L'amiante du Clémenceau. (et de l' ex paquebot FRANCE)

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Message par greenchris » 13 janv. 2006, 12:35

C'est beau quand l'Egypte essaie d'apprendre à la France le respect des lois internationnales (convention de Bâle).

J'espère qu'ils iront jusqu'au bout.
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
Attention aux utopies techniques (Global Chance)

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Message par energy_isere » 14 janv. 2006, 16:44

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 772,0.html
L'errance du "Clemenceau" au large du canal de Suez

LE MONDE | 14.01.06 | 16h14

Quand et où la saga du porte-avions Clemenceau s'arrêtera-t-elle ? Tous les marins du monde connaissent la légende du Hollandais Volant, ce navire condamné à errer sur les océans. Se peut-il que le vieux "Clem" connaisse le même sort ? Toujours est-il que le navire fait des ronds dans l'eau depuis jeudi 12 janvier, en attendant que les autorités du canal de Suez lui accordent un passage dans cette voie d'eau qui a l'avantage d'éviter le long détour du continent africain par le cap de Bonne-Espérance. Le terme du voyage du Clemenceau est le chantier d'Alang, dans l'Etat indien du Gujarat, où il doit achever d'être désamianté, avant que sa coque soit découpée et vendue au poids de la tonne d'acier.


Les deux militants de Greenpeace, un Français et un Danois, qui s'étaient juchés en haut du mât central, à 60 m de hauteur, vendredi 13 janvier, après avoir abordé le navire par surprise, sont redescendus sur le pont et ont été transférés sur la frégate Aconit, qui escorte le Clemenceau. Les deux hommes avaient faim. Selon Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace, ils ont accepté de quitter leur perchoir dans la mesure où l'organisation "a obtenu satisfaction de la part des autorités égyptiennes s'agissant du respect de la convention de Bâle" sur les déchets dangereux.

Le Caire, faut-il comprendre, n'autorisera pas le Clemenceau à emprunter le canal tant que l'Egypte ne sera pas convaincue que le navire ne présente pas de risque environnemental. Le ministère de la défense français fait valoir qu'au cours de sa carrière, le Clemenceau a "traversé le canal des dizaines, voire des centaines de fois". "Or il n'a jamais été aussi propre, après le désamiantage qu'il a subi", ajoute un capitaine de vaisseau.

Toujours est-il que l'Egypte continue de réclamer des documents de conformité avec la convention de Bâle. Elle le fait avec insistance, si l'on en croit les télécopies échangées entre la marine française et Le Caire, dont Le Monde a obtenu copie. Dans un fax adressé le 12 janvier à "l'agent du Sumatras/Clemenceau" (le Sumatras est le nom du remorqueur qui hâle le porte-avions), le capitaine Mahmoud Ismail, coordinateur de l'Agence égyptienne pour l'environnement, réclame des documents en conformité avec la convention de Bâle, avec cet avertissement : "Merci de noter que si nous ne recevons pas ceux-ci, nous serons désolés de considérer que la navigation de votre convoi deviendra illicite, sera punie selon nos lois, et recevra l'ordre de revenir à son port de départ."

La même journée, l'amiral Alain Oudot de Dainville, chef d'état-major de la marine française, a répondu au capitaine Mahmoud Ismail que le Clemenceau a quitté le port de Toulon "après une vaste opération de désamiantage qui a duré plus d'un an", que le navire n'a "pas de propulsion nucléaire" et qu'il n'existe "pas de résidu radioactif à bord". Les endroits qui contiennent de l'amiante ont été isolés, poursuit le chef d'état-major.

Il n'est pas sûr que ces précisions soient suffisantes pour les Egyptiens, pour qui le Clemenceau est régi par la convention de Bâle sur les navires en fin de vie. "La France a tenté de jouer sur une dérogation selon laquelle un navire de guerre n'entrerait pas dans le champ d'application de cette convention", souligne M. Jadot. La polémique n'est pas éteinte, et le Clemenceau poursuit son errance à la limite des eaux territoriales égyptiennes, tiré par le remorqueur Sumatras, dont le commandant, de nationalité russe, s'appelle Sergueï Potemkin...

Cécile Hennion et Laurent Zecchini

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Message par energy_isere » 15 janv. 2006, 14:19

Reuters :
L'Egypte autorise le Clemenceau à remettre le cap sur l'Inde

dim. janv. 15, 2006

PARIS (Reuters) - L'Egypte a donné son accord pour le passage du porte-avions "Clemenceau" dans le canal de Suez après trois jours de tractations, a-t-on appris dimanche auprès du ministère de la Défense à Paris.

