[Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par krolik » 27 août 2010, 23:58

Les médias sont à manger du foin sous une table... ils ne comprennent rien à rien..

Maintenant il y a toujours des dingues pour monter des arnaques du style "mercure rouge"... et il y a d'autres dingues pour marcher dans la combine..!!!
Perplexe...
J'ai eu à acheter 15 grammes d'U appauvri récemment, (vente libre) j'ai du payer cela une vingtaine d'euros.. mais le prix du conditionnement et du traitement de la commande doit intervenir pour 90% dans ce montant.

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par energy_isere » 28 août 2010, 10:44

en cherchant un peu. Dans Romandie.
Les pays de l'ex-URSS, eldorado de matières nucléaires faiblement enrichies

MOSCOU - La saisie en Moldavie de deux kilogrammes d'uranium 238 est le dernier exemple en date du trafic dans les pays de l'ex-URSS, où des matières radioactives faiblement enrichies mais pouvant être utilisées pour une "bombe sale" sont disponibles en quantité et mal gardées.

La police moldave a annoncé mardi soir la confiscation d'un conteneur avec 1,8 kg d'uranium et l'arrestation de sept trafiquants qui s'apprêtaient à le vendre pour neuf millions d'euros.

Le taux de radioactivité dépassait de 60 fois le taux naturel, ont précisé mercredi les autorités.

Selon l'expert militaire russe Pavel Felgenhauer, "c'est un cas banal".

"Des centaines de milliers de tonnes d'uranium traînent sur des sites industriels, on peut l'emporter dans des sacs", assure-t-il interrogé par l'AFP.

"Il n'y a pas un vrai marché pour ces matières, il y a des gens qui tentent de les vendre cher et tombent le plus souvent sur les agents des services spéciaux", poursuit-il.

Le SBU (services spéciaux) d'Ukraine, théâtre en 1986 de la catastrophe de Tchernobyl, la pire de l'histoire du nucléaire civil, ont fait état ces derniers mois de trois cas de saisie de matières radioactives.

Neuf personnes ont été arrêtées en flagrant délit en mars au moment où elles tentaient de vendre 2,5 kg d'uranium 235 et 238 et de strontium dans les régions de Donetsk et Louhansk (est). Le taux de radioactivité dépassait de 100 fois la norme.

Un conteneur "avec des matières radioactives" a été saisi en décembre 2009 dans la région de Lviv (ouest). En avril de la même année, trois Ukrainiens ont été arrêtés dans la région de Ternopil (ouest) en possession de près de 4 kg de plutonium "qui pourrait être utilisé pour la fabrication d'une bombe sale" et dont le taux de radioactivité dépassait de 250 fois le niveau naturel.

Un trafiquant russe d'uranium enrichi a été démasqué en 2006 en Géorgie au moment où il tentait de vendre "100 grammes d'uranium enrichi à 90%" à un policier géorgien qui s'était fait passer pour un membre d'une organisation islamique radicale.

Ce cas avait suscité une vive inquiétude de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).

"Tout le territoire de l'ex-URSS est inondé de matières radioactives qui ont été utilisées à l'époque soviétique par une trentaine de services, en médecine, en agriculture", souligne Alexandre Golts, expert militaire russe indépendant.

"Le plus souvent, il s'agit de matériaux faiblement enrichis à 3-5% qui ne peuvent pas servir à fabriquer une arme nucléaire", poursuit-il.

Dans l'espoir de trouver un client, les trafiquants gardent ces matières dans leurs garages, comme c'était le cas en Moldavie, ce qui représente "un certain danger" pour ceux qui se trouvent dans un rayon d'une centaine de mètres, observe M. Golts.

Quant aux substances hautement enrichies, il "s'agit d'un tout autre niveau de protection", souligne-t-il.

"Il n'existe pas de grand marché noir des matières fissiles, il y a des trafics de matières radioactives", soutient Bruno Tertrais, expert à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

"Lorsqu'il s'agit de vente ou de tentative de vente de matières fissiles, dans la quasi-totalité des cas, il ne s'agit que de quelques grammes, donc très loin des quantités nécessaires pour faire une bombe", ajoute-t-il.

Mais pour M. Golts, l'uranium saisi en Moldavie "aurait pu être utilisé pour la fabrication d'une bombe sale destinée à contaminer un territoire et semer la panique".

Pour un expert occidental interrogé à Vienne, "ce matériau en soi ne représente pas de danger". "La question plus importante est de savoir s'il s'agit d'un réseau de trafic plus large et d'où il vient".
http://www.romandie.com/infos/news2/100 ... f6s0n9.asp

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par krolik » 06 sept. 2010, 16:11

Voici la dernière étude de l’AEA/OCDE sur
Évaluation de risques d'accidents nucléaires comparés à ceux d'autres filières énergétiques
Les 33 premières pages n’apprendront pas grand-chose aux spécialistes de la sûreté. Mais je pense que la comparaison avec les autres filières est intéressante.
Fichier de 50 pages en .pdf à charger à cette adresse :
http://dl.free.fr/hy0qUvT0N
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par krolik » 09 sept. 2010, 10:29

Une révision de la procédure de déclaration des transports de matières nucléaires

@+
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 10965.php4
Source : Actu Environnent

Protéger et contrôler les matières nucléaires en cours de transport

GESTION DES RISQUES - WK-hsqe.fr - 08/09/2010


Tel est l'objectif de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel du 3 septembre dernier, qui vise à la fois le transport par route, par voie ferrée, par mer et par voie aérienne.

