Venezuela
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- Hydrogène
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Regarde les affaires de financement des partis politiques français tu verra que ce sont des pratiques largement utilisés.
EDIT Tu ne crois pas que les partis politiques français sont financés uniquement avec de l'argent franco-français
Il n'est pas question d'idéaliser Chavez, mais simplement de comprendre ce qui ce passe alors que nous atteignons le pic, il faut comprendre les décisions des dirigeants producteurs qui veulent s'émanciper des pressions des pays consommateurs.
Pour comprendre je ne penses pas que nous puissions le faire en nous alignant sur la vision occidentale, selon laquelle les pays sous le contrôle de nos pays nous doivent allégeance et des contrats éternels énergétiques, dans nos pays le niveau de vie s'est amélioré grâce au pétrole, alors que le niveau de vie des autres pays c'est dégradé.
Cela donne des pays comme la France ou les USA où la population ne veut plus rien comprendre et se ferme les yeux pourvu que l'état continu de nous garantir le niveau de vie.
Forcement si des chefs d'état remettent cela en cause sans que les états consommateurs ni puissent rien, cela pause problème non ?
Effectivement certains pays producteurs cherchent de changer la donne des cartes n'acceptent plus le fonctionnement passé, alors ?
Nous avons le choix de nous mettre des oeillères ou de regarder et comprendre.
L'autre jour dans je sais plus quelle émission, un journaliste citais une parole (de mémoire) de Mitterrand « les consommateurs sont à l'ouest et les producteurs à l'Est »
EDIT Tu ne crois pas que les partis politiques français sont financés uniquement avec de l'argent franco-français
Il n'est pas question d'idéaliser Chavez, mais simplement de comprendre ce qui ce passe alors que nous atteignons le pic, il faut comprendre les décisions des dirigeants producteurs qui veulent s'émanciper des pressions des pays consommateurs.
Pour comprendre je ne penses pas que nous puissions le faire en nous alignant sur la vision occidentale, selon laquelle les pays sous le contrôle de nos pays nous doivent allégeance et des contrats éternels énergétiques, dans nos pays le niveau de vie s'est amélioré grâce au pétrole, alors que le niveau de vie des autres pays c'est dégradé.
Cela donne des pays comme la France ou les USA où la population ne veut plus rien comprendre et se ferme les yeux pourvu que l'état continu de nous garantir le niveau de vie.
Forcement si des chefs d'état remettent cela en cause sans que les états consommateurs ni puissent rien, cela pause problème non ?
Effectivement certains pays producteurs cherchent de changer la donne des cartes n'acceptent plus le fonctionnement passé, alors ?
Nous avons le choix de nous mettre des oeillères ou de regarder et comprendre.
L'autre jour dans je sais plus quelle émission, un journaliste citais une parole (de mémoire) de Mitterrand « les consommateurs sont à l'ouest et les producteurs à l'Est »
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- Hydrogène
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http://www.venezuelanalysis.com/articles.php?artno=1818
une analyse (en anglais) d'un journaliste de la BBC décrivant l'hostilité de l'administration Bush comme un probléme de non recyclage des pétrodollars aux US... Chavez aurait le tort de vouloir changer la donne financiére en amérique latine...
Intéréssant mais un peu simpliste. Pas de réponse unique a un probléme multidimensionel...
Suit une interview avec Chavez qui explique qu'il est un démocrate. Il explique aussi qu'il serait souhaitable qu'il y est une vrai coopération entre pays producteur et consomateur de pétrole, les prix du pétrole allant immanquablement atteindre les 100 $ et +.
une analyse (en anglais) d'un journaliste de la BBC décrivant l'hostilité de l'administration Bush comme un probléme de non recyclage des pétrodollars aux US... Chavez aurait le tort de vouloir changer la donne financiére en amérique latine...
Intéréssant mais un peu simpliste. Pas de réponse unique a un probléme multidimensionel...
Suit une interview avec Chavez qui explique qu'il est un démocrate. Il explique aussi qu'il serait souhaitable qu'il y est une vrai coopération entre pays producteur et consomateur de pétrole, les prix du pétrole allant immanquablement atteindre les 100 $ et +.
