Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

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GillesH38
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par GillesH38 » 20 juil. 2010, 19:28

Alter Egaux a écrit : En gros tu nies, même si 16 millions, cela fait plus de 10 % de la population. Reste dans la négation, cela te va très bien, comme pour le RC.
non, je ne suis pas dans la négation (de quoi au juste?). J'essaye juste de définir exactement de quoi on parle (pour le RC comme pour le PO), sans tomber des des discours caricaturaux.
Le petit problème, c'est que tu ne t'inscrits pas dans l'histoire.
tu peux te dispenser de ce genre d'assertion qui ne veut strictement rien dire.
Un chiffre démontre que tu as tords, [sic]
je ne vois pas quelle assertion j'ai faite qui serait déniée par le fait que 16 millions de japonais achètent dans des coopératives bio ... quand je dis que j'essaye de définir ce dont on parle, c'est justement pour ne pas rester dans ce genre de discours qui ne veut rien dire.
Mais combien de situation avons nous rencontré, où l'humanité a vacillé, puis fait face, et s'est adaptée. La situation est gravissime, certes, mais nous serons la pour en parler dans 30 ans. Pourquoi ? Parce ceux qui sont inscrits dans l'histoire auront agi, crée, et trouvé des solutions.
je ne sais pas si la situation est gravissime, parce que cette notion est subjective. Je ne fais que des hypothèses sur des quantités quantifiables - parce qu'après le jugement de gravité est essentiellement subjectif et dépend de chacun. Qu'est ce que tu ne crois pas dans ce que je dis ? que la disparition des fossiles fera disparaitre l'essentiel de la société industrielle et qu'on retrouvera effectivement une économie traditionnelle essentiellement agricole ? pourtant tu dis bien la même chose, alors où est ton problème avec moi ? on est bien d'accord aussi que les fossiles mettront quelques siècles à disparaitre, donc sur quoi porte notre désaccord ?

Si cela s'effondre comme tu le dis, à ton avis, qui a plus de chance de se nourrir, à court terme, à moyen terme, à long terme ?
GillesH38 a écrit :regarde quels pays souffrent en premier de la faim et tu auras la réponse...
Tu simplifies trop. 0 et 1. Blanc ou Noir. Pensée binaire.
Une région qui a 3 jours d'autonomie alimentaire peut elle se comparer à un pays qui tend vers une autonomie alimentaire ?
Le premier, dépendant très fortement des circuits longs, semble insouciant.
Le second, dépendant de la météo aléatoire, semble tendue, sur ses gardes.
Pourtant, la première s'effondre au moindre grain de sable, la seconde a l'expérience du terrain.
Ta réponse n'est donc pas la réponse.
je ne vois pas en quoi ma réponse est binaire. Tu me demandes qui a plus de chance de se nourrir - je te dis de regarder qui souffre le plus de la faim pour le savoir. Où est le problème encore une fois ?
J'ai vécu cette expérience en Crète : Quelques semaines de grève des transporteurs routiers, et l'essence n'est plus arrivée, ni la nourriture dans les supermarchés. Très rapidement, les voitures se sont faites rares sur les routes. Tout s'arrête. Le grain de sable ? Une grève suite à une situation politique tendue.
Je pense que c'est en l'ayant vécu que l'on comprend que tout ceci ne tient qu'à une chose, la continuité.
La discontinuité va provoquer l'arrêt presque immédiat de tout. L'effondrement.
comme tu dis, ça arrive typiquement au moment des grèves. Une grève, c'est une epreuve de force, qui par définition s'arrete quand le premier craque. Tu ne crois pas que des grevistes vont couper l'approvisionnement d'un pays jusqu'à faire mourir sa population de faim - y compris leurs femmes et leurs enfants ? faut etre sérieux quand même ....
tu décris une coupure brutale de l'approvisionnement, mais il n'y a aucune raison réaliste que ça touche le monde entier, et même un seul pays, de façon à affamer la population ! la production pétrolière ne baissera de toutes façons que de quelques % par années. Les conséquences, ce ne sera jamais une rupture complète des circuits - ce sera juste ce qu'on vient de vivre, des crises économiques et financières à répétition. Mais où as tu vu que les subprimes avaient provoqué des famines dans la population ?