Cet arrêté détermine les mesures applicables pour la protection et le contrôle des matières nucléaires en cours de transport et les modalités de demande, d'instruction et de délivrance de l'accord d'exécution, pour chacune des catégories de matières nucléaires définies à l'article R. 1333-70 du Code de la défense.

Les transports, par tous modes empruntant une voie ouverte à la circulation publique, d'une quantité de matières nucléaires égale ou supérieure au seuil mentionné à l'article R. 1333-8 du Code de la défense, sont en effet subordonnés à un accord d'exécution. Des dispositions spécifiques sont prévues pour les transports d'uranium naturel, d'uranium appauvri et de thorium.

La demande d'accord d'exécution doit être déposée, avec un préavis minimal de 15 jours, auprès du directeur général adjoint de l'IRSN. Cette durée de préavis est portée à un mois pour les transports de matières nucléaires des catégories I et II en provenance ou à destination de l'étranger, et à trois mois pour les transports de matières nucléaires des catégories I et II comportant au moins une phase maritime ou aérienne.

Pour chaque transport de matières nucléaires des catégories I et II, une protection particulière doit être assurée par une escorte. Sauf décision particulière du ministre compétent, cette disposition ne s'applique pas aux transports de catégorie II de combustibles irradiés.

Les véhicules utilisés doivent être agréés. Les moyens de transport doivent être équipés d'un matériel permettant le suivi des transports en temps réel par les services de l'Etat et par l'IRSN.

Tout incident ou accident affectant un transport de matières nucléaires doit être porté sans délai par le transporteur à la connaissance de l'IRSN qui en informe les services de police ou de gendarmerie, ainsi que le ministre compétent.

Ce nouvel arrêté abroge les arrêtés des 26 mars 1982, 17 novembre 1988, 12 juin 1986 et 31 juillet 1987 ayant tous quatre pour objet la protection et le contrôle des matières nucléaires. Les trois derniers visaient respectivement les transports par voie maritime, par voie ferrée et par voie aérienne.

Laurent Radisson




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Message par krolik » 09 sept. 2010, 16:22

En Egypte, ils batifolent avec les réglementations...
@+

Egypte: un réacteur nucléaire en panne
AFP
07/09/2010 |

Un réacteur nucléaire de recherche égyptien est tombé en panne en avril mais aucune fuite ne s'est produite, a révélé aujourd'hui le président de l'Autorité de l'énergie atomique, alors que le pays vient de choisir l'emplacement de sa première centrale.

Il y a eu "une panne mécanique de la pompe de refroidissement alors qu'il était mis en route", a affirmé Mohammed al-Qolali, précisant que la panne avait été rapidement réparée et qu'aucune fuite ne s'était produite.

L'Egypte, qui a lancé son programme nucléaire dans les années 1950, dispose d'un centre de recherche à Inchass, au nord du Caire, doté d'un réacteur russe et d'un autre argentin. C'est le réacteur russe qui est tombé en panne, a précisé M. Qolali dans un entretien au quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom.

Il affirme également au journal que le directeur du réacteur l'a mis en route sans autorisation préalable, en violation des nouvelles dispositions en place, et qu'il passera pour cela en conseil de discipline.

Le 25 août dernier, M. Moubarak a officialisé le choix du site d'Al-Dabaa, sur la côte méditerranéenne, pour la construction de sa première centrale nucléaire.
La centrale de 1.000 mégawatts doit entrer en production en 2019.


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Message par krolik » 13 sept. 2010, 10:55

Résultats d'un sondage sur le nucléaire en Europe.
@+
http://www.confrontations.org/spip.php?article833
Energie nucléaire : trois enseignements du sondage Eurobaromètre 2010
Confrontations Europe () - septembre 2010


Par André Ferron, septembre 2010

Les Européens moins pessimistes que les décideurs.

