Le peak oil et l'économie de services
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Scinder ce fil : Intensité énergétique : une obligation ?
Ce sujet a été longuement discuté, pas seulement ici. L'intensité énergétique est le ratio de l'énergie dépensée sur le PIB réalisé grâce à cette énergie.
Il est démontré que les USA ont un ratio très élevé par rapport aux Européens, mais en baisse légère ; on a également constaté que l'intensité énergétique européenne a fléchi fortement au lendemain du deuxième choc pétrolier.
L'étude de ce ratio montre une chose dont il est facile de se persuader par ailleurs :
- les nations industrielles gaspillent énormément, et il est possible de réduire leur consommation sans effondrer leur PIB, c'est-à-dire sans changer de paradigme
- les nations industrielles se sont trouvées incapables d'agir d'elles-mêmes sur ce ratio : il a fallu qu'on leur impose une majoration des prix violente pour qu'elles se mettent à faire des (faibles) économies.
Ce débat est donc pour le moment tranché : oui, on peut continuer à croître en diminuant sa consommation énergétique. Ce sujet est un peu plus évident quand on se souvient qu'à l'heure actuelle, l'essentiel de la croissance vient du secteur des services, qui peut consommer très peu si on y fait attention (en France comme l'essentiel de l'OCDE, les services représentent environ 70 % du PIB).
Quand on regarde la répartition de la consommation d'un pays occidental, on est même tenté de dire que'il est facile de réduire de 30% la consommation énergétique sans impact mesurable sur le PIB.
La seule difficulté aujourd'hui est "l'incentive" : d'où la Janco-taxe, imaginée encore une fois parce que le seul événement qui a réussi dans le passé à améliorer sensiblement notre intensité énergétique, c'est l'augmentation brutale du prix du baril. Je ne partage pas cette dernière opinion.
Ce sujet a été longuement discuté, pas seulement ici. L'intensité énergétique est le ratio de l'énergie dépensée sur le PIB réalisé grâce à cette énergie.
Il est démontré que les USA ont un ratio très élevé par rapport aux Européens, mais en baisse légère ; on a également constaté que l'intensité énergétique européenne a fléchi fortement au lendemain du deuxième choc pétrolier.
L'étude de ce ratio montre une chose dont il est facile de se persuader par ailleurs :
- les nations industrielles gaspillent énormément, et il est possible de réduire leur consommation sans effondrer leur PIB, c'est-à-dire sans changer de paradigme
- les nations industrielles se sont trouvées incapables d'agir d'elles-mêmes sur ce ratio : il a fallu qu'on leur impose une majoration des prix violente pour qu'elles se mettent à faire des (faibles) économies.
Ce débat est donc pour le moment tranché : oui, on peut continuer à croître en diminuant sa consommation énergétique. Ce sujet est un peu plus évident quand on se souvient qu'à l'heure actuelle, l'essentiel de la croissance vient du secteur des services, qui peut consommer très peu si on y fait attention (en France comme l'essentiel de l'OCDE, les services représentent environ 70 % du PIB).
Quand on regarde la répartition de la consommation d'un pays occidental, on est même tenté de dire que'il est facile de réduire de 30% la consommation énergétique sans impact mesurable sur le PIB.
La seule difficulté aujourd'hui est "l'incentive" : d'où la Janco-taxe, imaginée encore une fois parce que le seul événement qui a réussi dans le passé à améliorer sensiblement notre intensité énergétique, c'est l'augmentation brutale du prix du baril. Je ne partage pas cette dernière opinion.
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Il faut nuancer cette proposition, je crois.Environnement2100 a écrit :oui, on peut continuer à croître en diminuant sa consommation énergétique. Ce sujet est un peu plus évident quand on se souvient qu'à l'heure actuelle, l'essentiel de la croissance vient du secteur des services, qui peut consommer très peu si on y fait attention
Il faut éventuellement préciser quel est le périmètre au sein duquel on évalue croissance économique et consommation énergétique. Le secteur des services peut croitre sans que sa consommation énergétique directe augmente. On peut aussi considérer qu'une éventuelle augmentation de cette consommation directe soit négligeable compte tenu de son niveau initial faible comparé aux secteurs primaires et secondaires.
