[Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 02 août 2014, 20:51

Brent 105 $
WTI 97 $

Pétrole: le brut termine la semaine en forte baisse

Londres (awp/afp) 01 Aout 2014

Les cours du pétrole approfondissaient leur recul vendredi en fin d'échanges européens, le Brent étant pénalisé par l'abondance de l'offre en Europe tandis que le WTI était miné par des inquiétudes sur une remontée des stocks pétroliers aux États-Unis.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 104,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Vers 14H15 GMT, le Brent est même tombé à 104,71 dollars, son minimum depuis mi-juillet.

Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 87 cents, à 97,30 dollars. Vers 10H05 GMT, le WTI a chuté jusqu'à 97,09 dollars, son niveau le plus faible depuis le 7 février dernier.

"Malgré toutes les sources de tensions géopolitiques, il y a une abondance d'offre sur le marché européen du pétrole en ce moment, ce qui pèse sur le Brent", expliquaient les analystes de Commerzbank.

"De solides fondamentaux du côté de l'offre ont causé une tendance baissière sur le marché pétrolier au cours de cette semaine", abondait Chloe Bradley, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.

"Le pétrole d'Afrique de l'Ouest joue un rôle majeur dans (cette abondance d'offre) : il est d'une qualité comparable au pétrole de schiste produit aux États-Unis et n'est donc plus demandé là-bas. A la place, ce pétrole inonde de plus en plus le marché européen", détaillait-on chez Commerzbank.

L'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures a dopé ces dernières années la production pétrolière américaine, qui a atteint 7,4 millions de barils par jour (mbj) en 2013 et devrait continuer de grimper à 8,5 mbj en 2014 et 9,3 mbj en 2015, selon les estimations de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

De son côté, le WTI évoluait à des niveaux inconnus depuis six mois, pénalisé par un rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis un peu décevant dans un marché anticipant une remontée des réserves de brut dans le pays.

Selon les données publiées par le département du Travail, l'économie des États-Unis a continué de créer des emplois en juillet, mais à un rythme plus faible que ne le prévoyaient les analystes, tandis que le taux de chômage est légèrement remonté, à 6,2%.

De tels chiffres étaient de nature à inquiéter un peu les investisseurs sur la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut.

De plus, l'interruption de la raffinerie de Coffeyville dans le Kansas (centre), d'une capacité de 115.000 barils par jour, en raison d'un incendie dans une de ses unités de production, fait craindre aux acteurs du marché une nette remontée des stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays), où sont entreposées les réserves servant de référence au WTI.

Les stocks de Cushing avaient atteint des niveaux record début 2013 (près de 52 millions de barils), pesant sur le cours du pétrole échangé à New York, avant d'entamer un déclin, surtout depuis le début de cette année.

Ces réserves sont d'ailleurs tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis début novembre 2008, à 17,9 millions de barils.
http://www.romandie.com/news/Petrole-le ... 503716.rom

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 12 sept. 2014, 20:57

Les stocks de pétrole flottants sont de retour

le 10 septembre 2014

En trois mois, les cours du pétrole ont perdu plus de 10%. En attendant qu'ils remontent, les traders stockent le pétrole en mer.

Le Moyen-Orient a beau s'embraser depuis des mois, les compagnies russes de pétrole ont beau être de plus en plus cernées par les sanctions occidentales, les prix du pétrole, loin de flamber, sont en déclin. Au point que les traders se remettent à stocker le pétrole en mer, à bord des tankers, plutôt que de le brader. La production de pétrole reste très abondante aux Etats-Unis. Elle a repris en Iran et en Libye, comme au Nigeria. Et l'Arabie saoudite a laissé les vannes grandes ouvertes, 10 millions de barils par jour, pour parer à toute grave interruption de la production en Irak. Mais cette offre pléthorique a désormais du mal à trouver facilement des débouchés dans une Amérique qui n'importe plus autant, dans une Europe en quasi-déflation et même en Asie où la consommation ralentit au Japon, et où la Chine se met à exporter plus de produits pétroliers qu'elle n'en importe.

