le 04 Septembre 2012 :

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La fonte de la banquise arctique s'accélère au point qu'elle pourrait avoir totalement disparu en été d'ici à quatre ans. C'est la mise en garde de l'un des plus grands spécialistes du sujet, Peter Wadhams, dans le Guardian, lundi 17 septembre, alors que la superficie des glaces de mer de l'hémisphère Nord est sur le point d'atteindre son plus bas historique.
Wadhams, qui dirige le département de physique de l'océan polaire à l'université de Cambridge, en Angleterre, a passé de nombreuses années à recueillir des données sur l'épaisseur de la glace grâce aux mesures de sous-marins parcourant l'océan Arctique. Il avait prédit l'effondrement des glaces de mer au cours de l'été 2007, lorsque le précédent record de fonte a été atteint, à 4,17 millions de kilomètres carrés.
Cette année, le retrait des glaces s'annonce bien plus important : la banquise Arctique – la zone de l'océan où au moins 15 % de la surface est glacée – ne s'étend pour l'instant plus que sur 3,3 millions de km2 et elle continue de reculer, comme le montre le suivi quotidien du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain.
lire ici : http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... ter-europeArctic sea ice melt 'may bring harsh winter to Europe'
The unprecedented loss of polar sea ice may lead to 'wild extremes' in the UK and northern Europe, say researchers
The Guardian 14 Sept 2012
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http://www.boursorama.com/actualites/la ... 33f71eb142La calotte glaciaire dans l'Arctique à son plus bas niveau :
La fonte des glaces de l'Arctique a atteint un nouveau record: la surface de la calotte glaciaire du Pôle Nord a diminué cette année jusqu'à son plus bas niveau depuis que les données satellites existent.
Elle mesurait dimanche 3,43 millions de kilomètres carrés. Le précédent record datait de 2007, elle s'étendait sur alors 4,17 millions de kilomètres carrés. Les données fondées sur les observations satellites remontent jusqu'en 1979.
La glace de l'Arctique fond l'été et se reforme en hiver et la calotte glaciaire a commencé de nouveau à s'étendre lundi.
Selon Walt Meier du centre américain des données sur la neige et la glace (NSIDC), le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines a contribué à cette plus grande fonte de la calotte glaciaire et l'a rendue plus fine.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.htmlLa banquise arctique a fondu comme jamais cet été
LE MONDE | 20.09.2012
L'Arctique, sentinelle du changement climatique, n'en finit pas de surprendre. Le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain vient d'annoncer qu'un nouveau record de fonte de la banquise polaire de l'hémisphère Nord devrait être atteint, jeudi 20 septembre, avec une superficie réduite à 3,4 millions de km2. En 2007, le dernier record pointait à 4,2 millions de km2 et avait lui-même, à l'époque, été tenu pour exceptionnel.
De fait, le record de 2007 était déjà très inférieur à la moyenne de 6,5 millions de km2 de surface de mer gelée, mesurée à la mi-septembre entre 1979 et 2000. Le record de 2012 enfonce donc un peu plus le clou.
De manière d'autant plus inattendue que le record de 2007 a été battu dès le 27 août, soit quelque trois semaines avant la mi-septembre, moment auquel la glace de mer passe chaque année par son minimum de fin d'été – avant de croître à nouveau au cours de l'automne et de l'hiver.
"L'ÉTENDUE DE GLACE PERDUE EXCÈDE LES AUTRES ANNÉES"
"La situation actuelle dans l'Arctique est réellement spectaculaire", estime Ralf Jaiser, chercheur à l'Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine de Bremerhaven (Allemagne). "Si nous regardons l'étendue de glace perdue depuis le maximum atteint en mars, cela excède de très loin ce qui s'est produit les autres années", ajoute la glaciologue Julienne Stroeve, chercheuse au NSIDC.
La situation tient en premier lieu à une tendance lourde, qui s'accélère depuis une décennie. Mais aussi, comme le dit le climatologue Thierry Fichefet, professeur à l'Université catholique de Louvain, à "la tempête qui a contribué à disloquer la banquise dans le courant du mois d'août, et aux températures qui, dans certains secteurs, ont excédé de près de 4°C la moyenne relevée sur l'été entre 1980 et 2000".
La rapidité avec laquelle se réduit la banquise arctique est très inattendue. Les modélisations menées pour le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) anticipaient une disparition complète de la banquise à la fin de l'été autour de 2080.
"Avec une sélection des nouveaux modèles, qui seront utilisés dans le prochain rapport du GIEC, nous obtenons une disparition de la glace de mer arctique à la fin de l'été, entre 2040 et 2060, dans un scénario où les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au même rythme", explique M. Fichefet, dont les résultats ont été soumis à la revue The Cryosphere.
Les modèles sont-ils toujours trop optimistes ? Beaucoup le pensent. Le glaciologue Peter Wadhams (université de Cambridge, Royaume-Uni) a ainsi récemment déclaré au Guardian que, selon lui, la glace de mer arctique pourrait avoir disparu à la fin de l'été d'ici à 2016. Cette estimation s'obtient en prolongeant "à la main", l'accélération de la fonte mesurée depuis cinq ans.
