Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par Aerobar » 09 avr. 2010, 10:37

Remundo a écrit :Le problème central de cela est que 2 extrémismes s'opposent.

D'une part le tout nucléaire contrôlé par une Oligarchie, un savant mélange d'ingénieurs d'élite (X Mines, X Pont, Centrale) et de très grands patrons issus du sérail (ingés ou HEC, Normale SUP, ENA...) en collusion avec nos médiocrates idiocrites de droite comme de gauche.

D'autre part le zéro nucléaire, prôné par des gens plutôt anarchistes, sans formation et sans appui politique.

Alors bien sûr, les mensonges des uns impliquent les excès des autres, tout aussi condamnables.
Très intéressante analyse dépassionnée de la situation, qui n'est pas sans nous rappeler celle de Luke Skywalker et les Ewoks contre la malfaisante technocratie de l'Empire dans Star Wars.

Psychologiquement parlant, la façon dont les anti-nuke cherchent systématiquement à se faire passer pour victimes est assez intéressante. Le fait de s'attacher à des rails, par exemple, est très puissant en terme de message inconscient, le manifestant n'hésitant pas à se mettre en danger mortel, dans la plus dégradante des positions. Il y a de la perversion narcissique là-dedans.

Ces sympathisants s'affichent peut-être sans Dieu ni maître, ils n'en sont pas moins manipulés par des appareils auto-baptisés "ONG" et où on retrouve "un savant mélange d'ingénieurs d'élite (X Mines, X Pont, Centrale) et de très grands patrons issus du sérail (ingés ou HEC, Normale SUP, ENA...) en collusion avec nos médiocrates idiocrites de droite comme de gauche"

Lipietz, il a fait quelle école, déjà ?
Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
Paul Valéry, Autres Rhumbs

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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par Remundo » 09 avr. 2010, 11:10

Lipietz est polytechnicien. Mais il n'a pas eu beaucoup de succès.

Sur le nombre d'ingés qui sortent des écoles, les statistiques font que certains se comportent mieux que d'autres. Le souci de l'intérêt général à court terme comme à long terme et la droiture ne sont pas aux programmes des grandes écoles. Ce sont peut-être des concepts un peu trop élaborés ou pas assez scientifiques... Je ne sais pas.

La métaphore avec Star Wars est pertinente même si vous la brandissez ironiquement. le CEA est un état dans l'Etat. C'est l'Empire. Mais je crains que les militants anti nucléaires soient eux aussi passés du côté obscur de la force...

Monsieur Aerobar, je suis moi même issu du sérail. Comme Dame Lauvergeon, je suis agrégé de sciences physiques, comme vous, je suis ingénieur généraliste. Donc quand je parle de cela, je ne suis pas corporatiste, mais juste objectif. :idea:

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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par Jaguar75 » 09 avr. 2010, 14:57

Lhomme retourne dans sa caverne, bon débarras! =D>
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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par krolik » 09 avr. 2010, 17:21

Remundo a écrit :Lipietz est polytechnicien. Mais il n'a pas eu beaucoup de succès.

Sur le nombre d'ingés qui sortent des écoles, les statistiques font que certains se comportent mieux que d'autres. Le souci de l'intérêt général à court terme comme à long terme et la droiture ne sont pas aux programmes des grandes écoles. Ce sont peut-être des concepts un peu trop élaborés ou pas assez scientifiques... Je ne sais pas.

La métaphore avec Star Wars est pertinente même si vous la brandissez ironiquement. le CEA est un état dans l'Etat. C'est l'Empire. Mais je crains que les militants anti nucléaires soient eux aussi passés du côté obscur de la force...

Monsieur Aerobar, je suis moi même issu du sérail. Comme Dame Lauvergeon, je suis agrégé de sciences physiques, comme vous, je suis ingénieur généraliste. Donc quand je parle de cela, je ne suis pas corporatiste, mais juste objectif. :idea:
Non vous n'êtes pas objectif, car vous renoncez à prendre en considération tous les éléments objectifs exposés, les chiffres, les résultats.
Et vous ne faites que clamer de l'antinucléarisme de base.

