les spéculateurs "alliés" des théoriciens du pic ?

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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echazare
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Message par echazare » 07 août 2005, 17:48

Jeuf a écrit :Concernant ce document (conférence de Jean Laherrere à Strasbourg, avril 2005)


n'y a t-il pas une grossière erreur de raisonnement dans les propos de Jean Laherrere, page 42-43 :
Sur les mesures récentes, la température mondiale a baissé de 1945 à 1973 (les Trente Glorieuses)alors que le CO2 montait!

...
Le creux de température de 1945 à 1973 correspond au maximum de croissance des émissions de
CO2, contraire aux théories du GIEC!
Ne sait-il pas que ce n'est pas les émissions annuelles qui compte pour la relation émission de CO2-température, ni la croissance de ses émissions, mais la quantité totale de C02 émis sur les dernières decennies (l'intégrale de la fonction et non sa dérivé)? De plus la quantité totale émise à cette époque était encore trop faible, pouvaient probablement être absorbés par les océans...



D'accord pour la suite, sur le fait que les pévisions du GIEC se basent su d'invraisemblables augmentation de la consommation d'énergie. Mais bien sur, ce n'est pas le travail du GIEC de dire aux économistes ou à l'AIE qu'ils disent n'importe quoi.


Et vers la fin, un discours qui parait pas très cohérent :
" On va vers une nouvelle glaciation. Le réchauffement actuel est surtout la sortie du petit age glaciaire de 1300 à 1850 après la période chaude médiévale qui était plus chaude qu’actuellement (le Groenland était vert) Le CO2 est indispensable à la vie et n’a pas que des effets négatifs [ça on le savait; quel rapport avec les émissions massives de ce gaz et la menace sur le climat? Autant dire, lors d'une innondation...l'eau est indispensable, etc...].
Beaucoup cherchent la chaleur pendant les vacances et à la retraite, pourquoi refuser que la
température monte un peu vers ce qui était la norme, il y a quelques millions d’années ou même quelques siècles? De toute façon nous allons vers une nouvelle glaciation."
[après avoir expliqué que c'est le C02 qui suit la courbe de température, et non l'inverse...]

Il y aussi un étrange graphique page 39 qui montre des variation de plusieurs dégrés(??il n'y a pas d'unité) sur 6000 ans, ce qu'on a pas l'habitude de voir sur d'aussi courtes périodes de temps.


Si Jean Laherrere veut minimiser la question du changement climatique face au pic pétrolier, peut-être envisage-t-il un échappatoir polluant (charbon, pétrole sale)...
Jean Laherrere n'est pas climatologue et ca ce voit... beaucoup de spécialistes lui demandent de se "taire" sur le sujet car il décrébilise son discourt sur le pétrole.

Une perle de JL: " C'est la temperature de l'atmosphere qui determine la quantité de CO2 atmospherique et non l'inverse"


::roll:

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Message par Lo » 07 août 2005, 22:34

echazare a écrit : Une perle de JL: " C'est la temperature de l'atmosphere qui determine la quantité de CO2 atmospherique et non l'inverse"


::roll:
Certes JL n'est pas climatologue et il dit beaucoup de bêtises à ce sujet.

Mais là il n'est pas loin d'avoir raison.

Le réchauffement naturel de l'atmosphère précède l'augmentation (NON ANTHROPIQUE !) de la concentration de CO2.

JL a juste oublié "NON ANTHROPIQUE", ce qui change tout !

L'augmentation de concentration de CO2 vient parfaire le réchauffement dans une rétroaction positive. D'où des variations sensibles de températures aux différents points d'équilibre.

La situation actuelle est inédite car l'augmentation sensible et brutale du taux de CO2 (à cause d'homo stupidus) va initer un réchauffement qui s'il est trop important ou trop durable (ah ah ah) risque d'être irreversible (on change de bassin d'attraction pour les connaisseurs des systèmes dynamiques différentiels). Le problème c'est que les chercheurs ne connaissent pas bien ce point (ou ces points) de bifurcation.