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"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
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"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
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Aussi.nemo a écrit :Chavez aurait le tort de vouloir changer la donne financiére en amérique latine...
Traditionnellement il y a un flux monétaire de l'Amérique latine vers les Etats-Unis (l'oligarchie, les gouvernements, les trafficants, mettent leur argent dans des banques etasuniennes), qui finance ainsi le deficit des Etats-Unis.
Hugo Chavez veut y mettre fin, il a instaure le contrôle du change, et aussi la création de banques locales, et reinvesti localement l'argent etc.
Concernant les accords pétroliers, ils ne sont pas liés politiquement, pas comme certains le sous-entendent (ne vendre du pétrole que contre accords politiques); la façon dont Hugo Chavez les utilise est differente.
Il n'a aucun problème à vendre à des pays avec des gouvernements qui lui sont hostiles; mais Hugo Chavez ne veut pas simplement placer géopolitiquement son pays, il a aussi des buts idéologiques, contre le néoliberalisme; alors, les contrats pétroliers sont conditionnés au fait qu'ils doivent impliquer des entreprises publiques (ou en tout cas avec une participation de 50% de l'Etat ou des communautés).
Du coup, en cette période d'hégémonie idéologique néoliberale, si on veut du pétrole vénézuelien, il faut aller à contre courant. Vous avez privatisé à tour de bras et n'avez plus d'entreprise publiques? ah, tant pis, pas de pétrole.... il vous faut créer une entreprise publique.
C'est un sacré incitant.
Aussi, soit par idéologie ou par calcul, mais peu importe, il est bien plus fin que de conditionner ceci ou celà à une position politique.
Il fait juste des affaires mutuellement bénéfiques, et laisse même une part importante de bénéfice à l'autre partie; sans rien demander en échange.
L'autre partie, si elle est intelligeante, tirera toute seule la conclusion que le Vénézuela est un meilleur partenaire que les Etats-Unis, des meilleurs accords, plus avantageux, sans conditionnements, sans pressions... et donc va avori interêt à que le Vénézuela continue et sera contre son renversemment.
Si l'autre partie n'est pas intelligeante, et si elle mets fin ou refuse ces offres avantageuses, elle se mettra son propre peuple à dos, qui lui reprochera, à juste titre, de refuser l'amélioration économique du pays pour faire plaisir aux Etats-Unis.
Ce dernier point serait mis en échec si les Etats-Unis compensaient économiquement, mais il ne le font pas.
Et concernant la fin du pétrole, Chavez en est très concient, et bâtit l'infrastructure pour: reseau ferré, developpement de l'agriculture locale, redeploiement de la population (degonfler les mégalopoles et créer des villes moyennes, situées à des distances raisonnables -- 1 jour à cheval par exemple--, entre elles).
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- Hydrogène
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Ce qui me semble progressiste dans le changement de politique du Venezuela, c'est que depuis l'effondrement du bloc URSS, le monde était dominé parles USA sans aucune alternative pour les pays les plus pauvres.
Ecrasés par la dette du FMI et BM ils étaient obligés (et de toutes façon les dirigeants n'acceptant pas les règles étaient renversés) de se plier aux règles économiques.
Cela permet un souffle d'air dans les décisions des chefs d'état de pays qui peuvent ainsi avoir une alternative (décision courageuse car il faut des chefs d'états courageux pour braver l'empire USA).
Ce qui dérange certains est je penses que nous vivons dans des pays riches et pendant des décennies avons largement profité du pillage de la planète.
Avec la fin du pétrole, les USA (et ses alliers GB, Canada, Australie, Japon, France ...) tente par la force et l'occupation de s'accaparer les dernières ressources qui peuvent augmenter la production de pétrole (Irak, Caspienne ...).
Nous sommes pour la plupart pour la décroissance, rien que pour cela nous ne pouvons pas soutenir la politique actuelle de nos dirigeants dans leur guerre aux approvisionnements énergétique.
Nos dirigeants n'ont pas le courage de nous annoncer la couleur de ce qui nous attend, alors peut être que l'espoir d'un changement dans les rapports entre pays consommateurs et pays producteurs doit être imprimé par les dirigeants qui en ont le courage.