Lorsqu’on leur pose la question de l’avenir du nucléaire, en réduire la part, la maintenir ou l’accroître, les Européens se prononcent à 34% pour la réduction, 56%, sont contre cette réduction, 39% sont pour le maintien et 17% pour son accroissement. Si l’on fait abstraction de Chypre et Malte où la situation est vraiment trop particulière (le nucléaire dans un petit pays c’est déjà compliqué mais dans une petite île, c’est redoutable !). Les « réductionnistes » atteignent une majorité absolue en Autriche, en Grèce et en Allemagne et relative en Espagne et Portugal. Dans les 20 autres Etats membres, les majorités sont contre la réduction, même là où on a du mal à se l’imaginer : Luxembourg, Danemark, Irlande ne sont pas réputés pro-nucléaires et pourtant les « défenseurs » dépassent de 10% les réductionnistes ! Les pays à majorité réductionniste voient logiquement plus de risques que d’avantages au maintien ou au développement du nucléaire. Leur solution pour les réduire : réduire, voire arrêter la production nucléaire. Mais, ô surprise, ce n’est pas le cas pour les pays à majorité défenseure. Si pour 10 d’entre eux (Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie, Lituanie, Estonie, Royaume Uni, Finlande, Suède, Pologne et Hongrie) les avantages l’emportent sur les risques et motivent leur opposition à la réduction, pour les 10 autres, les risques l’emportent sur les avantages et malgré tout ils en veulent encore ! Même le Luxembourg ou le Danemark qui voient pourtant le plus les risques ! Même l’Italie, la Lettonie et la France qui sont les seuls défenseurs (avec le Danemark et le Luxembourg) à juger impossible la gestion sûre des déchets ! Si ce sondage était un référendum, les gouvernements devraient décider une sortie définitive du nucléaire en Allemagne et en Espagne où règne le statu quo, mais s’y lancer, après la Pologne et l’Italie, au Luxembourg, au Danemark, en Irlande, en Lettonie ! Un bouleversement considérable… Mais auraient ils raison de suivre ainsi leurs opinions publiques ?

L’appropriation des enjeux du nucléaire reste faible dans certains pays et surtout elle date.

Quel est le niveau de connaissances nucléaires des Européens ?
Si les décideurs en savent plus que les Européens (ce que l’on souhaite vivement) sur les enjeux du nucléaire, il est peut être préférable qu’ils ne les suivent pas aveuglément. D’une part le niveau d’appropriation des questions et enjeux nucléaires des Européens reste encore faible, voire très faible dans un certain nombre de pays, d’autre part le référentiel date. Ils jugent les avantages du nucléaire la tête dans les « seventies » et les chocs pétroliers, alors qu’est apparu depuis l’enjeu climatique et que le nucléaire a des concurrents aujourd’hui qu’il n’avait pas autrefois. Seul un Européen sur 2 répond juste, les autres répondent faux ou « je ne sais pas ». Cela fait quand même 230 millions d’ « ignorants nucléaires » ! Les résultats par pays sont préoccupants et fragilise les « bons résultats des « défenseurs » Les pourcentages de « je ne sais pas » atteignent 50% en Roumanie, 40% en Bulgarie, Irlande et Portugal. Slovaques et Grecs « savent » mais battent le record de réponses fausses. La situation est meilleure en Italie, Espagne et même au Royaume Uni, mais la somme de ceux qui ne savent pas et de ceux qui savent faux y dépasse les 50%, alors que chez les premiers de la classe, Finlande et Belgique, il plafonne au tiers. On aurait tort de croire que plus on est instruit plus on est en faveur du nucléaire. L’énergie atomique issue de la science, adorée pour cela par les uns et honnie pour la même raison par les autres, ne progressera pas qu’avec la science. Finlande et Autriche diamétralement opposés sur la promotion du nucléaire sont aussi instruits l’un que l’autre. « Cancres » et « savants » se retrouvent aussi bien chez les réductionnistes que chez les défenseurs. Le nucléaire relève aussi de la conscience, la foi compte mais la connaissance n’empêche pas la mauvaise foi. Le problème est aussi, et surtout, que les enjeux perçus par les Européens datent.

Quelle est leur perception des avantages du nucléaire ? Dans l’ordre décroissant : réduction des importations de combustibles, gaz et pétrole : 68% ; plus compétitif et prix plus stables : 51% ; aide à limiter le changement climatique : 46%. Ils sont 11% à ne pas savoir pour le premier avantage, 16% pour le deuxième et 18% pour le troisième. Seule l’Autriche ne voit aucun avantage pour le premier, ils sont 4 pour le deuxième (Autriche, Luxembourg, Grèce et Allemagne) et 7 pour le troisième (les mêmes moins l’Allemagne mais plus le Portugal, l’Espagne, la Lettonie et l’Estonie) ! Tous mettent la réduction des importations en premier, ils ne sont que 8 à mettre l’avantage climatique en deuxième, Suède, Finlande, Danemark, Tchéquie, Royaume Uni, Pays Bas France, Allemagne, tous les 17 autres mettent l’avantage prix comme deuxième priorité sauf la Hongrie qui la met ex æquo avec l’avantage climatique.
Ce classement des avantages par les Européens ne correspond plus aux priorités qu’ont voulues les décideurs dans l’Union européenne ces dernières années. Le Paquet Energie-Climat a poussé en avant le climat après deux décennies de mise en place d’un marché de l’électricité visant à la compétitivité. Il ne correspond pas non plus aux avantages objectifs du nucléaire dans la concurrence entre sources d’aujourd’hui. Les Renouvelables réduisent aussi les importations, elles luttent contre le changement climatique, un problème, elles sont chères. Le charbon propre (avec CCS) réduit les émissions mais pas les importations qui posent cependant encore peu de problèmes et il sera cher. Le gaz réduit les émissions (relativement au charbon) mais sûrement pas les importations de plus en plus difficiles et il peut être compétitif avec des centrales nucléaires type EPR. Le classement des avantages qui mettrait le nucléaire en valeur par rapport à ces alternatives remonterait les avantages prix et surtout climat dans le classement. L’avantage « réduction des importations » est celui qui a servi dans les années 70 à un moment où il s’agissait de sortir du tout pétrole sans que le gaz soit encore très développé et surtout sans que les Renouvelables aient atteint le niveau qu’elles ont aujourd’hui. Avec cette vision, que donnerait un sondage donnant à choisir entre les différentes sources pour répondre aux défis d’aujourd’hui ? Il n’est pas certain que les défenseurs seraient aussi nombreux.

