Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par GillesH38 » 05 févr. 2011, 08:48

Alter Egaux a écrit : Ce qui veut dire que le GIEC a malheureusement un scénario catastrophe qui tient la route...
j'ai répondu à météor : le prix du gaz aux US est déjà retombé en-dessous du prix où le gaz de schistes est rentable; extrapoler un phénomène de quelques années sur 100 ans, ça me parait très très hypothétique ....

http://www.eia.doe.gov/dnav/ng/hist/n3035us3m.htm

c'est un parfait exemple du mécanisme de la dépletion : les réserves non conventionnelles existent incontestablement, et c'est aussi vrai pour le pétrole. Les économistes ont tout à fait raison de souligner que la notion de réserves est une notion économique et fluctuant suivant le prix. Ils oublient juste un minuscule détail : que le pouvoir de consommation dépend AUSSI de ce prix, et donc, c'est un problème de point d'équilibre qui finit inéluctablement par décroitre. Les scénarios du SRES n'intégrent aucunement ce genre de considération, et sont basés sur l'hypothèse "non négociable" d'une croissance économique continue au cours du XXIe siecle. C'est particulièrement surprenant de voir certains défenseurs de ces scénarios sur ce forum ....
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Remundo » 05 févr. 2011, 09:47

tout à fait Gilles,

Jancovici avait d'ailleurs mis le doigt sur ce problème dans les modélisations du RC, qui prévoit des "scénarios d'émissions" croissants en tant que donnée imposée sur le modèle, alors qu'en réalité, c'est une variable en rétroaction avec l'épuisement des ressources et bien d'autres facteurs.

Le modèle est donc entièrement biaisé dès le départ... Pas facile d'être Madame Soleil. Par contre Monsieur Soleil pourrait nous aider.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Silenius » 06 févr. 2011, 01:06

=D> Merci beaucoup Philippe pour toutes ces informations !

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 09 févr. 2011, 20:00

Gaz non conventionnels: l’Europe en a, mais à un coût élevé

L’exploitation des gaz non conventionnels a déclenché en France un grand débat avant même de commencer. Comme les Etats-Unis, l’Europe est riche en GNC, mais leur exploitation risque d’être problématique, tant sur le plan technique que réglementaire.


..........
Les grandes avancées technologiques ayant été réalisées aux États-Unis, la phase de test européenne est principalement prospective. L'incertitude quant au potentiel économique plane toujours. Une étude menée par l'Oxford Institute for Energy Studies montre que le coût d'exploitation et de développement des GNC serait 2 à 3 fois plus élevé en Europe, qu'aux États-Unis. Ce coût serait également supérieur à celui de l'exploitation du gaz conventionnel. Dans le plus optimiste des scenarii, le prix du GNC serait proche de celui du gaz russe et demeurerait supérieur au prix des gaz provenant d'Afrique et du Moyen-Orient, d'autant plus que le prix du GNL risque de diminuer en raison du sur-approvisionnement des Etats-Unis. Cependant, si le prix du GNC atteint un prix équivalent à celui du gaz russe, la question de la sécurité énergétique se pose et les GNC pourraient bien représenter un argument de négociation face au géant Gazprom.

..........
en entier : http://energie.lexpansion.com/energies- ... -5632.html

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alter Egaux » 09 févr. 2011, 20:57

Une étude menée par l'Oxford Institute for Energy Studies montre que le coût d'exploitation et de développement des GNC serait 2 à 3 fois plus élevé en Europe, qu'aux États-Unis.
Je voudrais bien comprendre pourquoi ?
Parce que l'Europe est plus urbanisée ? Ou qu'il y a plus de réglementation ? Ou les 2 ?
Ce qui voudrais dire coté écologique, c'est la cata aux USA ?

Car où sont les économies ?
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par sceptique » 09 févr. 2011, 21:15

Alter Egaux a écrit :
Une étude menée par l'Oxford Institute for Energy Studies montre que le coût d'exploitation et de développement des GNC serait 2 à 3 fois plus élevé en Europe, qu'aux États-Unis.
Je voudrais bien comprendre pourquoi ?
Parce que l'Europe est plus urbanisée ? Ou qu'il y a plus de réglementation ? Ou les 2 ?
Ce qui voudrais dire coté écologique, c'est la cata aux USA ?