Et ce sera peut être des exemples pour nous quand la production d'hydrocarbures commencera sa lente mais irréversible décrue.
Ecrasés par la dette du FMI et BM ils étaient obligés (et de toutes façon les dirigeants n'acceptant pas les règles étaient renversés) de se plier aux règles économiques.
Cela permet un souffle d'air dans les décisions des chefs d'état de pays qui peuvent ainsi avoir une alternative (décision courageuse car il faut des chefs d'états courageux pour braver l'empire USA).
Ce qui dérange certains est je penses que nous vivons dans des pays riches et pendant des décennies avons largement profité du pillage de la planète.
Avec la fin du pétrole, les USA (et ses alliers GB, Canada, Australie, Japon, France ...) tente par la force et l'occupation de s'accaparer les dernières ressources qui peuvent augmenter la production de pétrole (Irak, Caspienne ...).
Nous sommes pour la plupart pour la décroissance, rien que pour cela nous ne pouvons pas soutenir la politique actuelle de nos dirigeants dans leur guerre aux approvisionnements énergétique.
Nos dirigeants n'ont pas le courage de nous annoncer la couleur de ce qui nous attend, alors peut être que l'espoir d'un changement dans les rapports entre pays consommateurs et pays producteurs doit être imprimé par les dirigeants qui en ont le courage.
Et ce sera peut être des exemples pour nous quand la production d'hydrocarbures commencera sa lente mais irréversible décrue.
- thorgal
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Franck,
J'aimerais que tu aies raison. Y a juste une chose qui me chiffonne : Rafa et toi assumez implicitement que le contre-pouvoir anti US que l'on voit grandir en ce moment (Amerique latine et Cie) sera forcement benefique. Ceci est probalement vrai dans la mesure ou les USA ne sont pas encore "a terre". Maintenant, imaginons que la "bete immonde" est mortellement touchee et agonise. Que va t-il se passer ? quel sera le nouveau rapport de force au niveau global ? ne verra-t-on pas encore les memes tordus (differents visages, memes cervelles ramollies) profiter de certaines positions privilegiees ? comment pouvons-nous etre surs que le probleme de domination ne sera pas simplement deplace ailleurs mais elimine ? Comment nous assurer du bon fonctionnement des etats pour le bien de tous sans chercher a vouloir dominer les autres ? En gros, la question est : pourquoi changerions-nous ce qui a _toujours existe_ ? a savoir une lutte de pouvoir ? En outre, Chavez n'est pas eternel. Que se passe t-il s'il clamse demain ? Y a-il un plan B post-Chavez pour assurer la continuite de son action ?
J'aimerais que tu aies raison. Y a juste une chose qui me chiffonne : Rafa et toi assumez implicitement que le contre-pouvoir anti US que l'on voit grandir en ce moment (Amerique latine et Cie) sera forcement benefique. Ceci est probalement vrai dans la mesure ou les USA ne sont pas encore "a terre". Maintenant, imaginons que la "bete immonde" est mortellement touchee et agonise. Que va t-il se passer ? quel sera le nouveau rapport de force au niveau global ? ne verra-t-on pas encore les memes tordus (differents visages, memes cervelles ramollies) profiter de certaines positions privilegiees ? comment pouvons-nous etre surs que le probleme de domination ne sera pas simplement deplace ailleurs mais elimine ? Comment nous assurer du bon fonctionnement des etats pour le bien de tous sans chercher a vouloir dominer les autres ? En gros, la question est : pourquoi changerions-nous ce qui a _toujours existe_ ? a savoir une lutte de pouvoir ? En outre, Chavez n'est pas eternel. Que se passe t-il s'il clamse demain ? Y a-il un plan B post-Chavez pour assurer la continuite de son action ?
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- Hydrogène
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Thorgal.
Tes questions sont légitimes, je m'en pose également et n'ai en général pas de confiance aveugle pour aucun dirigeant ou chef d'état, J'essaye de ne pas avoir d'à priori et cherche à comprendre les changements qui s'opére sous nos yeux.
Je sais que pour l'instant nos "belles" démocraties font illusion et nous donne l'impression d'être à l'abri.
