GillesH38 a écrit :ce que je disais c'est qu'il n'y a pas de solution miracle technologique qui permette d'éviter les crises.
D'accord là dessus, mais moins sur ce qui suit.
GillesH38 a écrit :Pour caricaturer, le discours "écolostandard" considère que la vie préindustrielle était en équilibre avec la Nature, et que la société industrielle a provoqué une croissance anormale qui se termine par une crise, et donc qu'elle est responsable de cette crise parce qu'on s'est trop écarté de la Nature.
Non, pas exactement. Les écologistes (scientifiques) parlent de "phase de climax" pour définir un état d'équilibre dynamique : les organismes se sont adaptés les uns aux autres de tel manière qu'ils se maintiennent à des niveaux de population relativement constant. Par boucles de rétroaction, cette phase de climax se maintient dans le temps. Exemple : un étang.
On observe dans la nature des espèces qui se limitent elle même par retardement de maturité (par exemple chez les éléphants).
Nous (humains) avons été très longtemps considéré comme une espèce classique et coopérative avec notre environnement. Cas par exemple des amériques, avant 1492.
Mais d'espèces classiques, nous sommes passés à espèces pionnières sur les nouveaux territoires (prolifération incontrolée) puis espèces colonisatrices, notamment grâce à la technique (supprématie vis à vis des autres espèces, même menaçantes pour l'Homme). Les boucles de rétroactions correctives sont devenues des rétroactions positives (comme le "larsen"), amplificatrices.
Je considère effectivement la vie industrielle comme une puissante rétroaction positive. La capacité d'acceuil (pas du petit étang) mais de la planête va être dépassé (ou est dépassé), causant des dommages irrémédiaux (grandes extinctions actuelles).
Je ne considère donc pas comme toi que les crises (ou rétroactions) ont diminué en impact (il faut être dans un pays riche pour affirmer ce type de connerie), grace à l'industrialisme.
De plus, pour une "phase de climax", on parle d'écosystème limité (un étang, une région, etc...). Le changement d'état intervient via une catastrophe naturelle (volcan, raz de marée, feux de forêt, etc...) ou via l'avènement d'une espèce dominante, mais qui par rétroaction (non positive), revient finalement à un état d'équilibre, avec du temps.
Ici, nous sommes à l'échelle planétaire (à la limite, on peut considérer la percution d'un météorite géant comme une situation analogue, car mondialisé). Ce type de situation est tout à fait exceptionnel sur la planête Terre, rarement répétée.
Nous sommes donc actuellement dans une situation d'extinction de masse, mais avec toujours la prolifération de l'espèce colonisatrice, en grande partie responsable.
Bref, les écologistes, même politiques, savent très bien que les crises existent et sont soit naturelles, soit d'origine humaine. Cela ne pose pas de soucis, sauf de gérer ce type de situation. Mais la situation décrite ci dessus est indédite, et pour le moins explosive. D'où l'importance des publications sur l'effondrement des civilisations. Si elle arrive, elle sera brutale, rapide (la nourriture vs population vs 3 jours d'autonomie alimentaire à Paris) et totalement incontrolable.
A part cela, les crises, oui, cela a toujours existé. Mais quand on dit cela, je présupose que l'on n'a pas réfléchit à la situation actuelle. Bref, à l'image des 3 singes.