[Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 05 janv. 2010, 12:25

AJH a écrit :
prontalgix a écrit :
AJH a écrit : L’ensemble du système bancaire sait, statistiquement, que les détenteurs de monnaie scripturale (reconnaissances de dettes) ne vont demander l’échange pour de la monnaie centrale (de l’argent) que pour 13% des dépôts à vue comptabilisés dans « M1 » (c’est la demande constatée de billets dans la zone euro). Pour assurer le service qui est le leur, les banques qui reçoivent des dépôts doivent en plus bloquer un montant équivalent à 2% des dépôts de leurs clients en Banque Centrale ; ce sont les Réserves Obligatoires.
Question : Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puis échangé en moyenne les 13 % des dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte, qu'en font-elles ?
Ce n'est pas les banques qui ont cette monnaie en compte, elles l'ont en dépôts ( cet argent ne leur appartient pas, mais appartient justement aux "agents non bancaires")
OK je reformule ma question :-D

Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puisqu'elle n'échangent ensuite en moyenne que les 13 % de ces dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte de ces mêmes dépôts, qu'en font-elles ?

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 05 janv. 2010, 12:39

prontalgix a écrit : ....
Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puisqu'elle n'échangent ensuite en moyenne que les 13 % de ces dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte de ces mêmes dépôts, qu'en font-elles ?
Qu' en font elles ? : et bien pour sur elles les font "circuler".
et on tombe dans le "premier cas" de ce post : http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 32#p262832.
.....Dans le premier cas il n’y a pas création monétaire, il s’agit d’un simple transfert entre deux agents : tout se passe comme si la banque mettait en relation les deux agents non IMF, celui qui a déposé de la monnaie à la banque et celui qui emprunte cette monnaie à la banque. La banque assure une simple circulation monétaire.
......
Prontalgix,
nous ne disons pas que tous les crédits sont création monétaire (le second cas du post) puisque la circulation de dépot permet aussi des crédits.

Ce qu' on dit est que l' essentiel des crédits proviennent de la création monétaire. Ensuite par circulation et mécanisme de multiplication du crédit déjà expliqué plus haut, d' autres crédits peuvent se faire (et se font).
dans le meme post à la fin:
....Le crédit initial aura donc provoqué une véritable multiplication des dépôts et des crédits.
Faut arreter d' étre binaire.

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 13:20

prontalgix a écrit :
OK je reformule ma question :-D

Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puisqu'elle n'échangent ensuite en moyenne que les 13 % de ces dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte de ces mêmes dépôts, qu'en font-elles ?
Les banques laissent en Réserves Obligatoires en Banque Centrale non pas 2% des dépôts (qui ne leur appartiennent pas), mais 2% du MONTANT des dépôts. Ces 2% sont pris sur leurs fonds propres ou leurs emprunts auprès du marché monétaire (euribor) ou par la mise en pension de titres auprès de la banque Centrale
Pour les 13% de demande de billets; comme la Banque Centrale est la seule qui puisse fournir ceux ci, elles sont obligées de les acheter à la BC.: mais là ça corresponds à une diminution identique des comptes courants de ses clients (qui "achètent" ces billets en transférant une partie de leur DAV à leur banque, c'est à dire en diminuant d'autant la dette de la banque)
Lorsqu'on dit que 85% de la monnaie M1 est scripturale, c'est le rapport MI / monnaie fiduciaire ( M1=4483 G€ dont 746 G€ de billets)
Mais M1 n'appartient pas aux banques, mais aux agents non bancaires: dans les portefeuilles pour la monnaie fiduciaire, dans des comptes bancaires (les banques sont des "comptables") pour la monnaie scripturale.
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 13:25

energy_isere a écrit : Ce qu' on dit est que l' essentiel des crédits proviennent de la création monétaire.
Pour préciser: même lorsque les dépôts (à terme) sont reprétés, c'est à dire quand la banque joue ce rôle d'intermédiaire entre épargnants et emprunteurs (ça représente sur une année environ 40% des prêts accordés), à l'origine toute la monnaie scripturale est émise par le système bancaire commercial par monétisation de créances.
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 05 janv. 2010, 14:16