Cependant c'est faire abstraction de deux phénomènes importants si l'on évalue l'impact indirect de la croissance du tertiaire.
Tout d'abord il faut se pencher sur l'impact des infrastructures globales requises pour les activités de service.
* Impacts primaires : l'immobilier de bureau y compris constructions, chauffage, climatisation, entretien... ; les réseaux de communication : installation (avec souvent un gros oeuvre de travaux publics), alimentation électrique...
* Impacts secondaires : Les réseaux de transports pour les employés (on est loin du télétravail efficace pour les tâches requises par le capitalisme bureaucratique), l'urbanisation déshumanisante...
Ensuite, il y a le fait que les activités de services ne sont que des accompagnateurs ou des accélerateurs de processus matériels et que toute croissance dans ce domaine est destinée à maintenir ou augmenter la croissance d'activités matérielles
* Soit directement lorque la justification des activités du tertiaire se trouve dans l'accélération de la logistique globale.
* Soit indirectement par la satisfaction des nouveaux besoins induits par la solvabilité des employés du tertiaire. La population qui travaille dans ce secteur peut accéder (et ne se prive pas de le faire) à une consommation dont la production peut être externalisée par la délocalisation, mais qui n'en demeure pas moins le corrélaire de la croissance des services.
Au final l'amélioration de l'intensité énergétique constatée au sein des économies fortement tertiarisées ne donne que peu d'indication sur l'impact réel en terme de consommation énergétique globale. Il n'y a pas moyen de corréler les deux. Le débit d'une pompe entre deux réservoirs ne permet pas de prédire leurs niveaux respectifs si l'on n'étudie pas l'ensemble de la tuyauterie qui les relie.
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Ca mériterait un fil a part sur l'intensité énergétique, initialement je voulais juste parler des pompes à essence américaines.
Je compte regarder un peu plus en détail le choc pétrolier de 1980. A priori, il y a eu des choses intéressantes dans les stats : la baisse de production pétrolière n'a pas IMMEDIATEMENT provoqué une recession, mais elle a eu lieu une année plus tard, et encore pas dans tous les pays. Je rassemble quelques stats et j'essaie de poster ça.
Je compte regarder un peu plus en détail le choc pétrolier de 1980. A priori, il y a eu des choses intéressantes dans les stats : la baisse de production pétrolière n'a pas IMMEDIATEMENT provoqué une recession, mais elle a eu lieu une année plus tard, et encore pas dans tous les pays. Je rassemble quelques stats et j'essaie de poster ça.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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Le PIB, c'est le PIB.ktche a écrit :Il faut nuancer cette proposition, je crois.
Il faut éventuellement préciser quel est le périmètre au sein duquel on évalue croissance économique et consommation énergétique.
Une fois que tu as suffisamment de bureaux, je ne vois pas pourquoi en construire de nouveaux : pour qu'un bâtiment de bureaux devienne "obsolete", comme le devient classiquement une installation industrielle après 7-20 ans, il faut une révolution. L'immobilier industriel se détruit bien plus vite. Les grandes opérations immobilières de bureaux en IdF sont terminées depuis longtemps ; la tentative récente d'en rajouter une couche (la "tour sans fin") fut abandonnée.Le secteur des services peut croitre sans que sa consommation énergétique directe augmente. On peut aussi considérer qu'une éventuelle augmentation de cette consommation directe soit négligeable compte tenu de son niveau initial faible comparé aux secteurs primaires et secondaires.
Cependant c'est faire abstraction de deux phénomènes importants si l'on évalue l'impact indirect de la croissance du tertiaire.
Tout d'abord il faut se pencher sur l'impact des infrastructures globales requises pour les activités de service.
