Filiére nucléaire Francaise

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97928
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 03 mai 2011, 19:46

A la centrale nucléaire de Gravelines, ce mardi 3 mai, le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a renouvelé sa confiance dans le nucléaire.

Nous allons continuer à investir dans cette filière. Je refuse de remettre en cause l’indépendance énergétique de la France. Il n’y aura pas de moratoire", a scandé à plusieurs reprises le Président de la République à la sortie de la salle des machines électriques devant un parterre d’une centaine de personnes.

"Gravelines est aujourd’hui encore plus sûre qu’à ses débuts il y a trente ans, grâce aux nombreux retours d’expériences dont elle a bénéficié", a-t-il affirmé. Les collaborateurs présents semblaient tous du même avis, qu’ils soient salariés d’EDF ou de sous-traitants. "Nous travaillons à la maintenance de la robinetterie et de la tuyauterie. Je peux vous dire qu’ils ne regardent pas à la dépense ici", affirme un ouvrier au casque blanc marqué du nom de son employeur Endel.

A deux pas, un homme porte un casque bleu au nom de l’entreprise Aris. "Tout est ici régulièrement remis à neuf, même le béton", répond-il, lorsqu’on lui pose la question de la sécurité des installations. Un autre au casque rouge estampillé Poujaud se félicite que les équipes d’EDF soient très procédurières et réactives.

Pas une voix ne s’élève pour critiquer la sûreté de la centrale ! Pour le personnel présent, l’accident de Fukushima n’a aucune raison de se produire à Gravelines. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs bien insisté là-dessus : "Ce n’est pas un accident nucléaire et cela ne doit pas remettre en cause ce qui fait la fierté et la force de la France."

Un audit dans toutes les centrales

Mais s’il n’est pas question d’arrêter Flamanville, ni aucun de 58 réacteurs français, Nicolas Sarkozy a quand même décidé de lancer un audit dans toutes les centrales. A Gravelines, cet audit s’ajoutera à l’audit décennal.
http://www.usinenouvelle.com/article/ni ... df.N151167

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Remundo » 03 mai 2011, 20:09

"Tout est ici régulièrement remis à neuf, même le béton",
Ah bon !!!

y'a du dépôt de brevet dans l'air : du béton que l'on remet à neuf sans le casser, wahou ! \:D/

Avatar de l’utilisateur
ticaribou
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 1055
Inscription : 14 juin 2007, 11:06

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par ticaribou » 03 mai 2011, 20:15

Remundo a écrit :
"Tout est ici régulièrement remis à neuf, même le béton",
Ah bon !!!

y'a du dépôt de brevet dans l'air : du béton que l'on remet à neuf sans le casser, wahou ! \:D/
un peu d'enduit sur les fissures et le tour est joué :-"
Image

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 13572
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par kercoz » 04 mai 2011, 18:00

Sirenes d'alarme a Golfeche ce matin (declenchement intempestif!) .......Tout le monde est sorti voir ce qui se passait !! alors qu'en cas de sirene , il fallait se confiner.......Ils se posent vraiment des question sur ce coup!

Avatar de l’utilisateur
Alter Egaux
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 4300
Inscription : 08 févr. 2006, 15:18
Localisation : Ile de France
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Alter Egaux » 04 mai 2011, 18:27

kercoz a écrit :Sirenes d'alarme a Golfeche ce matin (declenchement intempestif!) .......Tout le monde est sorti voir ce qui se passait !! alors qu'en cas de sirene , il fallait se confiner.......Ils se posent vraiment des question sur ce coup!
Premier mercredi du mois ?
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 13572
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par kercoz » 04 mai 2011, 18:37

http://www.libetoulouse.fr/2007/2011/05 ... ation.html.

