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L'étiquetage "sans OGM" s'appliquera aux aliments au 1er juillet
La mention "sans OGM" devrait apparaître plus largement sur les produits alimentaires dans les rayons de la distribution. Un décret, autorisant cet étiquetage, a été publié au Journal officiel mardi 1er février, après d'intenses et longues discussions. Il entrera en vigueur le 1er juillet 2012.
Les associations de consommateurs tels l'UFC Que-Choisir et l'association CLCV se félicitent de ce qu'elles qualifient d'"avancée pour l'information et la liberté de choix des consommateurs". Elles ont défendu ce dispositif qui vient combler un vide réglementaire car la législation européenne ne prévoit d'étiquetage que pour les produits qui contiennent des OGM.
Or, si les champs européens ont peu ouvert leur sillon aux semences OGM, et si les consommateurs de l'Union rechignent à mettre dans leur assiette des produits modifiés génétiquement, il n'en est pas de même des élevages. Pour nourrir leurs animaux, les producteurs font largement appel à du soja transgénique. "Près de 80 % du soja utilisé dans les élevages, importé essentiellement du Brésil et d'Argentine, est transgénique", souligne Charles Perrin de la CLCV.
La nouvelle réglementation devrait donc s'appliquer en priorité aux viandes, poissons, oeufs, produits laitiers et autres aliments provenants d'animaux nourris sans OGM. L'étiquetage de ces produits précisera "nourri sans OGM (0,1 %)", c'est-à-dire avec une teneur en OGM par contamination limitée à 0,1 % ; ou "nourri sans OGM (0,9 %)". Pour les ingrédients d'origine végétale (farine, amidon ou lécithine), ils pourront porter la mention "sans OGM". Et le miel pourra être étiqueté "sans OGM dans un rayon de 3 km".
ARGUMENT DE VENTE
Certains n'ont pas attendu le décret pour apposer le label sur leurs produits. Carrefour en a fait un argument marketing depuis octobre 2010 : près de 300 produits à la marque distributeur sont étiquetés d'un rond vert avec la mention "nourri sans OGM". "Nous avons constaté une progression des ventes plus significative sur les oeufs, le veau et le jambon", affirme Sandrine Mercier, directeur du développement durable de Carrefour France. Les industriels du poulet comme Duc ou Loué se sont aussi préparés à l'étiquetage "sans OGM". De même, Labeyrie pour le saumon.
Certains pointent les limites du décret. " Moi qui élève mes animaux à l'herbe, je ne peux utiliser le label "nourri sans OGM", car l'herbe sans OGM n'existe pas. De plus, dans le cas du bio, le décret accepte une présence jusqu'à 0,9 % d'OGM", affirme Guy Kastler de la Confédération paysanne.
D'autant que, s'inquiète l'organisation, la France envisage d'autoriser, à certaines conditions, les cultures OGM, comme en atteste un projet d'arrêté notifié à Bruxelles. Dans ce contexte, "l'étiquetage "sans OGM" ne bénéficie d'aucune protection particulière", affirme la Confédération dans un communiqué publié le 2 février.
Laurence Girard