Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl, 23 ans après

Message par krolik » 26 mai 2010, 11:20

En ce qui concerne le plutonium, ils sont peu locaces.
Il est dit que le plutonium migre... mais ça n'a pas l'air de les inquiéter..
Ce qui est normal car le Pu est toxique par inhalation et maintenant en terre, même dans de l'eau qui pourrait être bue.. comme il n'est pas assimilé par l'homme.. et que les 53 grammes de Pu répandus sur la ville de Kiev n'ont eu aucune conséquence.. alors c'est comme ça et il n'y a pas de quoi faire un fromage catastrophique ce qu'ils ne font pas sur ce sujet.
J'espère que les téléspectateurs ont compris le message ?! Pas sûr.
J'attends de voir quelques commentaires sur des blogs spécialisés dans l'antinuc..
@+

Lansing
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1791
Inscription : 18 sept. 2005, 10:58
Localisation : Finis Terae

Re: Tchernobyl, 23 ans après

Message par Lansing » 26 mai 2010, 11:29

krolik a écrit :En ce qui concerne le plutonium, ils sont peu locaces.
Il est dit que le plutonium migre... mais ça n'a pas l'air de les inquiéter..
...
Non, ils étudient cette migration pour comprendre comment elle se fait. La scientifique qui travail sur ce phénomène depuis plusieurs années a pourtant été très claire dans le reportage. Nul part il a été dit qu'ils ne s'inquiétaient pas.
D'autre part, on assimile le plutonium en buvant l'eau qu'il contient, mais bien sûr "c'est sans danger" (Marathon man).
Comme d'habitude vous déformez le propos à votre convenance.

BioBen
Goudron
Goudron
Messages : 102
Inscription : 22 févr. 2010, 23:42

Re: Tchernobyl, 23 ans après

Message par BioBen » 26 mai 2010, 14:01

Non, krolik a raison, le plutonium est très très peu assimilé suite à ingestion (de l'ordre de 0.05%) :
http://www.cea.fr/defense/le_plutonium/ ... t_la_sante

Le principal risque lié au plutonium est bien par inhalation.

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par Remundo » 26 mai 2010, 16:11

ni chaud ni froid a écrit :
mais pas des bonshommes qui y vivent et qui ont l'air assez nombreux
Tu t es endormi ou quoi ? il a été dit que les bonhommes vivant sur le site vivent en dortoir et bouffent de la nourriture provenant de l'extérieur de la zone d'exclusion, a l'exception d'UNE personne, visiblement responsable d"essais sur la bioaccumulation du césium et du strontium dans les plantes, qui s'est fait ses essais "maison" afin d'exclure les plantes qui accumulent (oseille, baies, et j'en ai perdu en route) au profit de celles qui n'accumulent pas...

Les bonhommes sont pour la plupart des scientifiques et des militaires, et la motivation n'a pas l'air d'être que la vie au grand air : 2x le salaire pour 15 jours de boulot sur site par mois !
En ce qui concerne les oiseaux, les animaux les plus sensibles, des taches de dépigmentation analogues à ce que l'on peut voir sur des oiseaux dans des villes polluées : Moscou ou Paris. Pleurons en cadence sur notre sort.
La tu tronques purement et simplement les conclusions de l'étude : les zozios ne sont pas capable de réparer les degats fait à leur ADN par les éléments radioactifs, et crèvent sur place, au contraire des rongeurs, qui s'acclimatent apparemment plutot bien de ce regime malgré un stress démontré sur leur organisme (.
et oui...

Sinon, on apprend que la radioactivité stimule des mécanismes de défense biologique (anti oxydants et protéines de réparation de l'ADN plus efficaces) contre le rayonnement...

On y apprend aussi que toute les espèces, animales comme végétales, n'ont pas la même sensibilité aux rayonnements. Que le rayonnement est très variable en type et en intensité dans le temps et l'espace etc...

Bref, des évidences, mais qui ont le mérite d'être bien synthétisées dans le reportage.