_________________
kercoz est en panne d'inspiration . Les fils "Fukushima " et "je vous nuke" sont envahis de "face" et de "néoténie" . Les nostalgiques et ceux qui attendent une évolution de sa réflexion s'expriment ici:
http://oleocenebaqueupe.forumactif.com/

Avatar de l’utilisateur
ticaribou
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 1055
Inscription : 14 juin 2007, 11:06

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par ticaribou » 06 mai 2011, 14:47

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeche/ ... sable.html
après la version "tout va bien, on contrôle tout", voilà la version "ptêtre bien qu'un accident est quand même possible", préparant l'opinion publique le jour où ça arrive. et le "il faut bien accepter".
bin non ! si on peut produire même moins, juste pour l'essentiel, sans les dangers, c'est vraiment cette option-là qui est la bonne.
Image

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97928
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 09 mai 2011, 14:27

Audit sur la sécurité nucléaire en France : l'ASN fixe le calendrier

AFP le 09/05/2011

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) demande aux exploitants de réacteurs ou d'installations nucléaires "prioritaires" de lui remettre un "premier rapport" d'ici le 15 septembre dans le cadre de l'audit faisant suite à l'accident de Fukushima, selon un calendrier présenté lundi.

BioBen
Goudron
Goudron
Messages : 102
Inscription : 22 févr. 2010, 23:42

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par BioBen » 09 mai 2011, 14:53

Pour continuer avec les calendriers :

http://www.assemblee-nationale.fr/contr ... ravail.pdf

Avatar de l’utilisateur
ticaribou
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 1055
Inscription : 14 juin 2007, 11:06

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par ticaribou » 10 mai 2011, 13:14

http://www.euractiv.fr/nucleaire-autori ... ts-article
je cite
Les évaluations seront faites par les exploitants des centrales, à l'instar d'EDF.
et sans contre expertise

autant demander à servier de tester le mediator et dire son avis pour autoriser la vente ou pas.........ou à un élève d'évaluer sa copie, ou demander à sarko de s'auto évaluer sans passer par une nouvelle élection........
Image

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par krolik » 19 mai 2011, 23:58

La SFEN fait une mise au point.
@+
Le débat nucléaire en France :

quelques données et commentaires
Un point de vue de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN)

20 mai 2011
L’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi a relancé le débat sur le nucléaire et la politique énergétique. Certaines analyses développées à cette occasion nous paraissent infondées ou caricaturales, qu’elles concernent les avantages stratégiques et économiques du nucléaire, sa sûreté, son impact environnemental, la gestion de ses déchets etc…Nous présentons ici brièvement, en réponse, quelques données et constats chiffrés, assortis de commentaires, dont la prise en compte nous paraît utile au bon déroulement d’un débat pluraliste. .

1- …Et d’abord, raisonner global : le nucléaire répond aux deux grands problèmes – énergétique et climatique – que le monde doit affronter.

*L’accident de Fukushima-Daiichi n’a pas fait disparaître comme par enchantement les raisons qui militent pour un développement renforcé du nucléaire sur le plan mondial.

De 6,5 milliards d’individus aujourd’hui, la population de la planète va passer à 9 milliards en 2050. Cela va entraîner une très forte hausse de la demande énergétique ; d’abord, bien sûr, pour accompagner la croissance démographique et aussi pour améliorer l’accès à l’énergie des populations les plus défavorisées.

*Environ 4 milliards de personnes vivent aujourd’hui dans l’inconfort ou la précarité énergétique ; 1,5 milliard n’ont même pas encore accès à l’électricité ! Cela veut dire que même si nous ( = pays riches =1 milliard d’individus au total) réussissons à diminuer fortement notre consommation d’énergie, le monde devra de toute façon en produire beaucoup plus dans les prochaines décennies –et notamment sous forme d’électricité.

*Or, notre principale source d’énergie, les combustibles fossiles (= pétrole, charbon, gaz, 85% de l’énergie mondiale) est en voie de raréfaction accélérée. Dans ces conditions, l’apport du nucléaire, capable de produire en continu des quantités massives d’électricité, se révèle précieux pour contribuer à satisfaire les besoins mondiaux. Il serait irresponsable d’y renoncer alors que nul ne peut dire ce que sera la situation énergétique de la planète dans 20, 30,50 ans.

*Plus le nucléaire sera développé (dans les pays ayant les capacités de le faire) moins la ponction sera forte sur les réserves de combustibles fossiles, lesquels sont indispensables au décollage économique des pays pauvres. Au-delà de la garantie d’approvisionnement qu’il représente, le nucléaire apparaît comme un facteur de détente de la contrainte énergétique mondiale et comme un élément de régulation des prix des matières premières énergétiques.

*Le nucléaire qui, contrairement aux combustibles fossiles, n’émet pas de CO2, répond par ailleurs au grand problème environnemental auquel l’humanité est confrontée : le réchauffement climatique.



