En reprenant simplement tes chiffres on constate donc que l'ouvrier du smic est retombé au niveau de la fin des années 80... En l'espace de 12 ans (on peut même dire en l'espace de 7 ans puisque nous sommes sur le plateau de production du pétrole conventionnel depuis 2005). Entre temps il y a pourtant eu croissance du PIB et des bourses (même en y incluant la crise de 2008)! Bref il y a là un décalage croissant entre pouvoir d'achat pétrolier et niveau du PIB. A un moment il ne faudra pas s'étonner d'un brusque retour de manivelle qui fera très mal. Contrairement à certains ici, je pense justement qu'on va avoir une sorte d'évolution de type "équilibre ponctué" (et non une évolution lente et régulière). L'économie aujourd'hui est complètement en dehors des réalités (elle est fictive). Le jour où elle prendra conscience de la réalité et que rien n'amènera plus jamais cette réalité à se réajuster au niveau de l'économie dite fictive, ben ça fera mal car il y aura un violent réajustement dans l'autre sens. Un ordre de grandeur sera celui de la grande dépression de 1929 (qu'on aurait du avoir en 2008 mais pour lequel on a repris une pillule rose).evrard a écrit :25 minutes en 1960
15 minutes en 1970
14 minutes en 1980
10 minutes en 1990
9 minutes en 2000 Depuis cette date, le temps de travail nécessaire augmente régulièrement.
11 minutes en 2012.
En somme on a une stagnation et plus tard une dégradation lente et régulière de l'économie réelle couplé à une économie fictive (bourse, subprimes, CDS,...) (qui table sur des promesses de croissances du PIN) qui croit pendant ce temps --> déséquilibre jusqu'à un point de rupture (lequel????) et violent réajustement. Ce violent réajustement tuera dans l'oeuf les investissements nécessaires à la poursuite du déclin lent et régulier de l'économie réelle, si bien que cette dernière ne pourra que s'effondrer aussi (avant d'augmenter à nouveau sans rejoindre le niveau qu'elle avait avant son effondrement).
Bref la structure même de notre économie : financière, va justement oeuvrer contre une adaptation lente et régulière de l'économie au déclin de production du pétrole.
Je ne suis donc pas du tout optimiste. Je pourrait l'être si on avait une économie réelle basée sur une évaluation de nos réserves en ressources!
Le pic pétrolier ne me fait pas peur en lui-même. Ce qui me fait peur c'est l'environnement politique et économique, pas du tout préparé, dans lequel il se produit aujourd'hui! Pourtant le rapport Meadows c'était en 1972... Il y a 40 ans, entre temps on a eu des politiques qui savaient (peut-être) individuellement mais ignoraient collectivement ce genre d'avertissements. Bref il y a la une inertie incroyable du système, qui en refusant de se réformer, va nous envoyer au fond du trou (et potentiellement plus bas qu'une courbe en légère pente régulière que serait un déclin régulier de la production pétrolière). Les boucles de rétroactions positives ça existe... Les négatives aussi!
Dans ton exemple on voit bien l'effet des 30 glorieuses qui a fait passé le coût d'un baril de pétrole de 25 à 15 minutes... Je ne vois pas au nom de quoi nous n'aurions pas un réajustement aussi brutal mais dans l'autre sens à un moment donné une foi le pic dépassé.
On voit aussi que malgré les deux chocs pétroliers, la décénie des années 70 s'est globalement accompagnée d'une augmentation du pouvoir d'achat pétrolier. Aujourd'hui ce que nous vivons est donc pire... Mais on a eu l'intelligence de prendre la pillule rose pour ne pas s'en rendre compte! Le problème, c'est que ces pillules ne sont pas infinies non-plus...