société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
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Re: société post-pétrole : l'exemple de Cuba
Voilà enfin où placer son épargne ... à condition d'être résident permanent.energy_isere a écrit :Cuba libéralise son marché immobilier
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici
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Re: société post-pétrole : l'exemple de Cuba
Je n' ai pas vu les dispositions prévues pour les étrangers à Cuba.Clarkie a écrit :Voilà enfin où placer son épargne ... à condition d'être résident permanent.energy_isere a écrit :Cuba libéralise son marché immobilier
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Re: société post-pétrole : l'exemple de Cuba
Une grosse plate forme de forage offshore est arrrrivée dans le eaux Cubaines pour commencer des forages pour la compagnie REPSOL.
Cout de 1/2 millions de $ par jour.
Le forage est imminent. Les géologues sont trés confiant de trouver quelque chose.
Cout de 1/2 millions de $ par jour.
Le forage est imminent. Les géologues sont trés confiant de trouver quelque chose.
http://www.usatoday.com/news/world/stor ... csp=34newsU.S. wary as oil rig arrives to explore in Cuban waters
A massive drilling rig arrived Thursday in the warm Gulf waters north of Havana, where it will sink an exploratory well deep into the seabed, launching Cuba's dreams of striking it rich with offshore oil.
The Scarabeo-9 platform was visible from Havana's sea wall, far off on the hazy horizon as it chugged westward toward its final drill site, which lies about 30 miles north of Havana and 56 miles south of Key West.
Spanish oil company Repsol RPF, which is leasing the rig from Eni subsidiary Siapem for about a half-million dollars a day, said it expects to begin drilling within days to find out whether the reserves are as rich as predicted.
"The geologists have done their work. If they've done it well, then we'll have a good chance of success," Repsol spokesman Kristian Rix said by phone from Madrid. "It's been a long process, but now we're at the point where we discover where our geologists have got it right. It's a happy day."
..............
Studies estimate that Cuba may have anywhere from 5 billion to 9 billion barrels of crude offshore, though the exact size of the reserves is still unquantified and production will take years to come online.
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
Cuba, la société post pétrole qui cherche désespérément du pétrole
lien REPSOL A foré un puits au large de Cuba, dans le détroit séparant la Floride et Cuba. En vain. Il s'agit du forage dont parlait le message précédent.
L'article insiste bien sur sur le fait que ce n'est que le premier puits et que ça ne permet pas de préjuger qu'ils ne trouveront pas de pétrole par la suite.
Coup dur aussi bien pour repsol qui a besoin de se diversifier avec la nationalisation de ses activités en argentine, que pour Cuba qui a besoin d'argent et craint la fin des subsides du venezuela quand Chavez ne sera plus là.

lien REPSOL A foré un puits au large de Cuba, dans le détroit séparant la Floride et Cuba. En vain. Il s'agit du forage dont parlait le message précédent.
L'article insiste bien sur sur le fait que ce n'est que le premier puits et que ça ne permet pas de préjuger qu'ils ne trouveront pas de pétrole par la suite.
Coup dur aussi bien pour repsol qui a besoin de se diversifier avec la nationalisation de ses activités en argentine, que pour Cuba qui a besoin d'argent et craint la fin des subsides du venezuela quand Chavez ne sera plus là.
Toujours moins.
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
lien Après l'échec de son forage (post précédent), REPSOL abandonne l'exploration pétrolière dans les eaux cubaines.
Toujours moins.
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Re: société post-pétrole : l'exemple de Cuba
http://www.boursorama.com/actualites/pl ... 4173b5ec43Plusieurs millions de Cubains dans l'obscurité après une panne de courant :
Plusieurs millions de Cubains ont été plongés dans l'obscurité dans la nuit de dimanche à lundi après une panne de courant qui a touché plusieurs villes de Cuba, dont la capitale La Havane.