l'évolution, le retour à la terre, il aura lieu sur des siècles. Ce n'est pas un changement qui arrivera dans les 10 ans qui viennent.
Les autres pays ? Ils ont toujours été en crise, ne serait ce que pour nous "offrir" la continuité.
tu parles bien de ceux qui ont une consommation d'énergie et un PIB bien inférieur au notre ?
Ton raisonnement ne tient pas face à l'expérience du Japon, qui semble avoir trouvé un équilibre précaire mais réel. Le "retour aux champs" n'est pas envisageable massivement, surtout pour une société comme la notre. Mais il peut se faire partiellement, sans bouleverser la structure de la société et son niveau de vie globale (et pas par l'oeil aveugle du PIB).
Si nous devions étiqueter chaque produit de notre consommation, nous serions ahuri de leur empreinte carbone, du trajet que ses aliments de base ont fait.
Les marges de manœuvres sont encore immenses....

Et ce sont les mêmes qui nous disent aujourd'hui : "je vous l'avait bien dit !". Quelle farce ! Ils n'ont pas le début d'une idée pour résoudre la crise.
je n'arrive toujours pas bien à visualiser la société que tu imagines qui aurait "résolu la crise"....

Si tu imagines une société sans fossile, riche, ayant un approvisionnement énergétique et alimentaire stable et suffisant, en gardant les acquis sociaux , l'éducation, la santé, etc... alors effectivement on n'est pas d'accord : je pense que cette société est une image mythique qui ne se réalisera jamais. Ca reviendrait à dire que les fossiles n'étaient qu'une manière contingente de réaliser notre richesse, et qu'on peut y arriver d'autres façons. La encore, tu rejoins curieusement le discours des ultralibéraux qui font toute confiance dans le progrès technique et les lois du marché pour y arriver. Meme si tu proposes d'autres chemins, tu partages l'idée que la solution technique existe. Moi pas.
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par mobar » 21 juil. 2010, 10:10

GillesH38 a écrit : Si tu imagines une société sans fossile, riche, ayant un approvisionnement énergétique et alimentaire stable et suffisant, en gardant les acquis sociaux , l'éducation, la santé, etc... alors effectivement on n'est pas d'accord : je pense que cette société est une image mythique qui ne se réalisera jamais. Ca reviendrait à dire que les fossiles n'étaient qu'une manière contingente de réaliser notre richesse, et qu'on peut y arriver d'autres façons. La encore, tu rejoins curieusement le discours des ultralibéraux qui font toute confiance dans le progrès technique et les lois du marché pour y arriver. Meme si tu proposes d'autres chemins, tu partages l'idée que la solution technique existe. Moi pas.
La variable essentielle c'est pas la richesse globale, c'est la richesse par habitant qui auront réussi à survivre à l'effondrement de la société industrielle construite sur les fossiles.

Il peut très bien y avoir un effondrement de pans entiers de l'économie et de sociétés qui seront devenus complètement inadaptés à une vie sans fossiles et la survie de systèmes autonomes basés sur d'autres modes de fonctionnement et d'autres valeurs qui verront leur niveau de vie se maintenir voire s'améliorer. La civilisation actuelle est multiple et diversifiée, les spécificités culturelles, politiques, géographiques et démographiques sont des atouts ou des freins à la survie. Certains systèmes sont condamnés, d'autres survivront et d'autres se développeront.

Les sociétés cultures et groupes qui bénéficient d'eau à profusion , de soleil, d'espace, d'énergie, disposent d'une population éduquée, de techniques performantes et surtout d'une volonté farouche de survie continueront à progresser pendant que les autres régresseront, disparaitront ou seront assimilés.