Mais le principal probléme est que nos dirigeants ne nous préparent pas à un bouleversement de société.
Ne nous informe pas.
A peine des mots succurés qui n'ont ni queue ni tête (la fin du pétrole bon marché) cela explique quoi ?
Quelqu'un qui ne connait pas le PO est c'est l'énorme majorité va raler et se faire une raison en disant qu'il économisera sur autre chose.
Ou d'autre diront que les compagnies pétroliéres veulent s'en mettre plein les poches.
Pour que justement un changement puisse émergé, ils faudrait qu'ils (les politiciens) mettent toute leur énergie à expliquer pour que nous soyons conscients.
Et à ce moment là peut importe qui est président.
Quand on est conscient du PO, on sait que la société tel qu'on connait est un mode de vie dépassé.
Est ce que quelqu'un peut te faire avaler des couloeuvres ? Je ne crois pas.
Donc imagine si des millions de personnes étaient conscientes alors les dirigeants ne pourraient plus nous ballader comme des gamins.
Je dis simplement que certainement que les dirigeants des pays comme le venezuela sont obligés d'expliquer leurs décisions pour être soutenu par les vénézueliens.
Tes questions sont légitimes, je m'en pose également et n'ai en général pas de confiance aveugle pour aucun dirigeant ou chef d'état, J'essaye de ne pas avoir d'à priori et cherche à comprendre les changements qui s'opére sous nos yeux.
Je sais que pour l'instant nos "belles" démocraties font illusion et nous donne l'impression d'être à l'abri.
Mais le principal probléme est que nos dirigeants ne nous préparent pas à un bouleversement de société.
Ne nous informe pas.
A peine des mots succurés qui n'ont ni queue ni tête (la fin du pétrole bon marché) cela explique quoi ?
Quelqu'un qui ne connait pas le PO est c'est l'énorme majorité va raler et se faire une raison en disant qu'il économisera sur autre chose.
Ou d'autre diront que les compagnies pétroliéres veulent s'en mettre plein les poches.
Pour que justement un changement puisse émergé, ils faudrait qu'ils (les politiciens) mettent toute leur énergie à expliquer pour que nous soyons conscients.
Et à ce moment là peut importe qui est président.
Quand on est conscient du PO, on sait que la société tel qu'on connait est un mode de vie dépassé.
Est ce que quelqu'un peut te faire avaler des couloeuvres ? Je ne crois pas.
Donc imagine si des millions de personnes étaient conscientes alors les dirigeants ne pourraient plus nous ballader comme des gamins.
Je dis simplement que certainement que les dirigeants des pays comme le venezuela sont obligés d'expliquer leurs décisions pour être soutenu par les vénézueliens.
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Venezuela : la machine à tisser des alliances
La diplomatie vénézuélienne a su se mouvoir dans toutes les directions possibles, établir des accords et prendre des initiatives inimaginables pour la majorité des pays de la région, avec des résultats surprenants. Depuis sa plate-forme latino-américaine où il maintient des liens solides avec une bonne partie des gouvernements, Hugo Chavez parcourt le monde avec l’ambition de renforcer son pays et le continent.
par Raúl Zibechi
A la fin du mois de juillet, le président Chavez a visité la Russie, la Biélorussie, le Qatar, l’Iran et le Vietnam. En août, il était en Chine, puis en Malaisie et en Angola. Mais il a aussi rendu visite à Fidel Castro sur son lit de convalescence. A chaque visite, il a tissé des alliances politiques, signé des accords de coopération économique et élargi ainsi l’éventail déjà important de relations diplomatiques et commerciales qui font du Venezuela, et de sa propre personne, un acteur de premier plan sur la scène mondiale.
A Moscou, il a signé des contrats pour environ trois milliards de dollars pour l’approvisionnement d’avions et d’hélicoptères de combat au Venezuela, dont les chasseurs modernes Su-30 et les hélicoptères Mi-17, qui s’ajoutent aux accords millionnaires passés avec l’industrie militaire espagnole. A Pékin, où il atterrissait pour la quatrième fois, Chavez s’est engagé à passer des 150 mille barils de pétrole par jour que son pays vend à la Chine à 500 mille en 2009, et jusqu’à un million par jour pour la prochaine décennie. De son côté, tandis que le Venezuela achètera des bateaux citernes pour le transport du pétrole - puisqu’il entend disposer de sa propre flotte - et prétend faire l’acquisition de douze plates-formes de perforation de puits, la Chine a annoncé des investissements dans le pays caraïbéen pour cinq milliards de dollars dans les six prochaines années.