Mais à part Alain Lipietz il y en a d'autres, Bernard Laponche par exemple, qui lui aussi est "" et a même été directeur des programmes du CEA avant de devenir DirCab dans le cabinet de Voynet ministre.
Vous avez aussi Corinne Guertzon qui a fait une thèse CNAM de doctorat sur l'accident de Goîana, ne restons pas seulement dans le système élitiste des grandes écoles.. Corinne voulait se présenter aux dernières élections régionales à la tête du "Parti Pirate" (pirates de l'informatique, liberté de tout sur le web).. enfin une vraie référence de la démocratie virant à l'anarchie. Je l'ai rencontrée il y a quelques années, elle refusait de prendre en compte aucun élément factuel sur Tchernobyl, comme vous.. Tout dans la tripe et le sentiment.. à la façon russe.

@+

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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par Remundo » 09 avr. 2010, 18:39

c'est vrai que vous, en matière d'objectivité, vous êtes une référence.

Au fait, c'est pour quand les transmutations par spirales à monopôles magnétiques ?

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Re: Digression, pro et anti Nuke

Message par krolik » 12 avr. 2010, 00:53

Remundo a écrit :
Au fait, c'est pour quand les transmutations par spirales à monopôles magnétiques ?
On avance lentement, nous ne sommes pas pressés. On en parlera lorsqu'il sera temps en commençant dans des revues "à comité de lecture".
Chacun à son violon d'Ingres, son jardin..
Mais par exemple ce qui fait une grosse différence entre vous et moi c'est que vous, vous êtes constamment à clamer quelque chose, de faire des annonces, de tressauter autour de votre violon d'Ingres comme on pourrait imaginer un Indien faisant une danse du scalp..
Ah c'est beau la jeunesse !

@+

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par Remundo » 12 avr. 2010, 10:33

Je vous souhaite bien du courage sur vos recherches à comité de lecture. Il va falloir montrer patte blanche auprès d'une intelligentsia éditrice... qui parfois fait pencher la balance sur le prestige relationnel au lieu de la faire pencher du côté purement scientifique.

Sur ce plan scientifique, même si je vous taquine, vos travaux sont dignes d'intérêt, comme toute recherche/innovation. Maintenant je reste un peu sceptique, mais je dois vous avouer en même temps mes lacunes sur ces thématiques très pointues.

Sinon, pour revenir à mon petit cas personnel, je danse très mal et je ne clame rien, je présente mes travaux, les diffuse et les partage. En tant que chercheur/inventeur, Internet est un outil magnifique et je ne m'en prive pas.

J'essaie de le faire dans une ambiance bonne enfant, avec des liens sur les travaux de mes amis, des petits feuilletons illustrés, des petites escapades sur les vaches Salers... mais certains ne sont pas de cet avis... car ils ne pensent qu'à bouffer les vaches... et les gens.

@+

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par krolik » 19 avr. 2010, 16:58

Les divergences de point de vue ...
D'après d'autres échos, les permanents de "Survivre Dans le Noir" s'étaient mis en grève pour demander le licenciement de SL du fait de son comportement tyrannique envers eux..!!!Mais ça c'est bassement terre à terre comme argument..
@+

http://www.bastamag.net/article993.html
Dilemme écologique

La lutte antinucléaire est-elle soluble dans le réchauffement climatique ?
Par Nolwenn Weiler (19 avril 2010)

Êtes-vous plutôt nucléaire ou plutôt effet de serre ? L’énergie nucléaire profite de ses faibles émissions de CO2 pour se refaire une image. Choisir d’y recourir davantage au nom de l’urgence climatique est, pour Didier Anger, l’un des fondateurs du mouvement écologiste français, une scandaleuse supercherie et une dangereuse dérive. Il revient sur ce débat qui agite le Réseau sortir du nucléaire et toute la planète écologie.