Le PO ne sera qu'un seuil qui amorcera et amplifiera la transition qui sera complète à la fin des fossiles utilisés pour produire de l'énergie, de l'alimentation, du confort, de la population et du savoir.

Les fossiles nous auront finalement servi à passer un seuil, à créer, à développer des savoirs, à multiplier le nombre des cerveaux et la matière intellectuelle, seule à même de perpétuer l'espèce et de créer une nouvelle civilisation.

Ceux qui refusent, ne savent pas ou ne veulent pas s'adapter ont cela de commun avec les dinosaures, c'est qu'ils finiront par disparaitre dans la succession de crises qui les voient s'affaiblir chaque année de plus en plus.

La clé est dans la vision, les compétences, la capacité à s'adapter et la volonté de survie
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par GillesH38 » 21 juil. 2010, 12:05

je suis désolé, mais les faits disent exactement le contraire. L'humanité a survécu des millions d'années sans technologies très élaborées et sans avoir un nombre important de savants, simplement en faisant beaucoup d'enfants. Avant d'être une espèce intellectuelle, l'humanité est d'abord une espèce biologique, et ce qui compte d'abord, c'est sa capacité à survivre et se reproduire. Or tu remarqueras que les peuples les plus prolifiques sont très loin d'etre les plus technologiques, même si ils bénéficient incontestablement des progrès généraux apportés par la technique. En réalité, la situation démographique la pire est celle des pays industrialisés : quand le taux de renouvellement devient négatif, la population est condamnée à l'extinction sur quelques siècles. On n'a pas eu le temps de s'en apercevoir parce que ça ne fait que quelques décennies que la baisse de la natalité a eu lieu, mais sur le long terme, les populations industrialisées seraient bien plus menacées d'extinction que celles du Tiers monde.

L'état le plus normal (en terme de statistiques historique et géographique) de l'humanité est d'être prolifique et pauvre, pas riche et peu prolifique, la population étant régulée par des épidémies et des crises alimentaires (comme toute espèce animale en réalité). Du point de vue historique, l'état de confort matériel et de faible nombre d'enfants est absolument exceptionnel, et d'une certaine façon aberrant. Il n'y a aucune raison spéciale de penser qu'on le gardera dans le futur - le plus probable étant que cette anomalie est simplement liée à une autre anomalie, l'abondance d'énergie fossile.
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par Geispe » 21 juil. 2010, 15:08

L'humanité a survécu des millions d'années sans technologies très élaborées et sans avoir un nombre important de savants, simplement en faisant beaucoup d'enfants
le beaucoup d'enfants çà date seulement d'il y a même pas un siècle, non ?

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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par mobar » 21 juil. 2010, 20:03

Geispe a écrit :
L'humanité a survécu des millions d'années sans technologies très élaborées et sans avoir un nombre important de savants, simplement en faisant beaucoup d'enfants
le beaucoup d'enfants çà date seulement d'il y a même pas un siècle, non ?
Beaucoup d'enfants qui survivent à leurs premières années de vie, c'est très récent.

L'hygiène et les progrès de la médecine permet aujuord'hui même à ceux qui ne disposent que de peu de fossiles de croitre.Seuls les nations développées sont arrivées à une stabilisation de leur démographie. Lorsque les PVD auront suffisamment de sécurité ils se stabiliseront aussi. Ce n'est qu'une question d'accession au développement.

Il n'y a plus besoin d'avoir 10 enfants par famille lorsque la quasi totalité survit.

Le passé était régit par d'autres contingences,, c'est du passé, il ne reviendra pas.
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par Geispe » 21 juil. 2010, 21:57

perso j'ai du mal à croire à la légende des dix enfants par famille durant des milliers d'années pour que un ou deux survivent... mais bon, si on veut...