Le gouvernement égyptien ne demande plus les documents prouvant la conformité du navire avec la convention de Bâle qui interdit l'exportation de déchets toxiques par des pays pouvant les traiter eux-mêmes, selon Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la Défense.

"Il n'y a plus dans ce sujet un obstacle", a-t-il dit à Reuters. Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat au Caire.

Selon Jean-François Bureau, Le Caire se serait rangé aux arguments de Paris qui estime que le Clemenceau est un navire de guerre qui n'est pas régi par la convention de Bâle.

L'ancien fleuron de la marine française, porteur de dizaines, voire de centaines de tonnes d'amiante, doit être démantelé sur le chantier d'Alang, en Inde. Son départ ne serait plus qu'une question de temps.

"La procédure se poursuit dans un cadre technique, nous sommes totalement confiants", a dit Jean-François Bureau.

Il s'agirait notamment de déterminer les horaires de passage et l'organisation matérielle du convoi dans le canal de Suez, assure-t-il. Aucun calendrier n'est encore arrêté.

Le navire et son remorqueur, partis de Toulon le 31 décembre, sont bloqués depuis jeudi dans les eaux internationales en Méditerranée, au large de l'Egypte.

CONFUSION EN EGYPTE

Le week-end a été marqué par une grande confusion et des déclarations péremptoires de responsables de l'Agence égyptienne de l'environnement, menaçant le navire d'un retour à Toulon.

"Le capitaine (du remorqueur du "Clemenceau"-NDLR) doit remettre les documents approuvés par le gouvernement français ou retourner à son port d'attache. Ce sont les seules possibilités", a déclaré samedi à Reuters Magdy Allam, directeur adjoint de l'Agence égyptienne pour l'environnement.

Le dossier serait entre-temps remonté au niveau des présidents Jacques Chirac et Hosni Moubarak, selon le Journal du dimanche.

Pendant ce temps, la polémique a enflé en France, où les associations de défense de victimes de l'amiante et les écologistes dénoncent l'exportation vers un chantier indien d'un navire dangereux.

"Un pays qui passe son temps à donner des leçons au monde entier sur les droits de l'homme, la sécurité du travail, la protection de l'environnement, se doit d'être exemplaire. Donc nous souhaitons que le Clemenceau revienne à Toulon", a déclaré l'ex-ministre de l'Ecologie Dominique Voynet.

Désarmé en octobre 1997, le Clemenceau avait été vendu en avril 2003 à une société espagnole qui l'avait fait partir en fraude pour la Turquie en octobre 2003, ce qui a amené les autorités françaises à le rappeler pour rupture de contrat.

Après un autre contrat et un nouveau revers infligé par la Grèce, qui a refusé de l'accueillir, le navire est revenu à Toulon où le désamiantage a été opéré en 2004 et 2005.

L'Etat assure que 90% de l'amiante a été retiré et qu'il n'en resterait que 45 tonnes à bord, quantité jugée marginale. Greenpeace parle de plusieurs centaines de tonnes.

Les écologistes ont multiplié les procédures judiciaires. La semaine dernière, deux militants de l'organisation écologiste sont parvenus à s'amarrer au mât central du navire vendredi puis ont accepté de quitter le bâtiment dans la soirée.

Les ennuis ne sont peut-être pas terminés pour le Clemenceau. Le 6 janvier, une commission spéciale de la Cour suprême indienne a émis un avis négatif sur l'admission du navire. La décision finale est attendue le 20 janvier.

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Message par Lansing » 15 janv. 2006, 14:50

L'attitude de l'Inde n'est tout de même pas glorieuse, lorsqu'on voit dans quel état se trouve leurs différents sites de démentellement, ces quelques tonnes d'amiante ne sont même pas une goutte d'eau dans ce cloaque à ciel ouvert.
Absolument aucun batiment désossé dans ces endroits n'y accède désamianté. On a pu le constater dans les différents documents diffusés par Thalassa, Envoyé spécial ou autre.
D'un autre coté, les autorités françaises ont été en dessous de tout dans cette histoire, le peu d'amiante restant à bord aurait pu être oté, le surcoût aurait évité cette épisode calamiteux qui à terme sera bien plus onéreux.
Il reste une trentaine d'années pour se préparer à désosser le De Gaulle, au vu de nos compétences actuelles ce ne sera pas de trop. De plus ce ne sera pas de l'amiante mais un réacteur nucléaire, pas pareil là.

