Filiére nucléaire Francaise

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par mobar » 28 mai 2014, 14:31

energy_isere a écrit : votre coup des 526.9 Md € d' electricité Allemande, la aussi c'est une énormité.
Exact

600 TWh d'électricité produite, vendue à 88 € en moyennee ntre industriels et particuliers, ça fait 52.69 Mds€
une erreur de virgule, dont acte
désolé :oops:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par ToTheEnd » 29 mai 2014, 09:43

energy_isere a écrit :Mobar, continuez comme ça et vous allez vous prendre un jour ou de deux d'exclusion sur le forum.
Si je sponsorise, ça peut être en semaines?

T

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Pi-r2 » 29 mai 2014, 11:31

je suis très étonné de ce 58€/Mwh de prix de revient alors que le prix Arehn est à 42 €/Mwh, ce qui n'empêche pas EDF de faire des bénefs.
Ils y incluent des couts de démantèlement à la petite cuillère ? (parce qu'encore une fois, démanteler du nuke est stupide, ça dissémine les résidus, la seule solution viable est le sarcophage recouvert de terre pour faire une jolie colline (avec une retenue d'eau au dessus pour en faire une STEP, quoi ? non je ne suis pas obsédé par les steps :D )
(et nous on le paye dans les 53-54 effectivement mais transport et livraison compris)
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 29 mai 2014, 12:10

Pi-r2 a écrit :je suis très étonné de ce 58€/Mwh de prix de revient alors que le prix Arehn est à 42 €/Mwh, ce qui n'empêche pas EDF de faire des bénefs.
......
(et nous on le paye dans les 53-54 effectivement mais transport et livraison compris)
c' est qui ''nous'' ?

Consommateur individuel ou vous employé d'une compagnie industrielle ?
Selon quelle formule d' abonnement ?

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Pi-r2 » 29 mai 2014, 12:49

grosse companie industrielle, contrats annuels de fourniture
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 29 mai 2014, 12:52

Pi-r2 a écrit :grosse companie industrielle, contrats annuels de fourniture
OK, la je comprend mieux.

Pour votre compagnie, sans la nommer, je suppose qu'il s' agit essentiellement d'elec pour les pompes et compresseurs. N'est il pas ?

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Pi-r2 » 29 mai 2014, 19:18

en effet, pour des grosses machines.
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 13 juin 2014, 12:50

Rapport sur le coût du nucléaire : entre coûts et incertitudes

13 Juin 2014 enerzine

Le rapport sur les coûts de la filière nucléaire française a été publié par la commission d'enquête parlementaire présidée par le député socialiste François Brottes, et dont le rapporteur est le député écologiste Denis Baupin.
Alors que la concrétisation dans la loi sur la transition énergétique des engagements du Président de la République de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production électrique se fait attendre, ce rapport permet de prendre la mesure du coût du nucléaire et des incertitudes qu'il fait peser.

Coût d'exploitation, mur d'investissement, amélioration de la sûreté, érosion de la rentabilité, coût croissant de l'EPR, la dérive croissante des coûts du nucléaire est enfin reconnue officiellement.

Ce rapport démontre également qu'au-delà des coûts croissants, les incertitudes restent nombreuses sur les coûts véritables, exposant le contribuable à des prix potentiellement prohibitifs. Sur le démantèlement, dont personne ne connaît le vrai prix, le rapport démontre que les devis sont globalement sous estimés. Les coûts véritables du traitement et de l'enfouissement des déchets sont tout aussi incertains.

La commission s'est penchée sur la question du risque : "en cas d'accident nucléaire, les conséquences peuvent être désastreuses en terme de vies humaines, et le coût économique se chiffre en centaines de milliards d'euros. C'est pourtant l'Etat et donc le contribuable qui supporte la quasi-intégralité du risque puisque la responsabilité d'EDF est plafonnée."