* Impacts primaires : l'immobilier de bureau y compris constructions, chauffage, climatisation, entretien... ; les réseaux de communication : installation (avec souvent un gros oeuvre de travaux publics), alimentation électrique...
Même remarque : on ne construit pratiquement plus de lignes RER en IdF. La définition même de l'activité de services est qu'elle est faiblement capital-intensive.* Impacts secondaires : Les réseaux de transports pour les employés (on est loin du télétravail efficace pour les tâches requises par le capitalisme bureaucratique), l'urbanisation déshumanisante...
Quand à l'urbanisation : c'est une décision qui ressort du politique et du citoyen, pas de l'entreprise.
Cette vision est inexacte : le tourisme n'accompagne strictement rien d'autre que lui-même ; il en va de même avec l'essentiel des activités de service : pour faire le ménage chez quelqu'un, peu importe s'il est industriel ou banquier. Les Maldives vont bientôt atteindre le PIB /hab de leur puissant voisin, sans jamais avoir eu la moindre usine sur leur sol.Ensuite, il y a le fait que les activités de services ne sont que des accompagnateurs ou des accélerateurs de processus matériels et que toute croissance dans ce domaine est destinée à maintenir ou augmenter la croissance d'activités matérielles
Il n'est pas question de prédire la consommation énergétique globale : il est question de démontrer que oui, il est possible de laisser le PIB croître alors que la consommation décroît. Ce sujet est gravissime, dans la mesure où l'immense majorité des décideurs :Au final l'amélioration de l'intensité énergétique constatée au sein des économies fortement tertiarisées ne donne que peu d'indication sur l'impact réel en terme de consommation énergétique globale. Il n'y a pas moyen de corréler les deux. Le débit d'une pompe entre deux réservoirs ne permet pas de prédire leurs niveaux respectifs si l'on n'étudie pas l'ensemble de la tuyauterie qui les relie.
- sont horrifiés par la notion de décroissance.
- ont longtemps pensé le contraire
L'examen précis de la mini-crise économique de 1980 donne beaucoup d'informations.
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On peut quand même considérer que les services servent justement à répartir l'abondance matérielle : une fois que les occidentaux ont largement de quoi subvenir à leurs besoins purement matériels, ils peuvent se payer des services (tourisme, distractions) en permettant à leur tour à d'autres d'accéder à ces mêmes richesses matérielles : avec l'argent gagné sur les touristes, les Maldivois vont bien acheter des voitures et des télés ! Au total, le service aura été le moyen de faire diffuser la richesse.Environnement2100 a écrit :Cette vision est inexacte : le tourisme n'accompagne strictement rien d'autre que lui-même ; il en va de même avec l'essentiel des activités de service : pour faire le ménage chez quelqu'un, peu importe s'il est industriel ou banquier. Les Maldives vont bientôt atteindre le PIB /hab de leur puissant voisin, sans jamais avoir eu la moindre usine sur leur sol.Ensuite, il y a le fait que les activités de services ne sont que des accompagnateurs ou des accélerateurs de processus matériels et que toute croissance dans ce domaine est destinée à maintenir ou augmenter la croissance d'activités matérielles
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Oui, mais... le PIB attribuable au tertiaire est généralement ce qui est pris en compte pour calculer l'intensité énergétique du tertiaire. De même, c'est le PIB de la France qui est pris en compte pour mesurer l'intensité énergétique d'une activité tertiaire localisée en France, mais dont les tenants et les aboutissants incontournables sont disséminés dans le monde entier. Le découpage en secteur primaire, secondaire et tertiaire ne rend pas compte, au travers d'un PIB, des impacts réels de l'activité en terme de croissance de flux matériels. Je pense même personnellement que c'est pire que ça puisque ce découpage sectoriel et géopolitique participe au masquage des effets réels de nos activités.Environnement2100 a écrit :Le PIB, c'est le PIB.