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Message par Tiennel » 15 janv. 2006, 14:51

Il y a des fosses sous-marines pour ça Image
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par Lansing » 15 janv. 2006, 14:58

Malheureusemnt Tiennel tu n'es pas très loin de la vérité.
Tiens à propos de fosse, avez vous une idée de l'endroit où se trouve le réacteur du Redoutable ?

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Message par mehdiclean » 16 janv. 2006, 16:34

lundi 16 janvier 2006, 12h50

L'INDE REFUSE L'ACCÈS DU CLEMENCEAU AU CHANTIER D'ALANG

NEW DELHI (Reuters) - La Cour suprême d'Inde a provisoirement interdit au porte-avions français "Clemenceau" l'accès au chantier d'Alang, dans l'Etat du Gujarat, où il est censé être désamianté.

Deux juges ont annoncé qu'ils se prononceraient le 13 février sur l'accès du Clemenceau aux eaux indiennes, après l'examen du rapport final de la commission de la Cour suprême sur les déchets dangereux.

Cette commission a déjà recommandé d'interdire l'accès du Clemenceau au chantier d'Alang en raison des produits toxiques qui le composent.

"Nous allons attendre le rapport de la commission de surveillance", a déclaré le juge Arijit Pasayat, ajoutant que, durant ce délai, le Clemenceau ne pourrait pas pénétrer dans les eaux indiennes.

Invitée dimanche du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie s'est déclarée optimiste quant à la décision finale de New Delhi.

"La Cour suprême indienne s'est saisie du problème, nous allons lui apporter tous les éléments qu'elle souhaite pour qu'elle puisse prendre sa décision. Pour ma part, je pense que ces éléments la convaincront, comme ils m'ont convaincue", a-t-elle déclaré.

Le Clemenceau est actuellement en route pour l'Inde.

Après 3 jours de négociations, l'Egypte a donné dimanche son feu vert au passage de l'ex Clemenceau par le canal de Suez.

L'ambassade France en Egypte a salué dans un communiqué "la concertation conduite avec les autorités égyptiennes, qui a permis de confirmer" le transit de l'ex porte-avions.
Le désamiantage du Clemenceau tourne à la farce :-D
ce qu'il y a de terrible quand on cherche la vérité... c'est qu'on la trouve !

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Message par mynouchka » 16 janv. 2006, 21:41

georges clémenceau, président de la france durant la première guerre mondiale après raymond poincaré. Il voudra affaiblir au maximum l' Allemagne pour qu'elle ne puisse plus jamais remettre en danger la France et devenir la première puissance du continent, ce qu'il réussira à faire au début grace au traité de Versailles de 1919.
voilou!!
Parce que la vie est si simple et si compliquée il faut la vivre pour gagner...

fabinoo

Message par fabinoo » 16 janv. 2006, 21:50

Il voudra affaiblir au maximum l' Allemagne pour qu'elle ne puisse plus jamais remettre en danger la France et devenir la première puissance du continent, ce qu'il réussira à faire au début grace au traité de Versailles de 1919.
A ben, ça a été efficace, tiens.

Elle a été citée, celle-là ? Faudrait en faire une version 2006 :
Nous étions trois jeunes matelots,
Trois beaux marins grands et costauds
Embarqués un jour à Toulon
Sans uniforme et sans galon
Sur le porte-avions Clemenceau
Nous étions trois jeunes militaires,
Pas trop amoureux de la guerre
Et nous voulions bien nous faire tondre
En échange d'un tour du monde
Sur un joli bateau en fer

Le premier de ces matelots
Etait breton jusqu'au mégot
Mais il était con comme un manche,
Comme un déjeuner du dimanche,
Comme un article du Figaro
'l'avait grandi au bord de l'eau
Et n'en avait jamais bu trop
A quinze ans pour une donzelle,
Il a déserté La Rochelle
Pour les remparts de St Malo
Rue de la soif on le vit beau
A écumer tous les tripots
Mais lorsque s'en venait l'aurore,
Rouler de bâbord à tribord
Et s'échouer dans le ruisseau
Voulu partir sur un bateau
Goûter un peu du Sirocco
En pensant avec raison
Que l'océan rendait moins con
Et qu' pour lui y' avait du boulot