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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par krolik » 21 juil. 2010, 22:30

Geispe a écrit :perso j'ai du mal à croire à la légende des dix enfants par famille durant des milliers d'années pour que un ou deux survivent... mais bon, si on veut...
Si vous vous plongez un peu dans la généalogie vous découvrez des choses étonnantes :
un ancêtre se marie , il à 9 gosses , dont 2 survivants à 5 ans, puis il se remarie et fait 13 enfants à sa deuxième épouse dont il en en survit 3.. Le premier mariage de mon ancêtre en Alsace en 1738..
Mais ça tombait comme des mouches..
Pas d'hygiène, pas d'antibiotique, la moindre appendicite (appelé "miséréré" à l'époque), un coup de froid, une pneumonie, la rage, le tétanos, la tuberculose plus tard, et expédiés ad-patres. Pas le temps d'attraper un cancer.
Mais pas besoin d'aller très loin, la soeur de ma femme à l'âge de 8 ans en 1948, une tuberculose expédiée rapidement, deux semaines avant l'arrivée en France du rimifon via la Belgique -solvable du fait du Congo pendant la guerre-
Des trucs que l'on ne voit plus guère maintenant.
Dans un exemplaire du "supplément illustré du "Petit Journal" datant de 1902, il est fondé de grands espoirs sur le procédé d'inhalation d'acide formique pour arrêter la tuberculose pulmonaire, le problème c'est que l'acide en question est quasiement irrespirable. Parce que cela tombait "comme des mouches", création de préventorium, sanatorium etc... tous fermés maintenant ou reconvertis en hôtels.
@

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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par Spiritatus » 22 juil. 2010, 00:26

GillesH38 a écrit :je suis désolé, mais les faits disent exactement le contraire. L'humanité a survécu des millions d'années sans technologies très élaborées et sans avoir un nombre important de savants, simplement en faisant beaucoup d'enfants.
Déjà faudrait savoir de quoi on parle quand on dit "humanité" car juste comme ca qqes date en vrac

il y a plus de 4 milliards d'années, formation de la terre
il y a plusieurs dizaines de milions d'année à qqes centaines de millions d'année formation du pétrole
il y a environ 75 million d'année, apparition de l'ordre des "Primates"
il y a moins de 10 millions d'année, apparition de la famille "Hominidae" Grand singe + "homme"
il y a moins de 3 millions d'années, apparition du genre "Homo"
Il y a environ 100'000 ans, apparition de l'espèce "homo sapiens" ca c'est nous les hommes moderne
Il y a environ 10'000 ans début de la sédentarisation (domestication des grands mammifères + culture)

Donc l'humanité qui existe depuis des millions d'année c'est un mythe, ou alors faut inclure les gorilles et autre chimpanzés dans les bénéficiaires des droits de l'homme ;)


Jusqu'à environ 10'000 ans l'ensemble des l'humanité avait un mode de vie chasseur cueilleur, ca implique: je dois bouger pour trouver de quoi manger et je transporte tous mes biens sur mon dos y compris mes enfant en bas age... Donc tant que mon gamin n'est pas autonome respectivement ne sait pas se déplacer tout seul, j'évite de lui faire un petit frère et ce uniquement pour des questions de logistique...


après pour un peu que l'on vive dans des conditions optimales
avoir la nourriture variée et à volonté
vivre dans un coin sans trouble social (pas voir son espérance de vie diminuer par ses voisins)
avoir une activité quotidienne ne soit pas destructrice ( pas de mine à 7 ans, pas 10h d'écran par jour)
ne pas vivre dans de grande communauté (la plupart des maladies ont besoin d'un groupe d'humain minimum pour survivre)

c'est pas un exploit d'amener 80% de ses enfants en age de procréer soit aux environ de 12 ans. Si ce 12 ans choque, jusqu'à la révolution c'était l'age nubile en France pour les filles...
Seulement dès que la densité démographique augmente, ces conditions optimales se dégradent...



lien sur la mortalité issu du CIA World Factbook, ou l'on voit que Cuba fait mieux que les USA sur ce point comme quoi la mortalité infantile pure n'est pas fondamentalement corrélée avec la richesse d'une société
il serrait aussi intéressant de connaitre la mortalité infantile dans des groupe tel que les aborigènes d'Australie avant la venue des blancs. Je suis prêt a parier qu'ils se débrouillaient mieux que les ancêtres de Krolik^^

