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Le Fonds du pétrole donne un coup de balai "éthique"
LE MONDE | 06.01.06 / STOCKHOLM CORRESPONDANCE
a Norvège continue de procéder à des nettoyages "éthiques" dans son Fonds du pétrole, l'un des plus gros fonds de pension au monde. Le ministère des finances a annoncé, jeudi 5 janvier, avoir exclu sept entreprises de ce Fonds, parmi lesquelles la française Safran. Motif : "Elles développent ou produisent des composants essentiels d'armes nucléaires." Parmi les autres sociétés exclues figurent le britannique BAE Systems et les américains Boeing et Honeywell. Les actions que possédait le Fonds dans ces compagnies — représentant plus de 400 millions d'euros — ont été vendues.
Alimenté par les recettes des activités pétrolières et gazières norvégiennes, le Fonds s'élevait à 163 milliards d'euros à la fin septembre 2005. Investi en actions et obligations internationales, il est géré par la Banque de Norvège. Son portefeuille compte 3 200 sociétés.
Dans sa recommandation au ministère des finances, publiée jeudi mais datée du 19 novembre 2005, le conseil d'éthique précise, dans le cas de Safran, que le groupe n'a pas répondu aux demandes sur son implication possible dans la fabrication de composants d'armes nucléaires. Il ne fait aucun doute pour le conseil que les propulseurs fournis par le groupe pour le missile balistique M51 sont des éléments clefs d'armes nucléaires.
La compagnie pétrolière Total conserve en revanche le droit de rester dans le Fonds. D'après une autre recommandation du conseil d'éthique, également publiée jeudi, sa présence en Birmanie ne contribue pas aux violations des droits de l'homme dans le pays.
C'est la troisième fois depuis la mise en place de ce conseil d'éthique au sein du ministère des finances, le 1er janvier 2005, que de telles mesures sont prises. En avril 2005, la compagnie pétrolière américaine Kerr-McGee en avait été la première victime en raison de sa présence au Sahara-Occidental, un territoire revendiqué à la fois par le Maroc et le Front Polisario, ce dernier militant pour son indépendance.
En juin, huit autres compagnies ont été exclues, notamment le français Thales, pour leur rôle dans la fabrication de bombes à fragmentation.
Olivier Truc