L'immobilier de bureau se rénove en permanence. Si la "tour sans fin" est abandonnée, c'est bien que des programmes déjà conséquents sont sur les rails. Ils sont moins "visibles" dans la mesure où il s'insère plutôt dans un tissu existant (rénovation, extension, reconversion...) mais leur cumul vaut largement les projets grandiloquents des années 70Environnement2100 a écrit :Une fois que tu as suffisamment de bureaux, je ne vois pas pourquoi en construire de nouveaux : pour qu'un bâtiment de bureaux devienne "obsolete", comme le devient classiquement une installation industrielle après 7-20 ans, il faut une révolution. L'immobilier industriel se détruit bien plus vite. Les grandes opérations immobilières de bureaux en IdF sont terminées depuis longtemps ; la tentative récente d'en rajouter une couche (la "tour sans fin") fut abandonnée.
Pour exemple, la tour EDF d'Issy (92), qui a à peine trente ans, va bientôt être déconstruite (40000 m2 de bureaux gavés d'amiante)... pour faire la place au futur siège de Bouygues Telecom.
La ligne E pour l'est parisien, Meteor (ligne 14) dans Paris, la ligne T3 représentent des chantiers conséquents de ces dix dernières années (et certainement des plans aussi conséquents pour les dix années à venir)Environnement2100 a écrit :Même remarque : on ne construit pratiquement plus de lignes RER en IdF.
Sans parler d'infrastructure, la mise en place du service renforcé des bus de nuit à Paris (Noctilien) répond à une demande qui n'est pas seulement de confort de la part des parisiens noctambules. La plupart des "voyages" sont destinés à véhiculer des employés aux horaires décalés qui forment les bataillons invisibles de soutien à l'activité économique tertiaire.
Faiblement capital-intensive car elle externalise une part importante des investissements requis pour son fonctionnement, dont ceux décidés et assumés par la collectivité... qui ne fait que répondre à la demande pressante des activités de service (mélange entre bluff technologique et chantage à l'emploi)Environnement2100 a écrit :La définition même de l'activité de services est qu'elle est faiblement capital-intensive.
Quand à l'urbanisation : c'est une décision qui ressort du politique et du citoyen, pas de l'entreprise.
Les "usines" du tourisme ne sont évidemment pas sur les lieux touristiques eux-mêmes. Mais sans usine Boeing ou Airbus, pas de PIB aux Maldives. Sans usine de montage électronique à Taiwan ou au Vietnam, pas de PIB boosté par les services de téléphonies mobiles, etc.Environnement2100 a écrit :le tourisme n'accompagne strictement rien d'autre que lui-même ; il en va de même avec l'essentiel des activités de service : pour faire le ménage chez quelqu'un, peu importe s'il est industriel ou banquier. Les Maldives vont bientôt atteindre le PIB /hab de leur puissant voisin, sans jamais avoir eu la moindre usine sur leur sol.
Que les décideurs soient horrifiés par la notion de décroissance ne devrait pas conduire ses partisans à l'enrober dans le miel du PIB continuellement croissant pour faire passer la pilule.Environnement2100 a écrit :Il n'est pas question de prédire la consommation énergétique globale : il est question de démontrer que oui, il est possible de laisser le PIB croître alors que la consommation décroît. Ce sujet est gravissime, dans la mesure où l'immense majorité des décideurs :
- sont horrifiés par la notion de décroissance.
- ont longtemps pensé le contraire
L'examen précis de la mini-crise économique de 1980 donne beaucoup d'informations.
Car si les PIB doit croitre alors que les échanges matériels décroissent, c'est que l'on passe obligatoirement par un processus de valorisation marchande d'autres biens qui y échappaient encore. C'est la promotion tout azimuth des services à la personne, de la propriété intelectuelle...
Et là, désolé, mais pour moi ça coince : pas que cela serait impossible, mais que cela serait non souhaitable : A quoi ça sert de prendre en compte les limites physiques, si c'est pour à terme s'attaquer aux limites anthropologiques ? Pour moi, la démarche est vouée aux mêmes impasses .
