Séquestration du CO2

[energy_isere]

Cette nouvelle méthode de stockage du CO2 dans le sol est prometteuse

Joël Ignasse Sciences et Avenir le 10-06-2016

Des scientifiques sont parvenus pour la première fois à obtenir une solidification rapide du dioxyde de carbone (CO2) injecté dans des sols basaltiques.

La centrale géothermique de Hellisheidi, en Islande, est la plus grande du monde. Dans le cadre du projet pilote Carbfix qui y est mené depuis 2012, une équipe de scientifiques et d'ingénieurs a commencé à mélanger le CO2 et d'autres gaz à de l'eau pompée dans le sol pour réinjecter la solution dans le basalte volcanique. Les résultats de cette expérience pourraient apporter une réponse aux inquiétudes suscitées par l'idée de stocker le CO2 dans les entrailles de la Terre, certains craignant que ce gaz carbonique s'échappe ensuite dans l'atmosphère. Leur méthode de stockage fait l'objet d'une publication jeudi 9 juin 2016 dans la revue américaine Science.


Une utilisation dans les centrales à charbon

La centrale de Hellisheidi, qui alimente Reykjavik, pompe dans le sol l'eau bouillante chauffée par la géothermie pour faire fonctionner ses turbines. Mais ce processus n'est pas totalement propre car il fait remonter également des gaz volcaniques, comme le CO2 et du sulfure d'hydrogène. Quand le basalte est en contact avec de l'eau mélangée à du CO2, une réaction chimique se produit et le carbone se transforme en un minéral crayeux. Mais personne ne savait jusqu'à présent combien de temps cette réaction prenait : de précédentes études estimaient qu'une solidification du CO2 s'étalerait au moins sur plusieurs centaines d'années, voire des millénaires. Mais dans le basalte sous la centrale de Hellisheidi, 95% du CO2 injecté s'est solidifié en moins de deux ans. "Cela indique qu'il est possible de pomper de grandes quantité de CO2 dans le sol et de le stocker de manière très sûre en peu de temps", relève Martin Stute, un hydrologue à l'observatoire de la Terre de l'Université Columbia à New York, principal co-auteur de cette étude.

"Dans l'avenir on peut envisager d'utiliser cette technique dans les centrales au charbon situées dans des zones où il y a beaucoup de basalte", a-t-il dit, ajoutant que cette roche est très répandue. Les fonds de tous les océans sont formés de cette roche noire poreuse, et 10% des continents. Les scientifiques travaillent depuis des années sur la capture du carbone et son stockage dans le sol. Selon un rapport publié en 2014 par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sans une telle technologie il ne sera pas possible de limiter suffisamment le réchauffement climatique. Mais jusqu'alors peu de progrès ont été accomplis et des techniques de capture et de stockage du carbone n'ont été testées que sur un petit nombre de sites. En outre, ces expériences ont surtout consisté à injecter du CO2 pur dans des sols de grès ou des aquifères salin profonds. Des expériences en laboratoire ont montré que le basalte est riche en calcium, fer et magnésium qui sont nécessaires pour solidifier le carbone.

http://www.sciencesetavenir.fr/fondamen ... teuse.html

[Raminagrobis]

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Un nouveau site de séquestration du CO2 entre en service !

C'est à Abu Dhabi. 800 000 tonnes de CO2 par an capturés à la sortie de deux aciéries, et acheminées par un pipeline de 41 jusqu'aux justements de BAB et RUMAITHA où il sera injecté pour de la récupération assistée de pétrole.

[williams]

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Un nouveau site de séquestration du CO2 entre en service !

C'est à Abu Dhabi. 800 000 tonnes de CO2 par an capturés à la sortie de deux aciéries, et acheminées par un pipeline de 41 jusqu'aux justements de BAB et RUMAITHA où il sera injecté pour de la récupération assistée de pétrole.

Par simple supposition, ces 800 000 tonnes de CO2 par an qui sont récupérés à la sortie de deux aciéries serrait-ils utilisés pour récupérer le pétrole en injectant tout ce gaz sous terre donc disons comme c'est fait pour le gaz de schiste ??

Williams

[GillesH38]

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Un nouveau site de séquestration du CO2 entre en service !

C'est à Abu Dhabi. 800 000 tonnes de CO2 par an capturés à la sortie de deux aciéries, et acheminées par un pipeline de 41 jusqu'aux justements de BAB et RUMAITHA où il sera injecté pour de la récupération assistée de pétrole.

je comprends pas bien, si le pétrole sort par quelque part, qu'est ce qui empêche le CO2 de ressortir avec ?

