https://www.lefigaro.fr/societes/nouvea ... e-20250801Nouveau psychodrame autour de la programmation pluriannuelle de l’énergie
Le décret était prêt à être publié ce 1er août. Il a finalement encore été décalé. Il pourrait paraître le 5 août. Ou pas.
Par Elsa Bembaron 02 aout 2025 LeFigaro
Sortira, sortira pas? Cette semaine ou à la rentrée? «La parution rapide de la PPE semblait bien engagée hier et aujourd’hui, il y a un changement de pied», relatait vendredi 1er août un proche du dossier. «Ça bloque à Matignon», reconnaît un autre. Un nième rebondissement pour le texte de la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) qui aurait dû être publié en juin 2023. Les gouvernements successifs ont multiplié les phases de concertation. Plus ou moins de renouvelables? Plus ou beaucoup plus de nucléaire? Le texte est devenu un sujet de crispation, jusqu’à précipiter la chute du gouvernement Barnier à l’automne dernier. Depuis, François Bayrou, a porté le sujet devant l’Assemblée, avec un débat sans vote au printemps, boudé par les députés. Surtout, la proposition de loi sur la «Programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie», dite PPL Grémillet, a été soumise aux parlementaires.
Les sénateurs ont adopté un premier texte, largement amendé par les députés avant d’être rejeté. La première version revient en seconde lecture au sénat, avec des débats prévus mi-septembre. L’opposition, notamment le RN, prône pour que le vote de la loi Grémillet précède la publication du décret PPE. Ce qui ne fait pas les affaires des entreprises du secteur de l’énergie qui, mi-juillet, ont appelé «le gouvernement à publier sans délai le décret fixant cette programmation stratégique». Une position que le ministre de l’industrie et de l’énergie, Marc Ferracci, semblait soutenir, alors que Matignon veut le vote de la loi avant la promulgation du décret. La date de publication dira qui est sorti vainqueur de ces nouvelles discussions.
Politique energétique mandat de E.Macron
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https://www.connaissancedesenergies.org ... que-250829Feuille de route énergie de la France : le cauchemar d'un nouveau report possible avec la crise politique
Connaissance des Énergies avec AFPparue le 29 août 2025
La crise politique en France et un François Bayrou en sursis mettent en péril la publication de la feuille de route énergétique du pays (PPE), promise avant la fin de l'été et indispensable au secteur, notamment en vue de la relance du nucléaire.
Une publication du décret attendue « avant la fin de l'été »
La troisième Programmation pluriannuelle énergétique (PPE) vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone en 2050, grâce à une plus grande disponibilité du parc nucléaire français et à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2.
Le texte, qui porte sur la période 2025-2035, marque une rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait la fermeture de 12 nouveaux réacteurs.
Le gouvernement s'était engagé à publier "avant la fin de l'été" un décret sur cette PPE3, mais le sujet déchire la classe politique en raison de divergences profondes sur la place du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France.
Le sujet a donné lieu à une passe d'armes au sein même du gouvernement, lorsque le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé début juillet pour l'arrêt des "subventions publiques" à l'éolien et au photovoltaïque.
Navette de la PPL Gremillet
a situation est d'autant plus complexe qu'un autre texte sur l'avenir énergétique de la France, la proposition de loi dite Gremillet, consacrant une relance massive du nucléaire et censée aider l'exécutif à finaliser son décret, doit reprendre sa navette parlementaire à la rentrée.
Le tout, sur fond de menace de censure du Rassemblement national. "Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli", avait prévenu en juin le député RN Jean-Philippe Tanguy.
Marc Ferracci, ministre de l'Energie, qui n'a pas ménagé ses efforts pour faire paraître ce décret, avait indiqué que cette publication n'attendrait pas la fin de la navette de la PPL Gremillet.
Mais sa parution fin juillet au Journal officiel a été reportée sur décision du Premier ministre, "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires". François Bayrou a assuré vouloir la publier en "août, septembre", car "la PPE actuelle (...) prévoyait la réduction massive de l'électricité d'origine nucléaire".
Un texte attendu depuis 2 ans déjà
"Si on veut faire les investissements nécessaires, à la fois pour le nucléaire et pour le renouvelable (...) il faut qu'il y ait une nouvelle PPE", a souligné le Premier ministre. Le texte tel qu'il aurait dû être publié maintenait, mais en les décalant dans le temps, les objectifs de production d'électricité renouvelable.
Pour le secteur de l'énergie, la perspective d'un nouveau report est un cauchemar. Le texte, attendu depuis deux ans déjà, est indispensable pour lancer des appels d'offre, sécuriser des investissements, prévoir les infrastructures, anticiper les besoins de formation et d'emploi.