AJH a écrit :
prontalgix a écrit :
AJH a écrit :Il est tout à fait exact que les reconnaissances de dette (monnaie scripturale) représentent un engagement de l’émetteur (l’IFM) d’échanger à la demande une reconnaissance de dette contre de «l’argent » (monnaie fiduciaire centrale).
Merci pour l'effort Cher AJH !!
Sache quand même que dans l'échelle des valeurs financières une reconnaissance de dettes de 100€ du Crédit Agricole ou de Natixis ou l'une des 150 banques américaines qui a fait faillite en 2009 ne vaut pas toujours un billet de 100€ ou 100$ c'est simplement ce que je tente de faire comprendre ici
Si, pour 70000 € en France et 100000 $ aux USA, ça a exactement la même valeur.
Pas de bol AJH puisque le fond qui garanti les 100 000$ le FDIC dont tu parles n'a justement plus 1 $ en compte et c'est le contribuable américain qui prendra l'ardoise des faillites futures des banques américaines et on sait déjà que la dette que devra supporter les contribuables américains dans le futur ne sera sans doute jamais remboursé, que l'état US finira par faire faillite probablement Quand aux 70 000€ français on sait maintenant depuis la crise financière de 2007 que le fond de garanti n'est pas assez gros pour couvrir la faillite d'un gros établissement comme le crédit agricole par exemple .........
Donc depuis la crise de 2007 on devrait éviter d'avoir de trop fortes certitudes sur la solidité supposée du système bancaire.......[/quote]
AJH a écrit : Mais tu commences donc à admettre que les banques commerciales ont le pouvoir (et le droit "légal") d'émettre leur monnaie (la monnaie CA, la monnaie SG, la monnaie Crédit Coopératif, etc) dont toi, moi, vous, on se sert pour la majorité des transactions.
Je cherche à comprendre, je ne prétends pas comme toi être un expect de la création monétaire, je lis simplement des interprétations sur le sujet qui me semble bizarre . Puisque qu'en regardant le bilan des banques, tu dis qu'elles monétisent finalement tous les actifs, je me demande dans quel mesure dans chaque bilan de chaque personne ou professionnel ne fait pas la même chose puisque dans un bilan, puisque tout le monde comptablement traduit/monétise la valeur d'un actif en monnaie centrale
Donc un agriculteur du jour au lendemain dans son bilan comptable a le pouvoir dans sa comptabilité de traduire 1 tonne de blé en monnaie centrale puisqu'il peut faire apparaitre magiquement 300€ à la récolte d'une tonne de blé avant même qu'il ne la vende et la change pour 300€ de billet banque centrale !!!!! et là tu vas dire à la lecture de son bilan que c'est 300€ monnaie agriculture ?
Dernière modification par prontalgix le 05 janv. 2010, 14:34, modifié 1 fois.

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Message par AJH » 05 janv. 2010, 14:27

Prontalgix
http://www.banque-france.fr/fr/supervi/ ... 6_9905.htm

Ce que tu ne comprends pas c'est que si une banque fait faillite ca ne "coûte" rien de transférer le montant du compte des clients dans une banque existante ou une nouvelle banque; il suffit que l'Etat (et c'est ce qui se passerait) garantisse un actif correspondant, en récupérant une partie des actifs (pourris) de la banque en faillite.
In fine, c'est la société entière (la collectivité) qui est garante de ton compte bancaire, oui...
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 14:31