Mais quelle est l'intérêt de se renforcer contre les radiations dans un lieu où la biodiversité est complètement bouleversée ? Il ne faut pas s'extasier devant la prolifération de bestioles et autres plantes : c'est essentiellement l'absence des hommes qui a provoqué cela, car en parallèle des dizaines d'espèces ont disparu et les autres qui sont moins sensibles occupent le vide en subissant difficilement les conditions locales.

car même les espèces qui sont encore présentes mutent et présentent des malformations. Par exemple, les rats ont des reins anormaux, les arbres des feuilles de tailles aberrantes ou de formes inhabituelles." Ah c'est du propre ! Krolik peut être satisfait et claironner son habituel "circulez y a rien à voir" :idea:

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par krolik » 28 mai 2010, 00:01

Mais je n'ai jamais dit "circulez il n'y a rien à voir" à propos du nucléaire.
Le nucléaire c'est dangereux si on le traite mal, c'est sûr.
Maintenant il ne faut pas en rajouter à loisir, ce que font les antinucs viscéraux de votre genre.
Apparemment les mammifères ne mutent pas très facilement même après 40 générations.. alors que l'on nous a rebattu les oreilles avec des photos d'enfants malformés qui avaient été rapatriés de l'Ukraine entière pour "faire foule"..

Une scientifique a longument parlé d'hormésis, alors que vous avez fait une danse du scalp autour de ce mot pendant des mois, montrant ainsi votre ignorance de gamin sautant à pieds joints dans une flaque. J'étais récemment à Luchon dans les Pyrénées, et là-bas ils ont aménagé une grotte pour des séances de radiovaporarium pour renforcer les défenses naturelles des curistes par l'activité nucléaire naturelle... J'avoue que je ne connaissais pas la radioactivité des Pyrénées, pas aussi bien que celle du Massif Central ou de la Bretagne..ais des eaux chaudes à tous les coups, ce devait être volcanique !

Tchernobyl était une affaire "soviétique" des causes profondes, en passant par les causes immédiates pour en arriver au traitement de remédiation.
Dans le documentaire on a parlé des la forêt rouge, la forêt qui a été grillée par les gaz chauds et lourds qui sortaient du réacteur. Et bien pendant que les arbres se faisaient griller, l'objectif annoncé du ministre de l'industrie moyenne dont dépendait le nucléaire déclarait qu'il fallait que le réacteur soit réparé pour la commémoration de la révolution d'octobre (en Novembre).
Priorité à la PRODUCTION disait le dogme marxiste-léniniste.
Les pompiers furent envoyés sur le toit du réacteur N°3 pour éviter l'incendie du bâtiment suivant. Et au total les trois autres réacteurs ont été arrêtés pendant deux jours...au moment ou la forêt grillait..des pompiers allaient se faire griller pour la production.
Situation complètement folle, mais coutumière dans l'URSS du "Système".

Enfin on a appris avec ce documentaire sur le fameux territoire invivable pour les siècles des siècles c'était un grand pipo, on s'en doutait un peu depuis que le site était devenu le premier lieu touristique de l'Ukraine depuis une dizaine d'années.

Le nucléaire doit être traité sérieusement mais le mettre constamment en exergue comme étant une oeuvre satanique pour des millénaires : Non.
C'est simplement dans ce but que j'écris sur ce sujet.
@+

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par Remundo » 28 mai 2010, 13:08

ce que j'aime avec vous Krolik, c'est toujours l'attaque personnelle au coin d'une phrase.

Antinuke viscéral, gamin, danse du scalp...

tout cela ne fait pas une argumentation, mais ça peut vous laisser penser que votre discours a de la consistance.

Les mutations graves et les malformations disparaissent spontanément dans la nature, ce qui fait que seuls les individus "à peu près sains" sont observables. Et il n'en demeure pas moins que des mutations subsitent comme l'a explicitement montré le reportage.

Quant à l'effet "Hormesis", il n'est pas formellement démontré sur l'homme, et même sur les animaux, il n'est pas sûr que la recrudescence de leurs antioxydants et autres protéines réparatrices de l'ADN soient vraiment bons pour la santé...