Dieu qu'elle est belle l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi belle que l' pont du Clemenceau

Le deuxième de ces matelots
Etait corse dans toute sa peau
Il était méchant comme la tourmente,
Vicieux comme une déferlante
Comme un article de Jean Co
'l'avait grandi au bord de l'eau,
Mais n'en buvait que dans l' Pernod
A quinze ans par un légionnaire,
S'est fait tailler une boutonnière
Près d' la citadelle d'Ajaccio
Est devenu un vrai salaud,
S'est fait tatouer les biscotos
Entre le prénom de sa mère,
Des loups, des serpents, des panthères
Et le Christ au milieu du dos
Voulu partir sur un bateau
Pour ne jamais vivre comme un veau
Et pour faire voyager sa haine
De cette putain de race humaine
Peuplée de rasés, de blaireaux

Dieu qu'elle est longue l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi longue que l' pont du Clemenceau

Le dernier de ces matelots
C'était moi j'étais parigot
J'étais bon comme la romaine,
Rusé, malin comme une hyène
Musclé comme un flan aux pruneaux
J'avais grandi très loin de l'eau,
J'en buvais autant qu'un moineau
A quinze ans j'ai quitté Paname
Pour chasser d' mon cœur une femme
Qui voulait y faire son berceau
J'ai bourlingué comme un claudo
J'ai rencontré des écolos
Qui m'ont dit: "Va voir les baleines
Qui vivent dans les eaux lointaines
Tu verras que ce monde est beau"
Voulu partir sur un bateau
Pour voir la Terre d'un peu plus haut
Doubler l' Cap Horn dans les deux sens
Et voyager de Recouvrance
Jusqu'aux bordels de Macao

Dieu qu'elle est dure l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi dure que l' pont du Clemenceau

Le premier de ces matelots
Qui était con comme un drapeau
Il a fini plein de gallons,
Plein de sardines sur son veston
Et plein de merde sous son calot

Le deuxième de ces matelots
Qui était méchant comme un corbeau
Il a fini dans une vitrine
Au Ministère de la Marine
Petit chef derrière un bureau

Le dernier de ces matelots
S'est fait virer de son bateau
Pour avoir offert son pompon
A une trop jolie Ninon
Contre un baiser sucré et chaud

Si votre enfant est un salaud,
Un vrai connard, une tête pleine d'eau
Faites en donc un militaire
Alors il fera carrière
Sur un navire, dans un bureau

Mais s'il est bon, mais s'il est beau,
Même s'il est un peu alcolo
Qu'il fasse son tour de la Terre
Tout seul sur un bateau en fer
Mais pas su' le pont du Clemenceau

Simple soldat, brave matelot,
Surtout ne m'en veuillez pas trop
Cette chanson je ne l'ai chantée
Que pour les planqués, les gradés
Les abonnés du Figaro

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Message par Mery Claude » 16 janv. 2006, 22:10

Quelques précisions sur l'amiante.

Je recommande, même si c'est un peu hors sujet la lecture du merveilleux livre de Primo Lèvi: le système périodique.

Il y raconte entre autre son travail dans une mine d'amiante , dans l'Italie du nord pendant la seconde guerre mondiale en tant que chimiste.

A cette époque, les travailleurs de l'amiante étaient soumis à des doses incroyablement plus élevées que celles qui sont admises aujourd'hui, même dans les centre de désamiantage Indiens. L'asbestose était fréquente mais ne tuait qu'après de longues années d'exposition.

En france, depuis que les médias se sont emparés de l'affaire, ce minéral semble plus dangereux que le pire des poisons. Mais dans les fait il est d'une toxicité équivalente aux poussières siliceuses . Un masque correctement ajusté et une paire de lunette sont largement suffisant comme protection pour une exposition professionnelle.

Je sais de quoi je parle, j'ai vu un proche mourrir de silicose , s'il vous plait, ne venez pas me faire de mauvais procés.

