http://energie.lexpansion.com/energie-n ... -4387.htmlITER : beaucoup de retards et trop de surcoûts
Remis sous le feu des projecteurs pendant les élections régionales, ITER n’a pas fini d’être critiqué. Cher, polluant et peu concluant, ce projet ambitieux de fusion nucléaire voit son avenir s’assombrir.
ITER, la fusion nucléaire
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Re: ITER, la fusion nucléaire
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Dans Le Monde également :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.htmlL'Europe s'alarme de l'explosion du coût du réacteur à fusion nucléaire ITER
Le Monde | 12.05.10
Qui va payer ? C'est une question à 15 milliards d'euros, peut-être davantage : le prix – réactualisé – du réacteur à fusion nucléaire ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) de Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône), près du centre atomique de Cadarache.
A l'origine, son coût était chiffré à 4,6milliards d'euros pour les dix ans de construction: 45 % à la charge de l'Europe et 9 % à celle de chacun des six autres partenaires (Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon et Russie). A quoi s'ajoutent 4,8 milliards d'euros pour les vingt ans d'exploitation. Mais le budget explose, en raison de l'évolution de la conception du réacteur et du renchérissement des matériaux.
La contribution de l'Europe (via Euratom) à la phase de construction, fixée au départ à 2,7 milliards d'euros, atteindra 7,2 milliards d'euros : un surcoût de 4,5 milliards d'euros, dont 1,4 milliard à trouver en 2012 et 2013. Quant à la quote-part des partenaires étrangers, difficile à évaluer parce que fournie en nature (matériels et composants), elle va, elle aussi, grimper. La Commission européenne vient de demander que le Conseil et le Parlement "se saisissent d'urgence de cette question". Elle ne voit que deux solutions : un financement complémentaire par les Etats membres, ou une augmentation de l'effort communautaire. Une gageure, dans le contexte économique actuel.
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- krolik
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Re: ITER, la fusion nucléaire
InformatioN / désinformation ?
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Corée du Nord : le régime de Pyongyang est parvenu à la fusion nucléaire
SEOUL (AFP) - 12.05.2010 04:53
AFP/KCNA - Kns
La Corée du Nord est parvenue à la fusion nucléaire, une "percée décisive" dans le développement de la technologie nucléaire par le régime de Pyongyang, a annoncé la presse officielle nord-coréenne mercredi.
En annonçant la nouvelle, le Rodong Sinmun, l'organe du parti communiste au pouvoir (parti unique), ne fait aucune allusion à une éventuelle utilisation militaire de cette technologie permettant de fabriquer des engins thermonucléaires ("bombe H").
"Le succès de la fusion nucléaire est un grand événement qui démontre le développement tranchant et rapide des sciences et des technologies de la DPRK", la République populaire démocratique de Corée, se félicite l'organe officiel du régime du président Kim Jong-Il, qui revendique déjà la possession de la bombe A, basée sur la fission nucléaire.
Le journal du parti unique assure que les scientifiques dans le reste du monde étudient la fusion nucléaire pour obtenir "une nouvelle énergie sûre et respectueuse de l'environnement", dans une allusion aux travaux des scientifiques occidentaux pour mettre au point des centrales nucléaires fondées sur la fusion, technologie qui réduit considérablement les déchets nucléaires.
Mais au yeux de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA), il s'agit d'un "énorme défi", qui implique une coopération internationale, selon le site internet de l'AIEA. Les experts nord-coréens ont, eux, travaillé dur pour développer cette technologie à leur propre manière, affirme le journal.
Ainsi, poursuit-il, "les matériels pour réaliser la réaction thermonucléaire ont été conçus et manufacturés de manière coréenne, la recherche fondamentale en matière de réaction de fusion nucléaire menée à terme, et de puissantes ressources scientifiques et technologiques ont été assemblées pour perfectionner la technologie thermonucléaire nationale par nos propres moyens", écrit le Rodong Sinmun.
La Corée du Nord a "réalisé une perçée décisive vers le développement d'une nouvelle énergie et inauguré une nouvelle phase dans le développement national des sciences et des technologies les plus récentes", se flatte encore l'organe officiel. L'annonce intervient au sortir la visite de Kim Jong-Il en Chine, un de ses derniers alliés, conclue vendredi.