Le bras de fer régional
Cette année, le Venezuela s’est retiré de la Communauté Andine des Nations (CAN) quand la Colombie et le Pérou ont décidé de signer leur traité de libre-échange (TLC, sigles en espagnol) avec les Etats-Unis. Mais il continue à appuyer la construction d’un gazoduc binational avec la Colombie et d’impulser le commerce avec ce pays, qui peut atteindre cette année les cinq milliards de dollars. Les affaires sont les affaires et l’économie vénézuélienne en est à son onzième trimestre consécutif d’expansion, avec une croissance moyenne annuelle de 12,6% au cours de cette période. Le dimanche 3 septembre, dans le programme Aló presidente, Chavez a informé que l’économie de son pays a cru de 60% depuis 1998, passant d’un Produit Intérieur Brut (PIB) de 90 milliards de dollars à 150 milliards. Une telle vigueur ne peut qu’avoir un impact sur les relations avec ses voisins.
Avec l’Argentine, Chavez partage plusieurs domaines de travail : échange intense de pétrole et autres combustibles ; collaboration dans le domaine financier, depuis que le Venezuela a acheté des bons argentins [des bons de la dette extérieure argentine, ndlr] dans des moments difficiles pour l’administration de Nestor Kirchner, qui ensuite est allé plus loin avec la proposition de créer la Banque du Sud ; et la coopération dans le domaine de l’agriculture, dont notamment l’importation de 500 tracteurs argentins.
Avec le Brésil, les domaines de coopération dépassent aussi le cadre énergétique. Ils vont de la coopération technique à la vente d’avions, ce à quoi il faut ajouter l’exploitation conjointe (Venezuela, Brésil, Argentine et Uruguay) du bassin pétrolifère de l’Orénoque. L’entreprise vénézuélienne Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) a passé un accord récemment avec la brésilienne Petrobras pour l’importation d’éthanol pour parvenir à l’élimination du plomb dans l’essence vénézuélienne. De plus, le Venezuela achètera au Brésil la technologie nécessaire pour installer 15 usines d’éthanol d’ici 2010. L’association entre Petrobras et PDVSA permettra la construction d’une grande raffinerie dans l’Etat du Pernambuco, dans le Nordeste brésilien, qui traitera 200 mille barils par jour - 100 mille de chaque pays - et commencera à opérer vers 2011.
En parallèle, il a été annoncé la semaine dernière [début septembre, ndlr] que le Venezuela investira 2,1 milliards de dollars en Bolivie pour la construction de quatre centrales d’hydrocarbures et qu’une société entre PDVSA et la bolivienne Yacimientos Petrolíferos Fiscales Bolivianos (YPFB) sera créée pour des centrales pétrochimiques et de gaz liquide. Cet accord s’ajoute à ceux qui ont été signés entre les deux pays depuis fin janvier, quand Evo Morales a pris ses fonctions de président.
Les relations avec les pays caraïbéens et centraméricains méritent un chapitre à part. Cette région est le théâtre d’un puissant bras de fer entre le gouvernement de Chavez et l’administration de George W. Bush. Caracas a impulsé en 2005 la création de Petrocaribe qui fournit du pétrole à plusieurs pays à des conditions de prix et de financement très avantageuses. Parmi les signataires de l’Accord de coopération énergétique, signé à Puerto La Cruz (Venezuela) en juin 2005, figurent Antigua-et-barbuda, les Bahamas, Belize, Cuba, l’île Dominique, la République dominicaine, Grenade, la Guyane, la Jamaïque, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, et le Surinam, tandis que le Nicaragua et le Salvador ont créé des entreprises mixtes avec PDVSA.