"La France n'a pas de politique énergétique", a tonné Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France, rendez-vous d'été annuel du Medef. "Nous n'avons pas réussi à voter une PPE pourtant tellement débattue. Ça fait quatre ans qu'on en parle."
"On se retrouve de nouveau sans cadre politique énergétique clair, en pleine incertitude", a déploré Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), auprès de l'AFP. "Surtout le nucléaire", a-t-il ajouté, car "le programme nouveau nucléaire n'est inscrit nulle part".
Une PPE « torpillée » selon la directrice générale d'Engie
Du côté d'EDF, dont l'État est le seul actionnaire, on ne fait pas de commentaire. Mais de source proche de l'industrie nucléaire, on souligne que "c'est bien d'avoir une PPE, ça donne de la visibilité au secteur".
Au ministère de l'Energie, on pousse pour une publication avant le 8 septembre. "Il y a un plaidoyer très, très important pour une publication de la PPE avant le 8 pour pouvoir avancer ce dossier qui traîne depuis quatre ans", a-t-on indiqué dans l'entourage de Marc Ferracci. Le ministre a déploré jeudi l'instabilité politique, la qualifiant de "poison" pour l'industrie.
"Cette PPE, elle a été franchement torpillée cette année pour des raisons qui ne cessent de me stupéfier", a fustigé Catherine MacGregor, en se désolant d'une "campagne anti-éolienne extrêmement forte".
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https://www.connaissancedesenergies.org ... ome-251024La ministre de la Transition écologique répond : elle n'est « pas une anti-atome »
Connaissance des Énergies avec AFP le 24 octobre 2025
La ministre de la Transition écologique Monique Barbut s'est dite favorable vendredi à une politique énergétique qui combine nucléaire et renouvelables, alors qu'elle a été accusée par l'extrême droite d'être hostile au nucléaire.
« Deux jambes pour marcher »
"Je considère pour ma part que notre système énergétique a besoin de ses deux jambes pour marcher : les énergies renouvelables et le nucléaire. Vous constaterez, je l'espère, que je ne suis pas une anti-atome", a-t-elle affirmé lors d'une audition devant la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale.
Elle répondait au député Sébastien Humbert (RN), qui reprenait des critiques selon lesquelles Mme Barbut, ex-présidente de WWF France, souhaiterait la fin de l'électricité nucléaire.
"On ne pourra pas, dans ce pays, avoir juste de l'énergie nucléaire. C'est impossible de n'avoir qu'une seule source d'énergie, si vous voulez être en souveraineté énergétique. Il vous faut développer toutes les énergies possibles", a déclaré la ministre.
"On parle du nucléaire. On parle de l'éolien. On parle du solaire. On parle de l'hydraulique. On parle de la géothermie. Il y a de multiples sources d'énergie sur lesquelles nous devons travailler de concert", a-t-elle détaillé. "Je suis convaincue qu'il existe une voie pour une écologie concrète du quotidien, accessible aux Français", a-t-elle affirmé aux députés en préambule.
Venue « par conviction pour ce combat de l'écologie »
Mme Barbut, 69 ans, a été nommée le 13 octobre ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, son premier poste gouvernemental.
Elle n'a jamais été élue, étant passée par des postes de fonctionnaire française puis internationale, en plus de la présidence de WWF France (2021-2023).
"Je suis issue de la société civile, et je suis venue au gouvernement par conviction pour ce combat de l'écologie. Cela vaut à la fois pour la lutte contre le dérèglement climatique, contre les pollutions, contre l'effondrement de la biodiversité terrestre et marine, mais aussi pour une gestion durable des ressources halieutiques et des forêts", a-t-elle expliqué.
"Le dérèglement climatique est chaque jour plus présent. Les signes sont partout : des vagues de chaleur précoces, des catastrophes climatiques, des glaciers qui fondent à un rythme alarmant. Mais en même temps, cette cause écologique ne doit pas être mise en opposition à la justice sociale", a ajouté la ministre.
Des députés de gauche lui ont reproché un budget 2026 insuffisant sur les questions écologiques.
"Le budget que je présente, qui d'ailleurs n'a pas été écrit par nous, comme vous le savez, c'est quand même un rêve en noir et blanc. Parce que c'est pas si mal que ça, compte tenu de la situation budgétaire. Maintenant, comme l'a dit le Premier ministre, c'est à vous de faire en sorte que ce rêve passe en couleurs", a répondu Mme Barbut.
"Je ne considère pas que l'État est le financeur de la transition écologique. L'État est là pour être sûr de mettre en place les lois, les règlements qui amènent l'économie dans son ensemble à aller vers les bonnes trajectoires", a-t-elle aussi dit.