Le fils et successeur de Kim Il-Sung s'y était dit, selon Pékin, disposé à la reprise des négociations sur son programme nucléaire, dont son pays avait claqué la porte en avril l'an dernier.
Le régime nord-coréen mène depuis des décennies un programme d'armement nucléaire fondé sur le plutonium produit son réacteur de Yongbyon.
En septembre, Pyongyang avait annoncé pour la première fois être parvenu à la phase finale du processus d'enrichissement d'uranium, l'autre technologie de fabrication de l'arme atomique. Et en mars, Pyongyang annonçait se lancer dans la construction "prochaine" d'une centrale nucléaire à eau légère, alimentée par du combustible nucléaire local.
La Corée du Nord est entrée le 9 octobre 2006 dans le cercle restreint des puissances atomiques militaires en procédant à un essai nucléaire, bafouant un engagement passé en septembre 2005 avec ses partenaires de négociation par lequel elle acceptait d'abandonner ses visées nucléaires.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté en juin 2009 un nouveau train de sanctions contre Pyongyang après des essais de missiles nord-coréens.
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Re: ITER, la fusion nucléaire
"arrivé à la fusion nucléaire", c'est dififcile de faire plus flou
Ca peut vouloir qu'ils ont fait sauter une bombe H, qu'ils ont fait un réacteur à confinement électrostatique et détecté des neutrons...

Ca peut vouloir qu'ils ont fait sauter une bombe H, qu'ils ont fait un réacteur à confinement électrostatique et détecté des neutrons...
Toujours moins.
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Source Univers NatureITER, le projet de fusion nucléaire, explose ses coûts
ITER, le réacteur basé à Cadarache dans le Sud de la France et qui promet la fusion nucléaire sur Terre pour une production d'énergie quasi illimitée (1), voit sa facture littéralement exploser avec une construction dont le coût devrait être au moins deux fois supérieur aux 4,57 milliards initialement avancés (2).
Si la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et la fédération de Russie font partie du projet, l'Union Européenne est la principale contributrice économique. A ce titre, elle devrait voir sa part passer de 2,7 à 7,2 milliards sur les dix années dédiées à la construction. Pour la Commission européenne, deux possibilités sont envisageables pour y faire face : augmenter les contributions des Etats membres ou la quote-part dédiée au projet dans le budget de l'UE.
Sans même parler de l'actuelle défection des Etats-Unis dans le financement de ITER, cette inflation du coût est notamment à mettre au compte de la complexité du projet et d'une profonde évolution de sa conception actuelle (2001) pour se mettre en phase avec les possibilités technologiques d'aujourd'hui. En outre, en dix ans, le coût des matières premières n'a cessé de croître, contribuant également à la hausse globale de la facture de ITER.
Pour mémoire, rappelons que ITER n'a pas vocation à produire de l'énergie, commercialement parlant, mais à démontrer la faisabilité de la fusion sur Terre en produisant, en l'espace de 6 minutes, quelque 500 millions de watts (MW) de chaleur à partir de 50 MW "d'énergie injectée". Cette étape achevée, un premier réacteur nucléaire de fusion, DEMO, devrait voir le jour au Japon pour apporter la preuve de la faisabilité industrielle du concept à l'horizon 2050.
Dans le contexte de crise économique que l'on connaît, les gouvernements concernés remettront-ils la main au porte-monnaie ? Ce n'est pas acquis, et faute d'un financement à la hauteur de leurs espérances, les scientifiques pourraient être appelés à revoir l'ampleur du projet à la baisse.
Pascal Farcy
1- ITER, le Réacteur Thermonucléaire Expérimental International, a pour but de permettre à l'humanité de s'approcher du modèle de production d'énergie du soleil, durant la seconde moitié du XXIe siècle.
2- En 2007, le budget total se décomposait en 4,57 milliards d’euros pour la construction (10 ans), 4,8 milliards d’euros pour l’exploitation (20 ans) et 0,53 milliard d’euros pour le démantèlement (10 à 15 ans).
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Re: ITER, la fusion nucléaire
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... er.N131958Léon Grosse et Axima construiront le siège d’Iter
Le 18 mai 2010 Usine Nouvelle
L’agence Iter France vient de sélectionner le groupe de bâtiment et travaux publics Léon Grosse et la société Axima, spécialiste du génie climatique, pour édifier le siège de l’équipe internationale chargée de la réalisation du réacteur expérimental sur la fusion nucléaire, Iter.
