https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250601- ... -se-durcitNiger: le bras de fer des autorités avec la compagnie pétrolière chinoise CNPC se durcit
Article de RFI 1er juin 2025
Parmi les 127 employés chinois de la raffinerie de Zinder, 78 ingénieurs sont concernés par l'ultimatum des autorités nigériennes. Dans son courrier du 8 mai, le Niger reproche à la Soraz, l'entreprise qui raffine le pétrole, de ne pas suffisamment engager de main d'œuvre nigérienne, d'où sa demande d'expulsion d'une partie des techniciens chinois.
Mais un problème se pose : la production pétrolière nigérienne dépend de ces techniciens puisque les employés nigériens n'ont pas encore toutes les compétences requises pour assurer la production. Face à ce constat, le ministre du Pétrole a assoupli sa position et demandé que certains des techniciens chinois conservent leur poste. Mais il se heurte à un refus net de la part de la CNPC, la compagnie pétrolière chinoise.
La Chine conserve certains leviers
Même si la Chine reste le principal partenaire du Niger, où le pétrole est la première ressource d'exportation. Une dépendance financière qui, selon Benjamin Augé, chercheur spécialiste des questions pétrolières à l'Ifri, qui réduit la marge de manœuvre du Niger dans ces négociations.
Selon des sources proches de la Soraz, la Chine souhaite conserver une position dominante sur les postes clés liés à l'exportation du pétrole. Face à ce blocage, la CNPC a décidé de rapatrier l'intégralité de ses agents en Chine. Le 28 mai, les 127 ressortissants chinois ont tous embarqués dans un bus direction Niamey, mais ont été empêchés de quitter le territoire. Depuis, ces techniciens sont toujours présents au Niger et les négociations se poursuivent.
Niger
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 99058
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: Niger
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 99058
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: Niger
https://www.agenceecofin.com/actualites ... s-duraniumFrontière Bénin-Niger fermée : les options disponibles pour les exportations d'uranium
Agence Ecofin 03 juin 2025
Depuis juillet 2023, la frontière Bénin-Niger est officiellement fermée. Cela prive les compagnies minières présentes au Niger de leur principal corridor d’importation et d’exportation. Alors que les exportations d’uranium pourraient bientôt reprendre, Niamey dispose néanmoins d’autres options.
Dans une interview télévisée diffusée samedi 31 mai, le président nigérien Abdourahamane Tiani a réaffirmé son intention de maintenir la frontière avec le Bénin fermée. Faute de perspective de réouverture, les prochaines exportations d’uranium du Niger pourraient passer par d’autres corridors que celui du port de Cotonou, historiquement utilisé jusqu’en 2023.
Global Atomic, compagnie canadienne qui prévoit de lancer la production d’uranium en 2026 à sa mine Dasa (actuellement en construction), a présenté quelques-unes de ces options dans une mise à jour publiée le 13 mai. Elle indique que « des itinéraires de transport alternatifs sont mis en place via l’Algérie, le Nigeria et le Togo/Burkina Faso ».
Le Niger partage 951 km de frontière avec l’Algérie et envisage la construction d’un port sec à Agadez, ainsi que la mise en place d’une voie ferrée. Ces initiatives, pour lesquelles peu de détails sont disponibles, visent à améliorer l’interconnexion avec le pays du Maghreb, dont les ports serviraient de plateformes logistiques au Niger. En attendant, c’est via le port de Lomé et les routes du Burkina Faso que transite une partie des échanges commerciaux du pays.
Peu utilisée pour le transport de produits en vrac comme le yellow cake, la voie aérienne reste malgré tout une dernière option. En 2024, le français Orano avait proposé d’exporter son stock nigérien par avion, avec un transit par la Namibie. Cette solution ponctuelle n’avait pas été retenue par Niamey. Depuis le coup d’État de juillet 2023 et le refroidissement des relations avec Paris, Orano n’est en effet plus autorisé à exporter l’uranium nigérien. La société a même perdu le contrôle de sa filiale locale, exploitant la seule mine d’uranium en activité au Niger.