Que les pépés et les mémés aillent respirer un peu de radon, ma foi à leur âge, les effets risquent d'avoir lieu après leur décès... et rien ne dit qu'ils soient bénéfiques in fine si Dieu leur prête vie longtemps.

Juste le signe que leurs corps a encore les capacités de se défendre contre une agression... tout comme les globules blancs s'attaquent aux virus...

Mais il est vrai que faire prendre des vessies pour des lanternes est un art que je pratique peu. Voilà sûrement ce qui vous irrite dans mes écrits.

@+

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par krolik » 28 mai 2010, 14:28

Un ami qui bosse à l'AIEA à Vienne a fait passer ce commentaire sur l'émission d'ARTE passée récemment concernant l'écosystème de Tchernobyl.
On se croisait de loin en loin à l'époque.
Je vous retransmets ce commentaire.
@+
Je suis etonne de revoir a chaque fois la meme petite maison a moitie effondree (a chaque reportage)... a croire que tout le monde passe au meme endroit!

Oser faire acroire que les oiseaux avaient disparus du site releve du delit ! C'est de la pure desinformation.

Oser laisser penser que les scientifiques ne sont pas sur place ou presque releve egalement de la desinformation [il y a eu des missions de longue duree, des etudes multiples, toutes faisant l'objet de compte-rendus serieux sans parler des contributions via ou en cooperation avec l'AIEA].

Les principaux centres nucleaires russes qui ont etudies Tcherno sont bien entendu Kurchatovv (Moscou) et Radium institute (Leningrad/Saint-Petersbourg).
Ceci etant le ministere de l'environnement (Moscou) et l'Academie des Sciences ont fait des etudes multiples (d'ailleurs certaines de tres longue duree et de gros volume)
D'autres etudes ont ete realisees bien avant Tcherno [En liaison avec Semipalatinsk, Novaya- Zemlya (Les sites de tests civils et militaires) mais aussi Mayak, Chelyiabinsk, etc]
{Notamment de tres belles etudes d'irradiation de rats -- 500 000 par lots -- montrant l'Hormesi}!] (*)

Tcherno est l'endroit ou j'ai le mieux mange en union sovietique au cours de ma tournee du nucleaire en 1990. Nous etions bardes de detecteurs... et etions en tenue civile. [Au meme moment Paris-Match publiait des photos de gens en scaphandre aux endroits meme ou nous etions]

La Faune est simplement restee parce que le niveau de radiation et de contamination est tres inferieur aux seuils a partir desquelles des sequelles sont discernables.
De plus la majeure partie de la contamination est insoluble, mais a penetre dans la terre, rendant impossible son passage de gray a sievert! [i.e. rendant impossible son ingestion mais egalement son inhalation]

Le Faune a prosperee car les predateurs ont disparu... Il n'y a quasiment plus de chasseurs dans le secteur depuis vingt ans! [Le gibier pullule comme au temps de nos ancetre d'il y a deux ou trois millenaires]

La foret a repris "ses droits" presque partout recolonisant des zones cultivees.
Surtout, la ou la foret etait deja presente, elle est redevenue "sauvage" c'est a dire non nettoyee.
[Ca fait une sacre difference pour les animaux entre un bout de foret type rambouillet ou un bout de foret comme a proximite de La Hague -- Je connais il m'a fallu une heure pour faire 500m dedans! ;-) Autrement dit, la biodiversite est reapparue car les gites sont nombreux (nids, etc)]

Bonne journee
(*) J'ai quelques une de ces etudes a la maison. Je les avais achete car j'etais implique dans les affaires de decontamination post-tcherno avec la BERD et TACIS a l'epoque ou je travaillais a Moscou.


Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97892
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par energy_isere » 02 juin 2010, 20:51

Un article trés Krolikien :
Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl ?

mercredi 02 juin 2010

Dans les 30 km autour de Tchernobyl, l’ancienne centrale nucléaire ukrainienne, la vie naturelle a repris. Le Pr Jacques Foos se félicite : pour lui, les scientifiques commencent à tirer sereinement les leçons de la catastrophe.