La construction du bâtiment qui représente un investissement de 40 millions d’euros devrait débuter cet été et durer deux ans. Elle mobilisera environ 200 personnes.
Conçu par les architectes Rudy Ricciotti et Laurent Bonhomme et les bureaux d’études SNC Lavallin et Cap Ingelec, le siège s’articulera autour d’un bâtiment principal de bureaux sur cinq niveaux (avec amphithéâtre et restaurant) et deux bâtiments pour la gestion des accès, l’accueil des visiteurs et le service médical.
Il occupera une superficie totale de 20 500 m² sur le site d’Iter, à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône).
Léon Grosse avait déjà remporté le marché, en cours d’achèvement, de l’école internationale à Manosque (26 600 m²), prévue pour accueillir notamment les enfants des personnels et scientifiques d’Iter.
Axima, filiale du groupe GDF-Suez, prendra en charge les travaux de chauffage, climatisation, ventilation et plomberie.
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Re: ITER, la fusion nucléaire
On est ici en langage japonais. La vérité est que Kaname Ikeda est viré. Ainsi que d’autres responsables dont des responsables français.
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Source : La Recherche
http://www.larecherche.fr/content/actua ... e?id=27929
FUSION NUCLEAIRE| 14.06.2010 | 08h00
Bientôt un nouveau responsable à la tête d'Iter
Le japonais Osamu Motojima devrait remplacer son compatriote Kaname Ikeda à la tête du projet international de réacteur à fusion nucléaire Iter. Etape normale ou sanction ?
Le japonais Kaname Ikeda, actuel directeur général du projet international Iter, n’ira pas jusqu’à la fin de son mandat, fixée à 2012. Ingénieur de formation et diplomate, il était en fonction depuis 2007, date du démarrage officiel du projet dont l’objectif est de construire le plus grand prototype de réacteur à fusion nucléaire au monde, près de Cadarache en France. C’est son compatriote Osamu Motojima qui est pressenti pour lui succéder. Il devrait être élu au cours de la réunion du conseil des sept états-membres d’Iter — l’Union européenne, le Japon, la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud et l’Inde — qui débutera le 16 juin prochain à Suzhou en Chine.
Comment expliquer ces mouvements ? Force est de constater que sous la direction de Kaname Ikeda, le projet Iter a pris du retard : la mise en marche du réacteur, prévue pour 2016, a été repoussée à novembre 2019. À cela se superpose l’envolée des dépenses. Le budget alloué à la construction du réacteur a dû être révisé par rapport aux estimations de 2001 : il ne faudra pas 5 mais 10 milliards d’euros. « La hausse des coûts est liée à la hausse du prix des matières premières et de la construction, ainsi qu’à l’intégration de technologies plus évoluées que celles définies en 2001 », défend Neil Calder, responsable de la communication d’Iter. Quant aux retards, « ils sont la conséquence de la mise en place complexe de la structure d’Iter, de la nécessité de trouver un accord entre tous les états-membres sur les améliorations technologiques proposées, ainsi qu’aux processus décisionnels intra-européens », justifie-t-on au Ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Si les retards et la hausse des dépenses ne sont pas imputables à Kaname Ikeda, comment expliquer alors sa démission prématurée ? « Il l’a proposé de lui-même, à la suite d’un rapport d’audit présenté en novembre dernier », affirme-t-on au cabinet de Valérie Pécresse. « De tels audits font partie d’une procédure régulière au sein d’Iter. Ils ont lieu tous les deux ans. » On chuchote que le rapport aurait mis en avant des problèmes de gouvernance, mais, dans sa version officielle, il préconisait d’adapter l’organisation d’Iter au moment où le projet entrerait dans la phase de construction, en juin 2010, après une première phase de conception. « Il fallait quelqu’un avec un profil adapté à cette nouvelle étape », conclue Neil Calder. La professeur Osamu Motojima, âgé de 61 ans, est un scientifique internationalement reconnu dans le domaine de la fusion. Il a supervisé, en tant que chef de projet, la construction d’un réacteur de fusion nucléaire, le Large Helical Device, au Japon il y a 10 ans. Ce projet particulièrement difficile a été réalisé avec succès en respectant les délais et les coûts initialement prévus.