prontalgix a écrit :
AJH a écrit : Mais tu commences donc à admettre que les banques commerciales ont le pouvoir (et le droit "légal") d'émettre leur monnaie (la monnaie CA, la monnaie SG, la monnaie Crédit Coopératif, etc) dont toi, moi, vous, on se sert pour la majorité des transactions.
Je cherche à comprendre, je ne prétends pas comme toi être un expect de la création monétaire, je lis simplement des interprétations sur le sujet qui me semble bizarre . Puisque qu'en regardant le bilan des banques, tu dis qu'elles monétisent finalement tous les actifs, je me demande dans quel mesure chaque bilan de chaque personne ou professionnel ne fait pas la même chose puisque dans un bilan, chacun traduit/monétise la valeur d'un actif en monnaie centrale
Donc un agriculteur du jour au lendemain dans son bilan comptable a le pouvoir dans sa comptabilité de traduire 1 tonne de blé en monnaie centrale puisqu'il peut faire apparaitre magiquement 300€ à la récolte d'une tonne de blé avant même qu'il ne la vende et la change pour 300€ de billet banque centrale !!!!! et là tu vas dire à la lecture de son bilan que c'est 300€ monnaie agriculture ?
Il se fait que le cultivateur n'est pas une banque, qu'il n'a pas le droit d'émettre de la monnaie (ce serait de la fausse monnaie).
Essaye de comprendre que la monnaie n'est finalement qu'une reconnaissance de dette transmissible qui circule, un des éléments du passif des banques accepté comme moyen de paiement. L'essentiel est que cette créance soit reconnue par la société comme une véritable monnaie... ce qui ne serait pas le cas de ta "monnaie agriculture" : il manquerait "la confiance" (et la garantie de la collectivité et de la banque de France puisque l'agriculteur n'est PAS une banque)
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 05 janv. 2010, 14:32

prontalgix a écrit : ....Si, pour 70000 € en France et 100000 $ aux USA, ça a exactement la même valeur.......
Pas de bol AJH puisque le fond qui garanti les 100 000$ le FDIC dont tu parles n'a justement plus 1 $ en compte et c'est le contribuable américain qui prendra l'ardoise des faillites futures des banques américaines et on sait déjà que la dette que devra supporter les contribuables américains dans le futur ne sera sans doute jamais remboursé, que l'état US finira par faire faillite probablement Quand aux 70 000€ français on sait maintenant depuis la crise financière de 2007 que le fond de garanti n'est pas assez gros pour couvrir la faillite d'un gros établissement comme le crédit agricole par exemple .........
Donc depuis la crise de 2007 on devrait éviter d'avoir de trop fortes certitudes sur la solidité supposée du système bancaire.......
Prontalgix,
ce qui est dit dans les posts plus haut c' est dans un systéme sans grosses crises et ou les banquiers ne sont pas véreux. Dans le cas ou la "créance" contrepartie du prét ne peut étre tenue (emprunteur insolvable, trop peu de revenu....) alors évidemment ca ne peut pas marcher, (d' ou la crise immo US).

"Donc depuis la crise de 2007 on devrait éviter d'avoir de trop fortes certitudes sur la solidité supposée du système bancaire..." bien sur , pour une fois on est d' accord !

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 14:38

Energy isere
Tu as également raison de même que Prontalgix sur ce point... mais l'écroulement d'un système bancaire n'empêcherait pas la garantie de l'Etat à hauteur du dernier relevé de compte bancaire (moins tes dettes à la banque), et la création de nouvelles banques.
On ne peut imaginer un système aussi complexe que le notre sans système bancaire.
Ce que "nous" nous demandons c'est justement, pour éviter le risque de faillite bancaire, c'est que TOUTE la monnaie y compris scripturale soit nationalisée (ce qui n'impose pas la nationalisation des établissements financiers, seulement qu'ils ne puissent plus monétiser des créances et demander des intérêts sur cette monétisation)
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 05 janv. 2010, 14:43

AJH a écrit :Energy isere
Tu as également raison de même que Prontalgix sur ce point... mais l'écroulement d'un système bancaire n'empêcherait pas la garantie de l'Etat à hauteur du dernier relevé de compte bancaire (moins tes dettes à la banque), et la création de nouvelles banques......
Hum, par exemple pour l' Islande, ne sont t' ils pas passé à 2 doigt de l' écroulement generalisé tel que méme l' état n' aurait pas pu faire façe ?