.............
http://energie.lexpansion.com/climat/-q ... -4536.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97892
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par energy_isere » 03 juin 2010, 20:16

Suite à l' article ci dessus , le réseau Sortir du nucléaire qui n' est visiblement pas d' accord donne son avis en réponse dans le méme média.
Pourquoi vouloir cacher les effets biologiques de Tchernobyl?

jeudi 03 juin 2010
http://energie.lexpansion.com/energie-n ... -4538.html

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par krolik » 25 juin 2010, 10:36

L'ONU a été contaminée dans la foulée de Koffi Annan...
:
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.as ... =PNUD&Cr1=

La star du tennis Maria Sharapova au service de la jeunesse affectée par Tchernobyl

Maria Sharapova.
24 juin 2010 – Maria Sharapova, la joueuse de tennis et Ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) depuis février 2007 rejoindra directement le Bélarusse après le tournoi de Wimbledon, en Grande Bretagne, auquel elle participe. Elle se rendra dans la région de Gomel affectée par l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en 1986, où le PNUD mène plusieurs programmes d'aide à la jeunesse en partenariat avec la Fondation Sharapova.
Les programmes du PNUD sont destinés à offrir de nouvelles opportunités à la jeunesse de la région de Gomel et à améliorer leurs conditions de vie et leurs perspectives d'avenir. Dans la ville de Chechersk, Maria Sharapova visitera un centre artistique où les enfants sont sensibilisés aux défis environnementaux et travaillent à des projets d'embellissement de leur cité. Elle s'arrêtera également dans un centre de soins qui a développé une approche thérapeutique spécifique pour gérer le stress et les émotions des enfants.

L'Ambassadrice de bonne volonté du PNUD rencontrera enfin 12 étudiants qui bénéficient de bourses d'études d'un montant total de 210.000 dollars offertes par la Fondation Sharapova, qui est aussi partenaire du PNUD dans sept projets pour la jeunesse des zones affectées par la catastrophe de Tchernobyl, au Bélarusse, en Ukraine et en Russie.

« Cela a toujours été mon rêve de contribuer à la reconstruction d'une région avec laquelle j'ai une connexion personnelle », a expliqué la joueuse de tennis, conçue à Gomel mais née en Sibérie, après que ses parents aient dû fuir l'explosion de la centrale nucléaire.

« Offrir à des jeunes les outils dont ils ont besoin pour réaliser leurs rêves, c'est une bonne manière d'oublier l'héritage de Tchernobyl. Aider les gens à prendre en main leur destin, c'est le cœur de la mission du PNUD et je suis enthousiasmée par l'idée d'en voir le résultat », a-t-elle ajouté.

« Le travail de Maria Sharapova envoie un message optimiste à la jeunesse, dans une région délabrée, où le retour à la vie normale est désormais une perspective réelle », a souligné de son côté, Helen Clark, l'Administratrice du PNUD, qui a d'autres Ambassadeurs de bonne volonté pour mobiliser l'opinion publique et les responsables politiques sur ses initiatives, dont les footballeurs Ronaldo, Didier Drogba ou Zinédine Zidane.

Né en 1987 à Nyagan, en Sibérie, Maria Sharapova a grandit à Sotchi, sur les rives de la mer Noire, avant de rejoindre les Etats-Unis pour sa carrière sportive. En 2004, elle a gagné le tournoi de Wimbledon et a été désignée « Joueuse de l'année » par l'Association internationale du tennis féminin. En 2006, elle a également remporté l'US Open et en 2008, l'Open d'Australie. En 2007, elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté du PNUD. Son rôle est de soutenir la réalisation d'ici à 2015 des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en particulier dans la région contaminée de Tchernobyl.
Et bien apparemment Mme Sharapova a bénéficié, elle, des effets bénéfiques de la radioactivité faible débit de dose, ayant été conçue à Gomel au moment de l'accident.

@+

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par Remundo » 28 juin 2010, 10:18

Bonjour Krolik

au petit jeu de la tirade qui embrouille...

on pourrait aussi penser qu'elle aurait eu des performances encore supérieures en ayant été conçue dans un milieu sain...