Gamil Cassam-Chenai
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Ah, les prévisions budgétaires !!!
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Source : Eco Nostrum Info
http://www.econostrum.info/ITER-penalis ... a2998.html
ITER pénalisé par l’Europe
A Cadarache, dans le sud de la France, plus de 600 M€ de marchés ont déjà été passés. (Photo Iter)
EUROPE. La réunion du conseil international d’ITER, le programme d’expérimentation de la fusion nucléaire auquel participent l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde, les 16 et 17 juin 2010, à Suzhou, en Chine, risque d’être difficile.
Les 27 pays de l’Union Européenne ne sont pas arrivés à se mettre d’accord sur la façon de financer le surcout de la construction de l’installation à Cadarache dans le sud de la France.
La facture a pratiquement triplé en quelques années et la quote part de l’Europe est passé de 2,7 à 7,2 mds€ (pour 45% du total). La France et l'Allemagne demandent qu'elle soit limitée définitivement à 6,6 mds€.
Pour les autres partenaires qui se sont engagés à contribuer chacun pour 9% du budget total, on ne connaît pas la dérive, leur contribution étant prévue en nature, le Japon fournissant les aimants, la Chine, les équipements électriques, les Etats-Unis les systèmes de refroidissement…
Les pays membres de l'UE ne veulent pas remettre au pot
Les 27 demandent un délai pour trouver le consensus obligatoire à une position commune.
Ce qui est sûr, c’est qu’aucun des 27 membres de l’UE ne veut remettre au pot.
On s’achemine donc vers un redéploiement au sein du budget de l’UE. Un conseil exceptionnel est prévu fin juillet.
Cet accord est indispensable pour la poursuite du programme. Bruxelles indique en effet que l’UE ne libérera l’enveloppe supplémentaire de 1,4 md € des années 2012-2013 que si un accord sur le financement global est trouvé.
A Cadarache, le chantier avance et plus de 600 M€ de marchés ont déjà été passés.
- krolik
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Questionnements sur le tritium..
Ne pas oublier que le tritium ça reste de l'hydrogène même lourd, et que ça s'envole très haut...
Rappel d'équivalence :
- 1mSv c'est 800 Bq de 210Polonium, ou 55 millions de Bq de 3T.. au niveau du coef Wr dont il est parlé et qui est fixé dans la directive "radioprotection" de lUE JO de l'UE du 29/6/1996.
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Ne pas oublier que le tritium ça reste de l'hydrogène même lourd, et que ça s'envole très haut...
Rappel d'équivalence :
- 1mSv c'est 800 Bq de 210Polonium, ou 55 millions de Bq de 3T.. au niveau du coef Wr dont il est parlé et qui est fixé dans la directive "radioprotection" de lUE JO de l'UE du 29/6/1996.
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L’IRSN publie six rapports sur le tritium
09/07/2010
Tritium : pour l’IRSN, pas d’indice d’un impact sanitaire des rejets chroniques de l’industrie nucléaire. Toutefois, au regard de la demande sociétale exprimée, et du caractère encore parcellaire des connaissances scientifiques en la matière, l’Institut estime nécessaire de mener de nouvelles recherches, en coopération avec d’autres pays.
Ces dernières années, des interrogations ont été soulevées sur la pertinence des méthodes d’évaluation de l’impact environnemental et sanitaire du tritium rejeté par les activités nucléaires.
Ce questionnement a été initié par des groupes scientifiques de réflexion ou des associations. Il a été repris plus récemment, en 2008, par la Commission européenne. En France, dans le prolongement de ce questionnement, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a mis en place, depuis janvier 2008, deux groupes de réflexion pluralistes au sujet respectivement des sources de rejet de tritium et de sa gestion, et de l’impact environnemental et sanitaire des rejets de tritium. Ces travaux, auxquels l’IRSN a contribué notamment en produisant 6 rapports « d’état de l’art des connaissances » sur les différents aspects concernant le tritium, ont conduit à l’élaboration du Livre blanc rendu public par l’ASN. Ces six rapports de l’IRSN sont désormais disponibles sur internet.