"Nous avons un parc français très homogène", précise Denis Baupin. "Ce qui a eu un avantage en terme de coûts de construction, mais en même temps cela donne aujourd'hui une fragilité car si un incident surgit sur un réacteur, il peut être générique et forcer l'arrêt de la quasi totalité des 19 centrales".

"La sûreté nucléaire est un enjeu majeur", ajouté le député. "La sûreté du parc nucléaire français a été évalué par l'Autorité de sûreté indépendante (ASN) à 12/20. Il y a sans doute encore à renforcer la sûreté, avec des moyens humains, financiers et juridiques, notamment à travers plus de sanctions."

"On a aujourd'hui une autorité de sûreté qui ne se prononce pas sur le coût des mesures qu'elle préconise" a indiqué Denis Baupin, "l'exploitant EDF qui nous dit à peu près comment il va faire et combien ça va coûter, mais il n'y a finalement pas d'expertise indépendante !"

Pour le mouvement Europe Ecologie Les Verts, "l'Etat est le seul a pouvoir correctement gérer ce changement d'époque pour le nucléaire et doit être pleinement aux manettes pour piloter la transition écologique (...) la sortie du nucléaire est la seule solution réellement sûre et peu coûteuse à terme."
http://www.enerzine.com/2/17392+rapport ... udes+.html

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 19 juin 2014, 19:26

L’avenir incertain du nucléaire dans la transition énergétique

19 Juin 2014 Usine Nouvelle

Les engagements présidentiels en matière de nucléaire sont inscrits dans la loi… Mais cette dernière parle d’objectif final sans avancer de points d’étape. Un flou qui interroge autant les ONG que les industriels.

Dans les minutes qui ont suivi la présentation du "nouveau modèle énergétique français" par Ségolène Royal, le 18 juin, la salle de journalistes, d’experts et de membres d’ONG bruissait d’interrogations en particulier autour du nucléaire. Le premier article de la loi acte l’une des grandes promesses de François Hollande : la part du nucléaire sera ramenée de 75 à 50 % dans le mix électrique français en 2025.

Par ailleurs, la puissance nucléaire installée en France est plafonnée à son niveau actuel, 63,2 GW, ce qui implique que pour ouvrir un nouveau réacteur comme l’EPR de Flamanville, il faut en fermer un… A priori ce sera Fessenheim (Haut-Rhin), même si le nom de la centrale alsacienne n’apparait pas dans le texte de loi.

Aborder sereinement la transition

Selon les premières versions du texte, la loi devait donner au gouvernement le pouvoir de fermer un réacteur. Cette disposition n’apparait plus dans le projet actuel. L’ancienne ministre de l’Environnement, Delphine Batho, toujours aussi pugnace, considère que ce texte est un "enterrement de première classe des promesses de François Hollande". Ségolène Royal se justifie : "le problème n’est pas que le gouvernement prenne la main, mais de faire ce qui est bon pour le pays. Entre l’Etat qui doit définir la politique énergétique du pays et EDF qui est une entreprise privée cotée en bourse, il faut trouver un juste équilibre". Pour la ministre, le nucléaire rend la France performante et lui permet d’aborder sereinement la transition énergétique.

Mais le projet de loi n’indique aucune trajectoire pour passer de 75 à 50 % de nucléaire dans le mix électrique français. En plus, ni le texte de loi, ni la ministre n’avancent d’hypothèses de consommation énergétique dans les années à venir. Elle est pourtant essentielle pour définir la puissance de nucléaire à fermer. Autre facteur clé : la prolongation de la durée de vie des centrales n’est pas mentionnée. En théorie, ce sont les plans de programmation pluriannuelle (PPE) prévus par la loi (article 49) qui établiront des points d’étape. Le premier portera sur la période 2015-2018. Quant à EDF, il devra "établir un plan stratégique présentant les actions qu’il s’engage à mettre en œuvre pour respecter les objectifs de diversification de la production d’électricité fixés par les PPE" (article 56). Ségolène Royal précise : "le calibrage du parc nucléaire se fera par un dialogue fructueux entre l’Etat et EDF".

