Pour habiter en banlieue et parce que je bouge lorsque je vais à des « réunions citoyennes », je me confronte à cette réalité. Le smicard n’est pas très éloigné (hors niveau salaire ou allocation) d’un bras cassé : il se bat le jour le jour pour survivre, et flippe à partir du 15 du mois pour savoir comment il va nourrir ses enfants et/ou se nourrir soit même. En cela, ils ne se différencient pas d’un point de vue psychologique : la pression du chômage est également ressentie.Dr Renard a écrit :Alter Egaux, attention, j'ai bien précisé que je parlais de personnes en détresse sociale ("pauvres, alcoolos, illétré ...") et pas simplement de smicard.
Bien entendu, on peut discuter du niveau de détresse, mais je pense que c’est inutile de s’étendre dessus, mise à part que nous ne sommes pas égaux psychologiquement devant les problème de la vie.
C'est aussi la problématique de la consommation. Un smicard qui change de statut va aller aussitôt dans l'outrance, et acheter du chinois électroménager) dès qu'il pourra, parfois uniquement par frustration, sentiment totalement légitime, mais malheureusement désastreux.rico a écrit :Bon par contre c'est vrai que je suis tombé dans la folie de la consommation à outrance (2 vélos de luxe en l'espace de quelques mois) malgré mon statut de smicart
En 1981, Mitterrand a augmenter les salaires, et il y a eu aussitôt un immense déficite de balance commercial, car les gens se sont mis à consommer du taiwanais. C'est un exemple d'effet pervers, alors que le geste de la gauche partait d'un très bon sentiment.
Je ne dis pas qu’ils ne sont pas sensibles, mais je relève juste que cela ne devient plus pour eux une priorité : tu réfléchis mieux à l’avenir de la planète le ventre plein que le ventre vide.Dr Renard a écrit :Car si l'on parle de smicards ou même de RMIstes, je ne vois vraiment pas ce qui permet de penser qu'ils ne serraient non seulement pas sensibles aux problèmes environnelmentaux, mais même presque incapable de les comprendre!
Mais j’ai trouvé chez eux beaucoup plus de bon sens que chez les bobos déconnecté de la réalité, c’est indéniable.
Attention, ne te méprends pas, Oilive, sur mes intentions. Un smicard est un gars qui survie, et en dehors d’une minorité éveillée, il ne va pas concentrer sa survie sur des objets et des choix écologiques ou bio alimentaire. Ce n’est pas une accusation. C’est juste un constat : leur choix financier est restreint, leur voiture est souvent pourri (j’en possède moi-même une), leur choix alimentaire se réduit à manger des produits de hard discount, etc…Oilive a écrit :Explique-moi que mon empreinte écologique est catastrophique.Alter Egaux a écrit :ce ne doit pas être simple que d'expliquer à un smicard que son empreinte écologique est catastrophique (certes, d'une moindre mesure que le blaireau chauffeur de 4x4 et adepte des antipodes).
A la limite, un employé payé correctement, s’il est conscient, pourra faire quelques choix judicieux en termes d’économie d’énergie (investissement dans l’isolation par exemple), que ne peut pas se permettre un smicard et encore moins un rmiste.
En fait, il faut faire attention lorsque l’on parle de décroissance : pour la plupart dans ce pays, elle n’est pas choisi puisqu’elle est subi, et à ce titre, durement ressentie.
Pas de polémique, je viens de dire le contraire.Oilive a écrit :C'est quoi son problème à "un smicard", il manque d'intelligence ? de connaissance ou de compréhension des problèmes, des enjeux ? De culture écolo ?![]()
Tu fais une erreur stratégique. Non pas que le chauffeur de 4x4 (et encore, cela dépend de leur activités professionnelles) méritent une bonne fesse d’enfant gâté, mais la décroissance ne doit pas écarter le problème sociale induit par une immense classe des laissés pour compte. C’est laisser ses derniers aux extrêmes, notamment aux fascistes. Répondre à toute les classes sociales, c’est un vrai défit pour une décroissance soutenable.Oilive a écrit :Je crois qu'il faut mieux commencer par l'adepte du 4x4 et des voyages lointains. Parce que là tu cibles des comportements, un mode de vie, et pas un "niveau de vie" (ce qui définit le smicard, c'est sa rémunération).