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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par GillesH38 » 22 juil. 2010, 06:49

pendant les premiers millions d'années , effectivement, le taux de mortalité infantile de l'espèce homo ne devait pas etre très différent de celui des grands singes. Par exemple pour les gorilles il est mentionnéici qu'il est de 38 % de 0 à 3 ans. Je doute extrêmement fort que les populations nomades arrivaient à amener 80 % de leur progéniture à la puberté, extrêmement tardive chez l'homme par rapport aux autres espèces (c'est la rançon de l'intelligence, le cerveau a besoin de beaucoup de temps pour maturer...). Les maladies ont effectivement été surtout apporté par l'élevage et le contact avec les animaux, mais y avait plein d'autres raisons, accidents, prédateurs.... et même en en faisant un tous les 2 ou 3 ans, une femme a de quoi faire !
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par mobar » 22 juil. 2010, 08:03

GillesH38 a écrit :pendant les premiers millions d'années , effectivement, le taux de mortalité infantile de l'espèce homo ne devait pas etre très différent de celui des grands singes. Par exemple pour les gorilles il est mentionnéici qu'il est de 38 % de 0 à 3 ans. Je doute extrêmement fort que les populations nomades arrivaient à amener 80 % de leur progéniture à la puberté, extrêmement tardive chez l'homme par rapport aux autres espèces (c'est la rançon de l'intelligence, le cerveau a besoin de beaucoup de temps pour maturer...). Les maladies ont effectivement été surtout apporté par l'élevage et le contact avec les animaux, mais y avait plein d'autres raisons, accidents, prédateurs.... et même en en faisant un tous les 2 ou 3 ans, une femme a de quoi faire !
On parle de 10 000 ans pour le genre homo organisé en groupes sociaux. Et à cette époque la taille de la population humaine mondiale n'avait pas a se soucier de son empreinte carbone, de PO ou de problèmes de survie de civilisation.

Il s'agissait à l'époque de survivre tout court et d'occuper les espaces libres.

La sécurité alimentaire se posait en termes d'occupation de territoire et de développement de groupes sociaux qui ne dépassait pas quelques millier d'individus.

Aujourd'hui quand on parle de sécurité alimentaire, on parle de centaines de millions d'individus, de désertification de centaines de milliers d'hectares, de production de millions de tonnes de céréales, viande, légumes ... et de sociétés complexes et interdépendantes. Quand à l'occupation des espaces, ils sont dans de nombreuses parties du monde saturés.

Rien a voir avec des groupes autonomes, fixés sur un territoire qu'ils connaissent et dont ils savent tirer tout le parti pour y vivre dans les meilleures conditions.

Une sécurité alimentaire retrouvée passe un retour aux fondamentaux : connaissance du potentiel de son territoire, limitation des prélèvements (maitrise de la consommation, de la taille de la population ...), régéneration et entretien des espaces, production d'une énergie durable permettant de répondre aux objectifs de développement, maitrise des paramètres vitaux pour le groupe (sécurité, santé, éducation, alimentation, énergie ...)
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par GillesH38 » 22 juil. 2010, 09:20

mobar a écrit : Une sécurité alimentaire retrouvée passe un retour aux fondamentaux : connaissance du potentiel de son territoire, limitation des prélèvements (maitrise de la consommation, de la taille de la population ...), régéneration et entretien des espaces, production d'une énergie durable permettant de répondre aux objectifs de développement, maitrise des paramètres vitaux pour le groupe (sécurité, santé, éducation, alimentation, énergie ...)
ok, mais le "développement" au sens où tu semble l'entendre, comme accession à la sécurité alimentaire, à la santé, à l'éducation, à l'énergie, est un fait historiquement singulier qui n'a été réalisé que strictement une fois dans l'histoire des civilisations : dans le mode de vie occidental baignant dans les fossiles. Point final. c'est une situation absolument "anormale" au sens statistique.