La cause exacte de cette panne importante, survenue peu après 20h locale (2h heure française lundi matin, 0h gmt), n'a pas été déterminée dans l'immédiat. Selon la radio d'Etat, le courant était progressivement rétabli lundi matin.
La panne a affecté une zone de 40 kilomètres s'étendant des quartiers résidentiels de l'ouest de La Havane jusqu'au vieux quartier colonial, en passant par le centre-ville et les banlieues situées de l'autre côté de la baie de La Havane. Des villes du centre et de l'est du pays ont été brièvement touchées.
Seuls les luxueux immeubles résidentiels et les hôtels haut de gamme du quartier de Vedado à La Havane, qui sont pour la plupart équipés de génératrices, brillaient dans la nuit cubaine.
Des pannes d'électricité de cette ampleur étaient fréquentes à Cuba dans les années 90, quand le pays était confronté à une crise énergétique. Les blackout touchant l'ensemble de la capitale sont désormais plutôt rares.
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
suite de ce post viewtopic.php?p=318730#p318730
encore un echec de forage en offshore Cubain (pas viable commercialement).
La plate forme de forage Scarabeo-9 qui a fait les 3 forages infructueux va maintenant partir au Brésil. On ne sait pas si elle pourra revenir de nouveau dans les eaux Cubaines.
encore un echec de forage en offshore Cubain (pas viable commercialement).
La plate forme de forage Scarabeo-9 qui a fait les 3 forages infructueux va maintenant partir au Brésil. On ne sait pas si elle pourra revenir de nouveau dans les eaux Cubaines.
http://www.washingtonpost.com/business/ ... story.htmlCuba says 3rd deep-water oil well sunk this year not commercially viable
HAVANA — The third exploratory well drilled this year in deep waters off Cuba has come up a bust, authorities announced Friday, in yet another blow to the island’s hopes of a petroleum windfall that could boost its sagging economy.
..............
Two other wells drilled this year, first by Spain’s Repsol and then by a subsidiary of Malaysia’s Petronas and Russia’s Gazpromneft, also failed to strike black gold. Sonangol of Angola has an option to drill next.
Deepwater oil exploration is an inexact science and it is common for exploratory wells to turn out to be dry or commercially nonviable. And analysts say production is always at least three to five years out from a confirmed strike.
Still, it was disappointing news for Cuba, where an estimated 5 billion to 9 billion barrels of crude may lie deep below the Gulf of Mexico, according to geologic surveys.
All three wells drilled this year were sunk by a massive, one-of-a-kind semisubmersible platform, the Scarabeo-9, which was built with less than 10 percent U.S.-made parts to avoid triggering sanctions under Washington’s 50-year-old economic embargo on the island.
The Scarabeo is supposed to sail to Brazil soon to drill there, and it is not clear when the rig might be available again for operations off Cuba.
In June, Russian company Zarubezhneft signed a contract to use a different rig to drill in much shallower waters off Cayo Coco, one of Cuba’s leading tourist resort areas, beginning in late November.
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
http://fr.rian.ru/business/20121105/196522360.htmlPétrole: le russe Zaroubejneft s'implante à Cuba
LA HAVANE, 5 novembre - RIA Novosti
La compagnie russe Zaroubejneft compte bientôt entamer la prospection d'un bloc pétrolier au large de Cuba, a déclaré dimanche à La Havane le ministre russe de l'Industrie et du Commerce Denis Mantourov.
Selon le ministre, le groupe russe a l'intention de procéder à la mise en valeur du bloc L dans le plateau continental cubain. Le forage du premier puits d'exploration sur le site est programmé pour fin novembre - début décembre 2012. Selon les estimations des experts, le coût de l'opération pourrait atteindre 200 millions de dollars.
Un autre projet de Zaroubejneft à Cuba prévoit l'exploration et l'optimisation de la productivité du gisement Boca de Haruko. A l'heure actuelle, la société russe en coopération avec ses partenaires cubains prépare le forage des premiers puits, prévu pour le printemps prochain.