2- L’efficacité du nucléaire contre le réchauffement climatique

*Sur plus de 30 milliards de tonnes de CO2 que les activités humaines liées à l’énergie rejettent chaque année, il faudrait en « économiser » la moitié, soit environ 15 milliards, pour empêcher que le dérèglement du climat ne prenne des proportions dramatiques. S’il est raisonnablement développé dans les 20 années à venir (doublement ou plus de ses capacités actuelles) le nucléaire pourrait en économiser de 5 à 6 milliards. Ce n’est pas toute la solution au problème mais ce serait déjà un grand pas vers le souhaitable ! (Aujourd’hui, le nucléaire, se substituant aux centrales à combustibles fossiles, permet d’éviter le rejet à l’atmosphère d’environ 2,3 milliards de tonnes de CO2 par an).

*Malgré les actions engagées (suites du Protocole de Kyoto, taxe carbone...) l’augmentation des rejets de CO2 atteint aujourd’hui des proportions alarmantes. Au lieu de diminuer vers les 15 milliards de tonnes souhaitables la tendance est à l’augmentation vers les 40 milliards de tonnes de rejets annuels. Pour freiner voire inverser cette tendance, la contribution du nucléaire peut être déterminante. S’en priver, alors que le monde est sur la mauvaise pente de l’aggravation de l’effet de serre, serait une erreur écologique majeure.

*Les scénarios de prospective énergétique des grands organismes internationaux (Agence Internationale de l’Energie, Conseil Mondial de l’Energie) le confirment : c’est dans l’hypothèse où le nucléaire est le plus fortement développé (parallèlement aux énergies renouvelables) que le réchauffement climatique est le mieux maîtrisé. Le nucléaire n’est pas toute la solution contre le réchauffement climatique mais sans lui la solution n’apparaît pas.

3 - Le triptyque efficace :

sobriété énergétique + énergies renouvelables + nucléaire

*Les scénarios écartant le nucléaire du futur mix énergétique mondial tablent sur un très haut niveau de sobriété énergétique et un développement exponentiel des énergies renouvelables pour boucler le bilan planétaire. Au vu des réalités techniques, économiques et sociales du monde contemporain, ces hypothèses apparaissent tout à fait irréalistes et risquent de demeurer des vœux pieux. L’avenir énergétique et climatique de la planète ne doit pas reposer sur ce qui pourrait bien se révéler comme des paris illusoires

*Comme le montrent les études élaborées par les organismes internationaux, faire face au défi énergétique et préserver le climat c’est mettre en œuvre trois démarches complémentaires : économiser l’énergie, développer les renouvelables, développer le nucléaire. Si l’on écarte un des termes du triptyque, le système n’est plus à la hauteur des enjeux.

*C’est pourquoi il est absurde d’entretenir la guerre des énergies et d’opposer énergies renouvelables et nucléaire. Ce n’est pas en termes de substitution mais d’addition qu’il faut raisonner. Car vu la situation mondiale c’est seule l’addition renouvelables + nucléaire qui peut permettre d’opérer à une échelle suffisante la seule substitution qui vaille : celle des énergies fossiles par les énergies non émettrices de CO2.

*Si nous voulons transmettre à nos enfants un monde à peu près vivable, le véritable défi est de sortir du « tout–fossile ». Agir efficacement en ce sens suppose que le nucléaire tienne toute sa place dans le bouquet énergétique de demain.

4 - Les réserves d’uranium : pour des siècles ou des millénaires...

*Les ressources mondiales en uranium sont suffisamment abondantes pour permettre un développement durable du nucléaire s’évaluant en siècles. Ceux qui annoncent un épuisement prochain des réserves d’uranium n’ont manifestement pas pris la peine de s’informer sur la question !

*Les ressources identifiées sont de 6,3 millions de tonnes ( in : Uranium 2009, ressources, production, demande, par l’OCDE- AEN et l’AIEA). Cela représente une durabilité de plus de 100 ans au rythme actuel de consommation du parc nucléaire mondial.

*Il faut ajouter à ce chiffre les ressources non encore identifiées mais dont les prospections démontrent l’existence et dont la mise à jour ne fait guère de doute : elles sont évaluées à 10,3 millions de tonnes. Le total de ces deux catégories de ressources, soit 16,6 millions de tonnes d’uranium, peut assurer une durée de fonctionnement du parc nucléaire mondial de l’ordre de 250 ans.