Tandis que le stock s’accumule sur le site, plusieurs partenaires de Niamey, dont la Russie et la Chine, ont manifesté leur intérêt pour acquérir une partie de la production. En dehors de la mine jadis contrôlée par Orano et du projet Dasa, une autre opération s’apprête à reprendre. Il s’agit de la Société des Mines d’Azelik (Somina), majoritairement détenue par la Chine et fermée en 2014 sur fond de chute des prix. Avec la remontée des cours du combustible nucléaire depuis 2021, sa réouverture a été annoncée en 2024.
Pour les options identifiées afin d’exporter la future production de ces différentes opérations, notons que des contraintes plus ou moins importantes subsistent. Si le port de Lomé est l’un des plus compétitifs de la sous-région, le transport par la route des marchandises n’est pas sans risque, dans une région où les menaces sécuritaires et les problèmes administratifs s’accumulent.
En novembre 2024, un syndicat nigérien de transporteurs a déploré les attaques djihadistes contre les convois empruntant le corridor menant du port du Lomé au Niger, à travers le Burkina Faso. Dans son communiqué, l’Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger dénonçait aussi « des tracasseries incessantes, des rackets et d’importantes pertes de temps ». Pour ce qui est de l’Algérie, les projets annoncés devraient difficilement être opérationnels, d’ici la reprise à plein régime de la production d’uranium.
Dans sa note de conjoncture économique régionale publiée en mars 2025, la Commission de l’UEMOA indique que « les exportations d’uranium n’ont toujours pas repris » à la fin 2024 au Niger. Ce secteur a néanmoins représenté un tiers des exportations du pays en 2023.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 99058
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: Niger
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250620- ... nium-oranoNiger: les autorités annoncent la nationalisation de la Somaïr, filiale du géant français de l'uranium Orano
Après plusieurs mois de crise, la junte militaire au pouvoir au Niger a annoncé jeudi 19 juin la nationalisation de la Somaïr, filiale du géant français de l'uranium Orano qui en avait perdu le contrôle opérationnel depuis déjà plusieurs mois. Le dossier était devenu un symbole des tensions entre Paris et Niamey depuis le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum, en juillet 2023.
RFI le : 20/06/2025
En décembre dernier, Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger : le gisement d’Imouraren, la mine de Cominak et celle de la Somaïr. Le groupe français, qui restait toutefois majoritaire à plus de 60 % dans ces filiales, avait alors engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre l’État du Niger.
Le mois dernier, Orano s’était par ailleurs dit sans nouvelle du directeur local de la Somaïr après une perquisition dans les bureaux de la société par les forces de sécurité. À cette occasion, du matériel informatique et des téléphones portables avaient été saisis selon Orano, qui avait dans la foulée saisi le procureur de la République pour arrestation arbitraire et détention illégale.
Jeudi, les autorités nigériennes ont donc franchi une nouvelle étape. Selon la RTN, l’État du Niger a décidé de nationaliser la Somaïr « face au comportement irresponsable, illégal et déloyal d'Orano, société détenue par l'État français, un État ouvertement hostile au Niger ». « Par cette nationalisation, les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l'État du Niger », a ajouté la télévision nationale avant de préciser que les détenteurs d'actions bénéficieraient d'une « indemnité » de compensation.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 99058
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: Niger
suite de ce post du 1er fev 2025 viewtopic.php?p=2406295#p2406295
https://www.agenceecofin.com/actualites ... um-de-dasaNiger : Global Atomic sur un accord de coentreprise pour l’uranium de Dasa
Agence Ecofin 18 juin 2025
En quête de financement pour son projet d’uranium Dasa au Niger, Global Atomic est en discussion avec une banque de développement américaine pour sécuriser 295 millions $. En parallèle, elle avait confirmé sa volonté d’entrer en coentreprise pour faire avancer le projet.
Au Niger, la compagnie minière canadienne Global Atomic prépare une coentreprise avec un partenaire à l’identité encore inconnue, pour le projet d’uranium Dasa. Dans une note publiée le mardi 17 juin, la société précise que ce développement porte sur les principales modalités d’un éventuel accord de prise de participation minoritaire par ledit partenaire.
Global Atomic, qui détient 80% des parts de Dasa (contre 20% pour l’État nigérien), avait précédemment évoqué la sélection d’un partenaire de coentreprise comme l’une des options envisagées pour mobiliser le financement nécessaire à la construction de cette future mine. Si ce nouvel investisseur entre au capital de Dasa, il devrait y injecter des fonds propres, en complément d’une facilité de 295 millions USD négociée auprès d’une banque de développement américaine.