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 05 janv. 2010, 16:34

et d'ailleurs pour l' Islande, la news du jour :
Le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a refusé mardi, sous la pression populaire, de ratifier l'accord de remboursement des clients étrangers floués de la banque Icesave et décidé de le soumettre à référendum, ouvrant la voie à une éventuelle crise politique.

La loi Icesave est destinée à rembourser près de 4 milliards d'euros avancés par le Royaume-Uni et les Pays-Bas, pour indemniser plus de 300.000 de leurs citoyens lésés par la faillite de cette banque islandaise.

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 17:15

energy_isere a écrit :
AJH a écrit :Energy isere
Tu as également raison de même que Prontalgix sur ce point... mais l'écroulement d'un système bancaire n'empêcherait pas la garantie de l'Etat à hauteur du dernier relevé de compte bancaire (moins tes dettes à la banque), et la création de nouvelles banques......
Hum, par exemple pour l' Islande, ne sont t' ils pas passé à 2 doigt de l' écroulement generalisé tel que méme l' état n' aurait pas pu faire façe ?
Et tu crois que cla aurait changé quoi que ce soit avec tes billets de banque?
Arrive un moment où la confiance dans la monnaie du pays disparait (ex : Argentine, Zimbawee) ... il n'y a dans ce cas plus rien à faire.
Le cas de l'Islande est particulier et justement les déposants ont été indemnisés
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par Mike.be » 05 janv. 2010, 17:29

mrlargo a écrit : LE problème majeur ! Une fois que tu a compris que l'essentiel de la monnaie crée est soumise à intérêt à cause même de son mécanisme de création, tu comprends que la masse monétaire future doit impérativement être plus grande pour que les intérêts de la masse monétaire passée puissent être mathématiquement remboursés.

Ce qui signifie que la masse monétaire doit croître de manière exponentielle. Et on commence à comprendre le lien avec le PO qui a, lui, une facheuse tendance à vouloir limiter la croissance de la production de richesses réelles.

Si on met le PO et la création monétaire face à face, on comprend qu'il y a inadéquation pour ne pas dire incompatibilité...

Comme le PO est lui physiquement inéluctable, je vous laisse imaginer ce qui finira par changer... (de force...)
Très bon résumé, avec en prime la relation monnaie-PO
Il faut sortir du système monétaire actuel et créer autre chose, et cela finira par changer de toute manière , comme ceci peut-être en un peu plus durable.
http://iupe.files.wordpress.com/2009/08 ... s_dani.pdf

Peut-être connais tu cela AJH
L'utopie c'est ce qui n'a pas encore été essayé: Théodore Monod
Il ne faut jamais dire jamais... que ce soit pour le pire ou le meilleur

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 05 janv. 2010, 17:31

energy_isere a écrit :
prontalgix a écrit : ....Si, pour 70000 € en France et 100000 $ aux USA, ça a exactement la même valeur.......
Pas de bol AJH puisque le fond qui garanti les 100 000$ le FDIC dont tu parles n'a justement plus 1 $ en compte et c'est le contribuable américain qui prendra l'ardoise des faillites futures des banques américaines et on sait déjà que la dette que devra supporter les contribuables américains dans le futur ne sera sans doute jamais remboursé, que l'état US finira par faire faillite probablement Quand aux 70 000€ français on sait maintenant depuis la crise financière de 2007 que le fond de garanti n'est pas assez gros pour couvrir la faillite d'un gros établissement comme le crédit agricole par exemple .........
Donc depuis la crise de 2007 on devrait éviter d'avoir de trop fortes certitudes sur la solidité supposée du système bancaire.......
Prontalgix,
ce qui est dit dans les posts plus haut c' est dans un systéme sans grosses crises et ou les banquiers ne sont pas véreux. Dans le cas ou la "créance" contrepartie du prét ne peut étre tenue (emprunteur insolvable, trop peu de revenu....) alors évidemment ca ne peut pas marcher, (d' ou la crise immo US).