*Utilisées dans les réacteurs de 4ème génération - réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides qui auront un rendement environ 60 fois plus élevé que les réacteurs actuels de 2ème et 3ème génération - les ressources mondiales d’uranium aujourd’hui identifiées pourront alimenter le parc nucléaire mondial pendant des millénaires.

5 - Sûreté : le nucléaire a un meilleur bilan que les autres grandes sources de production d’électricité.

*Aucune des grandes sources électrogènes (charbon, pétrole, gaz, hydraulique, nucléaire) ne peut se prévaloir du risque « ZERO ». Elles doivent donc être évaluées comparativement à travers une question fondamentale que toute communauté humaine est amenée à se poser : pour parvenir au même objectif, en l’occurrence l’obtention d’électricité, quelle est l’énergie la moins pénalisante pour la vie et l’intégrité physique des individus ? Le bilan mondial établi au bout de 50 ans d’exploitation de ces énergies montre sans équivoque qu’il s’agit du nucléaire.

*Ce constat est illustré, entre autres, par l’étude de l’Académie française de Médecine « Evaluer les risques pour la santé des choix énergétiques », Recommandation du 1 /7/2003) établissant que de tous les grands moyens de production d’électricité c’est le nucléaire qui a « le plus faible impact sur la santé par kilowattheure produit ». Bien d’autres études corroborent cette conclusion (1). Elles tiennent compte, précisons-le, de l’accident de Tchernobyl (de l’ordre de 4000 morts estimés et de très nombreuses maladies induites). La prise en compte de l’accident de Fukushima-Daiichi ne changera pas le résultat des comparaisons.

*Sans entrer dans le détail des statistiques, on relève que les accidents dus à l’exploitation des énergies fossiles et à l’hydraulique coûtent chaque année entre 12 000 et 15 000 morts parmi les travailleurs et les personnes du public (hors maladies et hors accidents de la circulation). Rien de tel avec le nucléaire dont les dommages s’établissent à un niveau très inférieur, avec un nombre d’accidents mortels limité à quelques personnes pour ce qui concerne les réacteurs de technologie occidentale – et avec des détriments sanitaires relativement limités touchant les mineurs d’uranium. - Voir références en note (1)

*Cette moindre « dangerosité » du nucléaire par rapport aux énergies traditionnelles tient à deux raisons essentielles :

-Le nucléaire manipule et transporte des matières, certes potentiellement dangereuses mais de volumes infiniment plus réduits que les énergies fossiles : là où sont requises, par exemple, des millions de tonnes de charbon ou de pétrole, le nucléaire, pour une production d’électricité égale, n’a besoin que de quelques centaines de kilos d’uranium. Cette énorme différence d’échelle réduit considérablement l’ampleur des opérations à effectuer et permet une meilleure maîtrise des risques aux différentes étapes de la filière.

- Le risque nucléaire se manifeste quasi-exclusivement par l’exposition aux rayonnements (même s’il ne faut pas exclure des risques de réaction explosive susceptible de faire des victimes directes dans certains laboratoires ou usines – mais ce cas de figure est rarissime). L’organisation de la protection contre cette radioactivité est, dans la plupart des cas, plus efficacement gérable et mieux maîtrisable que les dangers multiples inhérents aux énergies classiques. Ces dangers sont diversifiés, renvoyant principalement à quatre types d’accidents pouvant être particulièrement dommageables : coups de grisou, explosions, incendies, ruptures de barrages. Les dommages entraînés par ces énergies sont d’autant plus lourds que les quantités de matières extraites, manipulées et transportées sont énormes et impliquent un très grand nombre de personnes et une très grande multiplicité d’opérations.

*Compte tenu de ces réalités techniques, et sans méconnaitre les risques liés au nucléaire – la SFEN n’a jamais écarté la possibilité d’accidents graves intervenant sur les installations – on ne peut que juger outrancières et malvenues les proclamations désignant le nucléaire comme une énergie à part, présentant un risque « inassumable », un péril « inacceptable et incalculable » par rapport aux dangers que font courir les autres énergies. Certes un grave accident nucléaire peut contraindre à l’évacuation de milliers de personnes de zones radioactivement polluées. Mais ces cas sont extrêmement rares et...il ne faut pas perdre de vue le bilan final en termes de santé et de sécurité des individus.

