[Monnaie] Fin de la suprématie du Dollar ?
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Si ton exemple, c'est les pays du Golfe, la plupart de leurs actifs sont investis dans les entreprises occidentales, sous forme de participations, et dans l'immobilier. Ils ne conservent qu'assez peu de réserves de change, je crois.
Méfiez-vous des biais cognitifs
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Qu'appelles-tu "s'émanciper du dollar" ?
- vouloir se faire payer son pétrole en Euros/une autre monnaie ? Le dernier qui a essayé s'appelle S. Hussein, bon conseil
- acheter des euros avec ses dollars ? Juste au moment où le dollar est au plus bas, c'est-à-dire faire une mauvaise affaire ? De plus, tous les pays producteurs ont d'importants encours en dollars, tu leur conseilles donc de faire chuter la valeur de leurs encours ?
Et pourquoi diable vouloir "s'émanciper du dollar" ? En politique internationale, on change parfois de laisse, mais on ne la coupe jamais.
Le système actuel est volontaire de toutes parts.
Tous les pays riches de la planète apportent respectueusement leur obole aux USA, par tous moyens disponibles, prêts, création de réserves en dollars, commerce international en dollars, achat de BdT, etc. En retour, les Etats-Unis s'engagent à dépenser cet argent de la façon suivante :
- en dépenses d'armement, ce qui leur permet d'entretenir une armée considérable, et ainsi d'assurer le rôle de "gendarme de la planète" que personne, absolument personne, ne souhaite leur enlever
- en divers gaspillages internes destinés à rendre son peuple heureux et donc satisfait et donc stable, afin d'assurer que lesdits encours ne risquent pas de se déprécier.
Mis à part quelques pays anecdotiques (Corée du Nord, Cuba), aucun pays ne souhaite s'opposer à ce système, au contraire : tout le monde en bénéficie. Les seuls pays qui auraient suffisamment de puissance, économique et politique, pour infléchir cette tendance, font tous les efforts possibles pour regarder ailleurs :
- à chaque fois qu'un rêveur a parlé de libeller le pétrole en euros, les Européens ont fait entendre un silence assourdissant
- les Chinois, qui seuls aujourd'hui pourraient contester la suprématie étatsunienne, attendent leur heure, et prétendent au contraire soutenir le dollar dont ils ont une pile de hauteur historique.
Enfin, rappelons qu'une bonne partie des pays producteurs ont à leur tête des pouvoirs pas totalement transparents sur le plan comptable, et que les comptes en dollars sont quand même plus pratiques à cet égard.
.
Ce système fonctionne depuis, grosso modo, la révocation des accords de Bretton Woods, c'est-à-dire juste avant le premier choc pétrolier : il faut du talent pour avoir autant de bol.
- vouloir se faire payer son pétrole en Euros/une autre monnaie ? Le dernier qui a essayé s'appelle S. Hussein, bon conseil

- acheter des euros avec ses dollars ? Juste au moment où le dollar est au plus bas, c'est-à-dire faire une mauvaise affaire ? De plus, tous les pays producteurs ont d'importants encours en dollars, tu leur conseilles donc de faire chuter la valeur de leurs encours ?
Et pourquoi diable vouloir "s'émanciper du dollar" ? En politique internationale, on change parfois de laisse, mais on ne la coupe jamais.
Le système actuel est volontaire de toutes parts.
Tous les pays riches de la planète apportent respectueusement leur obole aux USA, par tous moyens disponibles, prêts, création de réserves en dollars, commerce international en dollars, achat de BdT, etc. En retour, les Etats-Unis s'engagent à dépenser cet argent de la façon suivante :
- en dépenses d'armement, ce qui leur permet d'entretenir une armée considérable, et ainsi d'assurer le rôle de "gendarme de la planète" que personne, absolument personne, ne souhaite leur enlever
- en divers gaspillages internes destinés à rendre son peuple heureux et donc satisfait et donc stable, afin d'assurer que lesdits encours ne risquent pas de se déprécier.
Mis à part quelques pays anecdotiques (Corée du Nord, Cuba), aucun pays ne souhaite s'opposer à ce système, au contraire : tout le monde en bénéficie. Les seuls pays qui auraient suffisamment de puissance, économique et politique, pour infléchir cette tendance, font tous les efforts possibles pour regarder ailleurs :
- à chaque fois qu'un rêveur a parlé de libeller le pétrole en euros, les Européens ont fait entendre un silence assourdissant
- les Chinois, qui seuls aujourd'hui pourraient contester la suprématie étatsunienne, attendent leur heure, et prétendent au contraire soutenir le dollar dont ils ont une pile de hauteur historique.
Enfin, rappelons qu'une bonne partie des pays producteurs ont à leur tête des pouvoirs pas totalement transparents sur le plan comptable, et que les comptes en dollars sont quand même plus pratiques à cet égard.