Tombé sous le seuil fatidique des 100 dollars le baril depuis ce lundi 8 septembre 2014 à Londres, le pétrole n'est plus aussi rentable pour les compagnies pétrolières et le négoce, qui se remettent à louer des bateaux pour stocker le brut en cale plutôt que de le brader, comme au plus fort de la crise en 2009. Le prix du fret reste suffisamment bas pour que l'opération reste intéressante, un bateau est plus facilement mobilisable qu'un stockage en cuves à terre, on peut aussi le positionner à proximité des zones de consommation. C'est ce que vient de faire Unipec, le bras du négoce pétrolier chinois vient d'affréter le plus gros supertanker de la planète - 300 mètres de long - pour six mois renouvelables, il transporte du brut européen et flottera au large de Singapour. La compagnie française Total a pris, selon Platts, une initiative semblable pour stocker du brut dans le Golfe persique. L'équivalent de 50 millions de barils seraient ainsi stockés en mer, un quart des quantités qui flottaient sur les océans il y a cinq ans, mais c'est tout de même un signe de gros surplus de pétrole.
http://www.rfi.fr/emission/20140910-sto ... nt-retour/

ni chaud ni froid
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1704
Inscription : 03 mai 2007, 20:42

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par ni chaud ni froid » 12 sept. 2014, 21:26

http://peakoilbarrel.com/opec-momr-upda ... n-numbers/
But the big shocking difference this month was from Saudi Arabia.

Image

I haven’t been collecting the “direct communication” data so I don’t have it before May. But Saudi says their production was down 408,000 bpd in August while “secondary sources” say it was down only55,000 bpd. Of course those “secondary sources” are subject to revision.
En gros l'Arabie Saoudite annonce avoir coupé plus le robinet qu'elle ne l'a vraiment fait, probablement dans le but de faire grimper les prix (ce qui n'a pas marché...)
lock-out pending...

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 13 sept. 2014, 12:43

Brent 97 $
WTI 92 $

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 19817
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par mobar » 30 sept. 2014, 21:36

https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
phyvette
Modérateur
Modérateur
Messages : 13169
Inscription : 19 janv. 2006, 03:34

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par phyvette » 01 oct. 2014, 13:55

Image
Aerobar a écrit :Le recul est généralisé dans quasiment toutes les monnaies fortes, y compris le yen qui n'apparaît pas sur ce graphe. Cela faisait 2 ans que le baril de Brent n'avait pas tutoyé le plancher des 100 dollars en moyenne mensuelle....]
http://aerobarfilms.over-blog.com/artic ... 87808.html
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

пошел на хуй пу́тин
Image

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 13595
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par kercoz » 01 oct. 2014, 17:49

Raisonnement intuitif :
Si on adopte le consensus de 3% de baisse de production du petrole low cost .......
Le surcout provient du complément pompé à prix d' or ...
A la premiere baisse de la demande , on récupère le niveau low-cost ou on s' en rapproche ....
Donc il n' y a pas de corrélation simple , pas de lien linéaire ....
par contre si la situation perdure , les installations high cost risquent d'etre délaissées , négligées , voire abandonnées , ce qui risque d' induire un effet élastique des prix si la demande repart a la hausse.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

EPE_bel
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 973
Inscription : 04 mars 2014, 09:26

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par EPE_bel » 01 oct. 2014, 17:55

Si on ne regarde que la courbe en euros (qui nous concerne) on reste quand même très haut, pas très loin du pic de 2008. Et je remarque aussi (je ne m'en étais pas rendu compte) qu'en euros toujours, on avait dépassé le pic de 2008 en 2012!
Autrefois EPE http://www.oleocene.org/phpBB3/memberli ... file&u=110 Accès au compte perdu

Avatar de l’utilisateur
sherpa421
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2462
Inscription : 28 mars 2012, 16:22

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par sherpa421 » 01 oct. 2014, 18:00

kercoz a écrit : ce qui risque d' induire un effet élastique des prix si la demande repart a la hausse.
De fait depuis quelques années on voit surtout une grande stabilité des prix. Pourquoi ?
La guerre tue.
Moi, j'aime pas le foot.

ni chaud ni froid
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1704
Inscription : 03 mai 2007, 20:42

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par ni chaud ni froid » 01 oct. 2014, 19:54

La réponse selon Tveberg :

http://ourfiniteworld.com/2014/09/21/lo ... il-supply/
Issue #1: Over the short term, commodity prices don’t reflect the cost of extraction; they reflect what buyers can afford.

