
La Bolivie exprime sa volonté de rentrer dans l'OPEP
Modérateurs : Rod, Modérateurs
Excuses moi, les mots plus exacts seraient : vendre la guerre de civilisation à la gauche contestataire.metamec a écrit :Je suis pas d'accord avec Val sur beaucoup de points, et il n'intègre pas la géopolitique énergétique, mais affirmer qu'il prône la guerre de civilisation c'est peut être un peu trop.Philippe Val, prônant la guerre de civilisation dans son journal
Ce qui est sur c'est qu'il n'aime pas le rapprochement entre certains mouvements sociaux de gauche, avec des mouvements de l'Islam politique.
Moi de même : que le nouveau président envoie l'armée à la défense et qu'ils prennent position autour des tours (EDF, TOTAL, etc...) et que comme Morales (indien), notre président ressemble à un gars bien de chez nous, moustachu avec un casque de gaulois, genre irréductible.toto a écrit :Je veux un président comme lui l'année prochaine
Comme le ministre espagnol de l'économie, Pedro Solbes, a dit trouver "inacceptable" ce transfert sans compensations; Evo Moralies lui a repondu qu'"il n'y a rien à indemniser", et que ces actions "etaient adminsitrées par les entreprises privées, elle le seron desormais par l'Etat".Rafa a écrit :Le président bolivien ne rigole pas et ne fait pas les choses à moitié: le groupe bancaire espagnol BBVA et les assuraces Zurich ont été intimées par le gouvernement bolivien de ceder toutes les actions qu'elles gèrent des entreprises nationalisées en Bolivie.
Il en est très conscient; d'ailleurs avant d'entrer dans le palais présidentiel il a demandé aux services secrets vénézueliens et cubains de l'inspecter de fond en comble, à la recherche de pièges ou micros.thorgal a écrit :Rafa, s'il continue comme ca, il va se faire flinguer le Morales ... on en a vu d'autres, des presidents flingués pour entrave a la maximisation de profits prives ...
Des entreprises de Cuba, du Venezuela et la Bolivie participeront à la première Foire internationale de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et du Traité de commerce des peuples (TCP) prévue pour le 25 et le 26 mai dans la ville bolivarienne de La Paz.
Le Ministère de la production et de la micro-entreprise de Bolivie, organisateur de la présentation, a dit qu'elle servira à l'échange d'information sur les possibilités d'offre et de demande des trois pays et sur le potentiel des secteurs productifs, en particuliers des micro et petites entreprises.
Selon Prensa Latina, on prévoit la participation de 25 entreprises boliviennes et d'un nombre encore non précisé d'entreprises cubaines et vénézuéliennes, a annoncé Gustavo Barbery, vice-ministre bolivien du Commerce extérieur.
La foire se situe dans le cadre des accords intégrationnistes mentionnés de l'ALBA et du TCP signés le 28 avril à La Havane par les présidents de Bolivie, Evo Morales, de Cuba, Fidel Castro, et du Venezuela, Hugo Chávez.
Un « complot » fomenté par Philippe Val et Alexandre Adler ?
Toujours disponibles pour défendre les réformes libérales contre les « archaïsmes » et les « privilèges », les éditorialistes omniprésents et forcement omniscients n’hésitent pas à prendre leur plume et leur micro pour s’opposer aux transformations sociales qui ne leur conviennent pas. Ainsi, dans un jeu de surenchère, Alexandre Adler et Philippe Val se font concurrence sur le service public. Le premier sur France Culture, le deuxième sur France Inter. Le prétexte : la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie. Le fond : Chavez et Morales veulent détruire la vraie gauche.
France Culture, 2 mai 2006. Alexandre Adler commente une décision d’Evo Moralès, nouveau Président de Bolivie : « Le nouveau président bolivien, le trafiquant de coca Evo Morales, vient d’annoncer la nationalisation totale des hydrocarbures en Bolivie (...) ». Nous savions déjà qu’Hugo Chavez était un « gorille », nous savons désormais qu’Evo Moralès n’est qu’un trafiquant de drogue. Alexandre Adler poursuit : « C’était dans son programme et c’est une surprise que pour ceux qui estiment que les idéologues n’appliquent par leur programme. » Pour Adler, qui a au moins retenu cela de son lointain passé communiste, tout adversaire n’est qu’un idéologue. Mais l’historien reconnaît quand même qu’Evo Moralès ne fait qu’appliquer son programme.