La faiblesse des réponses sur l’avantage climatique est frappante. Plus d’un Européen sur deux pensent que le nucléaire n’aide pas à lutter contre le changement climatique et 18% ne savent pas. Ils sont 63% en Autriche, 50% en Grèce, 45% en Allemagne mais aussi 40% en France ! L’ignorance sur cette question atteint 39% au Portugal, 38% en Bulgarie, 32% en Irlande et 30% en Roumanie ! Pensent-ils qu’une centrale nucléaire émet du CO2 ou pensent ils qu’elle n’en émet pas mais peut nuire au climat sous une autre forme ? Les réponses sont-elles de bonne foi ou de mauvaise foi ? Un travail de pédagogie et de clarification semble indispensable si l’on veut que les Européens fassent un choix éclairé sur lequel pourraient s’appuyer les politiques de façon plus fiable. Ainsi, les décideurs n’ont pas d’abord à suivre leurs opinions publiques à la lettre mais impulser un gros travail d’information et de formation, sur les risques/avantages du nucléaire comparés à l’ensemble des sources alternatives, et surtout clarifier la relation nucléaire/climat. Le nucléaire n’est pas « renouvelable », il n’est peut être pas « durable », et s’il faut émettre des gaz à effet de serre pour construire une centrale (comme pour fabriquer une éolienne), une centrale nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre pour produire de l’électricité et réduit bien les émissions : c’est une connaissance de base, éliminatoire au certificat d’études !

Revoir le cadre des coopérations régionales

Dans quel cadre européen répondent les sondés ? Celui d’un marché intérieur de l’électricité où les avantages du nucléaire choisi par un Etat membre peuvent franchir les frontières au bénéfice de toute l’Union, mais où sûreté et déchets, les risques, sont de la responsabilité du pays d’implantation de la centrale. Que répondent-ils quand on leur demande de choisir le lieu d’implantation d’une centrale nucléaire ? Les 5 partisans de la réduction, c’est « hors Union » ou « pas de ça chez nous ! », à une exception près, mais de taille : l’Allemagne. Aucun défenseur ne donne cette réponse sauf le Luxembourg et la Lettonie. On peut considérer que la Slovénie qui répond « hors UE », répond aussi « voisin » car sa centrale actuelle est commune avec la Croatie voisine en cours d’adhésion. L’Irlande hésite entre vouloir l’implanter chez son voisin britannique et hors UE. Parmi les autres, 7 répondent « ici » dans leur propre pays : c’est le cas en France, Royaume Uni, Finlande, Bulgarie, Hongrie, Pays Bas où effectivement des centrales se construisent ou sont en projet mais aussi en Suède encore en moratoire au moment du sondage. 9 Etats membres –une majorité- répondent « chez le voisin ». Ils sont contre la réduction du nucléaire mais quand il s’agit de construire de nouvelles centrales, c’est majoritairement chez le voisin ! C’est le cas l’Estonie qui n’a pas de projet domestique mais qui a signé un accord de coopération avec ses voisins baltes, mais aussi du Danemark qui n’a aucun projet local et n’a signé aucun accord de coopération régionale, qui n’a pas vraiment une réputation nucléarophile, mais qui tolérerait un projet voisin ! C’est aussi celui de la Belgique qui vient de pérenniser son moratoire et qui voit des centrales se construire en France. Plus surprenants sont les réponses des 6 autres qui ont pourtant des projets domestiques : la Slovaquie veut en construire une, son voisin tchèque veut en construire une aussi, mais les Slovaques préfèrent une nouvelle centrale tchèque à une nouvelle centrale slovaque et inversement ! Roumanie, Italie et Pologne sont dans le même cas, aux projets domestiques, les habitants préfèreraient des projets chez le voisin.