Basta ! : Le Réseau Sortir du nucléaire connaît de fortes tensions. Celui qui en était son porte-parole depuis huit ans, Stéphane Lhomme, vient d’être licencié [1]. On lui reprocherait notamment ses positions antinucléaires trop radicales. Qu’en pensez-vous ?

Didier Anger : Les dissensions ont commencé à se révéler lors du Grenelle de l’environnement, en septembre 2007. Le thème du nucléaire en a été exclu d’emblée. Ce qui est inacceptable. Ensuite, fin 2009, le groupe Vert du Parlement européen a voté un texte dans lequel un amendement stipule que la prise en compte du nucléaire est importante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cela m’a fait bondir. Et je ne suis pas le seul. Enfin, il y a eu cet « ultimatum climatique » signé par plusieurs associations françaises lors du sommet de Copenhague, en décembre dernier, et dans lequel il existe une impasse totale sur l’énergie nucléaire. Le texte ne se positionne ni pour ni contre. Ce qui est quand même exagéré, surtout pour le Réseau sortir du nucléaire qui est cosignataire du texte. Une partie de son conseil d’administration s’en est émue, dont moi, et a soutenu la position de Stéphane Lhomme qui, réclamait au moins une phrase sur le nucléaire, et qui s’est insurgé contre la signature de ce texte.

La lutte contre l’effet de serre ne relève-t-elle pas de l’urgence absolue ?


Si, bien sûr. Mais celle contre le nucléaire aussi. Il n’y a pas à privilégier la lutte contre le nucléaire ou celle contre l’effet de serre. Nous ne voulons ni de l’un ni de l’autre. Le mouvement écologiste, qui est né avec la lutte antinucléaire, avait jusqu’à présent toujours été clair sur ce point. Mais sortir de ce système prendra du temps. Les solutions ne se trouvent pas du jour au lendemain. L’écologie, c’est vivre et habiter le monde autrement, raisonnablement. Il s’agit de dessiner un autre projet de société, et non de verdir le capitalisme. Il s’agit de construire une véritable démocratie, dans laquelle les citoyens auraient le droit de choisir et de se prononcer sur les sources d’énergie qu’ils souhaitent développer. C’est l’exact contraire de ce qui s’est passé pour le nucléaire. En 1974, René Dumont parlait des utopistes réalistes quand il définissait les écolos. Disons que certains réalistes ont oublié l’utopie. Il ne faut pas être dupe. En France, la lutte contre l’effet de serre est une aubaine fabuleuse pour relancer le nucléaire. Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, le dit elle-même : Nicolas Sarkozy – dont le passé politique n’est pas franchement écolo – est le meilleur représentant de commerce de l’EPR (réacteur pressurisé européen).

Comment expliquez-vous que la lutte contre l’effet de serre ait rencontré une forte adhésion alors que celle contre le nucléaire peine à prendre de l’ampleur ?

Le nucléaire est depuis toujours très étatique, très centralisé, très militaire et, surtout, sous silence. La promotion et la défense du nucléaire relèvent d’une vieille tradition antidémocratique, dont il est difficile de sortir. On ne parle que si on est obligé de le faire. Donc très rarement jusqu’à maintenant. Je suis convaincu plus que jamais par l’urgence de la lutte contre le nucléaire. Parce que j’en sais plus aujourd’hui qu’en 1972 quand je me suis lancé dans ce combat. Pourtant, je ne nie pas l’urgence de la lutte contre l’effet de serre, dont nous - les écolos - parlons depuis 1992, année du sommet de Rio de Janeiro. René Dumont a même commencé à aborder ce thème en 1974 ! Si, demain, un accident nucléaire grave arrive, où sera l’urgence ?

Recueillis par Nolwenn Weiler


[1] Le 8 avril 2010

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par krolik » 27 avr. 2010, 15:43

Les antinucs de "Robin des Bois" mis à contribution par l'ASN !!!
Ils viennent de sortir leur rapport !
@+
Un voile levé sur la radioactivité du charbon et des engrais

http://effetsdeterre.fr/2009/04/09/un-v ... s-engrais/


A la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire, l’association Robin des bois a conduit une étude sur la pollution, notamment radioactive, liée aux usages du charbon et des phosphates. Un état des lieux précieux.

