Loloil a écrit :que tu as complété en apportant la notion de "désindustrialisation", de "démondialisation" (je te remercie de participer à l'etoffement de ma culture), et "de vierges effarouchées de la décroissance" (que j'aime beaucoup).
Désolé pour le pic, mais j'ai été très longtemps abonné à "la décroissance", que je trouvais d'une pertinence inégalé (contextuellement). Jusqu'à les trouver finalement sectaire, même si je revendique encore leur base idéologique comme étant le fin du fin.
Les mots ont un sens, et même "la décroissance" est un mot slogan. On parle d'a-croissance. Et, dans ce cadre, le mot croissance n'est pas un gros mot, étant donné le monde qui est le notre, en attendant le monde qui vient.
En l'occurrence, je pense qu'il faut lever bien des tabous, lors de cette période de transition, qui nous mene du point A, vers un point B encore bien indéfini.
Le pic était aussi sur le manque de précision. Aujourd'hui, les gens se cherchent. Et il faut être précis, nuancé et éviter les raccourcis.
Montebourg développe un concept inédit, et ayant été surpris moi même, alors que je fais de la veille politique, il est bien de s'approprier le concept, avant d'en rejeter le bloc.
En gros, que derrière les 10 minutes pour répondre à des questions biaisées, il lui est difficile de donner le corps de son programme tout à fait novateur en ce qui concerne le PS, le prisme politique français, et le logiciel néolibéral.
Loloil a écrit :Loin de moi l'idée de vouloir la ramener sur un sujet que je maîtrise mal (la géologie est mon domaine, pas l'économie), mais il me semble quand même que cette notion de démondialisation est une grosse dose de mercure au chrome sur la jambe de bois mondiale.
Le but n'est pas d'en couper la jambe (même en bois), mais de démarrer une transition, qui lorsque la déplétion ceuillera les plus vilnérable d'entre nous, soit en parti fait pour leur proposer un fillet de sécurité.
La question n'est même plus de savoir si le capitalisme va survivre, et s'il faut en sortir au plus vite, mais c'est de mettre les bases d'un programme de transition (Démondialisation ? Décroissance ? Transition énergétique ? Villes en Transition ?), et surtout, que les gens se l'appropient et y participent.
On parle donc de stratégie.
Et dans ce cadre, le "parti de la décroissance" est out, en France. Rien qu'en voyant les RG retirer les bulletins du "parti de la décroissance" lors d'un vote, j'ai compris que leur stratégie n'atteindrait jamais leur but.
A défaut, les programmes de "transition énergétique" ont fleuri dans les programmes Vert, Front de Gauche, et PS. Même le FN commence à cogiter dessus.
Et dans ce cadre, si oleocene peut au moins réfléchir sur le "comment", c'est au moins de détecter et d'assimiler les nouveaux concepts.
Ce qui ne semble ne pas avoir été fait.
Loloil a écrit :Montebourg, qui n'est quand même le dernier des abrutis continue de parler de croissance, de relance du système, mais sans considérer l'energie qui fait que ce système est possible. Est il conscient que c'est injouable ?
Et si nous étions pragmatique ?
La question que tu poses à Montebourg (il faudrait que tu lui poses directement), c'est "en période de plateau de production, puis de déplétion, la croissance est elle possible ?". Croissance du PIB, je suppose.
De ce que je comprends du concept, c'est : "la -croissance- est possible, si nous changeons les règles, car nous avons tels et tels marges de manœuvre". Le mot croissance est dans le sens d'une relocalisation de l'activité en France, mais aussi en recherchant à transformer l'activité : sobriété, circuit court, taxe carbon, efficacité, transition énergétique, mutualisme, coopération, object de consommation recyclable (sinon taxé fortement), etc...
Et décroissance de la mondialisation au sens néolibéral du terme : circuit long, capitalisme, multinationales, banques d'investissement, boursicotage, paradis fiscaux, etc...
Le mot a donc un sens seul et seulement si on change les règles.
En ce sens, Montebourg utilise un même mot que Hollande, alors que ce mot n'a absolument pas le même sens.
Et le minimum, c'est de respecter ceci, sur la base de son concept de "démondialisation". De nuancer et de la faire intelligemment.
Loloil a écrit :Au mieux, la démondialisation me parait être une transition entre le système actuel et le système futur (je ne le nomme pas directement pour ne pas faire mon effarouché) et encore, je doute que cela ne serve a grand chose.
Et bien voilà.
Pour l'instant, ce qui compte, c'est de sortir du système. De discuter de ce que sera le système qui va naitre, c'est se faire plaisir en terme de prospective. Mais comme tout dossier de prospective, nous savons qu'il y a le rêve, l'utopie, et les marges d'erreur.
Il est très probable qu'il y aura moins de circuits longs, moins de multinationales, moins de capitalisme. Mais encore là, il faudra définir les notions, comme capitalisme. Et franchement, j’ai depuis longtemps dépassé cela : 9 personnes sur 10 ne savent pas ce que cela veut dire (si on parle du capital d’une SA d’un coiffeur ou du grand capital).