Jaguar75 a écrit :C'est LE problème de la valorisation des co-produits agricoles, que ce soit pour en faire du carburant, des isolants ou autre chose. Le coût du transport rapporté à la faible valeur des matières récupérées tue souvent le projet. Une solution viable pourrait consister à effectuer une première transformation sur place, afin de ne transporter que des matériaux à plus haute valeur ajoutée. Mais ce n'est pas toujours praticable. Quoique... si on voit le machin-Fueler (pour produire son propre éthanol dans son jardin) dont parle Tovi dans un autre fil, ce peut être un type d'alternative
C'est l'éternel problème : dés que l'on
transporte des végétaux on appauvrit d'autant les sols où ils ont été prélevés. Ce qu'il il faudrait arriver à faire c'est des unités
locales d'agrocarburants. En gros, on extrait l'éthanol (uniquement Carbone Hydrogène 0xygène), en laissant soigneusement sur place le "résidu" qui contient toute la "richesse" extraite du sol : Phosphore, Azote, Soufre, Potassium, Calcium, Fer, Magnésium pour les plus importants. Car C O H sont renouvelables indéfiniment : O et H par l'eau de pluie et C par la photosynthèse. Le reste, ou ont ne le prélève pas (le mieux), où on le remplace par des engrais dérivés du gaz (N) ou des produits miniers (P K).
Maintenant, même dans le cas le plus favorable, on ne peut pas tout transformer comme le dit Kercoz à propos du BRF. En effet, de par sa structure, le "petit bois" est essentiel pour les micro-organismes du sol capables justement de rendre assimilable les fameux résidus ou cendres.
Dans un projet durable d'éthanol (de fabrication
locale donc, voir ci-dessus) on doit se contenter des déchets fournis localement. Mais là, le compte n'y est pas, et de loin. Il s'en faut d'un ou deux ordres de grandeur. Par exemple, une exploitation "familiale" sur qq hectares pourrait, en plus de la nourriture, produire qq centaines de litres d'éthanol par an avec les déchets, une partie du petit bois, l'herbe, etc ... Je n'ai pas les données en tête mais si l'agriculture industrielle et intensive peut fournir 2000 litres éthanol à l'hectare, je dirais qu'un procédé respectueux des sols et écosystèmes pourrait fournir, en ordre de grandeur, une centaine de litres à l'hectare (en plus de la nourriture donc). A vérifier.
La France pourrait ainsi fournir, en comptant 20 000 000 hectares ainsi cultivés (un gros tiers du territoire), 2 milliards de litres éthanol en tout et pour tout. Soit à peine 5% de notre consommation de carburant routier (sans compter le reste).
La solution est pourtant simple : il "suffit" de diminuer notre consommation de carburant dans les mêmes proportions

. Par exemple, en roulant 2 fois moins avec des véhicules consommant 10 fois moins. Facile avec un VeloSolex des années 60 ! Et avec une Jaguar V12 il suffit de rouler 50 fois moins (200 km au lieu de 10 000)
J'oubliais : pour produire des agrocarburants localement il faut un paquet d'huile ... de coude

Et tout ce boulot pour au final qq centaines de km par an, le jeu en vaut-il la chandelle ?