Une telle disparition aura des effets d'ampleur. Les grandes étendues de banquise réfléchissent en effet plus de 80 % de l'énergie solaire incidente ; lorsque la glace disparaît, l'océan absorbe au contraire la plus grande part de l'énergie reçue. D'où un excès considérable de chaleur apportée à la machine climatique.
VAGUES DE FROID HIVERNALES
Comment se manifestera ce nouveau déséquilibre ? "Il y a toujours une part de spéculation à parler des conséquences potentielles", avance Mme Stroeve. Les incertitudes sont importantes. Mais des travaux publiés en début d'année dans la revue Tellus A et menés par M. Jaiser ont montré que la circulation atmosphérique de l'hémisphère Nord pourrait être affectée.
Une part de l'énergie additionnelle apportée au système climatique "se diffusera dans l'atmosphère dans les saisons suivantes", explique le chercheur allemand. "D'où des températures automnales et hivernales plus douces au-dessus de l'Arctique", ajoute-t-il.
L'impact de ce changement sur le climat des latitudes moyennes de l'hémisphère Nord est plutôt contre-intuitif. Le réchauffement de l'Arctique en hiver devrait conduire à l'augmentation de la pression des masses d'air au-dessus de l'ensemble de la région.
"Cela va contribuer à réduire les différences de pression entre les zones polaires et les régions des latitudes moyennes, comme l'Europe par exemple, explique Jean-Claude Gascard, chercheur au Laboratoire d'océanographie et du climat (CNRS, université Paris-VI). D'où un ralentissement de la circulation liée aux vents d'ouest, qui amène de l'air doux venant de l'Atlantique. Les échanges Nord-Sud seront donc facilités." Ce qui, en substance, faciliterait l'arrivée de masses d'air polaire sur l'Europe, d'où des vagues de froid hivernales plus probables aux latitudes moyennes.
D'autres effets, plus difficiles à prévoir et à quantifier, sont attendus. M. Gascard cite notamment des changements dans la circulation océanique, mais également des bouleversements biologiques importants comme l'arrivée de nouveaux planctons dans les eaux arctiques et le déplacement progressif vers le Nord des zones de pêche. "Sur ces sujets, déclare M. Gascard. Nous manquons encore de données."
Stéphane Foucart
http://www.univers-nature.com/inf/inf_a ... gi?id=5360L’histoire du climat du Groenland commence à s’écrire
08-02-2013 univers-nature
Le projet de forage international NEEM (1), situé sur la partie nord-ouest de la calotte de glace du Groenland, a permis de forer plus de 2 500 mètres de glace lors des deux dernières années. Ainsi, l’équipe du projet a pu atteindre, pour la première fois, le socle rocheux et extraire des carottes de glace datant de la dernière période interglaciaire soit environ 130 000 ans. Ces premières analyses de l’Eemien (2) ont permis aux scientifiques d’obtenir des estimations des changements de température, de quantité de précipitations, ainsi que de composition atmosphérique.
Le professeur Dorthe Dahl-Jensen, coordinatrice du projet NEEM, tient une section de carotte de glace extraite dans le cadre de NEEM. De nombreuses analyses sont ensuite nécessaires pour révéler les secrets du climat à partir de la glace.
Sepp Kipfstuhl, Alfred Wegener Institute, Bremerhaven, Germany
Le projet, piloté par l'Université de Copenhague, implique 14 pays, dont la France (3). Grâce aux analyses de la glace et de l’air piégé, les scientifiques ont pu déterminer qu’il y a 130 000 ans le climat de cette zone du Groenland aurait été de 4°C à 8°C plus chaud que celui d’aujourd’hui. D’après les scientifiques, ces températures sont supérieures à celles fournies jusqu’à présent par les modèles mathématiques. Autre surprise pour les chercheurs, malgré ces températures élevées, la hauteur de la calotte glacière n’a baissé que de quelques centaines de mètres pendant cette période. Du coup, la masse de glace du Groenland n’a pu contribuer que de deux mètres à l’élévation des océans au lieu des quatre à huit mètres établis par la communauté scientifique.
Ces premières conclusions sur le climat de l’Eemien et, particulièrement sur la faible fonte de la calotte groenlandaise, laissent à penser que la calotte de l’autre hémisphère, à savoir l’Antarctique, aurait contribué à une plus large part de la montée du niveau marin.
Même si les températures élevées de cette période ont eu un impact plus faible que prévu sur la fonte des glaces du Groenland, les scientifiques font remarquer que la calotte du Groenland a quand même diminué d’environ 25 % en 6 000 ans lors de l’Eemien. Et, d’après eux, cette information confirme « la vulnérabilité de la calotte du Groenland aux augmentations de température ».
1- Pour : North greenland EEMien ice drilling (ou forage de glace Eemien au Nord du Groenland).
2- L'Eemien correspond à l'avant-dernière période interglaciaire du Quaternaire (environ 114 000 - 130 000 ans).
3- Plusieurs laboratoires français participent au projet dont notamment : le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE, CNRS/UJF) et le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (IPSL/LSCE, CNRS/CEA/UVSQ).