[Raminagrobis]

Il y a effectivement une partie du CO2 qui sort dissous dans le pétrole, il est séparé et réinjecté (comme on le fait d'habitude avec le gaz naturel)

[Raminagrobis]

Lien : la centrale de Kermper prend encore du retard. Pour rappel il s'agira de la première centrale au charbon avec qéquestration au monde, dans le mississipi.
Un petit point.

Pour réaliser une centrale électrique avec capture du CO2, il y a trois technologies possibles :

* La capture pré-combustion est celle utilisé à Kemper.
Il s'agit d'abord de faire réagir le combustible avec de l'oxygène (en quantité insuffisante) et de l'eau. Celà produit un "gaz de synthèse", mélange de monoxyde de carbone et d'hydrogène. Si le combustible et "sale" (charbon, coke de pétrole), il y a aussi du soufre, qu'on nettoie. Ensuite une deuxième réaction fait réagir de CO avec de la vapeur d'eau pour obtenir de l'hydrogène supplémentaire et du CO2. On sépare alors CO2 et hydrgène. L'hydrogène alimente une centrale électrique (cycles combinés dans le cas de Kemper, mais on pourrait imaginer des piles à combustibles) tandis que le CO2 est enfui.

* La capture post-combustion consiste à extraire le CO2 des gaz rejetés par la chaudière ou la turbine, avec des solvants, par une technique similaire à celle utilisée pour enlever le CO2 du gaz naturel. Cette technique est applicable aux centrales électriques, mais aussi aux cimenteries ou aux aciéries.

* L'oxycombustion qui semble l'option la moins étudiée jusqu'ici, constite avoir un diluant recirculé (CO2 ou vapeur d'eau) en circuit semi-fermé. On y ajoute de l'oxygène pur et du carburant, et on extrait le CO2 excédentaire.


Une centrale à charbon à zéro émissions de CO2 est faisable. Aucun doute là dessus.

Le problème est que
1 - Ca risque fort de couter plus cher au kWh que du renouvelable ou du nucléaire.
2 - Même si les émissions de CO2 sont annulées, l'impact environnemental est loin d'être nul, car l'extraction du charbon est elle-même très polluante.

Faut-il alors balayer l'idée d'un revers le main, en se disant qu'on a mieux pour de l'électricité sans CO2 ?
Non, je ne pense pas. Car d'une part le nucléaire n'est pas déployable en masse partout, essentiellement pour des raisons politiques, d'autre part les renouvelables restent intermittants et n'assurent donc une réponse à la demande de base.

Devant ces contraintes-là, il pourrait exister une place pour le fossile "séquestré".

[energy_isere]

Il ya une page sur le projet de la centrale à charbon de Kemper : https://en.wikipedia.org/wiki/Kemper_Project

Project management problems have been noted at the Kemper Project.[3] As of October 2016, the project is more than two years behind schedule, and its cost has increased to $6.9 billion, more than double the original estimate $2.9 billion.[5] According to a Sierra Club analysis, Kemper is the most expensive power plant ever built for the watts of electricity it will generate.[6]

La puissance est de 582 megawatt electrique.

6.9 millards de $ ça fait plus de 11 000 $ le KWe, c'est tout simplement énorme !

The Kemper Plant will have 60 miles of pipeline to carry its captured CO2 to neighboring oil reserves for enhanced oil recovery (EOR).[51] Each year, the plant will capture 3 million tons of CO2.[51] In March 2014, The Guardian published that the diverted CO2 will be pumped into two Mississippi companies for use in enhanced oil recovery.[52]

Le pipeline à CO2 fera 100 km et servira à l' enhanced oil recovery.

[williams]

Cette méthode ne pourrait-elle pas avoir aussi des conséquences sur les séismes comme du gaz est réinjincté dans le sol ??

Williams

[GillesH38]

et je suppose que le pétrole supplémentaire extrait va produire bien plus de CO2 (en général non capturé) que celui qu'on a injecté non ?

[Raminagrobis]

si on prend l'exemple le plus documenté, le gisement de Weyburn-Midale au Canada, au cours de la durée de vie du projet
* 40 Mt de CO2 doivent être stockés
* 220 million de barils de pétrole complémentaire doivent être produits.

