Sinon, en neuf, maintenant que gilette a quitté ce marché, la marque de référence est Merkur Solingen - c'est le même fabricant que les coupe choux dovos, qualité allemande garantie

Il y a plusieurs modèles dont les prix vont de 25 à 60 euros (enfin y'a des modèles luxe plus cher) sur http://www.1barber.be. Je ne saurais dire lequel de ces modèles te conseiller, tu peux contacter le tenancier du site, je le connais il est sympa, il te dira quel est le meilleur pour ton type de peau et de poil.
C'est un objet que tu va garder de longues années, ce serait bête pour économiser cinq euros de te retrouver avec un machin pakistanais mal foutu. C'est un objet dont la production doit être de qualité, l'ajustement de la lame est l'affaire de quelques dizaine de microns entre "ça rase pas" et "ça déchire la peau". De réputation, les produits pakistanais sont tous mauvais, les chinois sont variables il y a des bons (pour les coupe-choux : double arrow, rapport qualité-prix imbattable).
L'histoire de ces lames est intéressante, car elle représente assez bien l'évolution de la société de consommation.
A la base, au XIX, à peu près tous les hommes utilisent le coupe-chou. Il y a des rasoirs de sureté, c'est à dire des rasoirs où seule l'extrême bout de la lame (de l'ordre d'un dixième de mm) dépasse. Mais ils sont fabriqués comme des coupe-chou (la lame est forgée) et leur production est très laborieuse car à l'époque il n'est pas facile d'ajuster les éléments avec la précision nécessaire.
King Gilette invente d'abord un coupe-chou dont la lame est jetable. Le but principal est d'éviter à l'utilisateur de devoir aiguiser son rasoir. On fabrique encore de tels rasoirs de nos jours, ça s'apelle des shavettes, c'est surtout utlisé par les coiffeurs (qui préfèrent les lames jetables pour l'hygiène). Au début du XXe siècle, il sort le rasoir de sécurité utilisant le même type de lame. C'est le début du fameux rasoir en T.
Ces lames ne sont pas forgées, elles sont fabriquées en usine de façon très mécanisée (pour l'époque). L'idée de gilette est de vendre les rasoirs (shavettes et de sécurité) à un prix cassé (sans bénéfices), pour en fourger un maximum et ensuite vivre de la "rente" apportée par la vente des lames. Cet exemple est encore enseigné dans les écoles de marketting, et cette méthode de vente est souvent appelé stratégie du rasoir et des lames (razor and blades business model).
Gilette n'en est pourtant pas l'inventeur : Rockefeller l'avait déjà appliquée pour vendre du pétrole en chine, en écoulant sur ce marché des milliers et des milliers de lampes à kérosène à un prix dérisoire, parfois même en les donnant gratuitement. C'était l'époque où les américains ne savaient quoi faire du pétrole qu'ils produisaient, et se grattaient la tête pour trouver comment le vendre à l'étranger, les temps ont bien changé.
Le problème pour l'entreprise Gilette, c'est qu'une fois que ses brevets tombent dans le domaine public, des tas de société viennent le concurrencer. Ainsi, vers 1970, plus de 30 entreprises fabriquent des lames compatibles avec les rasoirs que vendent gilette, merkur et quelques autres. Il y a donc une guerre des prix impitoyable.
Gilette décide alors de provoquer la rupture vers un nouveau type de produit avec le Trac II au début des années 70. Ce rasoir n'utilisent plus des lames normales, mais des petites cartouches de deux lames. Qui sont protégées par de nouveaux brevets. L'argument de vente est que deux lames rasent mieux qu'une : la première coupe le poil et tire légèrement dessus, le seconde vient le couper avant qu'il n'ait le temps de rentrer dans la peau, on peut donc couper un poil en dessous du niveau de la peau.
Peu après, BIC se lance dans le rasoir en appliquant la même méthode que pour ses stylo : tout jetable. Très tendance à l'époque, le jetable. BIC y est pour beaucoup, l'ayant lancé d'abord dans le stylo à bille (1950) puis dans les feutres, les briquets etc. C'est aussi l'époque de l'invention des couches culottes jetables, de la mondialisation des mouchoirs en papiers (disponibles avant guerre seulement aux USA), etc.
C'est la naissance du petit rasoir orange à une seule lame. Arguments de vente : plus besoin de s'embêter à changer les lames, plus de risque de se blesser en manipulant celle-ci ou d'avoir un enfant qui se blesse avec une qu'on aurait laissé trainer.
Gilette réplique en sortant le GII : un rasoir à deux lames dont on conserve le manche, mais où l'on ne change plus simplement la lame, mais toute la tête.
Dans les années 90, Gilette se retrouve à nouveau avec des brevets tombés dans le domaine public, et on trouve des rasoirs équivalents au G2 vendus à prix cassés à marque distributeur (genre carrefour en europe). Il lance alors un effort gigantesque pour lancer un produit nouveau, protégé par de nouveaux brevets, qui apporte suffisemment d'amélioration par rapport au G2 pour convaincre les consommateurs que celui ci (et ses clones) est dépassé : plus de 700 millions de dollars de R&D, des centaines de brevets déposés, un colossal effort marketing. Le Mach III sort en 1998.
La société se rend compte qu'il y a aussi les femmes qui se rasent les jambes. Le Mach III convient bien à cet usage, mais une femme serait complexée d'acheter un tel produit (autant se déclarer androgyne!). Un produit quasiment identique sort sous le nom de gilette Vénus. Il a une esthétique différente, il n'est pas dans le même rayon du supermaché : c'est un produit pour femmes, pas de doute possible. ainsi le marché potentiel est doublé, et la société peut amortir plus facilement son énorme investissement de R&D.