L’industrie nucléaire rejette, de manière continue, des quantités de tritium dans l’environnement, variables selon l’installation considérée (l’équivalent au total d’une quarantaine de grammes par an). Le tritium n’est que modérément radiotoxique, mais il représente en France l’un des radionucléides prépondérants en terme d’activité (mesurée en Becquerels) rejetée par les installations nucléaires, tant dans les effluents liquides que gazeux. Par ailleurs, des modifications de certains modes de gestion du combustible des réacteurs de puissance actuels, la mise en exploitation de nouveaux réacteurs ainsi que celle de l’installation ITER, conduiront dans les prochaines années à une augmentation des rejets de tritium dans l’environnement. Il est donc important de pouvoir apprécier correctement, à la lumière des connaissances scientifiques les plus avancées, les différents paramètres qui justifient l’acceptabilité de tels rejets, tant au plan environnemental que sanitaire.
Les rapports produits par l’IRSN mettent en évidence les éléments suivants :
- Les plus grandes quantités de tritium rejetées dans l’environnement ont été celles résultant des essais aériens d’armes nucléaires, essentiellement jusqu’en 1963. Compte tenu de la période de décroissance radioactive du tritium (12 ans), la part résiduelle actuelle de ces rejets dans l’environnement est désormais très faible. L’IRSN rappelle que les rejets de tritium des installations nucléaires françaises ont connu une évolution contrastée au cours des deux dernières décennies, avec notamment une réduction très sensible des rejets gazeux (de l’ordre d’un facteur quatre) en raison de l’évolution des activités de certaines installations, d’avancées technologiques et de progrès dans la gestion des effluents. Dans ce contexte globalement favorable, les rejets des centrales nucléaires sont restés stables et ceux des usines de traitement des combustibles usés ont augmenté du fait de la mise en service des nouvelles usines de La Hague. Par ailleurs, il est à noter que les techniques actuellement disponibles ne permettent pas de piéger le tritium présent, souvent sous forme peu concentrée, dans les effluents des installations industrielles.
- L’IRSN considère, sur la base des connaissances scientifiques disponibles, qu’il n’existe pas de mécanismes de bioaccumulation du tritium dans les écosystèmes aquatiques ou terrestres, et ce, quelle que soit sa forme chimique. En revanche, une rémanence plus ou moins longue du tritium peut être observée dans certains de ces écosystèmes, lorsque le tritium est lié à des molécules organiques.
- L’IRSN considère que la valeur de l’actuel facteur de pondération wR, utilisé pour la gestion du risque radiologique lié aux expositions humaines au tritium, reste pertinente dans le contexte global du système d’évaluation du risque élaboré par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). L’IRSN rappelle toutefois que les données expérimentales sur lesquelles se fonde la valeur de ce facteur comportent des lacunes, en particulier pour ce qui concerne l’exposition chronique de faible niveau et de longue durée à des molécules organiques tritiées.
- L’IRSN recommande, malgré la faible radiotoxicité du tritium, que soient comblées les lacunes de connaissances sur ses effets sanitaires et environnementaux, grâce à la réalisation, dans un cadre de coopération internationale, de programmes expérimentaux de recherche représentatifs des conditions réelles d’exposition. Ces travaux permettraient notamment de produire des modèles réalistes d’évaluation des risques à des fins de radioprotection de l’homme et des écosystèmes.
Les principaux besoins de connaissances identifiés pour le tritium portent sur les trois points suivants :
- l’amélioration des techniques de mesure afin de réduire encore les limites de détection de ce radionucléide dans l’environnement,
- une compréhension plus fine du comportement du tritium sous ses différentes formes (notamment le tritium organique) au sein des écosystèmes, avec le développement d’outils de modélisation plus performants,
- une évaluation, dans des conditions réalistes d’exposition, des effets biologiques et sanitaires du tritium sur les organismes vivants.
L’acquisition de telles connaissances supposera la mise en œuvre de programmes expérimentaux complexes et coûteux, sans doute à mener en coopération avec plusieurs pays. Dans le cadre de sa mission publique de recherche sur les risques nucléaires et radiologiques, l’IRSN poursuit activement ses travaux de recherche, notamment dans le vaste domaine des effets des faibles doses résultant d’expositions chroniques aux rayonnements ionisants. Le cas du tritium est particulièrement complexe, car il fait l’objet d’interrogations sociétales répétées, alors même qu’il n’existe pas d’indice de l’existence d’impact sanitaire pouvant résulter d’expositions chroniques à ce radionucléide. Les travaux à mener dans ce domaine sont discutés au sein d’un Groupe de travail du Comité d’Orientation des recherches (COR) de l’Institut, comité rassemblant l’ensemble des parties prenantes concernées. Les conclusions de ces analyses programmatiques seront rendues publiques.