Issue #2: Economic growth tends to produce a debt bubble.

Issue #3: Repaying debt is very difficult in a flat or declining economy.

Issue #4: Rising oil and other commodity prices are a problem, especially for countries that are importers of those commodities.

Issue #5: Falling oil and other commodity prices are a problem, if the cost of production is not dropping correspondingly.

Issue #6: The growth in oil sales to China and to other emerging markets has been fueled by debt growth. This debt growth now seems to be stalling.

Issue #7: Debt bubbles have been a problem in past collapses.

Issue #8: If we are facing the collapse of a debt bubble, it is quite possible that prices of many commodities will fall. This could possibly lead to a collapse in the supply of many types of energy products, more or less simultaneously.

Issue #9: My steep decline contrasts with the “best case” forecast of future oil consumption given by M. King Hubbert.

Issue #10: Our economy is a networked system. Increasing debt is what keeps the economy inflated. If wages fail to keep pace with debt growth, the system seems likely to eventually crash.
En très résumé :
Pas de croissance, donc pas de capacité à rembourser sa dette =>
Pas de capacité à rembourser sa dette, donc pas de nouvelle dette =>
Pas de nouvelle dette, donc pas les moyens =>
Pas les moyens, donc pas d'achat de matières premières.

Je pense que la stagnation du prix pétrole ces dernières années a la même explication que sa récente baisse : la destruction de la demande mondiale (notamment dans les pays de l'OCDE).
lock-out pending...

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 03 oct. 2014, 16:32

Le pétrole sous les 90 dollars pour la première fois depuis avril 2013

Latribune.fr | 02/10/2014

Le pétrole est passé sous les 90 dollars à New York. Une première depuis avril 2013. À l'ouverture du marché, le baril de "light sweet crude" s'échangeait à 89,68 dollars, perdant 1,05 dollars. Dans le même temps, à Londres, le Brent de la mer du Nord reculait de 1,58 dollars à 92,58 dollars. Plus tôt durant la séance, le Brent était descendu à 91,55 dollars, soit un plus bas depuis juin 2012.

"Les prix du brut, qui étaient déjà assiégés de toutes parts par des indicateurs moroses, ont été mis à terre par les prix bradés proposés par l'Arabie saoudite", a estimé Phil Flynn de Price Futures Group, auprès de l'AFP.

Une série de statistiques macroéconomiques en provenance des principales régions du monde ont jeté le doute sur la tenue de la demande de pétrole. Face à ces perspectives de croissance ternes, "les investisseurs s'inquiètent vraiment d'un ralentissement de la demande énergétique".
......................
http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... -2013.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 03 oct. 2014, 16:40

WTI : 91.0 $
Brent : 93.4 $

http://www.oil-price.net/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 09 oct. 2014, 22:10

Le cours du baril de Brent tombe sous 90 dollars

le 09 octobre 2014, NEW YORK (Reuters)

Le cours du baril de pétrole Brent est tombé jeudi sous le seuil symbolique de 90 dollars, au plus bas depuis juin 2012, la dégradation de la conjoncture en Europe et l'augmentation des stocks aux Etats-Unis continuant de tirer le marché à la baisse.

A 16h40 GMT, le contrat novembre sur le Brent se traitait à 89,99 dollars, en repli de 1,39 dollar, soit 1,52%, après un plus bas à 89,90.

Le prix du Brent affiche désormais une baisse de plus de 20% par rapport à son pic du mois de juin dernier.