Grâce à cette stratégie, Global Atomic entend couvrir la totalité des coûts de développement du projet, en considérant que le prêt bancaire correspond à 60% du montant requis. À ce stade, la finalisation des deux transactions reste néanmoins incertaine, des pourparlers étant également en cours avec cette institution financière.
Avec Dasa, Global Atomic veut construire une mine capable de livrer 68,1 millions de livres d’uranium sur une durée de vie de 23 ans. Le démarrage de la production est prévu d’ici 2026. En attendant de boucler le financement nécessaire, la société poursuit les levées de fonds sur les marchés financiers. Elle a ainsi lancé un nouveau placement privé pour lever 30 millions de dollars canadiens (environ 22 millions USD), destinés à financer les travaux préliminaires déjà engagés sur le site.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 99058
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: Niger
https://www.agenceecofin.com/actualites ... lectriciteLe Niger face au défi de l’accès des populations à l’électricité
Agence Ecofin 22 juin 2025
Le Niger nationalise la NIGELEC pour reprendre le contrôle total de son secteur électrique, en crise malgré des réformes. Reste à voir si l’État saura faire de cette reprise en main un levier de redressement, dans un contexte de défis structurels et opérationnels.
Les autorités nigériennes ont annoncé le jeudi 19 juin 2025 la nationalisation complète de la Société Nigérienne d'Électricité (NIGELEC), jusque-là société d’économie mixte détenue à plus de 99% par l’État. Cette décision actée en Conseil des ministres induit le transfert intégral du capital et du patrimoine de l’entreprise à l’État, et entraîne la dissolution de son Conseil d’administration.
Ceci survient dans un contexte où ses performances demeurent mauvaises défaillante malgré des réformes antérieures. Chargée de la production, du transport et de la distribution de l’électricité sur l’ensemble du territoire, la NIGELEC est en effet confrontée depuis des années à un déficit budgétaire structurel alimenté par une gouvernance interne jugée peu rigoureuse.
Des avantages considérés excessifs accordés au personnel (comme un abattement de 90% sur leurs factures, un treizième mois et diverses primes) ont aggravé le déséquilibre financier, en dépit des investissements consentis. Le modèle de société d’économie mixte censé combiner capital public majoritaire et incitations privées à la performance n’a pas permis de restaurer la crédibilité de l’entreprise auprès des créanciers, ni des usagers.
En reprenant intégralement les rênes, l’État entend recentrer la gouvernance du secteur énergétique et affirmer sa souveraineté sur un service public vital, notamment dans un contexte de rupture diplomatique avec plusieurs partenaires traditionnels depuis le coup d’État de 2023. Cette nationalisation acte aussi en effet la sortie d’actionnaires minoritaires comme l’Agence Française de Développement et certaines banques locales, traduisant une volonté de rompre avec les anciens partenariats.
Mais cette reprise en main comporte des risques. La centralisation totale d’une structure en difficulté pose la question de la capacité de l’État à piloter une révolution effective. La gouvernance, la discipline budgétaire, la transparence et la capacité à mobiliser des financements pour l’investissement devront être profondément réformées. Marquée par des tentatives de privatisation sans effet durable, l’histoire de la NIGELEC montre que ni le capital privé ni l’administration publique n’ont jusqu’ici obtenu des résultats satisfaisants.
Or les enjeux sont majeurs. Selon la Banque mondiale, seuls 20,1% des Nigériens ont aujourd’hui accès à l’électricité, un chiffre en hausse par rapport aux années 2000, mais qui demeure faible notamment en zones rurales. Les autorités visent un accès universel en milieu urbain et 30% de couverture en milieu rural d’ici 2030. Pour y parvenir, il faudra bien plus qu’un changement d’actionnariat. Une réforme en profondeur de l’appareil public en charge du secteur s’impose.
Tout dépendra donc des choix de gouvernance à venir et de la volonté réelle de rompre avec les pratiques qui ont mené à l’impasse actuelle. Sans redressement structurel, la nationalisation pourrait ne représenter qu’un ajustement politique, sans impact sur l’accès réel à l’électricité pour les millions de Nigériens qui en sont encore privés.