A force, on finira par en savoir un peu plus sur les conséquences de l’usage du charbon, et en particulier sur la radioactivité que diffusent ses cendres dans l’environnement. L’association Robin des bois a remis début avril la longue étude que lui avait commandé l’Autorité de sûreté nucléaire (1). Une plongée dans un univers méconnu qui ne se limite pas, loin s’en faut, aux aspects radiologiques des cendres de charbon.

Le minerai est un véritable cocktail de produits radioactifs. On y trouve notamment du potassium 40, du radium 228, du thorium 232, mais aussi du polonium 210, du plomb 210 et de l’uranium 238. Avec des variations spectaculaires d’un gisement à l’autre, et même dans un même gisement. Dans certains minerais, comme en Croatie, la radioactivité du charbon atteint 1000 Becquerels par kilogramme. C’est relativement peu, puisqu’un être humain émet à lui seul 7-8000 Bq (notamment par la radioactivité du potassium 40 et du carbone 14 contenu dans le corps). Mais la combustion du charbon concentre fortement la radioactivité dans les cendres: elle est multipliée par 7 à 10, explique le rapport de Robin des bois.

De fait, une centrale à charbon expose le public vivant dans un rayon d’un kilomètre à une dose individuelle d’un micro-Sievert par an (1). En moyenne, les français sont soumis à une irradiation ambiante de 3,5 milli-sievert par an (radioactivité naturelle, effet des radiographies, retombées des essais nucléaires, etc.) Mais bien évidemment, ce sont les travailleurs qui opèrent dans les centrales à charbon qui sont les plus exposés: les ouvriers de maintenance des chaudières et les conducteurs d’engins sur les sites de stockage des cendres, même si leur exposition à la radioactivité liée au charbon reste inférieure à la radioactivité ambiante. Il n’existe aucune obligation de suivi radiologique, a expliqué EDF à Robin des bois: «l’activité des charbons ne fait pas partie des critères internationaux de caractérisation de ce type de combustible»

La France compte 47 centrales à charbon en activité d’une puissance supérieure à 50 MW. S’ajoutent 21 centrales qui ont été fermées ou qui sont passés au gaz. Chaque année, les centrales produisent 1,8 millions de tonnes de cendres, qui contiennent un savant cocktails de métaux lourds, peu recommandables pour la santé quand ils contaminent les nappes d’eau.

Même les engrais sont (un peu) radioactifs
L’étude de Robin des bois s’est aussi penchée sur la question des phosphates, qui contiennent des traces d’uranium, de thorium et de potassium 40, et des phosphogypses, des résidus de la fabrication d’acide phosphoriques. Certains phosphates de Caroline du Sud contiennent 10 000 Bq par kilogramme, dix fois plus que les charbons les plus radioactifs. Les tartres des tuyauteries des usines qui manipulent ces phosphates accumulent la radioactivité jusqu’à des niveaux de plusieurs millions de becquerels par kilogramme, posant un risque à long terme d’inhalation de produits actifs par les ouvriers de maintenance. L’exposition annuelle pour un agriculteur épandant 200 kg d’engrais phosphatés par hectare atteint jusqu’à 1 mSV, le tiers de l’exposition normale à la radioactivité ambiante.

Ces cendres sont souvent réutilisées, et apportent leur radioactivité aux matériaux qui les intègrent. En 2003, explique Robin des bois, ce sont par exemple 181 000 tonnes de cendres qui ont été utilisées dans les cimenteries. Il y a ainsi plus de 20 000 tonnes de cendres dans le béton de la partie souterraine de la gare du Nord, à Paris. On a construit ainsi des digues portuaires et des millions de poteaux électriques. Avec l’avantage de fixer les polluants contenus dans les cendres, à l’exception de la radioactivité, bien sûr. Autre technique de valorisation moins cool pour l’environnement, l’utilisation de cendres comme sous-couche pour les infrastructures routières. N’en déplaise à Dany Boon, l’autoroute A1 en contient 2 millions de tonnes entre Lille et Bergues. De même, des cendres sont utilisées pour leurs propriétés de drainage de l’eau sous les pelouses du Stade de France et du Parc des Princes, et même pour produire de la toile émeri.
Image