*En fait, l’électronucléaire a fait moins de morts en cinquante années d’exploitation que les autres grandes sources électrogènes n’en font en une seule année, au vu des moyennes statistiques. A la lumière de ce constat, on peut dire que le développement mondial du nucléaire, se substituant partiellement, durant les cinquante années écoulées, aux énergies fossiles, a constitué un réel progrès pour la sécurité et la santé des individus.

6 - On sait quoi faire des déchets nucléaires...

*L’idée selon laquelle « on ne sait pas quoi faire » des déchets radioactifs est complètement fausse. En France tous les types de déchets sont gérés selon des méthodes et des procédures précisément définies tenant compte de leurs caractéristiques particulières. Les deux tiers des déchets proviennent du programme électronucléaire. Le tiers restant provient du secteur médical, de la recherche, de l’industrie, de la Défense nationale.

*Que les déchets soient stockés définitivement ou entreposés provisoirement, le principe technique qui commande à leur gestion est le même : il consiste à les confiner sous forme stable dans des structures étanches. Gérés de longue date, en France, selon ces techniques, les déchets nucléaires n’entrainent aucune nuisance significative pour les personnes ou pour l’environnement.

*Plus de 90% des déchets ( moyenne, faible, très faible activité à vie courte) suivent des filières aboutissant à des stockages définitifs dans trois centre dédiés : La Manche, Soulaines, Morvilliers. Pour les déchets à vie longue, deux centres sont prévus : stockage en sub-surface pour les déchets de faible activité ; stockage en couche géologique profonde pour les déchets de moyenne et haute activité (stockage réversible). Selon la loi, ce stockage devrait entrer en service en 2025.

*Les déchets de haute activité (= les cendres de combustion de l’uranium) ont un volume très réduit : moins de 3000 m3 à l’heure actuelle (totalité produite depuis les débuts du programme nucléaire français) soit un pavillon de deux étages. Mis sous forme de blocs vitrifiés dans des conteneurs en acier, ils sont appelés à être stockés dans des « alvéoles » ou casemates aménagées à l’intérieur d’une couche géologique stable et imperméable à 400 ou 500 mètres de profondeur. Un consensus international existe pour établir que ce stockage géologique permettra d’isoler les déchets de la biosphère le temps que leur radioactivité ait diminué à un niveau négligeable. Tous les scénarios, y compris les hypothèses les plus pessimistes montrent qu’un tel stockage offre la garantie très solide que ces déchets n’occasionneront à nos descendants aucune nuisance inacceptable.

7 - Indépendance nationale et importation d’uranium.

*Pas de gaz, pas de pétrole, pas de charbon. C’est pour pallier ce manque de ressources énergétiques sur son territoire que la France a décidé, dans les années 1970, de recourir au nucléaire pour produire son électricité. Grâce à cette énergie, le pays est devenu capable de produire son courant électrique par ses propres moyens sans dépendre des contraintes extérieures.

*Dans un contexte mondial marqué par la raréfaction et le renchérissement des combustibles fossiles, le nucléaire constitue ainsi pour la France un atout stratégique majeur. Il la met à l’abri des « chocs de prix », des turbulences, des crises, des embargos pouvant affecter les marchés internationaux de l’énergie et lui assure l’indépendance dans ce secteur essentiel qui est celui de la production d’électricité.

*On entend parfois contester cette idée d’indépendance au motif que l’uranium alimentant nos centrales nucléaires est importé. En fait, par l’intermédiaire d’Areva, la France a acquis des droits de propriété sur de très importantes réserves d’uranium en Amérique, en Afrique, en Asie. Areva est aujourd’hui le premier producteur mondial d’uranium, gérant et opérant sur ces trois continents un portefeuille de réserves acquises de l’ordre de 225 000 tonnes, ce qui représente trente cinq années de consommation du parc électronucléaire national dans sa configuration actuelle. Il faut ajouter à ce capital librement disponible les stocks d’uranium constitués sur notre territoire, équivalant à trois années de consommation. Et il faut évoquer les importantes réserves d’uranium appauvri et de plutonium récupérées lors des opérations d’enrichissement et de retraitement. Il s’agit là d’un gisement d’énergie considérable susceptible de pourvoir bien au-delà de ce siècle aux besoins en électricité du pays (2).