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97892
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par energy_isere » 11 août 2010, 11:46

Russie : des zones polluées par Tchernobyl touchées par les incendies

11.08.2010

Les incendies qui sévissent en Russie depuis la mi-juillet ont touché près de 4000 hectares de zones de pollution radioactive, notamment dans l'ouest du pays pollué par la catastrophe de Tchernobyl.

C'est en tout cas ce que révèlent des données disponibles mercredi sur le site russe des services de surveillance des forêts.

La liste des zones touchées dans les «territoires les plus pollués» comprend la région de Briansk, au sud-ouest de Moscou et à la frontière du Bélarus et de l'Ukraine, où 28 feux de forêt ont ravagé 269 hectares. Cette zone avait été polluée par les retombées de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (1986). Le service fédéral de défense des forêts, Roslesozachtchita, insiste notamment sur «12 foyers d'incendie dans le sud-ouest de cette région, sur une surface de 9 hectares», sans préciser si cette zone est particulièrement polluée.

Craintes confirmées

La semaine dernière, le ministre russe des Situations d'urgence Sergueï Choïgou avait exprimé la crainte que des incendies ne gagnent cette région, soulignant que le feu propagerait dans ce cas les éléments radioactifs contenus dans le sol et la végétation.

La liste des zones particulièrement polluées par des éléments radioactifs comprend aussi des zones proches de Moscou,asphyxiée par la fumée, comme les régions de Kalouga et Toula (200 km au sud-ouest et au sud de la capitale russe), où respectivement 173 et 44 hectares de zones contaminées ont brûlé.

Les feux se sont rapprochés d'une centrale nucléaire

«Toutes les autorités dans les zones polluées par des éléments radioactifs doivent prendre des mesures d'urgence», ajoute le service de protection des forêts, citant notamment «la protection des populations dans les territoires touchés par les fumées» et «la détection des zones de transfert des matériaux radioactifs».

Le directeur adjoint du service de protection des forêts Alexeï Bobrinski, a cependant affirmé qu'il n'y avait «pas de raison de paniquer». «Je ne pense pas que la situation va connaître une évolution catastrophique. Avec la fumée, une partie de la pollution va aller ailleurs, mais ce n'est pas une catastrophe car ce qui brûle est sur le dessus et l'essentiel des particules polluées sont dans les profondeurs», a-t-il assuré.

Le service cite encore notamment la région de Tcheliabinsk, dans l'Oural (2.000 km à l'est de Moscou), où 1 431 hectares de zones radioactives ont brûlé. Cette région comprend plusieurs centres nucléaires majeurs, dont le complexe Maïak de retraitement et de stockage de déchets nucléaires, théâtre d'une catastrophe nucléaire majeure à l'époque soviétique en 1957. Des feux de forêt se sont rapprochés cette semaine de ce centre, mais les autorités russes ont affirmé maîtriser la situation.

Mardi, plusieurs pays européens, dont la France, ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Russie.
http://www.leparisien.fr/international/ ... 028578.php

et dans LeFigaro :
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... ctives.php
avec cette carte :
Image

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par krolik » 12 août 2010, 16:35