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Je sais pas à quoi ça te sert de trichouiller autour des définitions : une définition, c'est une définition.
Si tu veux te pencher sur une notion légèrement différente, fais au moins l'effort de la définir et de l'expliciter : autrement ne t'attends pas à ce que tes lecteurs comprennent.
Deuxièmement, tu parles comme certains propriétaires terriens quand ils ont vu débarquer l'industrie en 1800 : "ça ne remplacera jamais l'agriculture", et "vous avez besoin de mon blé pour nourrir vos ouvriers" : bien sûr que c'est vrai, mais bien sûr aussi que l'important n'est pas là : l'important est que deux siècles plus tard, l'agriculture :
- ne représente plus que 4 % du PIB
- serait bien en peine de fonctionner sans le concours de l'industrie.
Aujourd'hui, notre premier poste de dépenses je crois est lié à la santé : nos connaissances en la matière vont-elles disparaître quand le pétrole sera cher ? Combien de nouvelles Sorbonne faut-il pour former des médecins ? L'impact du pétrole cher sur les trois domaines agriculture, industrie, services sera évidemment très variable - les services étant globalement moins touchés.
Enfin, le sujet initial du fil c'est bien :
Le PIB va-t-il s'effondrer si nous baissons notre consommation d'hydrocarbures ?
Aussi longtemps que nous étions des nations essentiellement industrielles, notre seul espoir était de faire des gains monstrueux en économie d'énergie - impossible en quelques décennies.
Maintenant que nous vivons essentiellement des services, nous avons un espoir
.
Il est plus utile d'envisager de mauvaises solutions que de bonnes impasses.
Si tu veux te pencher sur une notion légèrement différente, fais au moins l'effort de la définir et de l'expliciter : autrement ne t'attends pas à ce que tes lecteurs comprennent.
Deuxièmement, tu parles comme certains propriétaires terriens quand ils ont vu débarquer l'industrie en 1800 : "ça ne remplacera jamais l'agriculture", et "vous avez besoin de mon blé pour nourrir vos ouvriers" : bien sûr que c'est vrai, mais bien sûr aussi que l'important n'est pas là : l'important est que deux siècles plus tard, l'agriculture :
- ne représente plus que 4 % du PIB
- serait bien en peine de fonctionner sans le concours de l'industrie.
Aujourd'hui, notre premier poste de dépenses je crois est lié à la santé : nos connaissances en la matière vont-elles disparaître quand le pétrole sera cher ? Combien de nouvelles Sorbonne faut-il pour former des médecins ? L'impact du pétrole cher sur les trois domaines agriculture, industrie, services sera évidemment très variable - les services étant globalement moins touchés.
Enfin, le sujet initial du fil c'est bien :
Le PIB va-t-il s'effondrer si nous baissons notre consommation d'hydrocarbures ?
Aussi longtemps que nous étions des nations essentiellement industrielles, notre seul espoir était de faire des gains monstrueux en économie d'énergie - impossible en quelques décennies.
Maintenant que nous vivons essentiellement des services, nous avons un espoir

Il est plus utile d'envisager de mauvaises solutions que de bonnes impasses.
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La , environnement2100, je crois que tu fais l'erreur commune des économistes.Environnement2100 a écrit :Aussi longtemps que nous étions des nations essentiellement industrielles, notre seul espoir était de faire des gains monstrueux en économie d'énergie - impossible en quelques décennies.
Maintenant que nous vivons essentiellement des services, nous avons un espoir.
Il est plus utile d'envisager de mauvaises solutions que de bonnes impasses.
Les services ne représentent l'essentiel de l'économie (et encore) QUE parce que nous avons des énergies abondantes, et donc qu'elles ne coutent presque rien. Si nous n'avons besoin que de 2 paysan et de 10 ouvriers pour faire vivre 100 personnes, effectivement on aura l'impression que l'agriculture ne fait que 2% du PIB et l'industrie 10 %. C'est uun trompe-l-oeil : ce n'est que grace a l'abondance d'énergie que cela se produit.