La carte des dépôts de cendres de charbon en France © Robin des bois/ASN

La France dispose de nombreux sites de stockage historique des cendres: pas moins de 40 millions de tonnes sont réparties dans une quarantaine de centres, principalement dans le Nord-pas de Calais, la Lorraine et l’Île de France. Les plus gros sites se trouvent dans les Bouches-du-Rhône. A noter que l’Allemagne, gourmande en charbon devant l’éternel, ne dispose pas de tels stocks anciens, la réutilisation des cendres ayant depuis longtemps été aidée par les pouvoirs publics.

Bien évidemment, Robin des bois ne se contente pas de décrire en détail les caractéristiques et le devenir des cendres de charbon. Les auteurs du rapport énoncent une série de recommandations pour permettre un meilleur suivi de l’impact environnemental de ces déchets: contraindre par exemple les importateurs de charbon à conduire des analyses de radioactivité, sachant que les importations proviennent majoritairement de pays où les gisements sont réputés être les plus radioactifs (Pologne, Afrique du Sud, Australie). L’étude recommande aussi un suivi radiologique des dépots de cendres par un organisme indépendant du détenteur du stock, une révision de la réglementation sur la gestion des cendres de combustion, surveiller les rejets éventuels de radium et de métaux lourds dans les ressources aquatiques à proximité des centres de stockage et lancer des études pour déterminer une éventuelle contamination de la chaîne alimentaire. De même, Robin des bois préconise de revoir les procédures de démontage de certains éléments dans les centrales à charbon.

(1) IMPORTANT. La version en ligne sur le site de l’ASN a semble-t-il rencontré des problèmes d’encodage d’une unité d’exposition à la radioactivité, le µSV, dans la version PDF du document. Les micro-sieverts (µSv) apparaîssent comme des sieverts (un million de fois plus), à onze reprises dans le document. J’ai contacté Jacky Bonnemain, co-auteur du rapport, et lui ai adressé la liste des erreurs typographiques relevées. Robin des bois devrait transmettre d’ici quelques heures une version corrigée du rapport à l’Autorité de sûreté. Comme quoi, un problème d’encodage du caractère µ (micro) peut provoquer des écarts néfastes à la santé: si une dose annuelle d’un micro-sievert est sans effets biologiques connus, le sievert, lui, peut faire des dégâts!

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par energy_isere » 27 avr. 2010, 16:45

krolik a écrit :Les antinucs de "Robin des Bois" mis à contribution par l'ASN !!!
Ils viennent de sortir leur rapport !
@+
Un voile levé sur la radioactivité du charbon et des engrais

http://effetsdeterre.fr/2009/04/09/un-v ... s-engrais/
......
krolik, vous ne seriez pas par hasard BMD dans les commentaires de l' article ? :-k
Réponse par MP si vous voulez.

Mais peut étre pas, sinon vous auriez parlé de la radioactivité mesurée par hélicoptére dans les champs (due aux engrais phosphaté) aux alentour de Creys Malville......

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par krolik » 27 avr. 2010, 19:21

