Le projet de centrale nucléaire flottante dangereux (expert)
13:11 | 16/ 06/ 2006
MOSCOU, 16 juin - RIA Novosti. Le consortium Rosenergoatom et le chantier naval Sevmachpredpriatié ont signé, à Severodvinsk, un contrat pour la construction d'une centrale nucléaire flottante d'un montant de 9 milliards de roubles. Le projet doit être mis en oeuvre vers l'automne 2010, écrit le journal Troud.
La discussion au sujet de la construction d'une centrale nucléaire flottante en Russie a duré 12 ans. Chaque fois, la mise en oeuvre du projet, dont le coût ne dépasse pas de beaucoup les dépenses pour la construction d'un sous-marin nucléaire, a été reportée en raison des réserves avancées par les écologistes et du manque d'argent.
A présent, on est en train d'étudier la question de l'installation de centrales nucléaires flottantes dans 11 régions du Grand Nord et de l'Extrême-Orient russe.
L'amiral Edouard Baltine, ancien commandant de la Flotte russe de la mer Noire:
"je doute que les auteurs de ce projet aient trouvé une bonne solution. Premièrement, il est prévu de construire une centrale nucléaire qui ne sera pas autotractée. Par conséquent, pour la remorquer, il faudra organiser toute une opération nécessitant au moins 8 à 10 puissants remorqueurs, des hélicoptères et des navires de sauvetage. Ni aujourd'hui, ni dans un proche avenir, notre flotte ne pourra rassembler de telles forces ni dans le Nord, ni dans le Pacifique.
Deuxièmement. Puisqu'il s'agit d'utiliser des centrales nucléaires flottantes principalement dans les régions polaires, leurs coques doivent être solides pour résister aux glaces. D'après mes informations, le projet ne le prévoit pas et, par conséquent, les ouvrages proposés sont dangereux."
Depuis 1989, le projet n'a pas changé, mais la décision d'amorcer sa mise en oeuvre s'explique, pour beaucoup, par le coût immense des travaux: des milliards de roubles, ce qui promet des avantages à certains.
Cependant, il y a une possibilité d'éviter les défauts susmentionnés.
Le brise-glace nucléaire Arktika, retiré du service, se trouve inutilement à quai dans le port de Mourmansk. Le même sort attend, dans un proche avenir,
le navire Sibir et d'autres brise-glace nucléaires, dont les coques sont solides et les locaux intérieurs immenses. Ils ont tout ce qu'il faut pour en faire des centrales nucléaires.