La dépletion pétrolière refera parcourir tout le chemin inverse (on ne reviendra sans doute pas au point de départ parce qu'on a quand meme un progres dans les connaissances techniques, et encore l'exemple de la transition Empire Romain-> Moyen Age doit nous inciter à la prudence!).
Au fur et à mesure que l'énergie se raréfiera, l'économie de service fondra comme neige au soleil, justement parce que les biens essentiels couteront de plus en plus chers. En pratique, ca se fera par une diminution du pouvoir d'achat, soit par l'inflation, soit par la paupérisation de la société entrainé par les faillites. Betement par exemple, l'explosion des prix de l'essence et des billets d'avion feront que les gens partiront de moins en moins en vacances, ce qui mettra en péril l'économie touristique, qui devra donc licencier, diminuant d'autant le pouvoir d'achat de ceux qui en vivaient, etc....
On reviendra graduellement a une economie ou les gens passeront a nouveau leur argent a ce qui est essentiel : se loger, se nourrir, se chauffer, eventuellement se soigner pour ceux qui le peuvent. L'économie de service ne sera plus qu'un lointain souvenir au XXII e siecle!
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Je confirme que nous sommes HS, j'ai proposé plus haut que l'on scinde cette partie 
.
L'économie ne va pas parcourir le chemin inverse : il n'ya pas de touche "rewind" dans l'histoire.
Quand le pétrole sera cher, former un ingénieur coûtera à peine plus cher, calculer un prêt bancaire coûtera le même prix, pomper de l'eau dans ton immeuble coûtera quasiment le même prix.
En revanche, fabriquer un cadre de vélo coûtera beaucoup plus cher, et les fenêtres seront vite hors de prix.
Dernière remarque : je parle pour une échéance "relativement" proche : toute prédiction au-delà de 30 ans est surtout du bavardage.

Je crois que tu commets une erreur commune à beaucoup de forumeurs : dire que quelqu'un a tort sans le démontrerGillesH38 a écrit :La , environnement2100, je crois que tu fais l'erreur commune des économistes.

L'économie ne va pas parcourir le chemin inverse : il n'ya pas de touche "rewind" dans l'histoire.
Quand le pétrole sera cher, former un ingénieur coûtera à peine plus cher, calculer un prêt bancaire coûtera le même prix, pomper de l'eau dans ton immeuble coûtera quasiment le même prix.
En revanche, fabriquer un cadre de vélo coûtera beaucoup plus cher, et les fenêtres seront vite hors de prix.
Dernière remarque : je parle pour une échéance "relativement" proche : toute prédiction au-delà de 30 ans est surtout du bavardage.
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Il faut te démontrer comment que le pétrole étant le socle de notre économie actuelle, sa raréfaction va entraîner son déclin ?Environnement2100 a écrit :Je crois que tu commets une erreur commune à beaucoup de forumeurs : dire que quelqu'un a tort sans le démontrer.
Non, y'a un touche "loop".Environnement2100 a écrit :L'économie ne va pas parcourir le chemin inverse : il n'ya pas de touche "rewind" dans l'histoire.

Déplacer les élèves + les profs + personnel technique + entretenir et chauffer les locaux + ... ça coûte combien quand l'énergie est hors de prix ?Environnement2100 a écrit :Quand le pétrole sera cher, former un ingénieur coûtera à peine plus cher,
Comme pour l'enseignement...Environnement2100 a écrit :calculer un prêt bancaire coûtera le même prix,
Combien coûtera l'énergie nécéssaire pour pomper, filtrer, distribuer l'eau ?Environnement2100 a écrit :pomper de l'eau dans ton immeuble coûtera quasiment le même prix.