Un papier sorti par la Société de Calcul Mathématique sur le sujet des incendies en Russie / Ukraine.
Et les journaux qu'ils soient papier ou télé en parlent toujours...
Il faut bien produire du "contenu", surtout pendant les vacances...
Mais il manque beaucoup de "zéros" aux chiffres pour un quelconque effet sur la santé, localement et en France.
Les journaux auraient pu s'intéresser sous un aspect radioprotection à l'incendie de 900 hectares du côté de Carry le Rouet, et la remise dans l'atmosphère du 14C... Cela fait des chiffres beaucoup plus impressionnants.
@+
Les incendies de forêts dans les Pays de l'Est :
Peut-il y avoir un danger radiologique ?
par Bernard Beauzamy et Stéphan Miquel, SCM SA
12 août 2010
La presse s'inquiète : quelle peut être la conséquence des incendies, sur des sols susceptibles d'être contaminés par des radionucléides (région de Tchernobyl en particulier) ?
De fait, les incendies de forêts se produisant dans les pays de l’Est sont susceptibles d’augmen-ter la concentration en Césium 137 dans l’atmosphère. En effet, ce radionucléide est encore présent dans certaines régions, suite à la catastrophe de Tchernobyl.
Le Césium 137 est un radioélément peu mobile qui se concentre dans les couches supérieures du sol, de sa flore et de sa faune (par exemple les hyphes des champignons). Lors d’incendies, les nuages de cendres et de sol suspendu peuvent devenir un vecteur de transfert du Césium 137. Mais les fumées issues de ces incendies ont-elles un impact nocif pour l’homme ?
En France, la dose radioactive annuelle moyenne reçue naturellement (radioactivité naturelle) est de l’ordre de 2,4 mSv/an. Le code de la santé publique fixe à 1 mSv/an la limite autorisée pour l’exposition de la population aux rayonnements artificiels. En considérant uniquement la contamination par inhalation, nous allons voir quelle devrait-être la concentration en Césium 137 dans les fumées pour que cette dose limite soit atteinte en une année.
En considérant qu’en moyenne une personne inhale 1,5 m3 par heure, soit 13 140 m3 par an, que le facteur de dose par inhalation du Césium 137 est de 5.10-9 Sv/Bq [Delacroix, Guerre et Leblanc, p. 164], on obtient une concentration en Césium 137 de 15 Bq/m3 d’air.
En 2002, il y a déjà eu de gigantesques incendies de forêts, en Russie, Ukraine et Bielorussie (incendies plus importants que ceux que l'on connaît actuellement). Des mesures de concentra-tion en Césium 137 ont été réalisés ([IRSN]). Elles ont montré des valeurs importantes à Vil-nius (Lithuanie) : 200 microBq/m3 d’air et 15 microBq/m3 d’air en Pologne, mais pendant quelques jours seulement, et ces valeurs sont inférieures au seuil ci-dessus. En France, la con-centration maximale en Césium 137 observée est de 1,5 microBq/m3 d’air, soit une concentra-tion dix millions de fois inférieure à la limite autorisée.
La limite autorisée est en outre une dose choisie comme "protectrice" avec un large facteur de sécurité et en prenant les hypothèses les plus pessimistes quant aux effets des faibles doses.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97892
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par energy_isere » 11 sept. 2010, 10:27

Expo photo à Perpignan :
La beauté vénéneuse de Tchernobyl

Le Monde le 10.09.10

Chez Guillaume Herbaut, la splendeur des images est toujours trompeuse. La beauté a quelque chose de vénéneux. L'enquête "L'or noir de Tchernobyl", présentée au festival de photojournalisme de Perpignan, n'échappe pas à la règle. Le photographe se sert d'images à l'ambiance picturale, aux couleurs léchées, pour traiter d'une réalité effrayante : le trafic à grande échelle des métaux radioactifs dans la zone de Tchernobyl.

Trafic de grande ampleur : sur les 8 millions de tonnes de métal que comptait la zone, il n'en resterait plus que deux. Toutes les semaines, 200 tonnes de métal quittent les lieux, chargées sur des camions, alors qu'officiellement aucun objet n'est autorisé à sortir. "Pour 100 dollars, les gardiens ferment les yeux", explique Guillaume Herbaut. Au bout de la chaîne, le métal irradié est fondu dans des métallurgies, en Ukraine, avant d'être vendu en Turquie ou en Europe - on en a retrouvé des morceaux en Italie.

Officiellement, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas au courant. L'exposition se clôt symboliquement sur le geste de dénégation d'un officiel ukrainien.

Cela fait dix ans qu'Herbaut fréquente le site de la catastrophe nucléaire, en Ukraine. A chaque fois, il parcourt la "zone interdite", trente kilomètres autour de la centrale, restée très contaminée vingt-quatre ans après l'accident. En tentant, à chaque fois, de contourner le circuit habituel imposé par les autorités.