*Cette situation assure à la France une complète maitrise de la ressource uranium et de l’approvisionnement en combustible de ses centrales nucléaires. Et cela en toute autonomie et sur le très long terme. On peut donc légitimement parler d’indépendance de la France - garantie par le nucléaire – dans le domaine de la production d’électricité.

8 - Une bonne affaire économique pour la France.

*Outre cette indépendance, le nucléaire s’est révélé être une très bonne affaire économique pour la France. Et d’abord lorsque l’on parle économie, un premier élément essentiel est à considérer qui est d’une portée majeure (et qui est passé trop souvent sous silence) : le nucléaire permet à la France de faire des économies considérables sur ses dépenses extérieures. Si la France ne disposait pas d’un programme nucléaire et si elle devait en conséquence acheter à l’étranger le combustible – en l’occurrence le gaz – nécessaire à la production de 80% de son électricité, il lui en coûterait dans les conditions actuelles du marché entre 20 et 25 milliards d’Euros chaque année. Et l’on peut imaginer le montant encore plus astronomique de la facture dans le cas – fort probable - d’un renchérissement du gaz dans le futur. C’est donc à une véritable ponction – annuellement récurrente- de sa richesse nationale que la France échappe grâce au nucléaire (3). C’est là le fait essentiel à considérer lorsque l’on veut évaluer les conséquences du nucléaire sur l’économie du pays (et il faut espérer que ceux qui font le procès de l’économie nucléaire en France voudront bien introduire enfin ce paramètre capital dans leur raisonnement). Conséquence directe à souligner : sans le nucléaire, la balance commerciale de la France, qui connait depuis des années de lourds déficits, serait dans une situation difficilement supportable illustrant un appauvrissement du pays.

*Au lieu de cela, la France est devenue le premier exportateur mondial d’équipements et services nucléaires, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 6 milliards d’euros en moyenne annuelle. Ces exportations sont un des postes bénéficiaires les plus importants de notre balance commerciale et soutiennent, à l’intérieur de nos frontières, plusieurs milliers d’emplois.

*Pour le consommateur d’électricité en France, le nucléaire se révèle également une bonne affaire ! Le coût de production très compétitif du kWh nucléaire ( inférieur de 5% à 25% à celui des kWh charbon et gaz) permet de faire bénéficier les consommateurs d’une électricité particulièrement bon marché, avec des tarifs inférieurs d’environ 35% à ceux de la moyenne européenne. En 2009, par exemple, le prix du kWh facturé aux particuliers était de 11,4 centimes d’Euros en France contre 17,6 en Espagne, 22,3 en Allemagne, 24,6 au Danemark, 25,2 en Italie...(source Eurostat). Les mêmes écarts se retrouvent pour les tarifs aux entreprises.
*Soulignons que contrairement à ce que certains affirment, le coût du kWh intègre la totalité des opérations liées à la filière nucléaire. Et notamment, à l’amont une grande partie des dépenses de Ret D (au titre du secteur civil) comptée pour environ 10% du coût de revient du kWh et à l’aval les provisions et frais liés au traitement des combustibles usés, au stockage des déchets et au démantèlement futur des installations, comptés pour environ 20% du coût du kWh(source OPECST).

*Le démantèlement des centrales et autres installations n’est pas laissé à la charge des générations futures, contrairement à une idée trop répandue. Des provisions sont constituées chaque année par EDF, le CEA et AREVA pour faire face à ces charges futures. Cela veut dire qu’en réglant aujourd’hui notre facture d’électricité, nous payons le démantèlement futur des centrales, usines et autres installations nucléaires, ainsi que la gestion des déchets correspondants. Nous ne laisserons ainsi aucune « ardoise » à nos successeurs. Les provisions constituées à ce jour par EDF se montent à 30 milliards d’euros, progressivement sécurisées (comme le demande la loi sur les déchets du 28 juin 2006) sous forme d’actifs dédiés ayant atteint 15 milliards d’euros en 2010. Les sommes provisionnées par le CEA et AREVA se montent à près de 10 milliards d’euros. Ces provisions sont réévaluées d’année en année à un rythme jugé adapté par les pouvoirs publics et l’OPECST.