Actuellement, sans l'Homme, nous serions dans une phase de refroidissement !! La preuve : on vu au dessus que c'est parce que le climat se réchauffe que le taux de CO2 augmente donc on a la réciproque (faux en math mais vrai en sciences !) c'est parce que le climat se refroidit que le taux de CO2 diminue. Or (sans l'Homme) la biosphère absorbe 3 GteC ce qui prouve qu'on est en période de refroidissement. En clair on contrarie les plans de la Nature de façon extrêmement efficace : variations de la température et des taux de GES entre 30 et 200 fois plus rapide et en plus dans l'autre sens.


Les assertions du type : "c'est dans la période X où on a le plus émis de GES que la température a le plus baissée" sont bonnes pour le café du commerce.

J'espère que JL est plus rigoureux en peakoilogie... il me vient un doute. :?

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Message par Lo » 08 août 2005, 01:34

Jeuf a écrit :
D'accord pour la suite, sur le fait que les pévisions du GIEC se basent su d'invraisemblables augmentation de la consommation d'énergie. Mais bien sur, ce n'est pas le travail du GIEC de dire aux économistes ou à l'AIE qu'ils disent n'importe quoi.

C'est aussi le travail du GIEC de prévoir, au sein du groupe II constitué d'économistes, les divers scénarios d'émissions de GES (et pas seulement du CO2). Je pense que pour leur quatrième rapport en 2007, ils devraient intégrer les différents pics (pétroles, gaz, uranium). Mais les pressions doivent être énormes car le révisionnisme est encore plus facile dans les sciences "molles" (économie) que dans les science "dures" (physique, chimie, climatologie).

Beaucoup de gens, parfois célèbres, incompétents en climatologie, s'expriment en public avec aplomb sur le warm up, repoussant les conclusions du GIEC grâce à un argument qui tient le plus souvent en une phrase (APM, modélisation de la nébulosité, constante solaire, cycle solaire,...). Je ne dis pas que certains de ces aspects sont inintéressants, mes les quelques études y afférentes sont trop embryonnaires. Einstein disait que la science n'était pas grand-chose mais que c'était ce que nous possédions de plus précieux ; la sagesse devrait nous pousser à considérer les conclusions du GIEC de la même façon.

Le groupe I du GIEC s'occupe à proprement parler du climat, et certains de ses membres prédisent les grands aspects du climat futur (température, niveau des eaux, humidité, vitesse de réchauffement,...) à partir de modèles informatiques basés sur les scénarios économiques du groupe II.

Malheureusement je crois que c'est le groupe III (mitigation) du GIEC qui nous sera le plus utile. C'est celui qui s'occupe des mesures d'adaptations au réchauffement climatique qu'il conviendrait d'adopter pour minimiser le traumatisme.

Lorsqu'epe disait que le réchauffement était une réalité et qu'il ne fallait pas se lamenter mais s'adapter et bien c'est aussi ce que fait le GIEC !

Et les prétendues foires comme le protocole de Kyoto ou les cop (conférences des parties) sont bien sûr imparfaites (puisque politiques contrairement au GIEC) mais indispensables pour se préparer aux conséquences d'une des plus belles bêtises humaines.

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Message par greenchris » 08 août 2005, 08:52

J'ai posé la question l'année dernière lors d'une présentation des travaux du GIEC, (du pic de pétrole).
Elle a été balayé d'un revers de la main, par : " on sait faire du pétrole à base de charbon pour 50 dollars ".
C'est pour cela que je cherche des infos sur le sujet.
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
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Message par Lo » 08 août 2005, 11:07

greenchris a écrit :J'ai posé la question l'année dernière lors d'une présentation des travaux du GIEC, (du pic de pétrole).
Elle a été balayé d'un revers de la main, par : " on sait faire du pétrole à base de charbon pour 50 dollars ".
C'est pour cela que je cherche des infos sur le sujet.
À base de charbon et de ... gaz ! On est coincé pour les voitures, par contre on va pouvoir continuer à bien chauffer nos maisons, avec le charbon et son cortège de pollutions. :-D

Question : pourquoi, avec un baril à $ 63 ce matin :smt041, ne parle-t-on toujours pas sérieusement de la liquéfaction du charbon, au niveau politique et industriel ?