energy_isere a écrit : krolik, vous ne seriez pas par hasard BMD dans les commentaires de l' article ? :-k
Non, ce n'est pas moi qui ait fait ce commentaire sous la signature de BMD.
Visiblement le gars BMD connait le problème depuis longtemps; et je pense mieux que moi d'ailleurs.
En fait ça n surprend que ceux qui ne connaissent rien au nucléaire.
Je n'avais pas lu le commentaire jusqu'à ce que vous me le signaliez. Il est pour le moins "croquignolet".
Alors je ne résiste pas à l'envie de le citer sur ce forum.
Si BMD venait sur oléocène, ça ferait un tandem assez marrant..!!Non ?
@+
BMD dit :
11 avril 2009 à 11:42Hourra pour Robin des Bois, qui a entrepris le travail que la CRIIRAD se refuse à faire. Et à l’ASN, qui a enfin réalisé qu’il fallait enquêter sur ces problèmes.
Aux Etats-Unis, l’EPA s’en est préoccupée depuis longtemps. Elle propose sur son site un calculateur de dose de radioactivité reçue. Elle estime à 0,3 mrem (3 microsievert) l’exposition moyenne dans un rayon de 50 km autour d’une centrale à charbon, contre 0,09 pour une centrale nucléaire ( 33 fois moins).
Ces doses moyennes recouvrent des situations très variables. Ceux qui dans la banlieue des villes Allemandes se trouvent sous le vent des centrales sont bien plus exposés et surtout, la radioactivité est concentrée dans les cendres volantes, dont les plus fines s’infiltrent au plus profond des poumons.
Pour les engrais, la teneur en uranium de certains phosphates, marocains en particulier, est de l’ordre de 150 mg par kilog (c’est pourquoi Areva cherche à en extraire l’uranium). L’épandage se fait à raison d’environ 100 kg à l’hectare et par an, ce qui fait qu’une exploitation d’une centaine d’hectares a vu s’accumuler de cette façon en vingt ans environ 30 kg d’uranium, accompagné de ses descendants, dont certains sont très radiotoxiques. C’est la raison pour laquelle l’ASN ne publie pas de carte détaillée de la radioactivité du sol (un corolaire est que les cartes de radioactivité brandies par la CRIIRAD comme témoignage de pollution par les activités nucléaires sont débiles, parce qu’elles attribuent aux activités nucléaires ce qui est dû à l’agriculture). L’exposition annuelle d’un agriculteur n’est donc pas négligeable.
Mais il faut raison garder: le ‘ » coktail » d’isotopes radioactifs que l’on trouve dans les charbons est composé de traces de potassium 40, d’uranium 235 et 238 et de thorium 232, ainsi que des descendants de ces derniers, dont certains sont effectivement très radiotoxiques, mais se trouvent en microtraces. On trouve la même chose, à peu près dans les mêmes quantités dans les sols argileux et dans les sols granitiques. C’est le mécanisme de concentration dans les cendres volantes( et dans les produits de leur utilisation) qui est ( modérément) problématique.
Evidemment, si l’on est partisan de la théorie linéaire sans seuil aux faibles doses, on peut calculer sur ces bases que le fait d’avoir en France des centrales nucléaires plutôt que des centrales à charbon économise environ 500 vies par an.
Cette histoire de radioactivité a une forte charge émotionnelle. Mais le problème vraiment sérieux que pose le charbon, (au delà des problèmes de destruction de l’environnement et de la mortalité des mineurs) est la mortalité due aux centrales par maladies pulmonaires liées aux polluants atmosphériques (SO2, NOx, particules..) , les émissions de mercure, et le stockage des déchets,en particulier les boues de cendres volantes. Les centrales nucléaires françaises nous font économiser là de l’ordre de10 000 morts par an par rapport à un mix électrique ayant la composition du mix Allemand.
Ghandi Vert s’étonne que la problématique de la radioactivité des charbons et des engrais soit très méconnue! La faute à qui? Il n’y a aucune discussion sur l’énergie sur un forum qui puisse échapper au matraquage des antinucléaires et à leur glorification des ENR! Alors bien sûr, il y a très peu d’attention portée au reste, à l’exception de quelques forums, dont celui-ci!

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La question du Polonium

Message par krolik » 14 juin 2010, 02:03

Les cancers autour de la zone de Tricastin...
La Criirad vote contre le rapport...normal, les traditions se perpétuent...
@+
DROME
Nucléaire : pas davantage de cancers en Tricastin

par * La Rédaction du DL* <http://www.ledauphine.com/index.jspz?util=2>|
le 12/06/10 à 05h03

L'étude cancer commandée par la Commission locale d'information sur les
établissements énergétiques du Tricastin (Cligeet) est terminée. Sans
surprise, les conclusions n'ont pas satisfait tout le monde.