C'est au printemps 2010, alors qu'il part avec le journaliste Bruno Masi, qu'il parvient à percer certains mystères du site. "Je ne comprenais pas pourquoi le cimetière d'engins militaires de Rassokha, que j'avais photographié il y a dix ans, était interdit d'accès. Ni pourquoi les immeubles de la ville de Pripiat, évacuée après la catastrophe, restaient dans un état lamentable, les tuyauteries explosées, les radiateurs arrachés."

Il lui a fallu plusieurs mois de travail, et nombre de parties de cache-cache avec la police locale, pour mener à bien l'enquête. Grâce à Igor, un sans-papiers qui attend son procès pour trafic de métal, le photographe a réussi à remonter, et à photographier, toute la filière. Sur ses images, on suit Igor le "stalker" - nom dérivé d'un livre de science-fiction d'Andreï Tarkovski, devenu culte en Russie -, homme à tout faire qui parcourt la zone interdite à la recherche de métal, qu'il découpe et collecte sans aucune protection. Puis on voit les métaux récupérés par des entreprises de sous-traitance être "décontaminés" de façon superficielle dans des ateliers qui ressemblent à l'antre du diable. "Dans un boucan incroyable, entourés de poussière radioactive, des hommes sans masque nettoient le métal en projetant du sable sous pression, raconte Guillaume Herbaut. Le compteur indiquait 400 rems, alors que la norme est de 9 à 20 rems ! Nous avons pris des photos le plus vite possible, et nous sommes sortis." Le plus incroyable est que cette activité clandestine et dangereuse se déroule dans les blocs 5 et 6 de la centrale, à quelques centaines de mètres de la cafétéria où déjeunent chaque jour tous les journalistes venus visiter le site.

La zone interdite de Tchernobyl ressemble à une gigantesque casse qui se vide peu à peu. Dans des images tristes et silencieuses, Guillaume Herbaut montre le cimetière d'engins militaires de Rassokha où les hélicoptères entreposés là après la catastrophe ne sont plus que ruines. Dans les tours abandonnées de Pripiat, les chambres abandonnées au mobilier éparpillé et défoncé semblent avoir connu la guerre. "Il n'y a pas que le métal qui est revendu, mais aussi les briques et les vitres, alors que tout est contaminé", indique Guillaume Herbaut.

Cette remarquable enquête sur le trafic de métal est dans la lignée d'autres travaux d'Herbaut : mettre à jour des faits de société méconnus. Son traitement visuel est en revanche plus classique que d'autres, où il mettait en tension le texte et l'image. Ce reportage est en fait extrait d'un ensemble plus large sur la vie à Tchernobyl. Guillaume Herbaut a collecté des images troublantes de gens perdus et de paysages immaculés sur lesquels plane une menace intangible. Le tout donnera un livre. Ensuite, le photographe a décidé de tourner la page Tchernobyl.


--------------------------------------------------------------------------------
"L'Or noir de Tchernobyl", de Guillaume Herbaut. Festival Visa pour l'image, couvent des Minimes, Perpignan (Pyrénées-Orientales). De 10 heures à 20 heures, entrée gratuite. Jusqu'au 12 septembre. Sur le Web : Visapourlimage.com.
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

Message par krolik » 11 sept. 2010, 13:44

Le journaliste ne se rend pas compte de ce qu'il écrit !
A 400 rem/heure, je suppose, en une heure de boulot vous êtes sensés vous prendre la dose mortelle à 50% et en deux heures la dose mortelle à 100%
Et à priori les gens qui font cette "décontamination" par "sablage" dans des conditions effroyables de poussières c'est à dire à la façon "soviétique traditionnelle" sont là depuis au moins quelques jours et à priori font ce job "à l'année" vu les tonnages qui leur passent entre les mains.
Ils devraient tous être morts sans discussion à la fin de d'une demi journée..
On n'est plus dans le domaine des faibles doses, la relation linéaire sans seuil s'applique de façon pure et dure.

Toujours le peu de sérieux des journalistes qui vendent de la peur sans se rendre compte de ce qu'il s'agit..
@+

Répondre