EDF à la commande pour les ONG

Inutile de préciser que la position de la ministre déplait aux organisations écologiques qui attendaient le nom des réacteurs à fermer d’ici 2025. Pour Sortir du nucléaire et Greenpeace, le gouvernement abandonne sa responsabilité et laisse les décisions aux mains d’EDF. Du côté des professionnels, on reste également circonspect. "Nous sommes satisfaits de voir que le nucléaire fait partie de la transition énergétique. Mais il est difficile de comprendre comment fonctionne le plafonnement du nucléaire et sa baisse dans le mix. Il y a des grosses incertitudes sur la consommation et l’offre", juge Véronique Faudon, déléguée générale de la Société française de l’énergie nucellaire (SFEN). Du côté de l’Union française de l’électricité (UFE), on salue un texte qui vise en priorité les baisses d’émissions de CO2 mais on ajoute que "le développement des énergies renouvelables doit remplacer le pétrole et non le nucléaire, afin de maximiser l’impact climatique".
http://www.usinenouvelle.com/article/l- ... ue.N269821

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par bela59 » 13 janv. 2015, 11:16

Nucléaire : Ségolène Royal pour la construction d'une « nouvelle génération de réacteurs »

13 janvier 2015 Le Monde

Ségolène Royal veut relancer la construction de centrales nucléaires. Dans une interview au magasine Usine nouvelle publiée mardi 13 janvier, la ministre de l'écologie et de l'énergie propose l'émergence d'une « nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées ».

« L'énergie nucléaire est un atout évident », en particulier dans « la construction d'une économie décarbonnée », souligne la ministre, qui concède que des « questions demeurent » sur « la gestion des déchets et l'approvisionnement en uranium ». « EDF doit se positionner dans une offre énergétique variée, prévient Mme Royal. Elle doit être capable de vendre à la Pologne du nucléaire, mais aussi du renouvelable. »

FESSENHEIM FERMÉE EN 2017 ?

C'est la première fois que la ministre évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs en France. Ces déclarations illustrent l'évolution de sa position sur le nucléaire : pendant la primaire socialiste en 2011, elle avait exprimé le souhait de ramener le nucléaire « à une énergie d'appoint » et s'était prononcée pour une sortie du nucléaire en France à « échéance de quarante ans maximum ». Elle promettait d'abandonner la construction du futur réacteur EPR à Flamanville et d'en faire un site de recherche sur les techniques de démantèlement et les énergies renouvelables.

Mais depuis son entrée au gouvernement, en avril 2014, Mme Royal s'en tient à l'engagement de François Hollande de réduire de 75 % à 50 % la part de l'atome dans le mix électrique français à l'horizon 2025 grâce à la « montée en puissance » des filières renouvelables – c'est une des propositions du projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être examiné par le Sénat en février. Le texte, voté à l'Assemblée en octobre, plafonne également la capacité nucléaire de la France à 63,2 gigawatts, son niveau actuel ; ce qui implique que toute mise en service d'un nouveau réacteur soit compensée par la fermeture d'autres centrales de capacité équivalente.

Avec la mise en service prévue en 2017 de l'EPR de Flamanville, la centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français, pourrait donc être fermée, d'autant qu'il s'agit d'un engagement de François Hollande, qu'il a rappelé le 6 janvier, lors de son interview sur France Inter. C'est également l'option désormais favorisée par Ségolène Royal, qui avait pourtant affirmé à plusieurs reprises que d'autres réacteurs pourraient finalement être choisis, en raison du coût économique et social qu'aurait la fermeture de Fessenheim.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Remundo » 13 janv. 2015, 11:21

et ça serait quoi, la technologie des "réacteurs nouvelle génération" ?

et ça serait comment, "mettre un réacteur à la place d'un autre" ?

deadline 2017, quand ils se feront cuire électoralement ? ça sent encore la com' à plein nez.