Car où sont les économies ?
Et si c'était simplement la géologie des gisements européens qui était moins favorable ?
Il suffit de se rappeler que pour le pétrole le coût d'exploitation et de développement peut varier d'un facteur 10 et plus entre les bons puits (genre Moyen-Orient classique "historique") et le deep offshore. Alors un facteur 2 ou 3 ...

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alter Egaux » 09 févr. 2011, 21:20

sceptique a écrit :Et si c'était simplement la géologie des gisements européens qui était moins favorable ?
Sur toute l'Europe ? Comme c'est simple...
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par sceptique » 09 févr. 2011, 21:25

Si on compare le potentiel pétrolier de toute l'Europe avec celui du Moyen-Orient on note une légère ( :-D ) différence.
Que, pour du gaz non conventionnel, on retrouve un écart moindre entre 2 grandes régions ne me paraît pas absurde. Attendons donc l'avis de Philippe par exemple.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Philippe » 09 févr. 2011, 21:49

Les coûts sont beaucoup plus élevés en Europe qu'en Amérique du Nord pour des raisons fort simples : il existe beaucoup plus de personnel et de matériel en Amérique du Nord qu'en Europe. L'exemple emblématique est celui des appareils de forage (des derricks). Pour les hydrocarbures non conventionnels, on ne s'intéresse qu'aux appareils terrestres. Le nombre de ces appareils de forage pour toute l'Europe est de 56 (statistique de décembre 2010 : http://www.energyeconomist.com/a6257783 ... ional.html). Aux USA, le 4 février 2011 - les statistiques sont hebdomadaires - il y avait 818 appareils de forage au travail pour le pétrole et 911 pour le gaz, soit un total de 1729. Au Canada, le 28 janvier, il y avait 637 appareils au travail. Je n'ai pas trouvé le nombre d'appareils marins, mais il doit être très faible. En Amérique du Nord, il y a donc, en ce moment, environ 2350 appareils de forage terrestres au travail, soit 41 fois plus qu'en Europe. Il en va de même pour tous les services annexes : unités de cimentation, unités de logging éléctrique (mesures au câble dans les puits), cabines de mud-logging (enregistrement en continu des paramètres de forage, et notamment de la boue de forage), etc.

Les conséquences sont faciles à imaginer : on peut facilement trouver la taille d'appareil adaptée aux besoins plutôt que prendre un appareil surdimensionné, on peut trouver un appareil plus proche, avec des coûts d'amenée et de repli moindres, les appareils sont moins convoités et les tarifs sont nettement moindres, les temps d'attente sont réduits, etc.

L'ennui est que ce problème se pose pour rigoureusement tous les autres services pétroliers, même après le forage : les appareils de maintenance de puits sont plus rares, les marchés des consommables (tubes, têtes de puits, pompes, etc.) sont plus réduits, et les fournisseurs pratiquent des prix plus élevés : j'ai acheté récemment du matériel en Allemagne. Il est fabriqué en Chine, passe par les Etats-Unis pour recevoir le label de qualité API (American Petroleum Institute) et est ensuite transporté en Europe !

Tout est comme ça, parce que l'Europe n'a pas le passé pétrolier de l'Amérique du Nord. Il faudrait des décennies pour combler le retard, si on décidait de le faire. Les résultats de l'étude sont donc parfaitement corrects. Il faut noter, une fois encore, que ce n'est pas spécifique aux gaz de schiste, mais à toutes les opérations pétrolières réalisées en Europe.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alter Egaux » 09 févr. 2011, 22:16

Philippe a écrit :Il faut noter, une fois encore, que ce n'est pas spécifique aux gaz de schiste, mais à toutes les opérations pétrolières réalisées en Europe.
Merci de l'explication, qui me semble bien plus réaliste que l'alibi d'une géologie différente dans toute l'Europe vis à vis des USA.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 14 févr. 2011, 20:02

Le forage horizontal avec multi fracturation hydraulique transforme totalement les données énergétiques mondiales
http://www.leblogenergie.com/2011/02/le ... es-mo.html

on y voit la mixture employée pour la fracturation hydraulique :

Image

beurk .....