Voilà l'erreur typique : croire que seule l'industrie sera touchée par la raréfaction des HC et l'augmentation des prix de l'énergie... En fait, c'est l'habitat et les bureaux qui consomment le plus d'HC, donc le tertiaire !Environnement2100 a écrit :En revanche, fabriquer un cadre de vélo coûtera beaucoup plus cher, et les fenêtres seront vite hors de prix.
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euh, il me semble que c'est ce que j'ai essayé de faireEnvironnement2100 a écrit :Je confirme que nous sommes HS, j'ai proposé plus haut que l'on scinde cette partie
Je crois que tu commets une erreur commune à beaucoup de forumeurs : dire que quelqu'un a tort sans le démontrerGillesH38 a écrit :La , environnement2100, je crois que tu fais l'erreur commune des économistes.....

Ce n'est pas que le tertiaire coutera forcement beaucoup plus cher (il est effectivement dominé par le coût des salaires, même si il dépend quand même des couts énergétique), c'est que fondamentalement les gens auront beaucoup moins d'argent à y consacrer, parce que les productions primaires et secondaires couteront elles à nouveau beaucoup plus cher...
Les banquiers seront tojours là, mais on ne leur demandera plus de prêts parce qu'il n'y aura presque plus de perspectives d'investissements "rentables" (donc générant de la croissance).
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Vous étes gentils les enfants, mais vous me parlez d'un temps où on ne fabrique plus rien, tout le monde est mort ?
Soyez un peu sérieux :
- industrie lourde : 60% prix de revient = coûts énergétiques
- services : 3 % prix de revient = coûts énergétiques
Si on double les coûts énergétiques actuels, ça majore :
- le prix des biens manufacturés de 60%
- le prix des services de 3%
Si nous consommons 70/30 de services/biens manufacturés (je joins les produits agricoles dans les PM), l'augmentation du coût de la vie est de :
- biens manufacturés : 0.60 * 0.30 = 0.18
- services : .03 * 0.70 = 0.021
Total : 0.201 soit 20.1 %
Le prix de l'énergie ne va pas doubler en un an (évitez de faire des prévisions) : au plus fort des majorations conjoncturelles (1980), nous avons à peine constaté un doublement du prix du pétrole, qui n'est évidemment pas 100 % de notre energy mix.
Une majoration de cet ordre n'est pas en mesure de détruire l'économie ; nous achèterons moins de plastique, c'est sûr. Je confirme que les services seront moins touchés que les industries manufacturières.
Jouer avec l'idée que l'économie s'arrête, ça amuse les enfants, mais dans la vie réelle ça ne présente aucun intérêt ; avancez-vous plutôt sur des chiffres !
Dernier point, demandez-vous aussi ce que deviennent les dollars "supplémentaires" qui sont versés aux nations productrices de pétrole.
Soyez un peu sérieux :
- industrie lourde : 60% prix de revient = coûts énergétiques
- services : 3 % prix de revient = coûts énergétiques
Si on double les coûts énergétiques actuels, ça majore :
- le prix des biens manufacturés de 60%
- le prix des services de 3%
Si nous consommons 70/30 de services/biens manufacturés (je joins les produits agricoles dans les PM), l'augmentation du coût de la vie est de :
- biens manufacturés : 0.60 * 0.30 = 0.18
- services : .03 * 0.70 = 0.021
Total : 0.201 soit 20.1 %
Le prix de l'énergie ne va pas doubler en un an (évitez de faire des prévisions) : au plus fort des majorations conjoncturelles (1980), nous avons à peine constaté un doublement du prix du pétrole, qui n'est évidemment pas 100 % de notre energy mix.
Une majoration de cet ordre n'est pas en mesure de détruire l'économie ; nous achèterons moins de plastique, c'est sûr. Je confirme que les services seront moins touchés que les industries manufacturières.
Jouer avec l'idée que l'économie s'arrête, ça amuse les enfants, mais dans la vie réelle ça ne présente aucun intérêt ; avancez-vous plutôt sur des chiffres !