D'après M.Mantourov, le secteur énergétique et notamment l'exploration pétrolière constituent l'un des domaines prioritaires de la coopération russo-cubaine.
A présent, le groupe russe Gazprom Neft participe à la prospection de quatre gisements cubains, dont les réserves cumulées sont estimées à près de 500 millions de tonnes de pétrole.
- energy_isere
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Re: société post-pétrole : l'exemple de Cuba
.Les Cubains peuvent voyager à l'étranger, pour la première fois depuis 50 ans:
Pour la première fois en cinquante ans, les Cubains ont désormais le droit de voyager à l'étranger sans restriction depuis ce lundi en vertu d'une réforme de la loi migratoire très attendue par la population, mais dont certains craignent que l'application ne soit limitée.
Cette réforme, annoncée le 16 octobre par le président Raul Castro et entrée en vigueur lundi à minuit (05H00 GMT), est la première grande mesure sociale du régime communiste. Elle permet à tout Cubain de plus de 18 ans de se rendre à l'étranger s'il est muni d'un passeport en règle. Les mineurs peuvent également sortir du pays à condition de disposer d'autorisations notariées de leurs parents ou tuteurs.
Auparavant, les restrictions imposées en 1961 par le régime communiste imposaient aux Cubains désirant quitter l'île de solliciter une "carte blanche" et de présenter une lettre d'invitation de l'étranger. Ils ne pouvaient y rester plus de 11 mois, sous peine de voir leurs biens confisqués et d'être considérés comme des expatriés définitifs, généralement sans possibilité de retour.
Lundi matin toutefois, l'affluence constatée par les journalistes de l'AFP dans les représentations diplomatiques de La Havane n'excédait pas celle habituellement observée. Devant l'ambassade des Etats-Unis, plusieurs centaines de Cubains attendaient comme d'habitude de soumettre leur demande de visa. Une affluence normale a également pu être constatée à l'aéroport de La Havane, dans les bureaux des migrations (qui délivrent les passeports) et agences de voyage.
................
http://www.boursorama.com/actualites/le ... b51b065be3
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
Impressionnant quand même que l'on puisse écrire ce genre de connerie : "première grande mesure sociale du régime " et prétendre être sérieux.
Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
Lorialet, si tu as quelque chose à dire sur l'article, tu t'adresses à boursorama comme le veut la politique du forum. Merci d'être discipliné.
Supertomate qui est bien d'accord avec toi.
Supertomate qui est bien d'accord avec toi.
- energy_isere
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
C' est evidemment ridicule. On est d' accord.Lorialet a écrit :Impressionnant quand même que l'on puisse écrire ce genre de connerie : "première grande mesure sociale du régime " et prétendre être sérieux.
Je suppose qu' il faut interpreter par la "première grande mesure sociale de l' ére Raul Castro".
C' est comme ça que j' ai vu cet article.
- Tovi
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
J'imagine que pour un journal financier, une "mesure sociale" ça consiste à accorder quelques privilèges supplémentaires aux plus riches. C'est juste du social orienté à droite, en quelque sorte 
Redistribuer la terre aux paysans, les soins gratuits, l'éducation pour tous etc. ce sont éventuellement des mesures sociales, mais toutes petites vu que les riches les avaient déjà.

Redistribuer la terre aux paysans, les soins gratuits, l'éducation pour tous etc. ce sont éventuellement des mesures sociales, mais toutes petites vu que les riches les avaient déjà.

Raúl Castro, le véritable dissident
Contrairement à une idée largement répandue, notamment en Occident, le débat critique est bien présent au sein de la société cubaine. D’ailleurs, le critique le plus virulent du pays se nomme Raúl Castro.