Par rapport à la situation régionale et nationale, il n'y a pas
davantage de cancers dans un rayon de 10 kilomètres autour du site du
Tricastin, constate l'Observatoire régional de la santé. Seul chiffre
"significatif", le taux de cancers du pancréas chez les femmes, 30 à 40
% plus élevé dans le bassin du Tricastin (six décès par an en moyenne).


« C'était écrit d'avance »

Le représentant de la Criirad (1) Roland Desbordes est sceptique : « Je
ne suis pas surpris des résultats, c'était écrit d'avance ! » Et
d'argumenter : « Est-ce qu'il n'y a rien ou a-t-on les bons outils ?
Avec cette méthode, sauf s'il y a un excès de cancers colossal, on ne
voit rien ». R. Desbordes regrette en effet une analyse «
multifactorielle », affirmant que « l'argent public aurait dû être
utilisé correctement ».

L'étude, financée par le Département et l'Autorité de sûreté nucléaire
(ASN), a coûté environ 55 000 euros.

De son côté, le porte-parole
<http://memorix.sdv.fr/5c/www.ledauphine ... 4142683848>
de la Frapna Jean-Pierre Morichaud est moins sévère : « Je suis content
qu'il y ait une
étude de faite alors qu'avant il n'y avait rien. Maintenant, des
questions se posent sur le cancer du pancréas et il faudrait les lever
avec une autre étude ».

Le vice-président du conseil général du Vaucluse, Jean-Pierre Lambertin,
approuve au moins sur le fait qu'il y a « peut-être nécessité
d'approfondir » l'étude.


L'étude pas approfondie

Tandis que l'épidémiologiste Olivier Catelinois rappelle que cette
analyse ne permet pas de mettre en corrélation la présence des
installations nucléaires et les chiffres du cancer, le comité de
pilotage de l'étude juge « qu'il n'est pas nécessaire d'envisager une
suite ». Le président de la Cligeet Didier Guillaume valide malgré cinq
abstentions et le contre de R. Desbordes.

Didier Guillaume, qui se « réjouit » du résultat de l'étude, a indiqué
qu'il fera parvenir ces conclusions au ministre de la Santé en lui
demandant de « diligenter une étude nationale pour voir si la situation
du Tricastin se retrouve autour d'autres sites nucléaires en France »..

(1) Commission de Recherches et d'Information Indépendantes sur la
Radioactivité.

(2) Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

REPÈRES
L'étude cancer
L'Observatoire régional de la santé Rhône-Alpes a mené l'étude sur une
période allant de 1990 à 2006 pour la mortalité, de 2004 à 2007 pour les
affections longue durée, de 1990 à 2006 pour les cancers pédiatriques.
22 communes concernées dans les départements de la Drôme, de l'Ardèche,
du Vaucluse et du Gard. Ce travail d'enquête a duré un an dès juin 2009.
Méthode d'avenir ?
M. Morichaud a évoqué une méthodologie des enquêtes de santé en cours
d'écriture par l'IRNS (2) à l'attention des Commissions locales
d'information.

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par krolik » 17 juin 2010, 13:33

Stéphane Lhomme ne pourra plus se vanter d'être le seul "héros" pourchassé par la DST.

Nota depis son regroupement avec les RG, la DST n'existe plus, c'est la DCRI..
@+
Source : Développement Durable.com
http://www.developpementdurable.com/pol ... eaire.html
La DST convoque le réseau Sortir du nucléaire
Selon le réseau, l’Etat fait pression sur les salariés militants afin de déstabiliser le mouvement Crédit photo : © minicel73 - Fotolia.com
La DST a convoqué au ministère de l’Intérieur le réseau Sortir du nucléaire le 16 juin au motif que ce dernier a mis en ligne, depuis 2003, des documents secret défense révélant que le futur réacteur EPR ne résisterait pas au crash d’un avion de ligne 1.
Le réseau Sortir du nucléaire rétorque que les défauts de sûreté et les surcoûts de l’EPR sont de notoriété publique et que la révélation des informations classées secret défense a déjà donné lieu à une procédure judiciaire classée sans suite en juin 2009. Le réseau Sortir du nucléaire demande même des comptes à l’Etat, affirmant que l’avocat du réseau n’a toujours pas eu accès au dossier pénal malgré des demandes répétées et contrairement à la loi.