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par bela59 » 13 janv. 2015, 11:35

Peut-être energy pourra-t-il nous trouver l'itw dans Usine Nouvelle ?

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par bela59 » 13 janv. 2015, 11:44

Trouvé :
Ségolène Royal : "Il faut bâtir de nouvelles centrales nucléaires"
13 janvier 2015 Usine Nouvelle

ENTRETIEN Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, revient sur la loi de transition énergétique, l’avenir du nucléaire et l’implication des entreprises dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le 8 janvier, Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, rencontre "L’Usine Nouvelle". L’entretien, prévu pour durer une heure, sera abrégé, urgence oblige. Vingt-quatre heures après la tuerie de "Charlie Hebdo", la ministre s’apprête à recevoir les opérateurs de transports dans le cadre du plan Vigipirate relevé au niveau "alerte attentat". D’entrée, la ministre fait part d’une "réaction d’horreur, de profonde tristesse et, en même temps, de volonté". "Ne soyons pas dans la peur, la consternation ou tétanisés, explique-t-elle. Soyons dans la puissance de la réponse de la République et de la liberté. C’est ce que montre la façon dont le peuple français réagit et se mobilise. Il y a eu une prise de conscience, salutaire et réconfortante, que l’essentiel est en jeu. Et que cet essentiel se défend collectivement."

Notre entretien avec Ségolène Royal porte surtout sur la transition énergétique. La ministre le répète à plusieurs reprises : elle a réussi à faire voter, en première lecture, une loi que beaucoup disaient impossible. Pour y parvenir, elle a su tenir tête à Europe écologie – Les Verts qui demandait de s’engager sur la sortie du nucléaire. Elle fait preuve de pragmatisme plutôt que d’idéologie, martèle-t-elle. La ministre regrette cependant que nombre de grandes mesures de la loi de transition énergétique ne soient pas connues du grand public. Elle évoque la possibilité, pour les collectivités et les particuliers, d’autoconsommer leur production d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques. La loi prévoit un "développement maîtrisé et sécurisé des installations destinées à consommer tout ou partie de leur production électrique".

Autre sujet qui lui tient à cœur, le déploiement de la prime de conversion (qui peut aller jusqu’à 10 000 euros) pour remplacer un véhicule diesel de plus de treize ans par un véhicule électrique ou hybride rechargeable.

L'Usine Nouvelle - Le président de la République a laissé planer un doute, lors de son interview de ce début d’année sur France Inter, à propos de la date de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Quand fermera-t-elle ? En 2016 ?

Ségolène Royal - Si j’ai réussi à faire voter à l’Assemblée la loi de transition énergétique, c’est parce que j’ai choisi trois options. La première a été de ne pas opposer les énergies les unes aux autres et d’affirmer dès le départ, malgré les réticences de certains, que l’histoire et le savoir-faire français dans le nucléaire font partie de nos atouts… Deuxièmement, sans opposer les énergies, il faut malgré tout sortir du "tout nucléaire", car c’est notre intérêt national. La montée en puissance des énergies renouvelables doit s’accélérer et c’est une des missions d’EDF et des grands énergéticiens français. Troisième point, la loi plafonne la puissance nucléaire à 63,2 gigawatts…

Des centrales vont tout de même fermer…

Oui mais on ne ferme pas pour fermer, ce n’est pas par idéologie. On agit sur une base législative solide. C’est d’ailleurs la première fois que le Parlement a débattu du nucléaire. Avant, les décisions étaient prises dans le secret. Or, c’est un débat démocratique majeur. Le plafonnement de la puissance nucléaire signifie que, lorsque le réacteur EPR de Flamanville dans la Manche va ouvrir, deux autres devront fermer. À ce stade, c’est Fessenheim puisqu’il n’y a pas d’autres propositions sur la table.

Mais fermera-t-elle fin 2016, comme prévu ?