En Occident, Cuba est représentée comme une société fermée sur elle-même, où le débat critique est inexistant et la pluralité des idées proscrite par le pouvoir. En réalité, Cuba est loin d’être une société monolithique qui partagerait une pensée unique. En effet, la culture du débat se développe chaque jour davantage et elle est symbolisée par le Président cubain Raúl Castro qui est devenu le premier pourfendeur des vicissitudes, contradictions, aberrations et injustices présentes au sein de la société cubaine.
La nécessité de changement et du débat critique
En décembre 2010 devant le Parlement cubain, Raúl Castro avait lancé un avertissement : « Soit nous rectifions [ce qui ne marche pas,] soit nous coulons après avoir trop longtemps bordé le précipice[1] ». Il avait également ajouté quelque temps plus tard : « Il est indispensable de rompre la colossale barrière psychologique qui résulte d’une mentalité ancrée dans des habitudes et des concepts du passé[2] ».
Le président Raúl Castro a également fustigé la faiblesse du débat critique à Cuba. Il a également fustigé les non-dits, la complaisance et la médiocrité. Il a appelé à plus de franchise. « Il ne faut pas craindre les divergences de critères […], les différences d’opinions […], qui seront toujours préférables à la fausse unanimité basée sur la simulation et l’opportunisme. Il s’agit de surcroit d’un droit dont personne ne doit être privé ». Castro a dénoncé l’excès de la « culture du secret à laquelle nous nous sommes habitués durant plus de cinquante ans » pour occulter les erreurs, les défaillances et les manquements. « Il est nécessaire de changer la mentalité des cadres et de tous nos compatriotes[3] », a-t-il ajouté.
A destination des médias cubains, il a tenu les propos suivants :
Notre presse parle assez de cela, des conquêtes de la Révolution, et nous en faisons autant dans les discours. Mais il faut aller au cœur des problèmes […]. Je suis un défenseur à outrance de la fin de la culture du secret car derrière ce tapis doré se cachent nos manquements et ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change. Je me souviens de quelques critiques apparues dans la presse il y quelques années avec mon soutien [...]. Immédiatement, la grande bureaucratie s’est mise en branle et a commencé à protester : « Ces choses n’aident pas et démoralisent les travailleurs ». Quels travailleurs vont être démoralisés ? De même, dans une grande entreprise laitière de l’Etat de Camagüey, Le Triangle, pendant des semaines, on donnait le lait produit à des cochons du coin car le camion citerne était en panne. J’ai alors demandé à un secrétaire du Comité Central de dénoncer cela dans Granma. Certains sont venus me voir pour me dire que ce genre de critiques était contreproductif car cela démoralisait les travailleurs, etc. Mais, ce qu’ils ne savaient pas, c’est que j’en étais à l’origine[4].
Le 1er août 2011, lors de son discours de clôture de la VIIe Législature du Parlement Cubain, Raúl Casto a réitéré la nécessité du débat critique et contradictoire au sein d’une société : « Toutes les opinions doivent être analysées, et quand il n’y a pas consensus, les divergences seront portées auprès des instances supérieures habilitées à prendre une décision ; de plus, personne ne dispose des prérogatives pour l’empêcher[5] ». Il a appelé à mettre fin « à l’habitude du triomphalisme, de l’autosatisfaction et du formalisme dans le traitement de l’actualité nationale et à générer des matériaux écrits et des programmes de télévision et de radio qui par leur contenu et leur style captent l’attention et stimulent le débat au sein de l’opinion publique », afin d’éviter les matériaux « ennuyeux, improvisés et superficiels » au sein des médias[6].
La corruption
Raúl Castro n’a pas non plus éludé le problème de la corruption : « Face aux violations de la Constitution et de la légalité établie, il n’y a d’autres alternatives que de recourir au Procureur et aux Tribunaux, comme nous avons déjà commencé à le faire, pour exiger des responsabilités aux contrevenants, quels qu’ils soient, car tous les Cubains, sans exception, sommes égaux devant la loi[7] ». Raúl Castro, conscient que la corruption n’épargne pas les hauts-fonctionnaires, a envoyé un message clair aux responsables de tous les secteurs : « Il faut mettre un terme définitif au mensonge et à la tromperie dans la conduite des cadres, de tout niveau ». De manière plus insolite, il s’est appuyé sur deux des dix commandements bibliques pour illustrer son propos : « Tu ne voleras point » et « tu ne mentiras point ». De la même manière, il a évoqué les trois principes éthiques et moraux de la civilisation Inca : « ne pas mentir, ne pas voler, ne pas être paresseux », lesquels doivent guider la conduite de tous les responsables de la nation[8].