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Message par energy_isere » 17 janv. 2006, 21:51

http://permanent.nouvelobs.com/politiqu ... .html?1503

Clemenceau: Alliot-Marie attend "sereinement et avec confiance la décision de la cour suprême indienne"

AP | 17.01.06 | 15:56


PARIS (AP) -- La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a assuré mardi attendre "sereinement et avec confiance le jugement de la cour suprême indienne" qui doit décider le 13 février d'autoriser ou non le désamiantage du porte-avions Clemenceau dans le chantier indien d'Alang.
"La Cour suprême indienne nous a demandé des renseignements que nous allons leur transmettre" et "ils ne devraient pas manquer de convaincre la Cour suprême", a-t-elle affirmé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Tous les recours qui ont été systématiquement intentés ont été systématiquement rejetés par la justice", a souligné la ministre. Mais "toute cette agitation a pu inquiéter certains de nos partenaires".
C'est pourquoi "les Egyptiens nous ont demandé des renseignements que nous leur avons fournis et aujourd'hui le Clemenceau est en train de naviguer dans le canal de Suez". AP

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Message par energy_isere » 17 janv. 2006, 22:08

Pour ceux qui auraient encore des doutes, un témoignage d'un ancien marin du Clémenceau :

http://www.liberation.fr/page.php?Article=351799

Enfin du journalisme, qui ne se contente pas de raporter brut de pomme une dépeche de l 'AFP ou de Reuters.
Etienne Le Guilcher, ancien marin, raconte comment se passait le travail sur le «Clemenceau» dans les années 60 et 70.

«Nous sommes la génération sacrifiée de l'amiante»


par Eliane PATRIARCA
QUOTIDIEN : mardi 17 janvier 2006

Désormais, il s'appelle «Coque Q 790». Mais pour Etienne Le Guilcher, 66 ans, il reste le Clemenceau. Un bâtiment de 32 000 tonnes qu'il connaît par coeur, sur lequel il a été mécanicien pour la marine de 1961 à 1963 avant de passer sur son «frère jumeau», le Foch durant sept ans. En tout, il a travaillé «quarante ans dans l'amiante» en comptant ses vingt-deux années dans le civil à entretenir des chaudières. Aujourd'hui, il souffre d'asbestose, une maladie de l'amiante qui provoque des difficultés respiratoires. Président de l'association de défense des victimes de l'amiante du Finistère et des Côtes-d'Armor, qui regroupe quelque 1 500 adhérents dont une majorité d'anciens marins ou de retraités de la Direction des constructions navales, Etienne Le Guilcher mène campagne contre la décontamination en Inde du bâtiment. L'ancien marin brestois a recueilli des témoignages d'anciens du Clem qui seront présentés vendredi devant la Cour suprême indienne. Afin de donner un maximum d'informations sur la quantité et la localisation de l'amiante dans l'ex-porte-avions à cette juridiction qui, le 13 février, doit autoriser ou non l'entrée du bateau en Inde. Choqué par le fait que la France n'a pas désamianté complètement le bâtiment, Etienne Le Guilcher raconte :

«L'amiante, il y en avait un peu partout sur le Clemenceau : dans les catapultes, les soutes à carburant, les compartiments à chaufferie, le local à oxygène, le local directionnel... En fait, partout où il y avait de la chaleur ou un risque d'incendie. Les tuyauteries et les sols aussi étaient amiantés. Il y avait même "l'homme amiante", le gars chargé d'aller récupérer le pilote au cas où l'avion se crashait lors d'un appontage. Il restait toute la journée vêtu d'amiante : cagoule, chaussures, combinaison, gants, tout était en amiante ! Il est mort d'un mésothéliome (cancer de la plèvre). A l'époque, tous les bateaux étaient bourrés d'amiante, dans le port militaire comme dans le port de commerce de Brest. Et tout le monde dans la région travaillait dans l'amiante que ce soit pour la construction, la réparation, la maintenance des bateaux ou pour la navigation. Il y a un tas de bateaux en fin de vie, civils et militaires, qui vont devoir être désamiantés. Si le Clemenceau va en Inde, ils le suivront.

«Nous, nous n'avons jamais eu aucune information sur le risque amiante. On ne se protégeait pas. Je n'ai appris qu'en 1999 que le directeur de l'arsenal avait signé, en 1976, un décret imposant l'utilisation de protections (gants, masque, ventilation). Le décret n'a été ni affiché ni appliqué ! Quand j'ai vu les conditions de travail sur les chantiers indiens, cela m'a fait froid dans le dos. Nous non plus nous n'avions pas été prévenus. On utilisait des matelas d'amiante pour se protéger du feu. Des matelas confectionnés à mains nues par des ouvrières. Mais la différence aujourd'hui, c'est qu'on sait tout sur les dangers de ce matériau et sur la catastrophe sanitaire que cela a entraîné. Et la France a adopté des mesures draconiennes pour protéger ses travailleurs de l'amiante.