Ce système fonctionne depuis, grosso modo, la révocation des accords de Bretton Woods, c'est-à-dire juste avant le premier choc pétrolier : il faut du talent pour avoir autant de bol.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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effectivement, et la hauteur de la pile de $ chez les Chinois est présentement de 1000 milliards de $.Environnement2100 a écrit :......
- les Chinois, qui seuls aujourd'hui pourraient contester la suprématie étatsunienne, attendent leur heure, et prétendent au contraire soutenir le dollar dont ils ont une pile de hauteur historique.
Voir ici : http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?p=93870#93870
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les réserves de change, qui ont augmenté de près de 19 milliards en moyenne chaque mois depuis janvier !853,7 milliards de dollars à la fin février et mille fin novembre

et en progression constante. Rien que les intérêts de tout ce pognon leurs assurent une rente de 40 milliards par an.

Le dragon tient bien l’oncle Sam par les glawis.
Diable si les chinois décidaient d’utiliser cet argent pour développer leur économie intérieur au lieu de réexporter les matières premières sous forme de biens transformés, le marché mondial des matières premières exploserait en vol.
http://www.aujourdhuilachine.com/articl ... rticle=955
Et d'accélérer le mouvement entamé ces derniers mois pour permettre davantage de sorties de capitaux du pays. Autrement dit acheter toujours plus d’entreprises de matières premières et investir hors de Chine. Vu les sommes astronomiques en jeu, il va y avoir du sport l’année prochaine."La Chine veut améliorer la gestion de ses réserves à cause des prévisions selon lesquelles le dollar à long terme va chuter",
Par ailleurs, la nature de ces réserves, majoritairement en dollars, est une question très débattue en Chine. Certains prônent leur diversification, voire leur utilisation pour acquérir des ressources stratégiques ou investir dans le système social défaillant. Le vice-gouverneur de la Banque, Mme Wu Xiaoling, souhaitait ainsi en juin que les réserves de change des pays et le commerce international soient moins "dépendants de la monnaie d'un seul pays", visant implicitement le dollar. Un mois plus tard, le Bureau National des statistiques se prononçait pour "l'accélération de leur diversification, pour réduire le risque de pertes des avoirs en dollars". "La Chine veut améliorer la gestion de ses réserves à cause des prévisions selon lesquelles le dollar à long terme va chuter", indique Ding Zhijie, un universitaire de Pékin.
Mais c'est aussi précisément pour réduire ces risques de pertes que la Chine, selon les experts, ne tentera pas une diversification brutale. "Vendre de larges montants en dollars reviendrait à provoquer un effondrement de cette monnaie et donc à s'auto-infliger des pertes", souligne Callum Henderson, de Standard Chartered à Singapour. "La solution sera de freiner progressivement la croissance des réserves, mais cela prend du temps", estime Ha Jiming, un économiste de Hong Kong. Et d'accélérer le mouvement entamé ces derniers mois pour permettre davantage de sorties de capitaux du pays.
A fin 2005, notait la Banque des règlements internationaux (BRI), la banque centrale chinoise détenait 20 % du total mondial des réserves de change. Ses réserves sont celles qui ont le plus progressé ces dernières années. En 2004 comme en 2005, elles se sont accrues de 200 milliards de dollars et devraient encore, cette année, progresser d'autant. Le Fonds monétaire international les a estimées à 2 000 milliards de dollards en 2010.
Imaginons que les chinois décident de ne pas augmenter leur réserves en dollars et de la maintenir à 1000 milliards, nous aurons donc l’équivalent de 1000 milliards de dollars qui iront se placer sous différentes formes dans le monde, ils pourraient s'offrir la moitié des plus grandes entreprises de l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris en 3 ans.
Dernière modification par lionstone le 30 nov. 2006, 15:04, modifié 1 fois.
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Moi, j'ai pas l'impression que c'est l'oncle Sam qui est tenu par les glawis, mais nous tous.lionstone a écrit :Le dragon tient bien l’oncle Sam par les glawis.853,7 milliards de dollars à la fin février et mille fin novembre
Diable si les chinois décidaient d’utiliser cet argent pour développer leur économie intérieur au lieu de réexporter les matières premières sous forme de biens transformés, le marché mondial des matières premières exploserait en vol.
Perso, je fais des sondages autour de mes connaissances sur leur situation salariale et la mondialisation financière a passé la vitesse supérieur, les délocalisations sont en train de pleuvoir, y compris dans le secteur tertiaire. On coupe les branches pour faire du bois pour l'hiver prochain.
Dernièrement, des financiers japonais ont racheté une boite, et le directeur vient d'annoncer aux femmes qu'il fallait choisir entre un enfant et une carrière (les japonaises démissionnent lorsqu'elles ont un enfant). Cette boite est à 95% féminines (secteurs particuliers du textiles), les employées ont fait une jaunisse collective.
Pour moi, des capitaux chinois, japonais ou américains, c'est du pareil au même, avec des traditions de merde en plus. Les boites sont en train de virer communautaristes à la sauce soja, et c'est les femmes occidentales qui dérouillent.
Elles sont où, les chiennes de garde, il y a le feu à la maison mère.
On va décrocher dans peu de temps, à ce rythme.

Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett
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tout à fait!
Un juste retour des choses en quelque sorte. Les pays occidentaux ont pillé les richesses du monde d’abord par les colonies puis par la dette, bref sans travailler pour s’enrichir. Aujourd’hui, fini le pillage des ressources naturelles, et les pauvres d’hier sont les préteurs d’aujourd’hui sous la forme des réserves de change, et cela se fait à une vitesse fulgurante, à peine une génération. Le temps des richesses facilement gagnées semble toucher à son terme.
Il va falloir bosser pour consommer maintenant, et pour une rémunération toujours moindre.
Si ce scénario se confirme, on devrait entrer dans un cycle inflationniste sous peu.
Un juste retour des choses en quelque sorte. Les pays occidentaux ont pillé les richesses du monde d’abord par les colonies puis par la dette, bref sans travailler pour s’enrichir. Aujourd’hui, fini le pillage des ressources naturelles, et les pauvres d’hier sont les préteurs d’aujourd’hui sous la forme des réserves de change, et cela se fait à une vitesse fulgurante, à peine une génération. Le temps des richesses facilement gagnées semble toucher à son terme.
Il va falloir bosser pour consommer maintenant, et pour une rémunération toujours moindre.
Si ce scénario se confirme, on devrait entrer dans un cycle inflationniste sous peu.
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Je te rassure, c'est très exactement ce qui est entrain de se passer.lionstone a écrit :Diable si les chinois décidaient d’utiliser cet argent pour développer leur économie intérieur au lieu de réexporter les matières premières sous forme de biens transformés, le marché mondial des matières premières exploserait en vol.
Je suis assez bien placé pour en parler pour tout te dire...

Le prix de l'acier fait des bonds de géant et ils vont jusqu'à chercher du métal en Ukraine (en particulier les vieux rails de chemin de fer).
Qui a dit que le recyclage était une utopie