C'est simplement qu'on a beaucoup de mal à imaginer un monde différent de celui qu'on a connu (et en particulier de notre enfance qui nous fait apparaitre comme "normale" toute civilisation dans laquelle nous avons grandi) qui nous a imprégné du fait que ces conditions devraient etre normales et réalisées sur le long terme. N'importe quelle analyse historique qui prend un peu de hauteur (et je pense honnêtement en avoir un peu plus que ce dont Alter m'accuse...) aboutirait aux conclusions opposées : l'état normal de l'humanité est d'etre pauvre et de combattre pour sa survie - en étant quand même bien mieux armée que les grands mammifères comparables grâce à son intelligence, soyons optimistes : même une humanité de quelques centaines de millions d'individus est bien plus nombreuses que les espèces animales comparables (grands mammifères prédateurs) et sa capacité en particulier à coloniser tous les climats (bien plus que quelques degrés d'amplitude !!! :-D) est absolument unique et remarquable.

si on cherche à se libérer du "wishful thinking" (en français : prendre ses désirs pour des réalités) , je pense qu'une analyse la plus objective des conditions socio-historiques-techniques aboutit à la conclusion qu'il est très improbable de conserver les caractéristiques actuelles de la civilisation technologique sans fossile - et qu'en revanche la survie de l'humanité en tant qu'espèce est très loin d'etre menacée; Simplement le plus probable est le retour à une régulation naturelle par les ressources alimentaires, situation que nous n'avons plus connue depuis 200 ans à l'échelle mondiale et qui va revenir probablement dans un siècle ou deux (je ne pense pas plus tot) . Mais la régulation par les ressources EST une stratégie de survie : une fois la population réduite de 10 ou 20 %, il y a à nouveau plein de ressources disponibles pour les survivants ...
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par mobar » 22 juil. 2010, 10:56

GillesH38 a écrit :
mobar a écrit :
C'est simplement qu'on a beaucoup de mal à imaginer un monde différent de celui qu'on a connu (et en particulier de notre enfance qui nous fait apparaitre comme "normale" toute civilisation dans laquelle nous avons grandi) qui nous a imprégné du fait que ces conditions devraient etre normales et réalisées sur le long terme. N'importe quelle analyse historique qui prend un peu de hauteur (et je pense honnêtement en avoir un peu plus que ce dont Alter m'accuse...) aboutirait aux conclusions opposées : l'état normal de l'humanité est d'etre pauvre et de combattre pour sa survie - en étant quand même bien mieux armée que les grands mammifères comparables grâce à son intelligence, soyons optimistes : même une humanité de quelques centaines de millions d'individus est bien plus nombreuses que les espèces animales comparables (grands mammifères prédateurs) et sa capacité en particulier à coloniser tous les climats (bien plus que quelques degrés d'amplitude !!! :-D) est absolument unique et remarquable.
Que se soit unique et remarquable n'est pas la question. La première tribu organisée était aussi unique et remarquable, ça na pas empêché le modèle de se développer et de se généraliser.

Une dynamique s'est créée grâce aux fossiles, cette dynamique a entrainé des modification de structure, de conscience, de savoirs. La multiplication d'expériences montre que certaines démarches étaient propices à une amélioration des conditions de survie, de confort, de bien être, d'autres expériences montrent que les résultats vont a l'inverse des buts recherchés.

Il suffit de tirer les leçons, de garder ce qui bon pour la vision de l'avenir que l'on construit et d'appliquer dans son espace d'influence les solutions.

Les crises permettent de faire des bilans, de trouver des voies nouvelles et de continuer le processus d'évolution. La fin des fossiles qui arrive à vitesse grand V est seulement le résultat d'analyses erronées et d'un développement inadapté aux conditions et paramètres initiaux.

Quand les acteurs d'un jeu trouvent que leurs actions ne permettent pas d'atteindre les buts qu'ils s'étaient fixés, ils changent de comportement ou perdent la partie. Mais il y a a toujours un acteur qui survit aux autres, parce qu'il a fait de meilleurs choix.