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Re: Politique energétique mandat de E.Macron
https://www.connaissancedesenergies.org ... rte-251209La France doit mettre la priorité sur l'électricité pour s'affranchir des importations d'énergies fossiles, selon RTE
Connaissance des Énergies avec AFP le 09 décembre 2025
En plein débat sur les choix énergétiques de la France, le gestionnaire du réseau de haute tension RTE sonne la mobilisation générale pour accélérer la transition vers l'électricité et réduire la dépendance coûteuse aux énergies fossiles, sans quoi le pays pourrait manquer ses objectifs de décarbonation et de réindustrialisation.
"La pertinence d'une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide est attestée", écrit RTE dans son bilan prévisionnel 2025, destiné à éclairer les choix gouvernementaux en matière énergétique.
Le gardien de l'équilibre électrique français rappelle que les importations d'hydrocarbures (gaz, pétrole) constituent la première source du déficit commercial, une note salée de 50 à 70 milliards d'euros chaque année, et même près de 120 milliards lors de la crise énergétique.
La stratégie de décarbonation de la France vise à réduire d'ici 2035 la part des hydrocarbures dans sa consommation d'énergie de 60% aujourd'hui à 30-35% en augmentant l'usage de l'électricité bas carbone - nucléaire ou renouvelable - dans les transports, l'industrie, les bâtiments...
Problème: le pays accuse aujourd'hui un "retard" dans cette "électrification" alors qu'il dispose de "l'avantage quasi-unique en Europe d'une production d'électricité particulièrement abondante et déjà décarbonée à 95%", et avec des prix sur les marchés de gros parmi les plus bas du continent, souligne RTE.
L'impératif de remplacement des énergies fossiles par de l'électricité décarbonée "va bien au-delà" des objectifs climatiques de baisse des émissions, précise à l'AFP Thomas Veyrenc, directeur général Economie, stratégie et finances de RTE. "C'est un enjeu de souveraineté de réduire des importations d'énergies fossiles de la Russie, du Moyen-Orient, ou même des Etats-Unis".
Ce rapport "confirme la nécessité d'accélérer sur l'électrification des usages pour atteindre nos objectifs : transition écologique, des logements plus résilients, décarbonation de l'industrie et réindustrialisation, indépendance énergétique", a commenté Bercy.
Sa publication doit ouvrir une séquence politique avec des annonces du gouvernement sur une "stratégie d'électrification complémentaire" à la future feuille de route énergétique de la France (PPE), selon le ministère de l'Economie. Des décisions concernant cette PPE seront d'ailleurs "prises d'ici Noël".
- Avancer sur deux jambes -
La publication de ce décret a déjà plus de deux ans de retard en raison de profondes divisions politiques sur le partage entre nucléaire et énergies renouvelables, auxquelles est notamment opposé le Rassemblement national.
Leurs adversaires venus aussi d'une partie de la droite les accusent de coûter cher en aides publiques et de déséquilibrer le système électrique en raison de leur intermittence.
Mais du point de vue de RTE, nucléaire et renouvelables ne se concurrencent pas. "Le système énergétique de demain devra marcher sur deux jambes, les renouvelables et le nucléaire. Il n'y aurait aucun intérêt à se priver de l'une maintenant, au risque de ne plus pouvoir avancer", souligne Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.
Le rapport actualise la trajectoire de décarbonation de la France en tenant compte du retard pris dans l'électrification depuis 2023, de la dégradation du contexte macroéconomique et des conséquences durables des actions de sobriété instaurées durant la crise énergétique de 2022-2023. De ce fait, le gestionnaire ajuste à la baisse le besoin d'électricité de la France à l'horizon 2035, "d'environ 35 TWh" par rapport à ses précédentes projections de 2023.
La France tend ainsi à s'inscrire actuellement dans une trajectoire de décarbonation dite "lente" dans laquelle elle n'atteint pas ses objectifs climatiques et voit la part de l'industrie manufacturière dans son PIB baisser. Cela se traduit par une demande d'électricité en berne et un épisode de surcapacité avérée jusqu'en 2027-2028.
Pour en sortir, RTE prône une accélération de la consommation électrique dans les secteurs qui n'en consomment pas, correspondant à une trajectoire de décarbonation "rapide" alignée sur ses objectifs climatiques et de réindustrialisation - la solution la moins coûteuse et la plus efficace selon RTE.
"Face à cette situation de surcapacité électrique temporaire, la France a le choix entre actionner un levier de décarbonation rapide, possible car les projets industriels existent ou bien ralentir transitoirement le rythme d'installation des renouvelables", souligne M. Piechaczyk.
Mais il met en garde: "ce levier-là, bien moins efficace économiquement, doit être manié avec proportionnalité" pour ne pas affaiblir les filières des renouvelables.