*La compétitivité économique du nucléaire n’est pas le fruit de subventions déguisées puisées en catimini dans la poche du contribuable. Les aides de l’Etat à EDF ont été stoppées en 1982 et l’entreprise se finance hors de toute aide étatique en vendant son électricité. L’industrie nucléaire s’auto-finance depuis trente ans et rapporte à la collectivité publique et donc aux contribuables (sous forme d’impôts sur les bénéfices et de taxes locales sur les équipements) bien plus qu’elle ne leur coûte.

*Sur fond de turbulences énergétiques et climatiques affectant les marchés des combustibles fossiles, il est vraisemblable que la compétitivité du nucléaire va se trouver sensiblement renforcée et dûment établie sur la scène mondiale, ce dont la France ne pourra que bénéficier.

9 - Sortir du nucléaire = un triple recul

Les scénarios de sortie du nucléaire sont fondés sur des hypothèses d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables qui nous paraissent tout à fait irréalistes. Ils entraineraient inévitablement, pour les prochaines décennies, un recours plus ou moins massif au gaz, ce qui parait inacceptable à un moment où tout est mis en œuvre pour restreindre les émissions de CO2.

*Recul stratégique. En sortant du nucléaire la France perdrait l’indépendance que lui assure cette énergie et deviendrait tributaire du marché international du gaz, dominé et régulé par les trois premiers producteurs mondiaux que sont la Russie, l’Iran et le Qatar. Une telle situation de dépendance serait un défi au bon sens puisque notre pays devrait ainsi appuyer une large part de son approvisionnement en électricité sur une matière première en voie de raréfaction, dont les prix seront de toute évidence orientés à la hausse et dont la disponibilité sera de moins en moins garantie, sur des marchés en turbulence !

*Recul économique. Les Français devraient payer leur électricité beaucoup plus cher. Il faudrait régler chaque année une facture gazière de plusieurs milliards d’Euros, cette ponction sur la richesse nationale s’assimilant par ailleurs à une véritable délocalisation de nos capacités économiques. Le pays perdrait le bénéfice de la compétitivité du nucléaire et devrait assurer son approvisionnement en kWh avec des énergies aux coûts nettement plus élevés . Dans le même tempps, le pays se verrait privé des quelque 6 milliards d’Euros de recettes que lui rapportent chaque année ses exportations d’équipemments et d’électricité nucléaires.

*Recul environnemental. Enfin, après avoir réussi à mettre en place un parc électrique ne générant pratiquement aucun gaz à effet de serre, la France en viendrait à lui substituer un système déversant chaque année dans l’atmosphère des millions de tonnes de CO2

aggravant le réchauffement climatique !

On ne voit pas ce que la France aurait à gagner à sortir du nucléaire mais on voit fort bien tout ce qu’elle aurait à y perdre !

La SFEN, Pôle Information, mai 2011

5, rue des Morillons – 75015 Paris - www.sfen.org

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97928
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 24 mai 2011, 11:41

Suite de ce post : viewtopic.php?p=292940#p292940
Filière nucléaire : audit de la Cour des comptes

La Cour des comptes va expertiser les coûts de la filière nucléaire, à la demande du Premier ministre François Fillon, y compris ceux relatifs au démantèlement des installations.
Prenant acte de la catastrophe qui a frappé le Japon récemment, le 1er Ministre veut tirer toutes les conséquences sur les installations nucléaires en France. A ce titre, il a confié le 17 mai à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "le soin de conduire un audit, dont les premières conclusions seront rendues avant la fin de l'année".

"Il m'apparaît tout aussi important que soient également pris en compte, à leur bon niveau, les coûts liés au démantèlement des installations nucléaires, au recyclage des combustibles usés, au stockage des déchets, à la recherche et développement ou au contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection" a t'il estimé dans une lettre adressée dimanche au 1er Président de la Cour des Comptes, Didier Migaud.

La Cour des comptes a déjà mené en 2005 des travaux sur ce sujet, rassemblés dans un rapport public sur le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs.

Comme la loi du 28 juin 2006 prévoient que les exploitants d'installations nucléaires évaluent les charges afférentes au démantèlement et à la gestion des déchets, la Cour devra se prononcer sur la bonne prise en compte des charges de long terme.