"Les clés de la connaissance se trouvent dans la communication sans censure et l'interaction sans barrières avec ses congénères..."
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Une hyper puissance peut en effacer une autre, sans changer la philosophie productiviste (très présente chez les communistes chinois), voire en rétrogradant l'aspect sociétal.lionstone a écrit : Les pays occidentaux ont pillé les richesses du monde d’abord par les colonies puis par la dette
Effectivement, le rapport post colonial que les occidentaux ont avec leurs anciennes colonies ne sera pas le même avec les chinois ou les indiens, mais je ne sais pas si les africains vont en profiter. En tout cas, souhaitons leurs.
Ce qui me fait marrer, c'est que les libéraux occidentaux se sont vraiment foutu du monde : ils ont coulé les économies occidentales en une génération, avec une photocopie du modèle économique le plus destructeur jamais conçu donné généreusement à 2,5 milliards d'humains qui ont soif de consommation. C'est clair, ils vont rester dans le guiness des records.
Pour certains seulement : les rentiers.lionstone a écrit :bref sans travailler pour s’enrichir
Moi, je vois plutôt un effondrement avec quelques mouvements sociaux exacerbes, dans un contexte de nationalisme fort. Hum, cela sent 1929 et le retour de la barbarie. Si ce n'est en Europe (ce qui m'étonnerait grandement vu le nombre de pays), ce sera aux USA.lionstone a écrit : Si ce scénario se confirme, on devrait entrer dans un cycle inflationniste sous peu.
Va falloir garder la tête froide pour éviter de chuter.
Oui, un juste retour des choses, qui est injuste pour ceux qui se sont combattu contre les réactionnaires et les conservateurs depuis 150 ans. Il est curieux de voir l'histoire rebondir, au tempo des bulles financières.
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Perso, je n'ai pas envie de voir un mauvais remake...MathBreizh a écrit :L'avenir c'est ça !
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Histoire de bien enfoncer le clou là où ça fait mal. A croire qu’il y en a eu un qui a suivit ce fil à l’ Expansion
Et hop, les indiens s’y mettent.
http://www.lexpansion.com/art/4378.151531.0.html
La croissance s'emballe en Inde
La croissance indienne a dépassé les 9% au 3ème trimestre, en rythme annuel. Jusqu'où peut aller l'économie du pays ? Décryptage avec Jean-Joseph Boillot, auteur de L'Economie de l'Inde, paru aux éditions La Découverte début 2006.
L'Inde passe la vitesse supérieure. L'autre géant asiatique a affiché une croissance bien meilleure que prévu au troisième trimestre : 9,2% en rythme annuel, un taux qui la rapproche des performances stratosphériques de la Chine. Et ce n'est pas près de s'arrêter. « On est dans la phase ascendante d'un cycle qui a commencé en 2001, explique Jean-Joseph Boillot, ancien Conseiller financier à l'ambassade de France à New-delhi. Puis la consommation a été relayée par l'investissement, pour l'essentiel des entreprises indiennes et non des entreprises étrangères ». Et de fait, celles-ci dégagent, trimestre après trimestre, des profits toujours plus élevés, notamment dans le secteur industriel qui tire désormais l'ensemble de l'économie, et dans celui des services. Signe des temps, les groupes indiens n'hésitent plus à s'élancer hors de leurs frontières pour avaler des concurrents occidentaux et acquérir des savoir-faire, à l'image du sidérurgiste Tata Steel, qui lorgne le britannique Corus. Au cours des neuf premiers mois de cette année, les acquisitions de sociétés étrangères ont ainsi dépassé les 7 milliards de dollars. Sur l'ensemble de 2005, elles s'étaient montées à 4,5 milliards seulement.
Et hop, les indiens s’y mettent.
http://www.lexpansion.com/art/4378.151531.0.html
La croissance s'emballe en Inde
La croissance indienne a dépassé les 9% au 3ème trimestre, en rythme annuel. Jusqu'où peut aller l'économie du pays ? Décryptage avec Jean-Joseph Boillot, auteur de L'Economie de l'Inde, paru aux éditions La Découverte début 2006.
L'Inde passe la vitesse supérieure. L'autre géant asiatique a affiché une croissance bien meilleure que prévu au troisième trimestre : 9,2% en rythme annuel, un taux qui la rapproche des performances stratosphériques de la Chine. Et ce n'est pas près de s'arrêter. « On est dans la phase ascendante d'un cycle qui a commencé en 2001, explique Jean-Joseph Boillot, ancien Conseiller financier à l'ambassade de France à New-delhi. Puis la consommation a été relayée par l'investissement, pour l'essentiel des entreprises indiennes et non des entreprises étrangères ». Et de fait, celles-ci dégagent, trimestre après trimestre, des profits toujours plus élevés, notamment dans le secteur industriel qui tire désormais l'ensemble de l'économie, et dans celui des services. Signe des temps, les groupes indiens n'hésitent plus à s'élancer hors de leurs frontières pour avaler des concurrents occidentaux et acquérir des savoir-faire, à l'image du sidérurgiste Tata Steel, qui lorgne le britannique Corus. Au cours des neuf premiers mois de cette année, les acquisitions de sociétés étrangères ont ainsi dépassé les 7 milliards de dollars. Sur l'ensemble de 2005, elles s'étaient montées à 4,5 milliards seulement.
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le dollar et le ventes de pétrole pour les USA
Bonjour,
Une question surement beta mais bon :
Si le billet vert continue de se déprécier peut il y avoir un cours plancher en deçà du quel les exportateurs de pétrole refuseraient que les USA paient leur pétrole en dollars US ?
Une question surement beta mais bon :
Si le billet vert continue de se déprécier peut il y avoir un cours plancher en deçà du quel les exportateurs de pétrole refuseraient que les USA paient leur pétrole en dollars US ?
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Tant que la dépréciation du dollar est lente, ça va, il suffit d'en demander plus contre un baril
(le dollar a du perdre quelque chose comme 95% de sa valeur depuis le début du XXème siècle, et pourtant...)
Comme l'indiquait Tiennel, les pétro-dollars sont réinvestis dans l'immobilier, les marchés actions (les obligations ?), donc les pays producteurs se moquent "un peu" qu'ils se déprécient puisqu'ils les convertissent en actifs réels (voir la polémique sur le rachat des ports américains).
Par contre les Asiatiques sont un peu plus nerveux sur la question, vu qu'ils accumulent des bons du Trésor pour maintenir la compétitivité de leurs monnaies et soutenir la conso US (je ne sais pas si c'était le but, c'est en tout cas le résultat).