France Inter, lundi 8 mai 2006. Philippe Val relève le défi : l’expert ès géopolitique, c’est lui. « Il y avait quelques jours, Chavez, affectueux et protecteur avec le tout jeune élu bolivien Evo Morales, l’a invité à discuter le coup à la Havane avec son grand ami Fidel Castro. C’est probablement là que les deux rusés et compères, Castro et Chavez, ont persuadé Morales de nationaliser sans prévenir et sans négocier. ». En vérité, seul Philippe Val n’était pas prévenu. Adler, lui, savait.
Le combat à distance entre nos deux chroniqueurs promet d’être passionnant. Il oppose deux « philosophies » de l’histoire : prisonnière des idéologues pour l’un, œuvre des comploteurs pur l’autre.
Aux yeux d’Alexandre Adler, Hugo Chavez n’a pas changé, il était un « révolutionnaire populiste » et le reste encore : « D’un côté une social-démocratie latino américaine s’affirme (...) et de l’autre évidemment une gauche révolutionnaire populiste » (2 mai 2006).
Philippe Val apporte à ce distinguo une touche personnelle, en différenciant « les national-populistes de l’école castriste du genre Chavez, de l’autre les sociaux-démocrates comme l’argentin Kirchner et le brésilien Lula ». « National-populistes » invite manifestement rapprochement avec « national-socialistes » : tant de subtilité a de quoi séduire...
D’autant que Philippe Val explique ainsi leurs relations : « il s’agit, ici et là, de deux gauches bien distinctes dont l’une fait tout pour faire crever l’autre. » D’ailleurs tout est clair pour lui : « La nationalisation du gaz bolivien, désirée ardemment par Castro et Chavez, est directement dirigée contre Lula, le président brésilien et Kirchner l’argentin et indirectement contre Michelle Bachelet, la présidente du Chili. » Val le certifie « Chavez et Castro n’ont qu’un ennemi : les régimes progressistes qui risquent de conjuguer justice sociale et libertés fondamentales. » Et encore : « Grâce à leur démagogie populiste, [ils] feront tout pour que la gauche démocratique échoue en Amérique latine. »
Alexandre Adler, le 12 mai 2006, sans le savoir ou en connaissance de cause, récidive et surenchérit. Pour justifier son interprétation selon laquelle « la vraie bataille pour la démocratie (...) c’est l’affrontement de Lula et de Chavez », notre péremptoire assène : « l’association Chavez-Morales a déclaré la guerre au Brésil. ». C’est donc le même topo, d’un côté une gauche « démocrate », « moderne », et de l’autre des « émules populistes ». Ainsi « la nationalisation des hydrocarbures » entraîne la dépossession de « la grande compagnie brésilienne Pétrobras. » Point. Après une série d’hommages réservés à Lula et Bachelet, Adler s’énerve : « Chavez n’est pas un homme de gauche, c’est un militaire putschiste qui a essayé de faire une synthèse entre des idées de gauche et de droite, voire d’extrême-droite. ».
Laissons provisoirement le dernier mot au patron de Charlie Hebdo : « Par cette nationalisation sans négociation, le président bolivien, Evo Morales, va se rendre populaire dans toute l’Amérique latine, alors qu’ il s’agit d’une manœuvre pour en affamer la moitié. » Une manœuvre...
Quoi que l’on pense des politiques mises en place respectivement par Hugo Chavez et Evo Moralès, quoi que l’on pense des relations stratégiques qu’ils entretiennent avec le régime de Fidel Castro, quoi que l’on pense de ce dernier, il fallait toute la finesse géopolitique de l’un des docteurs ès « théorie du complot » pour déjouer un... véritable complot dont l’objectif est de provoquer la famine dans la moitié de l’Amérique Latine.
On se gardera de conclure de la convergence entre Adler et Val à l’existence d’un complot qu’ils auraient fomenté pour aggraver la misère culturelle de la moitié des radios publiques. Qu’ils se rassurent : pas question de nationaliser ces variétés d’hydrocarbures que sont les chroniques indigentes et à sens unique, qui font le charme du pluralisme sur France Inter et sur France Culture.
Mathias Reymond et Henri Maler
(grâce au travail d’écoute et de saisie de Jamel)