Dernier point, demandez-vous aussi ce que deviennent les dollars "supplémentaires" qui sont versés aux nations productrices de pétrole.
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Héhé... forcément, le pétrole que tous les employés du tertiaire mettent dans leur voiture pour venir travailler n'est pas intégré dans les coûts énergétiques du secteur... d'ailleurs les seuls coûts énergétiques comptabilisés en tant que tels, sont ceux qui sont evidents et différenciables : le chauffage. Il faudrait, pour être juste, calculer toute la part transports des biens (y compris des matériaux de construction des bureaux) et des gens qui font "tourner" ces biens... et je suis certain qu'on explose largement les 3%Environnement2100 a écrit :Vous étes gentils les enfants, mais vous me parlez d'un temps où on ne fabrique plus rien, tout le monde est mort ?
Soyez un peu sérieux :
- industrie lourde : 60% prix de revient = coûts énergétiques
- services : 3 % prix de revient = coûts énergétiques

Euh, tu tiens compte que le patron va payer l'augmentation du pétrole à ses employés qui prennent leur voiture pour venir travailler ? Parce que le coût du transport, c'est l'employé qui le supporte... du coup, il disparaît du "produit" final (même si c'est un service), il n'est pas facturé au client... sauf si la masse salariale en tient compe.Environnement2100 a écrit :Si on double les coûts énergétiques actuels, ça majore :
- le prix des biens manufacturés de 60%
- le prix des services de 3%
75% de notre énergie est fossile... et puis quand la majoration est conjoncturelle, on imagine qu'elle est réversible, et on sait qu'on va pouvoir revenir en arrière... ce qui n'est évidemment pas le cas quand la majoration est liée à des circonstances géologiques.Environnement2100 a écrit :Le prix de l'énergie ne va pas doubler en un an (évitez de faire des prévisions) : au plus fort des majorations conjoncturelles (1980), nous avons à peine constaté un doublement du prix du pétrole, qui n'est évidemment pas 100 % de notre energy mix.
Qui va continuer à accepter d'engloutir son salaire dans les transports ? Ma soeur (3615 MaVieEnvironnement2100 a écrit :Une majoration de cet ordre n'est pas en mesure de détruire l'économie ; nous achèterons moins de plastique, c'est sûr. Je confirme que les services seront moins touchés que les industries manufacturières.

Elle ne va probablement pas survivre dans sa forme actuelle, vu qu'elle s'appuie sur une part énorme de transport.Environnement2100 a écrit :Jouer avec l'idée que l'économie s'arrête, ça amuse les enfants, mais dans la vie réelle ça ne présente aucun intérêt ; avancez-vous plutôt sur des chiffres !
Rien si on ne sait plus transporter chez le client les biens que son fournisseur produit...Environnement2100 a écrit :Dernier point, demandez-vous aussi ce que deviennent les dollars "supplémentaires" qui sont versés aux nations productrices de pétrole.

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Effectivement ce point est rarement pris en compte dans nos discussions.Environnement2100 a écrit :Dernier point, demandez-vous aussi ce que deviennent les dollars "supplémentaires" qui sont versés aux nations productrices de pétrole.
Le supplément va en partie (20%) à des dépenses somptuaires (ski Dubaï, îles artificielles), le reste est investi, pour partie dans des infrastructures qui permettront aux pays producteurs de garder des sources de revenus quand le pétrole s'épuisera (Dubaï qui rachète les ports aux USA) ou plus généralement dans des actifs financiers sur les places boursières, ce qui a pour effet de soutenir entre autres la bulle immobilière et l'économie US en particulier.
Un point important concernant la bulle sur les matières premières, c'est que parmi ses causes (demande chinoise, offre à la peine) il y a aussi le fait que les places boursières regorgent de pétrodollars qui cherchent à s'investir.
Tant que des liquidités arivent en masse sur les places boursières, celles ci ne vont pas s'effondrer, elles vont continuer à tourner, en étant de plus en plus déconnectées de la réalité.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004