On fermera les réacteurs dès que l’EPR de Flamanville ouvrira [pas avant 2017 selon le dernier calendrier d’EDF, ndlr]. C’est une opération qu’il faut bien prévoir et organiser car cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mon projet de loi définit précisément les étapes : dix-huit mois avant la mise en service de la nouvelle centrale, EDF devra s’engager à en fermer une autre pour respecter le plafonnement, puis cela sera acté par décret.

EDF prévoit un grand carénage pour prolonger la durée de vie des réacteurs du parc nucléaire français. Êtes-vous favorable à ces investissements ?

Lorsque l’on fait des investissements de cette dimension [55 milliards d’euros selon EDF, ndlr] sur le parc électronucléaire, il faut penser la totalité du modèle énergétique. Il y a la question des centrales en fin de vie. Mais il y a aussi celle de leur durée de vie. Je n’ai pas mis dans la loi sur la transition énergétique une limitation à quarante ans comme le voulaient les écologistes. Ce n’est pas une bonne façon de procéder vis-à-vis de notre industrie. À l’international, ce serait un couperet trop idéologique. Certaines centrales peuvent vivre plus longtemps. Une partie du grand carénage a été adoptée par le conseil d’administration d’EDF avec mon accord. Il faut maintenant programmer les investissements de sécurité des réacteurs existants. Mais il faut aussi programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées.

Le nucléaire garde donc un avenir en France…

L’énergie nucléaire est un atout, même si demeurent des questions sur la gestion des déchets et l’approvisionnement en uranium. Elle nous permet de réaliser la transition énergétique, car, comme je l’ai dit à l’Assemblée nationale, elle assure une sécurité énergétique. En même temps, il serait contre-productif pour EDF de lui laisser croire qu’il y a une situation acquise, qu’elle n’a pas la responsabilité d’imaginer son futur. Quand on est dans une situation de monopole, il est souvent plus difficile d’envisager des mutations… mais aucune entreprise, dans son intérêt, ne peut y échapper. Je sais que la qualité des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers d’EDF lui permet de l’imaginer. Ma responsabilité est de pousser EDF à regarder le futur, à continuer à être performante tout en s’ouvrant à de nouveaux secteurs. Depuis Fukushima, la demande mondiale de nucléaire a baissé, même si, dans la construction d’une économie décarbonée, le nucléaire est un atout évident… Il faut penser la demande nucléaire de manière intelligente dans un contexte de mix énergétique. EDF doit se positionner dans une offre énergétique variée. Elle doit être capable de vendre à la Pologne du nucléaire mais aussi du renouvelable.

Oui, mais la France accuse beaucoup de retard en matière d’énergies renouvelables…

La France était à l’avant-garde du photovoltaïque dès les années 1970 ! À cause du choix du tout nucléaire à cette époque, il n’y a pas eu les investissements nécessaires dans ces secteurs. Nous nous sommes fait dépasser par d’autres pays. Les tenants des énergies renouvelables ont été marginalisés. Il ne faut pas reproduire cette erreur, d’autant plus que nous avons des entreprises, grandes et petites, très performantes dans ces filières d’avenir.

La technostructure et la base d’EDF restent très pro-nucléaire…

Oui… mais c’est en train de changer, car avec la transition énergétique, EDF a compris qu’elle dispose d’un énorme potentiel. C’est positif qu’elle participe et gagne des appels d’offres sur l’éolien offshore, et l’entreprise peut davantage s’engager. En faisant des partenariats, par exemple, avec GDF Suez. Est-il logique que deux grandes entreprises énergétiques françaises se fassent concurrence sur les grands appels d’offres internationaux ? L’intérêt national veut que nos grands énergéticiens mettent en commun des laboratoires de recherche. La prochaine révolution énergétique concerne le stockage de l’énergie. Il ne faut pas passer à côté. La France doit être la première à inventer ces technologies. Cela requiert de lourds investissements. Les énergéticiens ont tout intérêt à y investir collectivement.