Notre époque est formidable pour ça, il y a des défis innombrables à relever dans des cadres multiples susceptibles de convenir à tous.. Mais seulement pour les acteurs, les spectateurs et les supporters n'ont pas de place sur le terrain, ils subiront le résultat du modèle de jeu qui sera choisi sur le terrain. Ils ne pourront que se lamenter ou se féliciter de l'issu des matchs qui se jouent.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par Geispe » 22 juil. 2010, 11:05

l'état normal de l'humanité est d'etre pauvre et de combattre pour sa survie
çà frise le dolorisme... on pourrait être frugal et se réjouir de la vie. le combat ne me semble pas nécessaire : juste une question d'organisation puisque la nature produit de la profusion sur demande...
je pense que l'humain doit essayer de réaliser son "wishful thinking", ce qu'il est d'ailleurs souvent parvenu à faire... :-)
le plus probable est le retour à une régulation naturelle par les ressources alimentaires, situation que nous n'avons plus connue depuis 200 ans à l'échelle mondiale et qui va revenir probablement dans un siècle ou deux (je ne pense pas plus tot)
çà impliquerait que le système en particulier l'agriculture industrielle fonctionne encore en croissance aussi longtemps... j'ai du mal à y croire, non ?

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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par mobar » 22 juil. 2010, 13:55

Geispe a écrit : çà impliquerait que le système en particulier l'agriculture industrielle fonctionne encore en croissance aussi longtemps... j'ai du mal à y croire, non ?

Il va y avoir un effet ciseau redoutable lorsque l'agriculture industrielle plongera et que la population continuera à progresser.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Sécurité alimentaire : sommes nous au bord du précipice ?

Message par energy_isere » 22 juil. 2010, 20:42

"Acheter du blé va devenir plus coûteux..."

Le Monde | 22.07.10

François Luguenot est responsable de l'analyse des marchés agricoles à l'union des coopératives InVivo.

Quelle sera l'incidence de la sécheresse sur la production de blé de la Russie, l'un des plus gros producteurs mondial ?

Il est encore tôt pour répondre avec précision. La Russie fournit peu de données et elles ne sont pas toujours fiables. Mais il est clair que la sécheresse pèsera sur les rendements. En particulier en Sibérie, où s'est produite une bonne partie de l'augmentation récente des surfaces cultivées.


D'autres pays sont-ils confrontés à une situation comparable ?

Oui. Depuis environ un mois, la plupart des grands exportateurs de blé de l'hémisphère Nord revoient à la baisse leurs prévisions de récolte à l'exception des Etats-Unis. Le Canada, plusieurs pays de l'Union européenne, l'Ukraine, le Kazakhstan, ont été confrontés soit à des pluies trop abondantes soit à de fortes chaleurs. Pour la première fois depuis 2007-2008, les stocks mondiaux de blé pourraient se réduire. C'est un signal fort. Leur niveau est beaucoup plus élevé qu'à l'époque, mais ils ne sont pas aisément mobilisables.


En 2008, la baisse des quantités disponibles sur le marché mondial s'était traduite par une envolée des prix. Qu'en est-il aujourd'hui ?

La tonne de blé a augmenté de 25 % en deux semaines sur le marché à terme européen. Le pic a été atteint le 15 juillet, à 178 euros la tonne. Ils sont un peu redescendus depuis.


Les pays importateurs vont-ils connaître des difficultés d'approvisionnement ?

Il n'y a pas de pénurie, mais acheter du blé devient plus coûteux pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, premiers clients de l'Europe. L'Egypte, qui a absorbé près de la moitié du blé russe exporté en 2009, devra se tourner vers d'autres fournisseurs. La situation sera plus claire fin août lorsque le blé de l'hémisphère Nord aura été récolté : nous connaîtrons les quantités mais aussi la qualité, un élément essentiel pour apprécier les déséquilibres du marché.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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