implication, qualifiant les accusations de « non-sens absolu », Moscou pointe du doigt les actes de sabotage. Cette situation souligne la fragilité des infrastructures critiques face aux crises politiques et leur impact potentiel sur l’environnement.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://lemarin.ouest-france.fr/science ... 6d524afb72Des fuites de méthane « massives » mesurées en Antarctique
Une expédition espagnole a étudié pour la première fois des émissions de méthane sans précédent en Antarctique. Connues depuis les années 1990, ces fuites sont notamment perturbées par la rapidité de la fonte de la calotte glaciaire, qui induit des variations de pression du continent et la fuite du méthane, jusqu’alors cristallisé dans les fonds marins.
Le navire d’exploration « Sarmiento de Gamboa » appartient au conseil national de la recherche scientifique (CSIC). | CSIS
Morgane BERTHOMMIER. Publié le 25/02/2025 Le marin
Une équipe de chercheurs espagnols a rendu compte, au terme d’un mois de mission d’exploration dans l’océan Austral à bord du navire du conseil national de la recherche scientifique (CSIC) Sarmiento de Gamboa (70 mètres par 15), d’émissions massives de méthane.
Les géologues Ricardo León, de l’Institut géologique et minier d’Espagne, et Roger Urgeles, de l’Institut des sciences marines de Barcelone, tous deux chefs de l’expédition Iceflame impliquant 26 membres d’équipage, ont mesuré des colonnes de méthane s’étalant jusqu’à 700 mètres de long et 70 mètres de large. Ces dernières confirment des suspicions de fuites induites par le rebond post-glaciaire (ou ajustement isostatique).... abonnés
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97844
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 6687f30a1fAustralie : une mine de Glencore a considérablement sous-estimé ses émissions de méthane, selon une étude
Boursorama avec AFP •26/03/2025
La mine australienne de Hail Creek du groupe Glencore pourrait avoir considérablement sous-estimé ses émissions de méthane dans l'atmosphère, selon une étude parue mercredi dans la revue Environmental Science & Technology.
L'observatoire international du méthane des Nations unies a collaboré avec des scientifiques australiens pour survoler la vaste mine de Hail Creek, située dans le Queensland (nord-est) et exploitée par le géant anglo-suisse d'extraction de matières premières Glencore.
Les chercheurs ont pris des échantillons des panaches de méthane en aval de la mine, à environ 130 kilomètres à l'ouest de la ville portuaire de Mackay, en septembre 2023.
Si les émissions mesurées restaient constantes tout au long de l'année, elles seraient "trois à huit fois plus élevées" que les estimations publiées par Glencore, ont déclaré les chercheurs.
Leurs résultats ont été publiés dans la revue scientifique Environmental Science & Technology.
En 2023, un précédent rapport publié dans cette même revue avait souligné que la mine représentait 20% des émissions de méthane du secteur australien des mines de charbon, bien qu'elle ne produise que 1% de la production nationale de charbon.
Glencore a répondu que les résultats étaient basés sur un échantillon limité qui "manque de crédibilité".
"Ces données limitées ont ensuite été utilisées pour extrapoler un inventaire annuel des émissions de la mine", a réagi le groupe dans un communiqué.
La société a déclaré qu'elle avait depuis 2023 adopté une méthode plus précise pour comptabiliser les émissions de méthane et qu'elle avait des "doutes significatifs" sur les résultats.
Le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre généré par les activités humaines après le CO2.
Avec un impact plus important que le CO2 mais à durée de vie plus courte (une dizaine d'années), ce gaz à effet de serre est responsable d'environ 30% du réchauffement planétaire mondial depuis la révolution industrielle.