Comme l'indiquait Tiennel, les pétro-dollars sont réinvestis dans l'immobilier, les marchés actions (les obligations ?), donc les pays producteurs se moquent "un peu" qu'ils se déprécient puisqu'ils les convertissent en actifs réels (voir la polémique sur le rachat des ports américains).
Par contre les Asiatiques sont un peu plus nerveux sur la question, vu qu'ils accumulent des bons du Trésor pour maintenir la compétitivité de leurs monnaies et soutenir la conso US (je ne sais pas si c'était le but, c'est en tout cas le résultat).
- matthieu25
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- Localisation : passenans
Et si la Chine préfere de l'or noir à de la monnaie de singe, il se passe quoi???Le gouvernement américain reste de marbre face à la chute du dollar qui, selon les experts, donne un coup de pouce bienvenu au déficit commercial alors que l'économie est en phase de ralentissement.
La dépréciation du billet vert pourtant n'est pas sans danger car elle pourrait entraîner une hausse de l'inflation par le biais des importations plus coûteuses.
Le Trésor est resté silencieux alors que l'euro a grimpé au dessus de 1,33 dollar, le billet vert tombant au plus bas depuis 20 mois face à la monnaie européenne et depuis 14 ans face à la livre sterling.
Le gouvernement répète à l'envi qu'"un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis", et que c'est aux marchés de fixer sa valeur. Selon les analystes, le refrain ne changera pas à moins de vrai danger.
"Si la baisse du dollar devenait chaotique, le gouvernement s'inquiéterait vraiment", estime Jay Bryson de la société Wachovia (WAVAP.OB - actualité) . "Non seulement le taux de change baisserait, mais les taux d'intérêt à long terme s'envoleraient et cela provoquerait une récession aux Etats-Unis. Mais tant que cela se fait en douceur, le gouvernement gardera une attitude de négligence bienveillante", ajoute-t-il.
Pour Peter Morici, professeur d'économie à l'université du Maryland, secrètement, "le gouvernement souhaite un dollar plus faible face au yuan" et aux autres monnaies asiatiques.
La monnaie chinoise est arrimée au dollar de façon artificiellement basse selon les industriels américains qui dénoncent une sous-évaluation responsable du flot d'importations "made in China".
"Le gouvernement tient un double langage. On ne peut pas avoir une dévaluation face au yuan, au won, au yen, et en même temps un dollar fort. On ne peux pas avoir le beurre et l'argent du beurre", estime M. Morici.
Depuis longtemps, certains analystes prédisaient une baisse du dollar au vu de l'énorme déficit commercial américain. Il aura fallu, pour faire décrocher le billet vert, un ralentissement de l'économie et l'arrêt des hausse de taux de la banque centrale.
Mais les effets de cette dévaluation ne sont pas garantis.
Certes, la baisse du dollar rend les exportations américaines moins chères à l'étranger et cela devrait aider à réduire le déficit commercial.
Mais du côté des importations cela jouera peu, car la majorité des achats concernent les produits pétroliers (libellés en dollars) ou les produits chinois (libellés en monnaie liée au dollar).
De plus il existe un risque du côté de l'inflation.
Le dollar faible rend les produits importés plus coûteux, et si les Américains, qui se sont habitués à beaucoup acheter à l'étranger, refusent de modifier leurs habitudes, cela importera de l'inflation aux Etats-Unis.
La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale (Fed) avait estimé que celle-ci était "inconfortablement élevée".
Pour David Kotok, président du cabinet Cumberland Advisors, le seul vrai danger de voir le dollar s'écrouler viendrait d'une désaffection des banques centrales envers le dollar.
Mais pour un pays comme la Chine, qui détient 1.000 milliards de dollars en réserves, cela reviendrait à se faire soi-même du mal.

La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)
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Etonnant. Ca ne vous donne pas envie de larguer vos dollars (pour ceux qui en ont ) ?? Perso, je l'ai fait depuis quelques mois déjà !matthieu25 a écrit :Le Trésor est resté silencieux alors que l'euro a grimpé au dessus de 1,33 dollar, le billet vert tombant au plus bas depuis 20 mois face à la monnaie européenne et depuis 14 ans face à la livre sterling.