Le cas le plus frappant est celui de la Lituanie. Elle a un projet domestique visant à remplacer la centrale du type Tchernobyl qu’elle a dû fermer contre son gré en vertu des accords d’adhésion à l’Union. Ce projet s’inscrit dans un accord de coopération avec les deux autres Etats baltes d’une part et la Pologne d’autre part. L’enclave russe de Kaliningrad a aussi un projet et elle fait des offres aux voisins baltes que la Lituanie décline fermement, refusant en plus que la nouvelle centrale lituanienne soit russe. Que répondent les Lituaniens ? « Chez le voisin ! ». Comme les Polonais et les Estoniens. Les Lettons quant à eux préfèrent apparemment une centrale russe. Voilà un projet régional que personne ne veut accueillir sur son territoire et que les Lettons seraient prêts à confier aux Russes ! Mais cela ne s’arrête pas là. On constate chez les Baltes un décalage entre le « désir de nucléaire » et l’appréciation des risques et avantages qui interroge. La part des défenseurs excède celle des réductionnistes de 53% en Estonie, de 44% en Lituanie et de 39% en Lettonie. Ceux qui voient les avantages devant les risques dépassent ceux qui voient les risques devant les avantages de 7% en Lituanie, ils sont dépassés de 6% en Estonie et de 26% en Lettonie. On voit d’abord des avantages en Lituanie, d’abord des risques en Estonie et surtout en Lettonie. Les Estoniens qui voient beaucoup plus de risques que les Lituaniens veulent nettement plus qu’eux construire une nouvelle centrale… pourvu qu’elle soit chez le voisin. Les Lettons sont ceux qui voient le plus de risques, 33% de plus qu’en Lituanie, ils sont les seuls des 3 pays baltes à juger impossible une gestion sûre des déchets, cela ne les empêche pas d’avoir un désir de nucléaire comparable…ce n’est pas grave, car la nouvelle centrale serait hors UE ! Et les Lituaniens qui voient des avantages avant les risques expédient ailleurs cette centrale providentielle.

Les projets de coopération régionale pour construire de nouvelles centrales sont incontournables pour les petits pays. Slovénie, Etats baltes ne peuvent absorber la production d’une centrale de 1500 MW à eux seuls, ils doivent produire et consommer à plusieurs petits pays à peu près égaux (les 3 pays baltes) ou en confier la production à un grand voisin (Russie, Pologne). Sinon ils n’ont tout simplement aucune possibilité d’accéder à l’électricité nucléaire. Ils ne peuvent pas tous répondre « ici » ou « voisin ». Quelque soit la réponse, on sent que ces coopérations peuvent brouiller les responsabilités aux yeux des habitants, car on ne sait plus trop qui fait quoi. C’est facile d’être pour le nucléaire si on n’en recueille que les avantages sans les inconvénients. C’est ce qui se passe si le pays d’implantation de la centrale prend tous les risques, une centrale lituanienne avec accidents lituaniens et déchets lituaniens. La coopération régionale devrait s’effectuer sur des bases plus claire aux yeux des citoyens et s’accompagner d’une coopération pour les déchets permettant un partage plus juste et responsabilisant des risques, Estonie ou Lettonie acceptant par exemple d’accueillir les déchets de la centrale lituanienne. Ce ne serait pas un marché de l’électricité nucléaire à libre circulation des déchets mais permettant aux Etats membres de coopérer sur des bases responsables à la fois pour la construction des centrales et leurs déchets.

André FERRON
Chargé de recherche à Confrontations Europe

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Message par krolik » 30 sept. 2010, 13:52

Les morts par types d'énergies dans le monde.
@+

UN RAPPORT DE L'OCDE SUR LE RISQUE NUCLÉAIRE
27 septembre 2010 – Libération (http://sciences.blogs.liberation.fr/hom ... éaire.html)

L'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE vient de publier un rapport sur le risque nucléaire. Plus exactement une «évaluation» des risques d'accident des centrales électro-nucléaires comparé à celui des autres «filières énergétiques». Ces dernières étant réduites au charbon, au gaz, au pétrole et aux barrages hydro-électriques. (photo Centrale nucléaire de Penly)

Conçu surtout pour «les responsables des politiques énergétique», il représente donc ce que la techno-structure nucléaire propose à nos gouvernements ou députés pour choisir une politique énergétique. Plus exactement, selon ses termes, il s'agit «d'aider les décideurs à comprendre comment les risques d'accidents sont gérés dans les centrales nucléaires» et d' «une analye rationnelle de la sûreté relative de diverses filières énergétiques.» Pas vraiment destiné aux citoyens, ni même aux journalistes, il utilise donc un langage direct, voire brutal. On peut le résumer ainsi : ok, le nucléaire peut faire des morts... mais moins que les alternatives. Le rapport est diponible ici en français.

Laissons de côté l'exposé des principes de la sûreté nucléaire dans les centrales et les fameuses «études probabilistes de sûreté» censées calculer le risque de survenue d'un accident. Glissons rapidement sur les indicateurs de performance de la sûreté (les arrêts automatiques de réacteurs ont été divisés par trois pour 7 000 heures de fonctionnement depuis 1990). Passons sur les expositions aux radiations ionisantes passées et actuelles des personnels (divisées par trois entre 1992 et 2006 dans les centrales françaises)... et allons à l'essentiel de l'argumentaire : les morts.

Le rapport ne tourne pas autour du pot, et opère par une comparaison sommaire du nombre de morts provoqués par les différentes filières entre 1969 et 2000, à l'échelle mondiale (sauf pour le charbon chinois où les statistiques ne débutent qu'en 1994 et se terminent en 1999). Des morts comptés pour chaque «accident grave», soit au moins cinq morts immédiates. Conclusion : «les risques nucléaires sont souvent très inférieurs à ceux des autres industries.»