Le réseau Sortir du nucléaire considère que cette convocation est une intimidation pour déstabiliser le mouvement, à quelques jours de son assemblée générale. Très remontés, les membres du réseau refusent ce qu’ils appellent l’arbitraire et demandent à tous les antinucléaires de manifester leur solidarité et leur indignation.

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Jaguar75
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par Jaguar75 » 18 juin 2010, 17:17

J'espère que s'ils sont placés en garde à vue ce sera au moins dans une cellule éclairée avec une bougie... :lol:
Live & let live!

Image Gardarem lou V12 !

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energy_isere
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par energy_isere » 18 juin 2010, 19:43

CO2 : la France moins pollueuse grâce au nucléaire

Le 18 juin 2010 Usine Nouvelle

La France, pollueuse? Oui, mais moins que la moyenne des pays développés. Grâce à un système de production d'électricité largement basé sur le nucléaire, la France reste un bon élève en termes d'émissions de CO2.

En 2005, la France a produit 6,7 tonnes de CO2 par an et par habitant. En prenant compte des exportations et des importations, les émissions de CO2 induites par la demande finale intérieure française est de 9 tonnes par an et par habitant, dont 40% émis chez nos partenaires étrangers.

Sur le territoire français, en 2005, l’activité économique a induit un peu plus de 400 millions de tonnes de CO2 émises. Cette pollution représente 1,3% des émissions mondiales pour 1% de la population mondiale et 3% du PIB mondial. La France a donc une moyenne d’émissions de CO2 par habitant plus intense que la moyenne sur la planète, mais celle-ci reste nettement inférieure à celle des pays développés comparables, à l’instar des Etats-Unis et autres pays d’Europe de l’Ouest.

La France est un pays développé moins pollueur que les autres en termes d'émissions de CO2 grâce à ses « technologies non émettrices de CO2 », explique le rapport de l’Insee. En effet, entre 75% et 78% de l’énergie électrique est produite par l’énergie nucléaire et entre 11 et 13% grâce à l’énergie hydroélectrique. A titre de comparaison, dans le monde, seul un tiers de l’énergie électrique est produite sans recours aux hydrocarbures : charbon, gaz et pétrole. « De fait, la production d’électricité est d’origine nucléaire, ce qui place notre pays dans une position très singulière quand on le compare aux autres », explique le rapport.

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Si l’on analyse la répartition des activités émettrices de dioxyde de carbone, celles liés à la consommation des ménages arrivent en tête, avec un tiers du total des émissions. Près de 130 millions de tonnes, dont la moitié est produite par le carburant brulé par les ménages : automobile et chauffage.

Le deuxième poste de pollution est lié aux activités productives sur le territoire. L’agriculture ne produit que 4% des 280 millions de tonnes émises par ces activités. Le secteur secondaire, qui représente 20% de la valeur ajouté en France, produit à lui seul 160 millions de tonnes, soit 64% du total. Elle sont concentrées dans les branches d’activités des biens intermédiaires (75 millions de tonnes) et de l’énergie (65 millions de tonnes).

L’utilisation des énergies fossiles sur les sites de production est principalement responsable de cette pollution. Certains procédés industriels sont particulièrement émetteurs de CO2. Les industries de produits minéraux non métalliques ont un procédé de décarbonatation : ils évacuent le carbone contenu dans une matière première non énergétique tel que le calcaire sous forme de dioxyde de carbone sous l’effet de la chaleur.
http://www.usinenouvelle.com/article/co ... re.N133933

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