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Philippe » 15 févr. 2011, 01:03

La plupart de ces produits sont utilisés de façon courante dans les boues de forage, même verticaux sans fracturation, et leurs propriétés sont bien connues. Evidemment, les boues de forage sont bien canalisées, puis récupérées en surface et traitées. Ce sont des sociétés spécialisées (NOV BRANDT EUROPE, par exemple), qui récupèrent ces boues pour les traiter. Les volumes sont bien suivis, avec des bordereaux de suivi des cargaisons évacuées par camion, jusqu’au site ultime d’évacuation. C’est aussi l’intérêt du sous-traitant, qui a intérêt à s’assurer que les quantités sont bien respectées pour sa facturation. Il faut savoir que le déchet reste, en permanence, sous la responsabilité de la compagnie pétrolière. Il arrive qu’il se produise des pertes de boue lors des opérations de forage, mais là, personne ne sait où ça va. Lorsque les pertes se produisent dans des zones présentant des aquifères de surface, le forage se fait à l’eau claire. Lorsque les pertes se produisent à des profondeurs où il n’y a plus d’aquifères d’eau potable, la boue est simplifiée à l’extrême pour réduire les consommations de produits (c’est souvent la galère pour mixer en continu de la nouvelle boue de forage pour remplacer la boue perdue) : eau + bentonite (argile), plus soude pour le pH.

Dans le détail, même si je ne suis pas spécialiste des produits à boue (je vais me renseigner auprès de confrères, ingénieurs boue, pour vérifier que je n’ai pas écrit d’âneries) :