Récemment, on a appris que le Mexique, avec l’appui des Etats-Unis, est en train d’analyser un projet énergétique pour neutraliser l’influence de Chavez dans cette région. Il s’agit du Programme d’Intégration Energétique Méso-américain (PIEM) qui comprendrait les mêmes pays en sus d’autres d’Amérique centrale qui n’ont pas signé d’accords avec le Venezuela, ainsi que le Mexique et la Colombie. Ce projet bénéficie d’un financement de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) de neuf milliards de dollars pour construire au Mexique une raffinerie ayant une capacité de 360 mille barils par jour ainsi qu’un gazoduc de trois mille kilomètres. Le ministre mexicain de l’Energie, Canales Clariond, a affirmé que le projet vise à faire en sorte « que ces pays ne dépendent pas de Chavez en matière d’énergie ».
Mais le président vénézuélien continue à aller de l’avant. Les bonnes relations entre Chavez et le président russe Vladimir Poutine ont ouvert les portes à la présence de l’entreprise publique russe Gazprom (première entreprise mondiale de gaz) en Amérique du Sud. Le géant russe mise sur une coopération avec plusieurs des principales entreprises énergétiques sud-américaines : la brésilienne Petrobras, la vénézuélienne PDVSA, la bolivienne YPFB et l’argentine Transportadora de Gas del Sur (TGS, entreprise privée bénéficiant d’un soutien de l’Etat). Gazprom peut jouer un rôle décisif à un moment où plusieurs pays cherchent l’indépendance technologique des multinationales pétrolières occidentales et pourrait transmettre à ses associés des technologies avancées de construction et de maintenance de grands gazoducs. Le Venezuela et le Brésil ont invité le consortium à participer à la phase d’étude de faisabilité du Gazoduc du Sud.
Diplomatie globale
Une idée de l’importance du rôle du Venezuela dans le monde ressort de l’analyse de l’expert russe Vladimir Ovchinski, conseiller du président du Tribunal constitutionnel, pour qui la possible attaque des Etats-Unis contre l’Iran est due à la rivalité géostratégique avec la Chine, comme il est signalé dans le rapport « Projet 2020 » qui soutient qu’à cette date le pays asiatique se sera érigé en leader mondial au détriment de la superpuissance actuelle. Le talon d‘Achille chinois est le pétrole : il reçoit 47% de ses importations de brut de l’Iran. « Pour mettre la Chine à genoux, les Etats-Unis peuvent attaquer des artères pétrolières » iraniennes, affirme Ovchinski dans une analyse diffusée par RIA Novosti, le 30 août.
Cependant, selon l’analyste, « les accords sino-vénézuéliens changent radicalement le cadre du monde contemporain », puisqu’ils réduisent la dépendance chinoise des Iraniens. Mais face au renforcement militaire et diplomatique du Venezuela suite aux tournées présidentielles de juillet et août, la possibilité que Washington décide de s’appliquer à fond à renverser Chavez - avec l’objectif identique de porter préjudice à la Chine - est de plus en plus lointaine.
A la mi-août, de retour de la tournée qui l’a emmené en Russie, Chavez a décidé d’une relève au ministère des Affaires étrangères. En lieu et place d’Ali Rodriguez (ex-président de PDVSA et ex-secrétaire général de l’OPEP, et qui connaîtrait des problèmes de santé), il a investi Nicolas Maduro, ex-syndicaliste et dirigeant du Mouvement Cinquième République [MVR, le parti de Chavez, ndlr] qui occupait le poste de président du Parlement. Pour l’opposition, la désignation de Maduro signifie que « la diplomatie se politise encore plus et n’est plus d’Etat sinon de parti », selon l’ancien ministre des Affaires étrangères Milos Alcalay, interviewé par IPS (19 août 2006).
Chavez cherche à faire en sorte que le Venezuela occupe un siège au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2007-2008, et dispose déjà du soutien du Mercosur, de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et peut bénéficier de l’appui de ses nouveaux alliés : la Chine, la Russie, et l’Iran et peut-être d’autres pays du monde arabe et musulman, où son affrontement verbal et diplomatique avec Israël lui a apporté des sympathies. Pendant ce temps, les Etats-Unis misent sur le Guatemala dans une bataille qui sera un moment de définition. Le président vénézuélien n’occulte pas son intention de poursuivre une diplomatie pétrolière. Il l’a reconnu lors de l’investiture de Maduro, en signalant que « dans le cas vénézuélien, nous ne pouvons séparer la stratégie énergétique pétrolière de la diplomatie ».