"Donc depuis la crise de 2007 on devrait éviter d'avoir de trop fortes certitudes sur la solidité supposée du système bancaire..." bien sur , pour une fois on est d' accord !
Il est peut-être justement là le problème, dans votre perception, sans crise possible, du système bancaire: banquiers véreux ou pas.
Dans le monde réel même les notations des dettes/créances d'états peuvent être dégradées comme celles de la Grèce et de l'Espagne dernièrement et probablement dans le futur comme le seront celle de la GB, de la France et des US.....

Pour un Français moyen de toutes façons, une faillite bancaire est probablement impossible et comme ça coûte rien......

d'ailleurs quand on lit la réponse AJH on comprend pourquoi,
AJH a écrit :Prontalgix
http://www.banque-france.fr/fr/supervi/ ... 6_9905.htm

Ce que tu ne comprends pas c'est que si une banque fait faillite ca ne "coûte" rien de transférer le montant du compte des clients dans une banque existante ou une nouvelle banque; il suffit que l'Etat (et c'est ce qui se passerait) garantisse un actif correspondant, en récupérant une partie des actifs (pourris) de la banque en faillite.
In fine, c'est la société entière (la collectivité) qui est garante de ton compte bancaire, oui...

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 17:48

L'avis de jean Marie Harribey sur le livre de Jorion " L'argent mode d'emploi"
http://alternatives-economiques.fr/blog ... il-le-nom/
J'extrait

.../...

La création de monnaie ?

Il faut savoir gré à Jorion d’avoir insisté sur l’origine de l’intérêt versé en rémunération du capital prêté. L’intérêt est toujours un prélèvement sur le fruit du travail productif, plus précisément une portion du surplus engendré par celui-ci. En cela, Jorion réhabilite l’économie politique et Marx, mais sans le dire, comme s’il innovait en la matière et s’attribuait le mérite de cette découverte. Si on allait plus loin, il faudrait d’ailleurs relier le taux d’intérêt, non seulement au partage du surplus, mais aussi au taux de profit, c’est-à-dire au rapport du profit au capital. Cela signifie que toute variable de répartition dépend des rapports de production dominants, assez absents dans le livre de Jorion.

Lorsqu’il critique Keynes pour qui l’intérêt marque la préférence du présent par rapport à l’avenir (l’intérêt évoluant en sens inverse de la préférence pour la liquidité), Jorion ne force-t-il pas le trait ? Selon Keynes, l’intérêt est le prix de l’arbitrage entre placement et thésaurisation et non pas entre placement et consommation, et Jorion n’est pas fondé à lui reprocher de voir dans l’intérêt « une prime de risque (…), dimension qui domine dans le crédit à la consommation » (p. 105), pas plus que de lui faire grief d’ignorer la répartition du revenu global.

.../...

Mais ces questions s’éclairent quand on suit pas à pas le raisonnement de l’auteur. Il pose au départ de son essai une distinction entre argent et reconnaissance de dette. Le billet de 100 € que j’ai en poche n’a pas le même statut que les 100 € déposés sur un compte dans une banque ordinaire. L’un est de la vraie monnaie selon Jorion, la somme inscrite à mon crédit ne l’est pas car elle n’est qu’une reconnaissance de dette de la banque envers moi, dont je ne peux me prévaloir que si celle-ci n’a pas utilisé ailleurs mon dépôt. Et l’on rencontre la première grosse difficulté avec la thèse de Jorion. D’une part, le billet est lui aussi une reconnaissance de dette de la banque centrale, d’autre part, il n’est pas vrai que la banque ordinaire peut me priver de l’utilisation de mon dépôt pour le prêter à quelqu’un d’autre. Le billet et le dépôt ne sont ni plus ni moins l’un que l’autre exempts de conditions : la principale étant d’ailleurs, pour fonctionner comme monnaie inaltérée, d’avoir en face d’eux des marchandises à acheter, immédiatement ou plus tard.