La liberté religieuse
De la même manière, les dérives sectaires ont été lourdement condamnées par Raúl Castro. Il a ainsi publiquement dénoncé à la télévision certaines atteintes à la liberté religieuse dues à l’intolérance « encore enracinée dans la mentalité de nombreux dirigeants à tous les niveaux[9] ». Il a évoqué le cas d’une femme, cadre du Parti communiste, au parcours exemplaire, qui a été écartée de ses fonctions, en février 2011, en raison de sa foi chrétienne et dont le salaire a été réduit de 40%, en violation de l’article 43 de la Constitution de 1976 qui interdit tout type de discrimination. Le président de la République a ainsi dénoncé « le mal occasionné à une famille cubaine par des attitudes basées sur une mentalité archaïque, alimentée par la simulation et l’opportunisme ». Rappelant que la personne victime de cette discrimination était née en 1953, date de l’attaque de la caserne Moncada par les partisans de Fidel Castro contre la dictature de Fulgencio Batista, Raúl Castro a tenu les propos suivants :
Je ne suis pas allé au Moncada pour ça […]. J’ai évoqué cette affaire lors de la réunion du 30 juillet, qui marquait également le 54ème anniversaire de l’assassinat de Frank País et de son fidèle compagnon Raúl Pujol. J’ai connu Frank au Mexique, je l’ai revu dans la Sierra, et je ne me souviens pas avoir connu une âme aussi pure que la sienne, aussi courageuse, aussi révolutionnaire, aussi noble et modeste, et m’adressant à l’un des responsables de cette injustice qui a été commise, je lui ai dit : Frank croyait en Dieu et pratiquait sa religion, que je sache il n’avait jamais cessé de la pratiquer, qu’auriez-vous fait de Frank País[10] ?
La productivité, le revenu mensuel et le livret d’approvisionnement
Concernant la productivité et la politique économique, Raúl Castro, reconnaissent « une absence de culture économique chez la population » ainsi que les erreurs du passé. « Nous ne pensons pas copier de nouveau quelqu’un, car cela nous a causé de nombreux problèmes par le passé et, par-dessus le marché, nous avions mal copié[11] ». Tous admettent publiquement que « la spontanéité, l’improvisation, la superficialité, le non-accomplissement des objectifs, le manque de profondeur dans les études de faisabilité et le manque de vision intégrale pour entreprendre un investissement » portent un grave préjudice à la nation[12].
Au sujet du revenu mensuel des Cubains, Raúl Castro a fait preuve de lucidité : « Le salaire est encore clairement insuffisant pour satisfaire tous les besoins, et il a pratiquement cessé de remplir son rôle d’assurer le principe socialiste selon lequel chacun apporte selon sa capacité et reçoit selon son travail. Cela a favorisé des manifestations d’indiscipline sociale[13] ».
De la même manière, le Président cubain n’a pas hésité à souligner les effets négatifs du livret d’approvisionnement en vigueur depuis 1960, notamment « son caractère égalitariste nocif », lequel est devenu « une charge insupportable pour l’économie et ne stimulait pas le travail, en plus de générer des illégalités diverses au sein de la société ». Il a également noté les contradictions suivantes : « Etant donné que le livret a été mis en place pour couvrir les plus de 11 millions de Cuba de la même façon, les exemples absurdes ne manquent pas tel que le café prévu est octroyé y compris au nouveau-nés. De la même manière, les cigarettes étaient fournies jusqu’à septembre 2010 aussi bien aux fumeurs qu’aux non-fumeurs, encourageant la croissance de cette habitude malsaine au sein de la population ». Selon lui, la libreta « contredit en son essence le principe de la distribution qui devrait caractériser le socialisme, c’est-à-dire, ‘chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail’ ». Pour ces raisons, il « sera impératif d’appliquer des mesures pour éradiquer les profondes distorsions existantes dans le fonctionnement de l’économie et de la société dans son ensemble[14] ».