En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:
RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine
URL: http://risal.collectifs.net/
Source : Brecha (http://www.brecha.com.uy) ; ALAI, Agencia Latinoamericana de Información (http://www.alainet.org/index.phtml.es), 8 septembre 2006.
Traduction : Frédéric Lévêque, pour le RISAL (http://www.risal.collectifs.net).
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La compagnie pétrolière vénézuelienne PDVSA va signer des accords avec pas moins de 23 entreprises russes, ces accords incluent des transfers technologiques et sont axés prioritairement sur les techniques de perforation et d'extraction des extra-lourds.
Côté gaz, deux entreprises russes ont déjà commencé à travailler à l'extraction de gaz dans le golfe de Vénézuela.
Côté diplomatie, Condoleeza Rice, la chef de la diplomatie etasunienne, se demène à l'ONU pour essayer d'empêcher le Vénézuela d'avoir un siège non permament au conseil de sécurité.
Après le discours du président vénézuelien Hugo Chavez les hostilités sont montées d'un cran, la police newyorkaise à coupé l'éléctricité lors d'un meeting de la délégation vénézuelienne dans une église du Bronx, pour empêcher qu'il ne soit transmis par télévision en direct;et le ministre des affaires exterieures a été arrêté et maintenu au secret pendant une heure et demie avant d'être relâché; mais celà a eu comme consequence encore plus de positionnements en faveur du Vénézuela des diplomates présents à l'ONU.
Je crois que comme c'est parti là on pourrait très bien voir le demenagement de l'ONU hors des Etats-Unis; c'est un des objectifs que le Vénézuela s'est fixé.
Côté gaz, deux entreprises russes ont déjà commencé à travailler à l'extraction de gaz dans le golfe de Vénézuela.
Côté diplomatie, Condoleeza Rice, la chef de la diplomatie etasunienne, se demène à l'ONU pour essayer d'empêcher le Vénézuela d'avoir un siège non permament au conseil de sécurité.
Après le discours du président vénézuelien Hugo Chavez les hostilités sont montées d'un cran, la police newyorkaise à coupé l'éléctricité lors d'un meeting de la délégation vénézuelienne dans une église du Bronx, pour empêcher qu'il ne soit transmis par télévision en direct;et le ministre des affaires exterieures a été arrêté et maintenu au secret pendant une heure et demie avant d'être relâché; mais celà a eu comme consequence encore plus de positionnements en faveur du Vénézuela des diplomates présents à l'ONU.
Je crois que comme c'est parti là on pourrait très bien voir le demenagement de l'ONU hors des Etats-Unis; c'est un des objectifs que le Vénézuela s'est fixé.
- MathBreizh
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Ou est-ce qu'ils souhaiteraient l'instaler ?...Rafa a écrit : Je crois que comme c'est parti là on pourrait très bien voir le demenagement de l'ONU hors des Etats-Unis; c'est un des objectifs que le Vénézuela s'est fixé.
(Non... Ce ne serait quand même pas à La Havane ?!...

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Pour le momment l'idée du demenagement commence seulement à être dite tout haut; il n'y a encore aucune proposition de lieu.MathBreizh a écrit :Ou est-ce qu'ils souhaiteraient l'instaler ?...
(Non... Ce ne serait quand même pas à La Havane ?!...)
Ce pourrait aussi être Genève; ou alors le Brésil ou l'Inde... ce sera pas un choix facile
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Ils devraient le déménager à Washington pour plus de sincéritéRafa a écrit :Pour le momment l'idée du demenagement commence seulement à être dite tout haut; il n'y a encore aucune proposition de lieu.MathBreizh a écrit :Ou est-ce qu'ils souhaiteraient l'instaler ?...
(Non... Ce ne serait quand même pas à La Havane ?!...)
Ce pourrait aussi être Genève; ou alors le Brésil ou l'Inde... ce sera pas un choix facile

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