- krolik
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Le financement d'ITER.
L'UE racle les fonds de tiroirs..
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IP/10/988
Bruxelles, le 20 juillet 2010
ITER: la Commission propose un plan de financement
La Commission européenne a adopté une proposition de financement pour la construction du réacteur à fusion de démonstration ITER. Cette proposition fait suite aux conclusions du Conseil du 12 juillet 2010 et vise à assurer le financement de ce projet international pour la suite de son évolution. La Commission propose le redéploiement de fonds alloués au 7e programme-cadre de recherche, à hauteur de 100 millions d’euros en 2012 et de 360 millions d’euros en 2013. Elle propose aussi aujourd’hui un virement initial de crédits inutilisés provenant d’autres budgets de l’UE vers le budget consacré à ITER, pour un montant de 400 millions d’euros. Un autre transfert du même type sera précisé plus tard; le processus débutera dans le contexte de la concertation budgétaire en novembre. Cette révision a été rendue nécessaire par la forte augmentation globale du coût d’ITER, qui a porté le montant à financer par l’Europe à plus du double des 2,7 milliards d’euros prévus au départ.
Selon M. Lewandowski et Mme Geoghegan-Quinn, membres de la Commission, «ITER peut nous apporter une source d’énergie sûre, propre et inépuisable pour l’avenir. Cela lui confère une immense valeur, surtout si l’on se souvient que le déficit commercial de l’UE en énergie était de près de 400 milliards d’euros en 2008. L’UE doit donc faire preuve d’imagination et de détermination pour surmonter les difficultés financières actuelles et honorer son engagement envers ce projet au niveau international. La solution que nous proposons aujourd’hui est équilibrée; nous pensons qu’elle peut répondre aux aspirations du Conseil comme du Parlement européen, tout en cadrant avec les objectifs d’Europe 2020, parmi lesquels le maintien et l’accroissement des investissements dans la recherche et l’innovation figurent au premier rang».
Dans ses conclusions du 12 juillet 2010, le Conseil a souligné sa détermination à mener à bien le projet ITER et en a approuvé les besoins de financement estimés.
Le Conseil a chargé la Commission d’adopter la base de référence pour la construction d’ITER (calendrier, objet et coûts) sur la base d’une contribution de l’UE de 6,6 milliards d’euros, principalement en nature, pour 2007-2020.
Il a préconisé des mesures strictes de maîtrise des coûts afin qu’il soit possible d’apporter la contribution nécessaire malgré le fait que ce budget est inférieur aux 7,2 milliards d’euros estimés au départ par «Fusion for Energy» (F4E), l’agence de l’UE qui gère la participation de celle-ci au projet. Le Conseil a aussi approuvé les besoins de financement supplémentaires spécifiques de 1,4 milliard d’euros pour 2012-2013.
La Commission propose de couvrir ce montant de 1,4 milliard d’euros au moyen de fonds inutilisé du budget de l’UE et du redéploiement de 460 millions d’euros provenant du 7e programme-cadre de recherche.
Le Parlement européen et le Conseil doivent à présent accepter la proposition de modification du cadre financier pluriannuel actuel pour 2007-2013.
La Commission est désormais en mesure de soutenir «ad referendum» (c’est-à-dire sous réserve de l’accord ultérieur de l’autorité budgétaire) l’adoption de la base de référence d’ITER lors de la réunion extraordinaire du Conseil de l’organisation internationale ITER qui aura lieu les 27 et 28 juillet à Cadarache.
Contexte
ITER est un réacteur expérimental destiné à reproduire la réaction physique qui se déroule à l’intérieur du soleil et des étoiles (la fusion). Il s’agit d’un projet collaboratif international (y participent l’UE, les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Inde, la Russie et la Corée du Sud) destiné à démontrer le potentiel de la fusion nucléaire comme source d’énergie. Il s’agit de l’un des défis en matière de recherche les plus ambitieux au monde. Ses résultats pourraient modifier le paysage énergétique mondial de façon spectaculaire en ouvrant la voie à une source d’énergie sûre, inépuisable, à prix abordable et sans émissions de CO2. L’Union européenne veut garantir le succès du projet à un coût acceptable et avec un niveau de risque financier et technique raisonnable.