Selon ce rapport, les chiffres - ils proviennent d'une base de données créée par l'Institut Paul Scherrer en Suisse - plus de 80 000 morts sont survenues à la suite de 1870 accidents sur cette période (lire aussi ici). Un seul, la rupture d'un barrage en Chine (Banqiao-Shimantan en 1975), compte pour près de 30 000 personnes. Le charbon aurait fait 18 000 morts, dont 11 000 en Chine entre 1994 et 1999). Le pétrole plus de 16 000 morts. le gaz plus de 1000, le GPL plus de 2000... et le nucléaire 31.

Ces chiffres ne tiennent compte que des morts "immédiats"... objecte t-on aussitôt. Sont-ils utiles à la réflexion ?

La réponse suppose que l'on tente de mesurer les morts "totaux". Et là, difficile, et pas seulement pour le nucléaire. Est-on vraiment certains que les centaines de milliers de morts des guerres d'Irak, en 1991 et 2003 et leurs suites n'ont vraiment rien à voir avec le pétrole et le gaz ? Comment compter les décès prématurés dus à la pollution atmosphérique provoquée par l'usage du charbon et du pétrole, censés être beaucoup plus nombreux que ceux dûs aux accidents ?

En tous cas, pour le nucléaire, le rapport annonce une fourchette de 9.000 à 33.000 d'ici 70 ans comme conséquence de Tchernobyl. Enorme ? Pas pour le rapport qui raisonne en nombre de morts par GWe/an... et souligne que si on applique le même mode de calcul à la radioactivité naturelle, cette dernière devrait être jugée responsable d'un nombre de décès 1.500 fois plus élevé.

Une telle approche est-elle susceptible de nourrir un débat public ou des décisions de politique énergétique ? C'est peu probable tant les perceptions du risque (voir les analyses sociologiques du sujet) sont assez peu sensibles à ce genre de calcul. Sans parler du mode de décision politique... après tout Lionel Jospin a stoppé Superphénix uniquement pour obtenir la participation des Verts et de Dominique Voynet à son gouvernement. En tous cas, il est possible d'affiner considérablement la présentation faite de l'accident de Tchernobyl en consultant ce rapport de l'IRSN.

Les chapitres sur les conséquences sanitaires et la mortalité permettent de mieux s'informer qu'à la lecture du rapport de l'AEN. Les partisans du recours à l'énergie nucléaire comme ses opposants y trouveront des arguments et des chiffres nettement plus précis que ceux de l'AEN. La plupart des internautes seront surpris, par exemple, de ces chiffres qui concernent les personnes qui ont subi les irradiations les plus fortes (Gy signifie Gray) : «chez ces premiers intervenants, 237 furent hospitalisés. Un syndrome d’irradiation aiguë a été confirmé chez 134 de ces intervenants. Pour 41 d’entre eux, les doses étaient inférieures à 2,1 Gy ; pour les 93 autres, les doses étaient supérieures et ce jusqu’à 16 Gy pour certains. Dans les quatre mois qui ont suivi l’accident, 28 d’entre eux sont décédés. Dans la période 1987-2004, 17 autres intervenants sont décédés des séquelles de leur syndrome, dont 10 avant 1997, 4 avant 2000 et 3 jusqu’en 2004.»

Surpris aussi par cette étude récente portant sur un nombre conséquent de "liquidateurs" : «Une analyse récente de la mortalité des liquidateurs estoniens et lettons a été effectuée sur plus de 10.000 individus [Rahu et al 2006]. Les auteurs notaient un niveau élevé de mortalité par leucémies, mais ce résultat était basé seulement sur 7 décès, et non statistiquement significatif.» A l'inverse, on s'étonnera que le texte de l'IRSN ne soulève aucunement le problème des décès ou maladies provoquées par les effets non radioactifs de l'accident (déplacement massif de populations, stress, effets psycho-sociaux).

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par energy_isere » 04 déc. 2010, 20:36

04 Dec 2010

La toiture d'un bâtiment de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) s'est partiellement affaissée dans la nuit de vendredi à samedi sous le poids de la neige qui a recouvert une dizaine de fûts faiblement radioactifs.

Les 30 m2 de toiture qui se sont affaissés samedi vers 3h40 recouvraient une partie d'un bâtiment de 1.600 m2. Les fûts recouverts de neige, conçus en plastique dur et pouvant contenir quelque 200 litres, abritent des déchets faiblement radioactifs tels que des gants.

Aucun fût n'a été dégradé et aucun impact sur l'environnement n'est à déplorer, selon la centrale qui explique que le bâtiment est équipé d'un dispositif de récupération des effluents.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/i ... 177827.php

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par energy_isere » 05 déc. 2010, 11:44

des détails dans Ouest France :
Un toit s'affaisse à la centrale de Flamanville dimanche 05 décembre 2010

EDF se veut rassurant : « Il n'y a eu aucune diffusion de radioactivité à l'extérieur. » Le hangar n'a pas résisté au poids de la neige.
« Le cumul de la neige tombée en abondance et de la pluie tombée dans la nuit a provoqué l'affaissement partiel d'une partie d'une toiture d'un bâtiment annexe », indiquait hier Éric Villatel, directeur de la centrale nucléaire de Flamanville. Le bâtiment touché abrite les fûts de déchets très faiblement radioactifs avant leur départ pour les centres de stockage. Ces déchets sont constitués de gants et de chiffons utilisés lors des interventions en zone contrôlée, radioactive.