- Le « proppant », ou agent de soutènement, est constitué de billes calibrées de matériaux tel le sable ; il sert à empêcher la fracture de se refermer, et il a donc vocation à rester en place.
- L’acide chlorhydrique semble incompatible avec l’hydroxyde de sodium (et non le carbonate de sodium ou de potassium) cité plus loin. En général, on pompe des fluides alcalins (pH de 9 à 10) et donc enrichis en hydroxyde de sodium. L’utilisation de l’acide chlorhydrique est réservée à des opérations spéciales, pour des opérations sporadiques lorsque la zone à traiter contient des carbonates. Dans ce cas, il est injecté pur (généralement en concentration dite 15X). Il sert aussi à réguler finement le pH du gel utilisé en fracturation hydraulique (qui est différent de la boue forage, alcaline, elle). Les ions sodium et chlorure sont parfaitement anodins. Les hydroxydes ou les ions H+ résistent mal à la dilution, par définition même du pH.
- Le réducteur de friction est fondamentalement un lubrifiant, destiné à réduire les pertes par frottement entre le train de tiges, qui tourne, et les cuvelages, fixes. Ce sont des huiles minérales, moins denses que l’eau, dont elles sont séparées par simple décantation. Je ne vois pas ce que le polyacrylamide vient faire là.
- Le « surfactant », en français tensioactif, permet l’émulsion de phases non miscibles. Je ne vois pas comment l’isopropanol, le grand frère de l’alcool éthylique de nos boissons fermentées, pourrait augmenter la viscosité d’un mélange (sinon par la réalisation d’une émulsion, mais on parle d’une légère augmentation de viscosité, rien à voir avec ce que l’on veut obtenir), mais je crois plutôt qu’il est utilisé comme tensioactif.
- L’augmentation de la viscosité de la boue de forage est obtenue par des polymères, comme, justement le polyacrylamide, placé par erreur dans la mauvaise case. On en utilise aussi dans les boues de forage de puits verticaux. Dans les temps anciens, on obtenait le même effet avec de l’amidon. L’objectif est de permettre la remontée des copeaux de roche broyée, qui ne remonteraient pas en utilisant simplement de l’eau, pas assez visqueuse (vitesse de chute des copeaux supérieure à la vitesse ascensionnelle de la boue en cas de forage à l’eau claire).
- Le chlorure de potassium est un produit pas sympa, qui achève les condamnés à mort aux USA lorsqu’il est injecté en intraveineuse. On en utilise, parce que l’ion potassium a la particularité d’empêcher les argiles, traversées en forage, de gonfler. On stabilise ces argiles avec ces ions potassium. Une fois dilués, les ions chlorure et potassium redeviennent parfaitement anodins.
- Le « gelling agent » est vraiment spécifique à la fracturation hydraulique. Il faut que le fluide pompé soit très visqueux, beaucoup plus que la boue de forage, pour « porter » les grains de sable jusqu’à leur destination ultime, au cœur de la fracture. Il faut ensuite « casser » le gel, comme une mayonnaise qui tombe, pour pouvoir expulser les liquides du puits en laissant le sable au fond. Pour casser le gel avec retard, on utilise le « persulfate d'ammonium » (http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0632.html). Je ne connais pas ces produits, et ne me prononcerai pas. Wikipedia signale juste que l’hydroxyethyl cellulose est utilisé dans des médicaments. On peut donc créditer ce produit d’une toxicité modérée. De mémoire, mais sans garantie, je crois qu’on ajuste le timing de destruction retardée du gel en agissant, finement, sur le pH. C’est sans doute là que l’acide chlorhydrique trouve sa place.
- Le « scale inhibitor » est destiné à prévenir le dépôt de précipités (tartre, sulfate de baryum, etc.) sur les tuyaux. L’éthylène glycol est utilisé comme antigel. Il est dangereux par ingestion.
- Le « pH adjusting agent », déjà rencontré, sert à monter le pH. Je vois mal un carbonate remplir ce rôle, ordinairement dévolu aux hydroxydes. Les foreurs utilisent de la soude (soude caustique, comme on disait puis). Ce produit redevient parfaitement anodin par dilution.
- On a vu le persulfate d’ammonium, qui permet de choisir le moment où on casse le gel.
- Le « crosslinker » m’est mal connu. Je le comprends comme étant un produit qui permet de maintenir la viscosité d’un gel, alors que les températures croissantes dans un puits tendraient à la faire chuter. Je ne connais pas les borates (de sodium - http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0567.html - ou de calcium), mais leurs toxicités apparaissent faibles.
- L’iron control évite le dépôt de rouille sur les tuyaux, par réduction chimique de la rouille. L’acide citrique est parfaitement anodin. Sauf pour les personnes souffrant d’aigreurs d’estomac.
- Les deux derniers sont moins anodins, mais on les utilise pendant toute la durée d’un forage, sauf pour la traversée des aquifères de surface. L’inhibiteur de corrosion est un produit pas sympa. Il permet d’éviter la corrosion du matériel tubulaire dans le puits, et surtout celle des cuvelages, qui ont vocation à rester à perpétuité. On ne peut pas faire l’économie de ce produit. Malheureusement, il n’en a pas été trouvé d’anodins. L’arsenic a vite été prohibé, pour le remplacer par des inhibiteurs organiques. Le N,N-dymethylformamide a la fiche de sécurité suivante : http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0457.html.
- Le bactéricide est également indispensable, pour interdire toute contamination bactérienne des niveaux géologiques traversés. On connaît des peuplements bactériens anaérobies involontaires dans le Dogger du Bassin de Paris, parce que la boue de forage était préparée, sans traitement, à partir de l’eau de l’étang d’à côté. Du coup, quand ces bactéries trouvent des ions sulfate, elles se régalent et les réduisent en sulfure d’hydrogène, meurtrier. Ca peut durer indéfiniment. Heureusement, les bactéries voyagent peu (sauf dans les puits d’injection d’eau), et elles restent aux endroits où on les a mises, aux abords de puits. Les propriétés du glutaraldéhyde sont décrites au lien : http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0158.html : c’est le moins sympa de la bande.

Il faut bien comprendre que tous ces produits, sauf le sable, l’agent gélifiant, le briseur de gel et sans doute le crosslinker, sont utilisés dans les forages ordinaires, même verticaux.

C’est pour cela que les DREAL, Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, sont sourcilleuses sur les conditions d’élimination de ces produits, une fois les opérations de forage terminées. Les recoupements entre les quantités facturées par le fournisseur (qui reprend les palettes de produits non consommés) et les quantités évacuées par camion permettent de s’assurer que tout a bien été éliminé dans les règles.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par phyvette » 15 févr. 2011, 09:07

Philippe a écrit :La plupart de ces produits sont utilisés de façon courante dans les boues de forage, même verticaux sans fracturation, et leurs propriétés sont bien connues...]