Pour de plus amples informations sur le projet, voir MEMO/10/165.
Le texte intégral de la communication sera disponible à l’adresse suivante:
http://ec.europa.eu/research/energy/eur ... 010_fr.pdf
Dernière modification par krolik le 20 juil. 2010, 16:10, modifié 1 fois.
- Alter Egaux
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Effectivement, l'effet collatéral de la crise, c'est moins d'argent pour les projets utopistes et corporationistes. Déjà que le projet prend du retard, si cela continue, il ne se fera jamais...
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
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Re: ITER, la fusion nucléaire
C'est surtout qu'après quelques révisions techniques, le budget a explosé de plusieurs milliards supplémentaires non-prévus initialement..Alter Egaux a écrit :Effectivement, l'effet collatéral de la crise, c'est moins d'argent pour les projets utopistes et corporationistes. Déjà que le projet prend du retard, si cela continue, il ne se fera jamais...
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http://www.lexpansion.com/economie/actu ... 37102.htmlLe réacteur Iter est "hors de prix et inutilisable"
L'Expansion.com - 10/08/2010
Ce sont des scientifiques français qui l'affirment. Ils recommandent à l'Union européenne de renoncer au projet et de reconstruire une centrale nucléaire de quatrième génération.
Le prix Nobel de physique Georges Charpak et d'autres scientifiques invitent à "renoncer" au projet de réacteur expérimental international à fusion nucléaire Iter, qui est "hors de prix et inutilisable", dans une tribune publiée mardi 10 août dans le quotidien Libération.
"Le coût de construction d'Iter venant de passer de 5 à 15 milliards d'euros, il est question d'en faire subir les conséquences aux budgets de financements de la recherche scientifique européenne", menaçant "de nombreuses recherches autrement plus importantes", s'inquiètent-ils.
"C'est exactement la catastrophe que nous redoutions", écrivent MM. Charpak, Jacques Treiner (Université Pierre et Marie Curie, Paris) et Sébastien Balibar (Ecole normale supérieure), assurant qu'il est "grand temps de renoncer" à Iter, qui doit être construit à Cadarache (Bouches-du-Rhône). "Si l'on continue, tous les secteurs de la recherche vont souffrir", soulignent-ils.
Contrôler la fusion nucléaire est un "rêve ancien". La "méthode consiste à chauffer un mélange d'hydrogène lourd (un plasma de deutérium et de tritium) jusqu'à 100 millions de degrés", pour que les noyaux d'atomes fusionnent, en dégageant une énergie colossale, rappellent ces scientifiques. Mais cela implique, écrivent-ils, de "surmonter trois difficultés majeures: maintenir le plasma à l'intérieur de l'enceinte, produire du tritium en quantités industrielles et inventer des matériaux pour enfermer ce plasma".
Or, "c'est seulement à partir de 2019 qu'Iter doit commencer à étudier la première de ces difficultés", et la troisième semble "la plus redoutable". Pour ces scientifiques, on est donc "loin de la mise au point d'un prototype de centrale électrique" et de "l'avènement d'une nouvelle filière de production d'énergie". Ils estiment donc qu'au "lieu d'investir dans Iter, la communauté internationale et surtout l'Europe feraient mieux de reconstruire" une centrale nucléaire de quatrième génération, "afin d'améliorer ce que Superphénix nous a déjà appris".
Les réacteurs nucléaires de quatrième génération, encore au stade de la recherche, pourraient transformer les déchets actuels en combustible et fournir "ainsi une énergie propre pour au moins cinq mille ans", assurent ces scientifiques.
- krolik
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Comme ces choses là sont dîtes de façon sensée !
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Re: ITER, la fusion nucléaire
Encore un petit effort ou une petite catastrophe (centrales en feux en Russie par ex) et on verra que c'est toute l'industrie du nucléaire qui est hors de prix et inutilisable...energy_isere a écrit :Le réacteur Iter est "hors de prix et inutilisable"
L'Expansion.com - 10/08/2010
Ce sont des scientifiques français qui l'affirment...