L'autorité de sûreté nucléaire a classé l'incident au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires Ines, graduée de 1 à 7. Elle a envoyé dès hier « deux inspecteurs en vue d'évaluer les conséquences de cet événement ». Le bâtiment en cause est situé à proximité des deux réacteurs, mais il est distinct des unités de production. Il n'est pas soumis aux mêmes contraintes en termes de résistance aux chocs : « Tous les bâtiments entrant dans le processus de production d'énergie d'origine nucléaire sont en béton, donc pas du tout de même conception que celui-ci. Un toit en béton ne peut pas s'effondrer avec 40 cm de neige », souligne EDF.

Le réseau Sortir du nucléaire s'interroge : « Quels ont été les dommages causés par l'effondrement du toit ? La neige tombée sur ces déchets ne risque-t-elle pas de contaminer l'environnement, une fois fondue ? » Aucun fût n'a eu à souffrir de cet incident, qui n'a eu aucune conséquence pour les personnels et la population, assure Éric Villatel. « Il n'y a eu aucune diffusion de radioactivité à l'extérieur. »

Pas d'incidence, non plus, sur la production d'électricité. Les deux réacteurs ont continué à tourner, un élément important en cette période où la consommation bat des records.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet ... 4_actu.Htm

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Re: Dissémination des déchets faiblement radioactifs

Message par energy_isere » 20 déc. 2010, 19:18

le 09 Janv 2010 Remundo a écrit :Salut les Oléocéniens,
Est Républicain a écrit :Utiliser des déchets radioactifs pour la construction des maisons ou des voitures : à une époque qui met en avant les matériaux écologiques et les véhicules électriques, l'hypothèse paraîtrait presque farfelue. Et pourtant... Un arrêté ministériel du 5 mai 2009, paru au « Journal officiel » du 14 mai, autorise bien l'utilisation de substances faiblement radioactives dans certains biens de consommation et produits de construction. Précisément, ce texte passé inaperçu a instauré une procédure de dérogation au Code de santé publique, qui interdisait jusqu'à présent un tel « recyclage » des rebuts radioactifs.

« Cet arrêté va à l'encontre de tous les textes officiels qui interdisent de diluer les déchets radioactifs dans l'environnement », affirme Roland Desbordes, le président de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad),........
Source Est Républicain

Qu'en dites vous Krolik ? :-P
c' est ce post du 09 Janvier 2010 ; viewtopic.php?p=263586#p263586

et le 02 Janvier on avait cet article de Agoravox :
Des substances radioactives bientôt à la maison : Mais qui les arrêtera ?!
http://www.agoravox.fr/actualites/polit ... ives-67523
dans lequel Krolik a defendu son bout de gras (rimant avec Areva). D' ailleurs la fameuse grotte au radon du Montana est indiquée en lien par Krolik.
Il y a ..... 47 écran de commentaire à défiler pour arriver au bout des commentaires. Oups !

Mais qu' est ce que tout ce projet est devenu au bout d' un an ?
C 'est passé (sous Borloo) ou pas ? C' est à dire est ce que c' est à NKM de traiter ou d' autres instances ? :-k
Quelqu' un a suivi le développement de cette affaire ?

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par Remundo » 20 déc. 2010, 19:41

si elle traite la question aussi bien qu'elle saccage le PV, on a toutes les raisons d'être rassuré. :-D

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par energy_isere » 20 déc. 2010, 19:49

sur le site de la CRIIRAD le dossier figure encore en page d' acceuil : http://www.criirad.org/
mais je n' ai pas l' impression qu' il y a de l' information récente.

sur ce site de nos amis Suisses : http://sarkokoko.over-blog.com/article- ... 72354.html

on obtient le lien vers le test de l' arreté du 05 Mai 2009 paru dans le Journal Officiel du 14 Mai 2009 de la Republique Francaise.
http://sarkokoko.over-blog.com/ext/http ... ai2009.pdf

il est donc passé et en application !

Rappel :
En 2002, deux garanties essentielles pour la protection du public contre les dangers des rayonnements ionisants ont été inscrites dans le CODE DE LA SANTE PUBLIQUE (CSP) :

o L’INTERDICTION D’AJOUTER délibérément des substances radioactives dans les aliments, les biens de consommation et les produits de construction (cf. article R.1333-2) ;

o L’INTERDICTION D’UTILISER des matériaux et des déchets provenant d’une activité nucléaire – et qui sont CONTAMINES ou susceptibles de l’être – pour la fabrication de biens de consommation et de produits de construction (cf. article R.1333-3).