Vous avez affirmé à plusieurs reprises que l’industrie est indispensable à la réussite du sommet Paris Climat 2015 (COP 21). Que comptez-vous mettre en place pour que les industriels s’engagent davantage ?

Les engagements des industriels sont très importants. La France joue sa carte et l’Europe aussi. Lors du sommet de New York, en septembre 2014, Barack Obama n’est intervenu que sur la question du "green business". Si les entreprises s’engagent dans la croissance verte et dans la transition énergétique, cela va générer du chiffre d’affaires et des activités supplémentaires, 100 000 emplois en trois ans. Leur mobilisation est déterminante pour que nous tirions parti de la nouvelle économie climatique. Parmi les 34 plans de la Nouvelle France industrielle, mis en place par le président de la République, onze portent sur les industries du futur de la transition énergétique. Il y a des réserves de créativité, d’innovation et de productivité dans le bâtiment, dans les énergies renouvelables, les transports propres et l’économie circulaire. Le lien entre le numérique et l’énergie est également essentiel pour la performance énergétique avec, notamment, les compteurs et les réseaux intelligents. Réconcilier l’économie et l’écologie, c’est tout l’enjeu de la croissance verte.

Comment mobiliser les grandes entreprises de l’énergie ?

Elles sont mobilisées et elles sont là à tous les grands rendez-vous. Preuve en est, cette année, le sommet de Davos porte exclusivement sur le climat. Et j’y serai…

Quelles sont vos solutions pour améliorer la qualité de l’air en ville ? L’exemple du Japon qui est sorti du diesel en dix ans vous paraît-il transposable à la France ?

Oui, c’est ce qu’a dit le Premier ministre, Manuel Valls, en clôture de la dernière conférence environnementale. D’où la prime de conversion de 10 000 euros pour changer son vieux véhicule diesel en véhicule électrique. Elle sera disponible très prochainement et nous allons déployer sept millions de points de recharge. On a les outils. On peut démultiplier les transports collectifs propres avec notamment les nouveaux modèles de tramways sans emprise au sol. Je veux accélérer le mouvement.

Faut-il un péage urbain pour les véhicules polluants ?

Le problème de la circulation doit être résolu avec un projet global. Cela ne passe pas par un péage réservant l’accès des villes aux riches et aux entreprises qui peuvent payer. Il faut prendre en compte les règles, les droits et les devoirs, le principe du pollueur-payeur, les moyens de substitution à la portée de tous. Des villes ont réussi à concilier tout cela.

Ne croyez-vous pas que les chantiers de Notre-Dame-des-Landes, du barrage de Sivens, de la ligne Lyon-Turin et du centre d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo de Bure (Meuse) mériteraient une autre forme de débat public ?

L’an passé, 80 % des dossiers d’aménagement et d’infrastructures n’ont fait l’objet d’aucun contentieux. Quand les choses traînent, c’est négatif pour tout le monde. C’est pourquoi, je vais moderniser les procédures et réduire les délais. Il faut que des projets alternatifs puissent être étudiés et débattus publiquement. Il faut écouter les citoyens, répondre à leurs questions dès le début, mieux les associer à l’élaboration des décisions qui les concernent et de solutions garantes de l’intérêt général. En appliquant les principes et la méthode de la démocratie participative, on est obligé d’argumenter et on agit plus efficacement.
http://www.usinenouvelle.com/article/se ... es.N307067

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Remundo » 13 janv. 2015, 13:35

bon, sans confirmation, il semblerait que l'on continuera à construire des centrales classiques à fission, cela à puissance installée constante

une histoire de carénage, à construire autour des centrales.

