Le VPO™ est le Véritable Plateau Ondulé. Pourquoi Véritable ? Parce que de petits pré-plateaux vont survenir tels les faux prophètes précédant le Mahdi, qui n'en auront pas les caractéristiques. Quelles sont-elles ?
Tout d'abord le VPO marque un changement d'état : on passe d'une énergie bon marché à une énergie chère, on passe d'une prééminence du pétrole à celle du charbon, d'une croissance pétrolière à une décroissance pétrolière.
Ce changement d'état se fait à l'équilibre, au sens thermodynamique du terme, entre le coût d'utilisation (OPEX+CAPEX+Coûts subjectifs) du pétrole et le coût d'utilisation du charbon, ou d'autres solutions de substitution.
On va donc retrouver, comme dans un diagramme de phase liquide-vapeur, une population de consommateur existants, en équilibre avec un ensemble de consommateurs en création.
La loi de Gibbs veut que le passage de l'un à l'autre se fasse à température donnée.
Il se passe la même chose quand on passe d'une énergie à l'autre pour cause de hausse des cours de l'une : dès que le baril atteint une valeur donnée, il rend les autres applications compétitives, et de nouvelles unités sont créées, qui apportent des sources d'énergie supplémentaires à un cours compétitif, empêchant ainsi le cours du baril de croître.
Une fois que la totalité de la nouvelle capacité a trouvé preneur, le cours du baril remonte à nouveau, déclenchant de nouveaux investissements dans l'énergie de substitution : on assiste à une multitude de passages discrets chacun déclenché par une valeur consécutive du cours du baril.
Le cours du baril reste donc étroitement encadré par :
- en borne supérieure, chacune des valeurs consécutives auxquelles l'énergie de substitution est compétitive
- en borne inférieure, le coût marginal de développement de nouveaux puits.
Le début du VPO sera marqué par la valeur du baril telle qu'elle déclenche la création d'une première série de centrales (probablement charbon) qui remplace effectivement une application normalement dévolue au pétrole.
On a déjà vu que le coût d'une centrale au charbon+CCS est compétitif aux alentours de 100 USD ; ce coût est probablement équivalent à celui de l'énergie nucléaire, avec des problèmes associés très différents.
A l'autre bout, le coût marginal de développement des nouveaux puits en 2007 se situe entre 15 et 50 USD, mettons 35 en moyenne.
Il y a donc toujours une distance énorme entre ces deux valeurs, et nous sommes donc loin de la prise de décision.
Le cours actuel de 60 USD n'a évidemment rien à voir avec le prix de revient : cette stabilité n'est sous-tendue par aucun remplacement.
Le VPO durera aussi longtemps qu'il sera possible de développer des applications remplaçant l'utilisation du pétrole.
Cette description est forcément simpliste, la réalité sera un peu moins simple.
Certaines mutations en effet sont très faciles techniquement et financièrement, et ont déjà commencé, comme passer du fuel lourd au gaznat. D'autres en revanche sont impossibles dans l'état actuel de notre savoir-faire (transport aérien), et resteront parmi les dernières applications du pétrole. Et au centre de tout cela, l'automobile.
L'automobile en France consomme la moitié de nos importations pétrolières ; il est théoriquement possible d'en remplacer 90% par des véhicules électriques, au prix de la transformation d'une énorme industrie : cette mutation prendra une trentaine d'années, et le signal du départ sera bien audible

Pour finir, n'oublions pasl'intéressante proposition de Tiennel, exemple de ce qu'on peut faire pour détecter un changement de phase.