Nos grands pontes auraient-ils été pris de vitesse ? :smt005

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Message par echazare » 08 août 2005, 11:19

Lo a écrit :
greenchris a écrit :J'ai posé la question l'année dernière lors d'une présentation des travaux du GIEC, (du pic de pétrole).
Elle a été balayé d'un revers de la main, par : " on sait faire du pétrole à base de charbon pour 50 dollars ".
C'est pour cela que je cherche des infos sur le sujet.
À base de charbon et de ... gaz ! On est coincé pour les voitures, par contre on va pouvoir continuer à bien chauffer nos maisons, avec le charbon et son cortège de pollutions. :-D

Question : pourquoi, avec un baril à $ 63 ce matin :smt041, ne parle-t-on toujours pas sérieusement de la liquéfaction du charbon, au niveau politique et industriel ?

Nos grands pontes auraient-ils été pris de vitesse ? :smt005
Peut être parceque le pétrole à 63$ ne signifie pas que sa production revienne à 50$.
Et que si les "producteurs" veulent garder des marges equivalentes, un prix de revient à 50$ le baril reviendrait à le vendre 500$ !!!

Mais ce n'est juste qu'une supposition...

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Message par fabinoo » 09 août 2005, 12:45

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Message par greenchris » 09 août 2005, 18:11

fabinoo a écrit :Concernant le problème du CO2 en particulier et de l'écologie en général, j'ai bien peur que le Pic soit une très mauvaise nouvelle. Il me semble évident qu'on va se rabattre frénétiquement vers les (mauvaises sous tous points de vue, écologique, énergétique et démocratique) solutions de rechange que sont le charbon, les pétroles lourds, la biomasse (ça va déforester encore plus vite) et le nucléaire.
En cas de Pic et de menace sur la survie même d'une partie de l'humanite et du système actuel, je vous garantis qu'on va retrouver des écolos égorgés à tous les coins de rue (c'est une image, quoique...).
L'un des scenari du Giec prévoit par exemple, me semble-t-il, l'installation de 14 000 (oui quatorze mille) réacteurs nucléaires à travers le monde. Comme ça ne pourra pas se faire (et heureusement), on fera des centrales à charbon pour les riches, et les pauvres couperont encore plus de bois.

La fin du pétrole n'est pas une bonne nouvelle pour l'écologie, elle est la fin de l'écologie.
Les 14 000 centrales nucléaires, c'est un peu n'importe quoi :
1- le coût de mise en oeuvre sera prohibitif
2- Les ressources en uranium sont aussi limités pour les centrales actuelles
3- les centrales qui recyclent les déchets (4ème génération) n'éxistent que sur le papier.
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
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Message par MadMax » 13 août 2005, 00:28

Même quand la Bourse baisse tu peux quand même gagner de l'argent à condition que le mouvement soit "franc" (avec un put warrant sur indice par exemple), en plus tu as l'effet de levier: profit max avec un minimum au départ.

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Message par Dagobert » 13 août 2005, 10:16

T'en fera quoi de ton fric dans un monde ou ça ne voudra plus rien dire!

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Message par lionstone » 13 août 2005, 10:22

Surtout si les produits dérivés sortent des clous parce que les sous jacents se cassent la gueule, entraînant une crise systémique ruinant les plus grandes banques mondiales très exposées aux dérivés.
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Message par phylippe » 14 août 2005, 02:31

lionstone a écrit :Surtout si les produits dérivés sortent des clous parce que les sous jacents se cassent la gueule, entraînant une crise systémique ruinant les plus grandes banques mondiales très exposées aux dérivés.
Acheter de l'or! :-D

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Message par lionstone » 18 août 2005, 13:26

un bel article à lire

Quand les hedge funds imposent leur puissance à la planète financière


Armelle Bohineust
[11 août 2005]

Faut-il avoir peur des «hedge funds» ? Mode ou crainte justifiée, ces sociétés d'investissement spéculatif sont, en tout cas, devenues l'un des sujets chauds de la finance mondiale. Et une préoccupation jusque dans les sphères politiques. Au point que le thème a été évoqué par Gerhard Schröder lors du G 8, le sommet rassemblant les grands pays industrialisés, qui s'est tenu début juillet en Écosse. Le chancelier allemand y a réclamé des «normes minimales internationales» pour ces fonds accusés de tous les maux, sans que l'on sache d'ailleurs si c'est leur pouvoir grandissant ou leur fragilité potentielle qui inquiète le plus.