Elle devra également expertiser les données qui seront fournies par les opérateurs du secteur nucléaire civil et recueillir les questionnements pertinents, émanant d'économistes comme d'associations de protection de l'environnement, a indiqué François Fillon.

Le rapport devra tenir compte aussi des objectifs généraux concernant la mise en service de nouveaux réacteurs et la poursuite d'exploitation des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, tels qu'ils sont exprimés dans la programmation pluriannuelle des investissements, a t'il poursuivi.

La Cour dispose maintenant d'un peu plus de 8 mois pour rendre son rapport au 1er Ministre.
http://www.enerzine.com/2/12066+filiere ... ptes+.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97928
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 31 mai 2011, 22:01

François Fillon veut conserver le consensus français sur le nucléaire

Le 31 mai 2011 Usine Nouvelle

Suite à la décision de l’Allemagne de mettre fin au nucléaire d’ici à 2022, le Premier ministre rappelle la volonté de la France de "ne pas mettre en cause le consensus qui prévaut depuis 30 ans" sur l’énergie nucléaire.

François Fillon a assuré à l’Assemblée Nationale le 31 mai que cette énergie fait la force du pays et demande aux députés de ne pas remettre en cause ce consensus. Selon lui, les arguments ayant conduit à une position commune en France sont toujours d’actualité. Il les énumère : indépendance énergétique, souci d’obtenir des coûts d’énergie compétitifs et lutte contre le réchauffement climatique.
"Le débat sur l'énergie est naturel et légitime et nous devons nous écouter les uns les autres pour ne pas mettre en cause de manière artificielle un consensus qui a fait la force de notre pays", a estimé le Premier ministre.

Il a souligné que l’Allemagne allait devoir faire face à des difficultés pour respecter les objectifs fixés en matière de lutte contre le réchauffement climatique. "L’Allemagne devra augmenter le recours au gaz, au charbon et à l’électricité", explique-t-il.

Le Premier ministre a expliqué que malgré tout, un effort important serait apporté au développement des énergies renouvelables en France, conformément au Grenelle de l’Environnement. "Nous avons pris l'engagement d'atteindre 23% d'énergies renouvelables en 2020, et nous tiendrons cet engagement", assure-t-il. Un appel d’offres est notamment prévu dans les prochaines semaines pour la première tranche de 3 000 mégawatts en matière d’éolien en mer.

Son intervention fait écho à celle du ministre de l’Industrie, Eric Besson, dans une interview à Libération ce matin.
http://www.usinenouvelle.com/article/fr ... re.N152932

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Remundo » 03 juin 2011, 11:45

Une remarquable intervention de Corinne LEPAGE ce matin sur BFM TV / Jean Jacques Bourdin

http://www.youtube.com/watch?v=jz4W6fcB4Eo#t=5m34
Débat sur le nucléaire français à partir de 5m34 (avant, actualité politico-merdiatique française)

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97928
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 03 juin 2011, 11:52

Remundo a écrit :Une remarquable intervention de Corinne LEPAGE ce matin sur BFM TV / Jean Jacques Bourdin
...
Ah oui il faut bien que Corinne Lepage parle de son dernier bouquin qui vient de sortir :

Image
Le Mot de l'éditeur : La vérité sur le nucleaire

Le nucléaire est un sujet tabou en France. Pour tout ce qui a trait au coût de cette énergie mais aussi à sa sécurité et aux contraintes qu’elle entraîne sur le bon fonctionnement de notre démocratie. Mais l’auteur va expliquer que la catastrophe japonaise change tout : que se passerait-il en France si un accident similaire se produisait ? Sommes-nous vraiment préparés à ce type d’événement ? Sans sectarisme, en présentant tous les arguments, Corinne Lepage répond à ces – légitimes – questions que se pose désormais l’opinion. Un texte à la fois très fort, très argumenté et qui ne fait aucun procès d’intention (l’auteur a été ministre et a été confrontée aux décisions dans ce domaine) et va provoquer un débat longtemps marginal ou étouffé. Avocate, ancien ministre de l’Environnement, Corinne Lepage est député au Parlement européen et présidente de la commission sur le nucléaire. Elle a déjà publié On ne peut rien faire Madame le ministre, aux éditions Albin Michel.

Répondre