L'accès de faiblesse de jeudi a été provoqué entre autres par l'annonce d'un recul de 5,8% des exportations allemandes en août, un nouveau signe de dégradation de la conjoncture économique en Europe.

Le brut léger américain est lui aussi orienté à la baisse, à 85,68 dollars (-1,88%).
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... rs.N290101

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 17 oct. 2014, 21:49

Chute des cours du pétrole: qui, de l’Arabie saoudite ou des producteurs américains cèdera le premier ?

Le Monde.fr | 16.10.2014

Depuis son plus haut de 115 dollar (93 euros) le baril (169 litres) en juin, le Brent de Mer du Nord a chuté de près de 27%. Comme pour le recul des marchés d’actions, cette violente correction s’explique d’abord par un renversement du consensus de marché sur les perspectives de croissance économique pour 2015.
En moins de trois mois, l’ensemble des conjoncturistes a révisé en forte baisse ses prévisions de croissance pour toutes les grandes zones économiques sans exception. Aujourd’hui, non seulement plus personne ne pense que 2015 sera marquée par une reprise économique au niveau mondial mais le spectre du syndrome japonais (croissance nulle et inflation nulle) est en passe de devenir le scénario central pour la zone Euro.

A ce regain de pessimisme, s’ajoute dans le cas du pétrole un excédent de production qui tient d’évidence à l’atonie de la demande mais surtout à la récente hausse de la production mondiale. Les dernières estimations de l’Agence Internationale de l’énergie montrent que l’excédent serait d’environ 500 000 barils par jour (500 kb/j) pour une demande mondiale estimée à 92,5 mb/j.

DILEMME
De prime abord, cet excédent peut paraître modeste (à peine 0,5% de la demande) et par suite l’effort à consentir par l’Opep pour l’effacer tout à fait acceptable relativement à sa production de 30,5 mb/j. D’autant que certains attribuent cet excédent au seul retour de la production de la Libye (+500 kb/j entre juin et septembre) après des mois d’absence liée à la perte de contrôle de Tripoli sur les zones de production.

Si le problème se limitait en effet à ce seul retour, l’Opep ne serait pas confronté à un réel dilemme. Puisque c’est l’Arabie saoudite qui avait « compensé » la disparition des exportations libyennes avec l’assentiment des autres membres, il serait légitime que Ryad « rende » ses parts de marché à la Libye en réduisant ses exportations d’autant. Le marché retrouverait rapidement son équilibre et les prix se stabiliseraient autour de $80/b. Mais cet excédent peut aussi être rapporté à la croissance de la production américaine de pétrole de schiste qui est de 1,3 mb/j en rythme annuel contre une croissance de la demande mondiale qui n’est plus que de 0,7 mb/j.

La différence correspond donc peu ou prou à l’excédent courant de marché. Mais à l’inverse du retour de la Lybie qui n’est qu’une hausse ponctuelle, la hausse de la production américaine devrait se poursuivre à ce rythme sur les dix prochaines années. Si la demande mondiale n’augmente pas au moins d’autant, donc si la croissance économique ne repart pas, cela signifie que pour stabiliser les cours, l’Opep serait condamnée à réduire sa production pendant dix ans et de fait céder ses parts de marché à un concurrent direct.

L’Opep est familière de ce dilemme entre soutien des cours et protection de ses parts de marché puisqu’elle y a été confrontée dans le passé, une première fois dans années 1980 et une deuxième fois lors de la crise asiatique à la fin des années 1990. Aucune des deux branches de l’alternative n’est très réjouissante.

GARANTIR À SES CONCURRENTS DES NIVEAUX DE PRIX

Couper sa production revient non seulement à perdre des parts de marché mais surtout à garantir à ses concurrents des niveaux de prix qui permettent le développement de leurs capacités futures. Loin de se résoudre, le problème s’accroît au fil du temps. Défendre ses parts de marché revient à accepter une baisse significative et durable des cours voire entrer dans une guerre des prix qui ne s’arrête que lorsque le seuil de douleur est atteint chez l’un des belligérants.