On évalue aujourd'hui le poids de ces sociétés d'investissement à 1 000 milliards de dollars, (800 milliards d'euros), soit presque autant que la totalité des placements des Français en assurance-vie. Or la plupart de ces fonds ne sont soumis à aucune règle, ni à aucun encadrement de la part des autorités financières, au contraire des banques ou des OPCVM. Et les accusations qui fusent sont nombreuses.


On reproche ainsi aux hedge funds d'appliquer des stratégies imprévisibles et peu claires et de prendre des risques disproportionnés par rapport à leurs fonds propres. A cela s'ajoute leur manque d'«affectio societatis» – autrement dit, ils n'ont pas d'état d'âme vis-à-vis des entreprises dans lesquelles ils investissent.

Tout cela n'affole pas les investisseurs. Car les hedge funds ont une qualité précieuse : ils dégagent en général des rendements supérieurs à ceux des autres fonds. Entre 1987 et 2004, leur performance annuelle moyenne a été de 14,94%, contre 10,7% seulement pour les valeurs du Nasdaq, a mesuré l'indice établi par le cabinet de conseil Hennessee. Même si le cru 2005 s'annonce moins bon, les institutionnels, comme les investisseurs individuels fortunés (le ticket d'entrée est souvent d'un million de dollars), s'y intéressent donc de plus en plus. Le groupe agroalimentaire Nestlé, qui leur a déjà confié plus de 12% des montants investis dans ses fonds de pension, prévoit ainsi d'augmenter significativement leur part au cours des prochaines années.


Résultat de cet engouement, le poids des hedge funds a été multiplié par deux en six ans. Près de 25 milliards de dollars ont été investis dans ces produits durant le seul premier trimestre 2005.

Autant dire qu'ils ont les moyens d'intervenir dans les entreprises dont ils deviennent actionnaires. Une stratégie dont ils ne se privent pas, quitte à déstabiliser ces firmes ou les marchés sur lesquels ils interviennent.

C'est d'ailleurs une ingérence spectaculaire dans une entreprise allemande qui a hérissé récemment la classe politique outre-Rhin. Il y a quelques mois, l'action concertée de plusieurs hedge funds, et du britannique TCI en particulier, a forcé le président du directoire de Deutsche Börse, Werner Seifert, à abandonner son projet d'acquisition de la Bourse de Londres puis à quitter son poste. Cette manifestation de puissance a été très mal vue en Allemagne. Franz Müntefering, le président du parti allemand au pouvoir, le SPD, n'a pas hésité à comparer les hedge funds à «une invasion de criquets qui s'abattent sur les entreprises allemandes, les dévorent, avant de repartir ailleurs».


Il faut dire que les objectifs de long terme des dirigeants d'une entreprise sont souvent éloignés des intérêts à plus court terme des gérants. D'autant plus que ces derniers temps, la stratégie de certains gérants de hedge funds a souvent consisté à pousser les entreprises à rendre leur cash aux actionnaires, plutôt qu'à investir.

Mais cette intrusion accrue dans la gestion des entreprises n'est pas le seul problème posé par les fonds spéculatifs. En avril et mai, ils ont été affectés par diverses turbulences et des performances en baisse. Outre-Atlantique, en particulier, le déclassement de la note de crédit de General Motors et la volatilité qui en a résulté sur les marchés, ont fait craindre des faillites en chaîne. Le mouvement redouté n'a pas eu lieu mais les difficultés rencontrées sur les dérivés de crédit (des produits de couverture contre le risque de défaillance d'un emprunteur) ont engendré pas mal de pertes.


Les fonds spécialisés en arbitrage de convertibles ont également souffert. Leur perte moyenne s'élève à 6% sur les six premiers mois de l'année et elle atteint même 25% pour certains fonds. Ces mauvaises performances ont d'ailleurs contraint quelques fonds à fermer, en dépit des collectes record réalisées en 2004. Mi-juin, le fonds britannique GLG Partners et l'américain Marin Capital auraient ainsi restitué près d'un milliard de dollars à leurs clients investisseurs. Et l'activité d'arbitrage de convertibles aurait été affectée par des retraits atteignant 10 milliards de dollars au premier trimestre 2005.