Précisons que Jorion ne situe pas la différence entre vraie monnaie et reconnaissance de dette dans le degré de liquidité, la différence est plutôt conceptuelle. Comme il le dit, dans un cas, il y a argent « inconditionnel » ou rapport « immédiat » à lui, dans l’autre, il n’y a qu’une « conditionnalité » ou rapport « médiat » (p. 33).

La suite s’enchaîne. Contrairement à la théorie économique la mieux établie, ce ne sont pas les crédits qui font les dépôts mais l’inverse pour Jorion. Plus encore, les banques prêtent à d’autres les dépôts effectués par leurs clients. « Dans leur pratique quotidienne, les banques commerciales prêtent à certains de leurs clients l’argent que d’autres déposent sur leurs comptes courants. Les sommes figurant sur ces comptes n’en restent pas moins disponibles aux déposants. Cette double utilisation est possible du fait que les banques s’organisent à partir de la constatation faite par elles que les sommes déposées sur un compte courant y restent en général un certain temps, dont elles peuvent tenir compte, et que tous les déposants ne réclameront pas simultanément l’ensemble des sommes qu’ils ont déposées. » (p. 131) Tandis que, plus loin, l’auteur affirme que ces sommes « ne peuvent pas être mobilisées simultanément » (p. 143). On sourit presque en lisant que le décalage horaire permet aux banques de prêter de l’argent à un endroit pendant que le déposant dort à l’autre bout du monde (p. 135-136).
.../...

Jorion commente abondamment la fable de ce faux billet qui circule, sert à éteindre les dettes des uns vis-à-vis des autres et revient à son point de départ pour qu’y soit dévoilée sa fausseté. En dépit de l’accroissement de l’activité permis par la circulation de ce billet « vrai » tant qu’il n’a pas été déclaré « faux », Jorion, au nom d’un « principe de conservation des quantités » nie le fait que les banques créent de la monnaie. Autrement dit, il ne voit pas que la création monétaire au cours d’une période se mesure par le solde des nouveaux crédits et des remboursements, solde obligatoirement positif dans le cas d’une économie en dynamique.

Jorion ne fait aucune différence entre, d’un côté, le prêt consenti par l’individu A à l’individu B d’une somme dont A ne disposera pas durant toute la durée du prêt, et, de l’autre, le prêt consenti par une banque à B, qui ne privera A de quoi que ce soit.

L’auteur pourrait objecter que la création monétaire est le fait de la seule banque centrale. Mais c’est une vision datée, car lorsque les banques ordinaires se refinancent auprès de la banque centrale, le mécanisme est le même que celui qui s’opère à l’échelon inférieur : la banque centrale ouvre une ligne de crédit aux banques ordinaires ou bien prend en pension des titres.

Des fonds prêtables ?

Finalement, la thèse défendue par l’auteur entre en résonance avec celle des fonds prêtables et de l’épargne préalable nécessaire à l’investissement. On sait que cette dernière a été combattue avec la plus grande fermeté par Keynes et qu’elle est au contraire sous-jacente aux différentes conceptions libérales de l’économie allant de Say à Hayek. Ainsi, selon Jorion, le crédit vise à mettre en relation ceux qui ont trop de capital et ceux qui en manquent : « le fait que les capitaux nécessaires à l’achat d’un bien de consommation ou à la mise en place d’un processus de production ne se trouvaient pas, au départ, entre les mains de ceux qui en avaient besoin, mais en la possession de ceux qui disposaient de ces sommes en excès. » (p. 100)

La surprise est grande de lire que la monnaie a été inventée parce que le troc « présente des limitations » (p. 73), de la part d’un auteur qui se réclame de l’anthropologie.[1] Mais cette position doit être rapprochée de la précédente : monnaie-marchandise pour éviter les inconvénients du troc, dépôts qui font les crédits et épargne préalable ne forment qu’un.