Le 5 mai 2009, un ARRETE INTERMINISTERIEL a instauré une procédure de DEROGATION à ces interdictions, une procédure particulièrement laxiste. Cet arrêté a été publié en dépit d’un AVIS DEFAVORABLE de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Cinq produits seulement sont exclus des dérogations et protégés des contaminations radioactives : 1/ les aliments ; 2/ les produits cosmétiques ; 3/ les parures ; 4/ les jouets ; 5/ les matériaux en contact avec les aliments et les eaux.

Le 10 juillet 2009, la CRIIRAD a adressé au Conseil d’Etat un RECOURS pour excès de pouvoir. La demande d’annulation de l’arrêté est basée sur des ARGUMENTS de légalité interne et externe.

Le 6 novembre 2009, sans attendre le résultat de la procédure contentieuse, la CRIIRAD adressait une LETTRE OUVERTE aux 3 ministres compétents : Mme BACHELOT, ministre en charge de la santé, Mme LAGARDE, ministre en charge de la consommation et M. BORLOO, ministre en charge de la construction, leur demandant d’abroger l’arrêté du 5 mai 2009 sans attendre l’issue de la procédure contentieuse.

En complément de ces démarches, la CRIIRAD appelle les consommateurs et les associations à se mobiliser et à demander aux autorités le maintien des interdictions et l’abrogation de l’arrêté du 5 mai 2009. Des MODELES DE LETTRES sont à la disposition de tous ceux qui souhaitent participer à la campagne. Le recyclage des matériaux radioactifs doit rester confiné dans les filières nucléaires (CENTRACO et D’HUART INDUSTRIE), sans possibilité de diffusion dans le domaine public.
source : http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/sp ... article353

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par krolik » 20 déc. 2010, 21:27

En l'occurence il ne s'agit pas de défdre le bout de gra d'AREVA qui n'a rien à faire de cet arrêté.
L'introduction de déchets est interdite, donc pas 'intérêt pour AREVA.
Par contre additionner des marqueurs dans des explosif pour pouvoir facilement les détecter, mais aussi ( marqueurs différents avec des durées de vie différente) permettent de connaitre son origine et sa date de fabrication.
Areva ne fabrique pas des explosifs, bien que les explosifs soient un poroduit essentiellement de consommation, un peu spéciale, mais de consommation.
En fait le fin mot de l'histoire, cet arrêté a été pris pour aider une PME qui a développé un procédé très innovant de cloisons isolantes. Ce procédé de fabrication nécessite un suivi très fin qui dans la pratique est réalisé par neutronographie.
le problème c'est que les neutrons envoyés et absorbés créent une activation très légère du matériau.
D'où la mention spécifique des matériaux de construction dans l'arrêté.
On peut remarquer aussi qu'effectivement dans ce cas des marqueurs radioactifs ne sont pas ajoutés, ils sont simplement créés in-situ par activation...Appréciez la nuance.
D'autre part les dérogations existaient déjà, il y avait un comité ad-hoc avec des représentants de trois ministères, dont l'industrie. Maintenant dans la pratique ce comité est supprimé et c'est seulement le ministère de la santé qui donnera son accord, l'industriel ne sera plus défendu par son ministère de tutelle. Et il devra démontrer qu'il n'y a pas d'autre solution pour résoudre son problème.
AREVA n'a rien à cirer de la fabrication de panneaux isolants pour construction.
Apparemment vous êtes maniaco-dépressif sur le sujet d'AREVA, l'industrie nucléaire est bien plus complexe que ce qui est controlé par AREVA, et j'ai l'impression que vous ne vous en rendez pas compte.
@+

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par Remundo » 20 déc. 2010, 22:41

Qu'AREVA se fiche de ce décret, rien n'est moins sûr : pour tous ses déchets de faible activité, souvent volumineux, mais contenant des matières valorisables (métaux, caoutchouc, plastiques, tissus...), ce genre de décision permet de broyer "tout ça" et de le perfuser à bon compte dans l'industrie des matières premières ou de matériaux recyclés. La dilution étant supposée annuler le risque (c'est une vieille marotte du secteur, d'ailleurs, car historiquement il était proposé de tout benner au milieu de la mer et des océans...)

Egalement, je suis un peu sceptique sur cette histoire de cloison isolante dont la fabrication nécessite un flux de neutrons... qui aurait justifié cette dérogation osée.

Quoiqu'il en soit, il devrait y avoir (comme antérieurement !) une interdiction absolue d'incorporer ou "de créer in situ" sciemment des matières radioactives dans tout objet ou matière cotoyant quotidiennement le public...

Nos ministres sont irresponsables sur ce coup là.

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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.

Message par krolik » 20 déc. 2010, 23:56

Il faut se rendre compte que les produits créé par activation neutronique sont d'une activité inférieure au granite ordinaire..
Et que contrairement au granite les produits en question ne produisent pas de gaz radioactif !
Ah saloperie de granite !
Maintenant ce n'est pas une question de ministres.
C'est juste le problème du ministère de la santé, et à ma connaissance il n'y a pas encore eu de dérogation accordée contrairement à l'ancienne formule de la commission interministérielle..Enfin on peut toujours grimper aux rideaux en hurlant contre le nucléaire.. ça occupe la discussion de Mme Michu.

à+

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