Interviewée sur Public Sénat à 19H00 aujourd'hui
Face à cette opacité et devant le manque d'informations fiables, certains citoyens et des associations ont pris l'initiative de détailler plus concrètement les faits afin de les présenter à la population.
Ainsi, le CNIC (Citizens' NuclearInformation Center), une association qui travaille depuis longtemps sur les questions de la sécurité nucléaire, a décidé de donner une conférence de presse journalière dès le samedi 12 mars, notamment en présence de M. Masashi Goto, un ancien ingénieur de la compagnie Toshiba qui a travaillé sur la conception de l'enceinte de confinement du réacteur, sa spécialité étant la résistance de l'enceinte. Depuis le dimanche 13 mars, la conférence de presse journalière est donné avec une traduction en anglais au Foreign Correpondants' Club à Tokyo.( http://www.ustream.tv/recorded/13339131)
Bien que dépourvu de certaines données concrètes, les explications de M. Goto sont cependant assez précises et fondées sur son expérience et de véritables connaissances techniques : il explique que les dispositifs prévus en cas d'accident n'ont pas pu fonctionner à cause du tsunami (la coupure de l'électricité) ce qui a généré une situation non prévue dans la gestion des accidents. Les ingénieurs qui conçoivent les centrales nucléaires suivent un cahier des charges où les conditions critiques maximales sont déterminées. Or, ce qui s’est passé à Fukushima dépasse largement les conditions critiques imaginées dans les cahiers de charge.
M. Goto a abandonné son emploi de concepteur nucléaire lorsqu'il a compris que l'enceinte de confinement qui devait être la dernière protection contre les accidents à l'intérieur de la cuve du réacteur ne pouvait pas jouer ce rôle: en effet, l'accident nucléaire de Kashiwazaki ( en juillet 2007, causé par le séisme de Niigata, qui "par pur hasard", a -t-il dit, n'a pas eu de conséquences graves) a démontré que la pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement pouvait monter bien au-delà de ce qui a été prévu (2,5 fois plus) par les cahiers de charge.