Pourtant, malgré l’incapacité de sa thèse à rendre compte du phénomène de l’accumulation, Jorion insiste à juste titre sur le rôle néfaste de la modification de la répartition des revenus au détriment du travail au cours de la période contemporaine. Il ne fait pas de doute que la surproduction en est la conséquence, que n’est pas arrivé à absorber durablement l’endettement des pauvres (cf. les subprimes américains). Mais pourquoi l’auteur éprouve-t-il le besoin d’élaborer une théorie des classes sociales aussi peu convaincante ? Trois classes sociales existeraient : les capitalistes, les entrepreneurs et les travailleurs. Dans un premier temps, capitalistes et entrepreneurs se partageraient le « surplus créé par les travailleurs », puis, dans un second temps, les entrepreneurs partageraient le profit restant entre eux et les travailleurs. On ne comprend pas bien pourquoi la valeur ajoutée nette est confondue avec le profit et pourquoi le profit est partagé en salaires et profit d’entreprise (p. 127, 128, 286, 323). Tout cela obscurcit les choses plus qu’il ne les clarifie.

D’autant que Jorion confond richesse et valeur en voulant combiner Quesnay et Marx et confond éléments indispensables à la production (« soleil et travail ») et source de la valeur (travail) (p. 95-96).

Et la crise ?

L’ensemble de ces raccourcis théoriques porte-t-il à conséquence pour analyser la crise actuelle, qui, en fait, est l’objectif sous-jacent à l’entreprise de Jorion ?

Que l’abondance du crédit, mise au service de la spéculation sur les marchés financiers et de la concentration-restructuration du capital (pensons au LBO, leveraged buy out), ait été la condition permissive du déclenchement de la crise en 2007 ne fait guère de doute. Que l’« exubérance irrationnelle des marchés » ait vogué sur la détérioration de la condition salariale (en d’autres termes, une hausse du taux d’exploitation de la force de travail), minant ainsi à moyen terme les conditions d’une « bonne » accumulation du capital, non plus. Et on ne peut qu’approuver l’affirmation que la finance et ses mirifiques produits financiers par le biais de la titrisation « ne peut générer que de la “pseudo-richesse” » (p. 223). La théorie de Marx sur le « capital fictif », dont Jorion ne souffle mot, n’a pas pris une ride.

Mais de là à incriminer le principe même du crédit (tout en lui déniant le caractère de création monétaire) il y a un pas que l’auteur franchit peut-être sans précaution. Et son rapport à Maurice Allais est curieux. Il pourrait paraître se rapprocher de ce dernier qui, depuis longtemps, dénonce la « création monétaire ex nihilo », mais il le critique parce que « la confusion, chez Allais, réside dans le fait que “le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme disponible” », alors que « le fait que quelqu’un “considère” quelque chose ne veut pas dire que ce soit vrai » (p. 139). On passera rapidement sur la « preuve » (p. 139) qu’entend administrer Jorion car elle confine au tour de passe-passe : il y a une « démultiplication monétaire qu’on aurait tort de confondre avec une “création monétaire” » (p. 141). Si l’on comprend bien, le multiplicateur de crédit est une démultiplication, ce qui tombe sous le sens, mais ne correspond pas à une création !

Il vaut mieux s’arrêter sur un point plus important lorsqu’on veut avoir une vision de la monnaie qui sorte du cadre étroit et donc erroné de l’économie dominante. Jorion discrédite le verbe « considérer » alors qu’il avait affiché auparavant sa conviction que la monnaie était acceptée pour la confiance qui lui est accordée : « parce que tout le monde le fait » (p. 70). Qu’est-ce donc que cette confiance sinon de la considération ?

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Sociétal et Dette et monnaie
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