A priori, on est tenté de penser que le seuil de douleur des membres de l’Opep et en particulier de l’Arabie saoudite est notoirement plus bas que celui des producteurs indépendants de pétrole de schiste américains. Bien qu’aucun chiffre officiel ne soit validé, les experts estiment le coût marginal de production (le coût des puits les plus chers à exploiter) des puits saoudiens entre $25 et $30/b. Du côté du pétrole de schiste, les chiffres publiés par les compagnies elles-mêmes le donnent entre $75 et $80/b. La messe semble dite.

La réalité est d’évidence plus complexe. Du côté des pays de l’Opep d’abord où la notion de coût marginal n’a que peu de pertinence. Les compagnies nationales ne sont pas des compagnies privées et leur seuil de rentabilité économique n’est pas le seul facteur dictant les décisions stratégiques, loin s’en faut.

Dans le contexte d’instabilité politique dans lequel les pays du Moyen-Orient sont englués, la paix sociale se paie chère et comptant. Les niveaux de cours du pétrole auxquels les budgets de ces pays s’équilibrent sont très au-dessus des coûts marginaux des producteurs de pétrole de schiste américains. Ils sont de $90/b (Brent équivalent) pour l’Arabie saoudite et la Libye et grimpent jusqu’à $120/b pour l’Algérie ou le Venezuela et de façon irréaliste jusqu’à $140/b pour l’Iran.

PARALLÈLE PEU PERTINENT

De même, du côté des producteurs américains, le coût marginal n’est pas non plus le seul facteur à prendre en considération. D’une part parce qu’une grande partie de la production actuelle et future a déjà été pré-vendue via des couvertures financières à des prix au-dessus de $85/b.

D’autre part parce que pour dissuader les investissements futurs, il faut maintenir les cours en-dessous du seuil de rentabilité pendant une période de temps assez longue. Cela avait été le cas dans les années 1980 mais l’effondrement des cours n’avait pas suffi à forcer les producteurs de Mer du Nord à fermer leurs puits, les coûts d’arrêt et de démantèlement étant prohibitifs.

Le parallèle est toutefois peu pertinent puisque les producteurs de Mer du Nord faisaient face à des coûts d’investissement colossaux et des coûts de production plutôt modérés mais ces coûts étaient amortis sur des dizaines d’années de production. A l’inverse, les producteurs de pétrole de schiste ont des coûts d’investissement initiaux comparativement faibles pour des coûts d’exploitation élevés.

DÉBUT DE LA BAISSE

Cela tient au fait que la durée de vie de chaque puits est limitée et qu’il faut en permanence forer de nouveaux puits pour maintenir la production des champs. Ce n’est donc qu’après un ou deux ans de prix en-dessous de leur seuil de rentabilité, que l’on devrait voir le rythme des investissements nouveaux ralentir significativement.

Face à cette lecture, il semble que l’Arabie saoudite ait déjà tranché. Ses officiels laissent déjà filtrer depuis plusieurs jours que le royaume n’a aucune intention de réduire ses exportations à court terme. Les conditions ne lui semblent pas réunies. La baisse des cours n’est pas encore suffisante pour menacer véritablement ses concurrents d’un côté, ni pour espérer une réelle discipline au sein de l’Opep de l’autre. Elle n’est pas non plus suffisante pour stimuler la demande, c’est-à-dire pour permettre au pétrole de regagner des parts de marché face au charbon ou au gaz naturel.

Ce qui est certain, c’est qu’après dix ans de production à pleine capacité vendue à des prix jamais connus, l’ensemble des producteurs de pétrole viennent d’entrer dans une période beaucoup plus difficile dont la durée dépendra du retour de la croissance mondiale.

Si les économistes qui estiment que ce retour prendra des années plutôt que des mois ont raison, la baisse des cours n’en serait donc qu’à ses prémices.
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 98117
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [Chiffres] Ça monte ! (en dollar)

Message par energy_isere » 18 oct. 2014, 13:55

WTI : 82.7 $
Brent : 84.5 $


http://www.oil-price.net/

ci dessous, variation sur un trimestre glissant
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

Répondre