«Nous sommes la génération sacrifiée. Certains de mes collègues sont morts, beaucoup sont malades et leur état de santé s'aggrave sans cesse. Nous vivons avec une épée de Damoclès sur la tête. Alors je ne supporte pas qu'on se voile la face quand on envoie le Clemenceau non désamianté en Inde. Je veux la protection absolue pour les nouvelles générations.»

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Message par energy_isere » 19 janv. 2006, 20:30

Oups ! Contrairement a ce qui est dit deux message avant, le Clemenceau n'a toujours pas passé le canal de Suez :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 772,0.html


Nouveaux obstacles sur la route vers l'Inde du "Clemenceau"


LEMONDE.FR | 18.01.06 | 18h56

Clemenceau n'en finit pas de voir son dernier voyage entravé. L'Assemblée du peuple, le Parlement égyptien, a demandé, mardi 17 janvier, au gouvernement de surseoir à son accord donné, dimanche, au transit du porte-avions vers l'Inde pour y être désamianté et démantelé.


Selon l'agence égyptienne MENA, le président de l'Assemblée, Fathi Srour, a déclaré que le cas du Clemenceau devait être étudié en profondeur et soumis à une nouvelle session parlementaire, la prochaine étant prévue le 28 janvier. Le gouvernement n'a pour le moment pas fait savoir s'il passerait outre cette demande.


L'autorité du canal de Suez a cependant estimé, mercredi 18 janvier, que le transit par le canal du porte-avions, toujours au mouillage à Port Saïd, n'était pas lié à une décision parlementaire. Selon elle, les inspections à bord du bateau sont toujours en cours et devraient se poursuivre jusqu'à jeudi.


L'INDE VÉRIFIERA LA QUANTITÉ D'AMIANTE

Un peu plus tôt dans la journée, New Delhi a annoncé avoir ordonné à trois organisations gouvernementales de vérifier si le Clemenceau contient plus de matériaux dangereux que ne l'autorisent les lois indiennes. Si tel est le cas, "le gouvernement ne l'autorisera pas à aborder les rivages indiens", a déclaré le ministre de l'environnement et des forêts, A. Raja, précisant qu'il n'était "pas question" de donner le feu vert au démantèlement tant que les trois organisations mandatées n'auraient pas rendu leur rapport.

Cette annonce prouve une nouvelle fois la vigilance, plutôt inhabituelle, de l'Inde sur cette l'affaire fortement médiatisée grâce notamment aux actions de Greenpeace. La Cour suprême indienne avait déjà interdit au Clemenceau, lundi 16 janvier, de pénétrer dans les eaux territoriales indiennes avant le 13 février, date à laquelle elle examinera le dossier pour autoriser ou non son désamiantage complet et son démantèlement.

La Cour suprême attend, avant de se prononcer, les recommandations finales d'une commission de contrôle des déchets dangereux qu'elle a nommée et qui avait, le 6 janvier, émis un premier avis défavorable.

Le ministère de la défense français affirme qu'il reste 45 tonnes de matériaux amiantés sur le porte-avions, soit moins de 0,2 % de son poids total, après que 115 tonnes ont été retirées sur 160. Les organisations de défense de l'environnement soutiennent qu'il y en a beaucoup plus.

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Message par Tiennel » 19 janv. 2006, 20:54

Un peu plus tôt dans la journée, New Delhi a annoncé avoir ordonné à trois organisations gouvernementales de vérifier si le Clemenceau contient plus de matériaux dangereux que ne l'autorisent les lois indiennes
Il faut aussi savoir que la fonction publique indienne est réputée pour sa bureaucratie ; je pense que la chute de l'URSS lui a permis de briguer la première place mondiale.

Bref, une fois le canal de Suez passé, il restera encore beaucoup de formulaires à remplir, de visas à obtenir, de commissions à faire statuer, etc. Le Clem' n'est pas encore à quai...
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Message par energy_isere » 19 janv. 2006, 21:02

Tiennel a écrit : Il faut aussi savoir que la fonction publique indienne est réputée pour sa bureaucratie ; je pense que la chute de l'URSS lui a permis de briguer la première place mondiale.
je confirme !
j'ai un pote qui travaille réguliérement avec l'administration Indienne pour des contrats concernant des simulateurs de métro et de train. Il me dit que c'est effrayant la lenteur et la difficulté de prise de décision dans leur administration. (il compare avec les autres pays avec lequel il a déja travaillé).

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