Au-delà des erreurs d'appréciation que peuvent commettre les gérants, la raison de ces baisses de performance est simple, jugent bon nombre d'observateurs. Avec un nombre croissant de fonds et, surtout, une masse colossale d'argent à placer, la concurrence réduit les opportunités de gain.


Toujours est-il que cette fragilité repose évidemment la question du risque systémique, c'est-à-dire d'une réaction en chaîne de faillites qui se propagerait à l'ensemble du système financier. Au-delà de la perte financière des clients investisseurs, la défaillance d'un fonds fait, en effet, porter un risque majeur aux banques prêteuses.

Or, celles-ci ont multiplié ces dernières années les crédits aux fonds spéculatifs. En 2004, la grande banque américaine Goldman Sachs tirait ainsi 1,3 milliard de dollars de cette activité. Et c'est sans compter les autres revenus apportés par les hedge funds, notamment en commissions sur les transactions. Toutes activités incluses, Goldman Sachs a tiré l'année dernière plus de 10% de ses revenus des hedge funds, estiment certains analystes financiers.


Il n'est donc pas surprenant que le spectre de LTCM revienne hanter les esprits. Ce fonds américain, qui avait massivement investi en roubles, a été totalement déstabilisé lors de la dévaluation brutale de la monnaie russe en 1998. Sa déconfiture a fait partir quatre milliards de dollars de capital en fumée et avait failli provoquer une déstabilisation massive de la finance mondiale. Pour y échapper, la banque centrale américaine, la Fed, avait dû intervenir et demander aux banques créancières du fonds de continuer à soutenir leur débiteur.

Mais si la question d'un encadrement réglementaire des hedge funds se pose à nouveau, la volonté d'exercer sur eux un réel contrôle n'est pas très forte. L'autorité des marchés britanniques, la FSA, qui s'est penchée récemment sur le sujet, s'oriente seulement vers un code de bonne conduite.

Et si la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, prévoit d'augmenter son contrôle sur les fonds spéculatifs en février 2006, elle se borne pour l'instant à prévoir un enregistrement officiel des gérants de hedge funds. Alan Greenspan, président de la Fed (la banque centrale américaine) est d'ailleurs loin de s'inquiéter.

Si après sa «récente croissance très rapide», le secteur peut se «contracter temporairement», il n'y a rien à craindre, estime le pape de la finance. Selon lui, «tant que les banques et les autres prêteurs géreront leurs risques de crédit de façon efficace, cet ajustement nécessaire ne devrait pas poser de problème pour la stabilité financière mondiale».

UN PO ça peut destabiliser l'économie mondiale?
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Message par jerome » 18 août 2005, 14:02

Trés bon article lionstone; Mais éclaire un peu ma lanterne : je coyais que les hedge fund , fond d'investissement et fonds de pension c'était la même chose. D'après l'article ce n'est pas la même chose. C'est quoi la différence? :-k
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Message par lionstone » 18 août 2005, 15:56

L’éthique n’est pas la même. Une compagnie d’assurance classique répartit ses investissements sur des obligations, des actions, de l’immobilier, etc… ça c’est le bon côté de la force.

Les fonds vautours c’est le nom donné aux fonds d'investissement spécialisés dans la reprise des entreprises en difficulté qu'ils vendent ensuite par appartements. Ils rachètent la dette d'entreprises en difficulté ou souscrivent à des augmentations de capital pour en prendre le contrôle profitant de prix très bas des titres. Les "fonds vautours", se sont distingués notamment au moment de la crise de l'immobilier, profitent de la forte baisse des valorisations de ces entreprises pour en prendre le contrôle en les refinançant avant un probable dépôt de bilan. Les "fonds vautour", le plus souvent, cèdent ensuite rapidement les actifs de l'entreprise ainsi récupérée.

