J' ai toujours pas vu les statistiques du T2 sur les réserves de changes de la Chine , mais ce qui suit montre un revirement de la Chine :
La Chine diversifie ses réserves de change .
Pékin a acheté un montant record de dette japonaise et sud-coréenne, provoquant une envolée du yen et du won.
24/08/2010 Le Figaro
C'est l'un des secrets les mieux gardés de la planète économique: sur quels marchés les colossales réserves de change détenues par la Chine sont-elles investies? Trois chiffres publiés récemment ont permis de lever une partie du voile entourant ce sujet, offrant un précieux éclairage sur la stratégie monétaire mise en place par Pékin depuis le début de 2010.
En juin, pour le deuxième mois consécutif, la Chine a vendu des obligations d'État américaines, pour un montant d'environ 24 milliards de dollars. Le Japon a bénéficié de ce mouvement de bascule. Au moment même où ils découvraient que leur économie avait été dépassée par celle des Chinois, les Japonais apprenaient que ceux-ci avaient acheté une partie de leur dette pour un montant record, 20 milliards de dollars. Dernière révélation: en un an, la Chine a doublé sa détention d'obligations d'État sud-coréennes, la portant à 3,4 milliards de dollars.
Ce chiffre représente une goutte d'eau par rapport au montant total des réserves chinoises. Estimées officiellement à 2400 milliards de dollars, elles avoisineraient en réalité les 3600 milliards, si on y inclut les avoirs détenus depuis Hong kong et ceux des fonds de pension chinois.
Mais ces mouvements sont assez significatifs pour qu'on y cherche des explications de fond. «La Chine veut diversifier ses actifs pour réduire les risques hors de la zone dollar, ce qui est logique en termes d'investissement», explique Antoine Brunet, chez ABMarchés.
Une telle politique pourrait avoir des significations plus profondes. «En achetant des obligations japonaises et sud-coréennes, la Chine donne un signal au marché, qui a tendance à la suivre, provoquant une hausse des devises de ces deux pays», poursuit Antoine Brunet. De fait, le yen a atteint un nouveau plus haut en quinze ans, face au dollar.
Tentation interventionniste
Autre conséquence, plus diplomatique: une hausse du yen accroît la tentation pour les Japonais de reprendre leurs interventions sur les marchés des devises. Or ces interventions, interrompues depuis 2003, suscitent de fortes réticences du côté européen et américain. «Une intervention des Japonais enfoncerait un coin entre les pays du G8 et renforcerait la Chine, lors des négociations monétaires dans le cadre du G20», explique Antoine Brunet. Cela permettrait en effet aux Chinois de rétorquer aux autres pays qu'ils ne sont pas les seuls à manipuler leur devise.
Pour Patrick Artus, chef économiste de Natixis, «la diversification des réserves de change pourrait être dangereuse pour la Chine, qui n'a pas intérêt à affaiblir le dollar tant qu'il s'agit de la monnaie de référence du commerce extérieur». À moins, réplique Antoine Brunet «de vouloir commencer à contester cette position dominante».
http://www.lefigaro.fr/bourse/2010/08/2 ... change.php