La relève générationnelle
Par ailleurs, le Président cubain a également mis en avant un problème crucial à Cuba : la relève générationnelle et le manque de diversité. Il a dénoncé « l’insuffisante systématicité et volonté politique pour assurer la promotion à des postes à responsabilité de femmes de noirs, de métis et de jeunes, sur la base du mérité et les conditions personnelles ». Il a fait part de son dépit sans éluder sa propre responsabilité : « Ne pas avoir résolu ce problème en plus d’un demi-siècle est une véritable honte que nous aurons sur la conscience durant de nombreuses années ». Par conséquent, Cuba subit « les conséquences de ne pas compter sur une réserve de remplaçants dûment préparés, avec l’expérience et la maturité suffisantes pour assumer les tâches nouvelles et complexes de direction au sein du Parti, de l’Etat et du Gouvernement[15] ».
Toutes ces déclarations ont été faites en direct à la télévision cubaine à une heure de grande écoute. Elles permettent d’illustrer la présence du débat critique à Cuba au plus haut niveau de l’Etat. Ainsi, Raúl Castro est non seulement le Président de la nation, mais également – semble-t-il – le premier dissident du pays et le plus farouche critique des dérives et des imperfections du système.
Opera Mundi
http://operamundi.uol.com.br/conteudo/o ... ente.shtml
[1] Raúl Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el General de Ejército Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros, en la clausura del Sexto Período Ordinario de Sesiones de la Séptima Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular », República de Cuba, 18 décembre 2010. http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscurs ... 1210e.html (site consulté le 2 avril 2011).
[2] Raúl Castro Ruz, « Intervención del General de Ejército Raúl Castro Ruz, Presidente de los Consejos de Estado y de Ministros de la República de Cuba en la Clausura del X Periodo de Sesiones de la Séptima Legislatura de la Asamblea Nacional del Poder Popular », 13 décembre 2012. http://www.cubadebate.cu/raul-castro-ru ... era-fotos/ (site consulté le 1er janvier 2013).
[3] Raúl Castro, « Discurso… », 18 décembre 2010, op.cit.
[4] Ibid.
[5] Raúl Castro, « Toda resistencia burocrática al estricto cumplimiento de los acuerdos del Congreso, respaldados másivamente por el pueblo, será inútil », Cubadebate, 1er août 2011.
[6] Raúl Castro, « Texto íntegro del Informe Central al VI Congreso del PCC », 16 avril 2011. http://www.cubadebate.cu/opinion/2011/0 ... o-del-pcc/ (site consulté le 20 avril 2011).
[7] Raúl Castro, « Toda resistencia… », op. cit.
[8] Raúl Castro, « Discurso… », 18 décembre 2010, op.cit.
[9] Raúl Castro, « Toda resistencia… », op. cit.
[10] Ibid.
[11] Raúl Castro, « Discurso… », 18 décembre 2010, op.cit.
[12] Partido Comunista de Cuba, « Resolución sobre los lineamientos de la política económica y social del partido y la Revolución », op. cit.
[13] Raúl Castro Ruz, « Discurso… », 18 décembre 2010, op. cit.
[14] Raúl Castro, « Informe central al VI Congreso del Partido Comunista de Cuba », 16 avril 2011. http://www.cuba.cu/gobierno/rauldiscurs ... 0411e.html (site consulté le 1 janvier 2013).
[15] Ibid.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
cool Raoul !
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)