L’acide citrique est parfaitement anodin. Sauf pour les personnes souffrant d’aigreurs d’estomac.
Affection aiguë très répandue chez les écolo-bobios.

Merci pour ces riches précisions Philippe, sans vous, ou les aurions nous trouvées ? =D> =D>
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alter Egaux » 15 févr. 2011, 11:15

phyvette a écrit :Affection aiguë très répandue chez les écolo-bobios.
C'est vrai, on en a marre de ses "salauds" d'écolo-bobios ! :roll:
Dans le documentaire d'ARTE (encore visible sur Arte +7), on y voit des écolos classés comme terroriste aux USA, cas par exemple de Jeff Luers, activiste condamné à 22 ans de prison. Le rêve sécuritaire : plus d'écolos. Basta !

Le plus troublant, c'est que dans le reportage, ses ex activistes (car vu leurs vies, ils n'ont même plus les moyens de faire de la désobéissance civile) parlent exactement comme des objecteurs de croissance français ou des peakistes.
Et la tendance en Europe est de suivre le chemin pris aux USA : faire payer par la prison l'activisme de certains militants non violents, par des "arrestations préventives" en Allemagne, de la prison ferme au Danemark, etc... Mater les décroissants et peakistes de tous bord. Et surtout, casser la dynamique alternative qui vient.

Finalement, nous avons encore de la chance en France, nous ne sommes que classés "ultra gauche" à Tarnac... :-D

Sinon, merci encore, Phillipe... ;)
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 16 févr. 2011, 09:06

Gaz non conventionnels: les Pays Bas prêts à s’y lancer

mardi 15 février 2011

Par Karel Beckman, Rédacteur en chef de European Energy Review

Le Conseil néerlandais de l'énergie (Dutch Energy Council), le plus important organisme de conseil du gouvernement de La Haye, est un supporter enthousiaste du développement des gaz non conventionnels aux Pays-Bas. Dans un avis officiel au gouvernement, le Conseil recommande une série de politiques qui devraient stimuler l'exploitation du gaz de schiste et du méthane charbonnier.

Il recommande aussi au gouvernement de faire en sorte que les propriétaires et exploitants des terrains concernés bénéficient financièrement de ce développement gazier. Ceci accroîtrait le soutien des citoyens pour l'exploitation des gaz non conventionnels, dit le Conseil. Comme en France, le sous-sol des Pays-Bas n'appartient pas aux propriétaires des terrains, ce qui les prive de tout intérêt automatique dans l'exploitation, contrairement au droit traditionnel en vigueur aux Etats-Unis.

Un porte-parole du ministère des affaires économiques a déclaré à European Energy Review que le gouvernement néerlandais approuvait les recommandations du Conseil.

Le Conseil néerlandais souligne que grâce à la "révolution" des gaz non conventionnels qui a démarré aux Etats-Unis et se propage à travers le monde, les réserves totales de gaz (naturel et non conventionnels) seront suffisantes pour des décennies, voire des siècles. Elles seront en outre réparties de façon beaucoup plus égale sur la planète, ce qui améliorera la sécurité des approvisionnements.

En outre, le Conseil met en avant le fait que, dans la transition vers une économie décarbonée, la génération de l'électricité dans les centrales à gaz est une option préférable à celle dans les centrales à charbon dotée de systèmes de capture et de stockage de carbone (CSC). Selon le conseil, une centrale à gaz sans CSC produit moins de CO2 qu'une centrale à charbon qui capte 80% de ses émissions. L'utilisation du gaz est particulièrement flexible et peut être "verdie" grâce à l'utilisation de biogaz.

Pour toutes ces raisons, "le gaz mérite une place plus importante dans la politique énergétique et climatique de l'Europe", conclut le Conseil. Les Pays-Bas sont le seul pays européen qui exporte du gaz, grâce à son énorme gisement de Groninge ("Slochteren"), dans le nord du pays. Le champ gazier contenait à l'origine 2.800 milliards de m3 de gaz, et on estime qu'il en reste autour de 1.000 milliards de m3. Rappelons que la consommation annuelle d'un pays comme l'Allemagne est de 78 milliards de m3 (645 milliards par an aux Etats-Unis).
http://energie.lexpansion.com/climat/ga ... -5661.html

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