@+

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 21 janv. 2015, 17:22

2015, année zéro de la prolongation nucléaire

Usine nouvelle le 21 janvier 2015,

En 2015, l’Autorité de sûreté nucléaire va émettre des premières pistes de travail pour prolonger des réacteurs nucléaires français au-delà de 40 ans. Mais tandis qu'EDF et le gouvernement comptent aller jusqu’à 50 ou 60 ans, le gendarme de l'atome assure qu'il ne fera aucune concession sur la sûreté.

Le sujet de la prolongation des réacteurs nucléaires du parc français au-delà de 40 ans est sur la table depuis des années. Mais 2015 devrait marquer la rentrée de ce sujet "dans le dur", en tout cas en ce qui concerne l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Lors de ses voeux à la presse ce mardi 20 janvier, le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, a fait de ce sujet la priorité de l'année à venir : "Les installations industrielles et de recherche approchent des 40 ans, c'est un enjeu de sûreté considérable."

Du côté d'EDF et du gouvernement, la prolongation est déjà engagée à travers le programme d'investissements de 55 milliards d’euros, dit grand carénage. "Je n’ai pas mis dans la loi sur la transition énergétique une limitation à quarante ans comme le voulaient les écologistes. Ce n’est pas une bonne façon de procéder vis-à-vis de notre industrie [...]. Certaines centrales peuvent vivre plus longtemps", expliquait la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal, dans une interview à L’Usine Nouvelle. Quelques jours plus tard, devant la commission des Affaires économiques du Sénat, le nouveau PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a affirmé : "Le parc existant en France a 30 ans d’âge moyen et je suis confiant sur la capacité d’EDF à prolonger, avec ses grands partenaires et en toute sécurité, la durée de fonctionnement de ce parc jusqu’à 50 ans, voire jusqu’à 60 ans."

L'ASN prête à stopper des réacteurs

Les choses ne sont pas si simples pour Pierre-Franck Chevet, qui affiche un planning de travail très serré. Après une concertation avec EDF fin 2014, l'ASN doit donner un premier avis cette année sur la prolongation. Il s'agit d'indiquer quels sont les points de sûreté à améliorer pour envisager une prolongation de la durée de vie au-delà de 40 ans. L'idée est d'augmenter la sûreté des réacteurs existants au plus près des standards de l'EPR, l'un des réacteurs les plus modernes au monde. Il s’agit par exemple d’être en mesure de récupérer un corium (cœur nucléaire fondu) dans le fond du réacteur en cas d'accident ou de pouvoir refroidir les enceintes de bétons du réacteur.

Ces options de sûreté ont été prévues dans la conception de l'EPR et des systèmes équivalents doivent être implantés dans les réacteurs existants. C’est un considérable enjeu d'ingénierie qui échoit ainsi à EDF et ses partenaires. L'électricien national doit remettre un dossier complet de solutions techniques d'ici à 2018 pour que l'ASN donne un avis générique sur la prolongation. Ensuite, dès 2019, la centrale du Tricastin vivra la première visite de sûreté de 40 ans d'un réacteur français. Fessenheim viendra quelques mois plus tard. L'ASN autorisera alors la prolongation de la durée de vie au cas par cas sous réserve de travaux. Le travail est gigantesque puisque 26 des 58 réacteurs français atteindront 40 ans d'ici à 2025.

"Je le répète encore une fois : pour nous, la prolongation est non acquise. Et je rappelle que, dans le cas du réacteur de recherche Osiris du CEA, la prolongation au-delà de 50 ans à travers des améliorations de sûreté n'a pas abouti", a martelé Pierre-Franck Chevet. En marge des vœux, un responsable de l'ASN traduit les mots de son président : "Nous avons prévenu, nous refuserons de nous faire tordre le bras pour autoriser une prolongation parce que les autorités n'ont pas assez anticipé cette échéance !" Un autre tempère : "Les dernière déclarations de la ministre montrent que nous commençons à être écoutés".

En effet, Ségolène Royal affirme aussi dans sa dernière interview : "Il faut aussi programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées."
http://www.usinenouvelle.com/editorial/ ... re.N308846

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