La combustion d'un baril de pétrole produit environ 317 kg de CO2. 220*0.317 ~ 70Mt

Le CO2 capturé compense donc environ 57% de celui dégagé par le pétrole "incrémental".

[GillesH38]

Le CO2 capturé compense donc environ 57% de celui dégagé par le pétrole "incrémental".

c'est une autre façon de dire que le stockage du CO2 va conduire à en émettre presque 2 fois plus, oui

[oleotax]

@Raminagrobis

la première centrale au charbon avec qéquestration au monde

Tu voulais dire quéquettecastration?

[energy_isere]

Total va consacrer 10 % de sa R&D à la capture et au stockage du carbone

Ludovic Dupin Usine Nouvelle le 27/01/2017

Après le photovoltaïque, le stockage et la distribution de l’électricité, Total annonce vouloir mettre l’accent sur la capture et le stockage du CO2. Une technologie qui peine à émerger en raison de la faiblesse du prix du CO2 en Europe, mais qui est la solution la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique selon le pétrolier.

Il y a quelques années, la question du capture et stockage du carbone (CCS) était à la mode. L’idée était de capturer les molécules de dioxyde de carbone à la sortie des usines pour les stocker dans des réservoirs géologiques, une technologie onéreuse et complexe. Peu de projets ont pu aller jusqu’au bout en Europe en raison de la faiblesse des prix du carbone. "Cette industrie ne pourra pas démarrer sans un prix du CO2 raisonnable. Avec 50 à 60 euros la tonne, nous pouvons commencer à faire quelque chose. Aujourd’hui, nous sommes à moins de 10 euros", juge Philippe Baptiste, directeur de la R&D de Total. Seuls quelques démonstrateurs industriels ont abouti en Chine et en Amérique du Nord.

Pourtant, pour le pétrolier français, cette technologie reste incontournable. "Pour combattre les émissions de CO2, la vraie solution est le stockage. 10 % de notre R&D dans le futur sera consacrée au CCS", explique Philippe Baptiste tout en rappelant que le budget R&D de Total est en moyenne de 1,1 milliard d’euros par an. Pour le directeur, ancien chercheur au CNRS, cet axe de recherche marque une vraie rupture de la stratégie R&D chez Total qui est "une opportunité importante de business pour le groupe à moyen terme", explique-t-il.

Nouvelle stratégie de R&D

La R&D de Total reste majoritairement dédiée à l’amélioration des technologies de l’exploration-production des énergies fossiles, en particulier à l’emploi des outils numériques et de big data, "qui n’en est qu’au début dans le monde de l’énergie", explique Philippe Baptiste. Mais depuis la réorganisation du groupe, - One Total lancée en 2016 -, la R&D se concentre sur de nouveaux "piliers". Tout d’abord, le photovoltaïque sur lequel sont menés des travaux sur de nouvelles technologies de panneaux et sur la baisse du coût des cellules. Une partie des recherches est assurée par Sunpower, entreprise américaine acquise par Total en 2011.

Ensuite, vient le sujet la gestion des smart-grids afin de gagner en efficacité énergétique et de gérer l’intermittence des énergies renouvelables. Un domaine d’énergie qui compte aussi le stockage de l’électricité, en particulier depuis le rachat du spécialiste des batteries Saft par le pétrolier en 2016. Le troisième est le CSS qui est "un enjeu sociétal pour nos métiers qui produisent du CO2 à travers l’exploitation du gaz et du pétrole", conclut le directeur.

http://www.usinenouvelle.com/article/to ... ne.N493484

[energy_isere]

Statoil va étudier un projet novateur de captage et stockage de CO2 en mer

Publié le 07/07/2017 lemarin.fr

Le norvégien Statoil va étudier le premier projet de captage et stockage de carbone (CSC) au monde visant à stocker sur un même site du CO2 issu de plusieurs installations industrielles.



Le CO2 serait capté sur trois installations industrielles à terre, transporté par navire jusqu'à un site de réception à terre puis transporté par pipeline jusqu'à l'est du champ offshore Troll, en vue d'être stocké dans des réservoirs situés sous le fond marin. (Image : Statoil)

http://www.lemarin.fr/secteurs-activite ... t-stockage

[CP3]

Le captage du CO2 à la source est certainement une solution dans le cas où le systeme souhaite à la fois limiter fortement les emissions de CO2 pour si possible contenir le RC à moins de 2°c et réaliser la sortie de la dépendance aux energies fossiles .