Les Hedge Funds
(littéralement "fonds de couverture", sont l’appellation américaine des fonds de gestion alternative) :

Fonds en faillite dans des paradis fiscaux sans contrôle, LTCM sauvé in extremis de sa déconfiture qui menaçait toute l'économie mondiale, autant d'exemples qui ont refroidi les promoteurs les plus téméraires. Un peu d'ordre et, surtout, l'analyse et le suivi par des maisons spécialisées permettent, de s'intéresser à ces fonds qui acceptent, aujourd'hui, plus de transparence. En partant du principe que les marchés financiers ne sont pas efficients à 100 pc, les hedge funds essayent de tirer parti de ces inefficiences et sont gérés de façon différente par rapport aux fonds classiques. Les gestionnaires de ces fonds cherchent l’obtention de rendements positifs dans l’absolu. Ils essayent d’accentuer le rendement de leurs avoirs en empruntant des fonds pour provoquer un effet de levier. Appelés également « fonds de couverture », ces fonds investissent dans des positions courtes ou longues et utilisent des effets de levier ou des produits dérivés en vue de battre de façon significative les indices boursiers. Grâce à l’effet de levier, les fonds de couverture peuvent investir plus que leur capital de départ. On constate que ces fonds investissent en moyenne l’équivalent de deux fois leur capital.
Quoiqu'ils multiplient depuis des années les acrobaties financières et brassent chaque année des dizaines de milliards de dollars, les Hedge funds opèrent toujours aujourd'hui dans un flou très artistique et échappent encore quasiment à toute réglementation - même, à tout enregistrement. Aujourd'hui en effet, les gestionnaires de ces fonds peuvent toujours garder secrets leurs investissements - contrairement au fonds mutuels qui eux, doivent être déclarés. Déjà, des Hedge funds comme Quantum Fund et Tiger Fund ont failli sombrer en 1998, et ont perdu des milliards de dollars. La même année, le fond Long Term Capital Management était, lui, dissous, après que sa faillite ait coûté 3 ,6 milliards de dollars au budget fédéral américain. Encore ne s'agissait-il pas d'une "bulle financière" mafieuse (comme au Japon, dans les années 80), car l'addition aurait été encore beaucoup plus salée.

Fin 2003, les Hedge funds ne sont toujours pas vraiment surveillés. Pourtant, à côté de conseillers en investissements déclarés ayant pignon sur rue, cette profession grouille de "spécialistes" officieux, clandestins - souvent de purs escrocs auxquels s'ajoutent, on l'a vu, au moins deux spéculateurs mafieux.

Les milliards récupérés chaque année par les mafieux ne sont pas répartis à la façon du capitalisme légal, épris d'éthique et de transparence. Ce capital criminel n'est pas dispersé entre une infinité de porteurs, comme celui d'une multinationale, mais pour l'essentiel réuni entre les mains de quelques "parrains". Aux Etats-Unis, le gros du pactole échoit encore aux chefs des "familles" de Cosa Nostra; au total une vingtaine d'individus, dont la moitié récolte les trois quarts du butin. Sur cette planète, aucun capital n'est aussi concentré - et aussi secret - que le capital criminel. "la mondialisation s'est accompagnée d'une augmentation dramatique de la criminalité transnationale, notamment les trafics d'armes, de stupéfiants et de migrants clandestins, les crimes hi-tech et le blanchiment d'argent". En 2004, les experts du FMI et de la Banque mondiale estiment qu'au niveau mondial, le montant cumulé des narco-devises aux mains de la COT sera de ± 1 450 milliards d'Euros - la valeur du stock d'or détenu par l'ensemble des banques centrales en 1997. En 2014, la valeur cumulée de ces narco-devises aux mains de la COT dépassera ce qu'était le PNB des Etats-Unis en l'année 1997. Comme l'oeil humain, toute idéologie a son point aveugle. Le marxisme était incapable de percevoir, donc de comprendre, l'économie réelle; le libéralisme, lui, semble hermétique aux méfaits du crime organisé.

Une partie de l’argent du crime mondial circule donc par les circuits habituels, Suisse pour le blanchissement, hedge fonds ou vautours car il appartiennent par leurs pratiques aux mœurs du « milieu ». C’est le côté obscure de la force.
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