Ce dernier diagramme présente les consommations par habitant, toujours sur le même scenario. Quelques commentaires
- l'apparente chute de l'Europe dans les années 90 est due à la chute de l'ex-URSS ; au passage, le Moyen-Orient dépasse l'Europe
- la croissance de cette même Europe ne manifeste pas un optimisme béat, mais simplement le rattrapage de toute l'Eurasie, sur la piste du capitalisme et grosse productrice d'hydrocarbures ; la zone "vieille Europe" reste bien plus sage
- l'Amérique du Nord, malgré la présence du Mexique, lui aussi en phase ascendante, parvient à rester stable
- l'Asie est un immense réservoir de consommateurs : malgré une ascension fulgurante dans la décennie 1995-2005, ceux-ci restent très éloignés des standards de l'OCDE, et il reste à craindre que ce scenario soit finalement optimiste de ce côté-là.
- la croissance de l'indice mondial est homogène sur toute la période 1965-2050
Mini conclusion de ce scenario.
La croissance, indiquée dans plusieurs papiers, de 1,5% en moyenne jusqu'en 2050 n'est en rien choquante dans un contexte de paix relative ; s'il y a un risque, c'est bien d'avoir plus de croissance asiatique, pas moins.
Les solutions techniques retenues suivent la ligne de plus grande pente technico-financière, c'est-à-dire qu'on privilégie les solutions les moins chères et les moins techniques en tête - donc au départ le charbon non séquestré ; ce n'est qu'à partir de 2025 que des solutions techniques commencent à apparaître en standard, et 2035 pour l'électronucléaire intensif ; il n'y a donc aucun "bond technologique" à obtenir pour réaliser ce scenario.
Les hydrocarbures peuvent bien piquer à loisir, (le pétrole perd 33% entre 2005 et 2050), l'énergie reste disponible dans la plupart des zones.
La disponibilité du charbon deviendra une donnée clé, celui-ci assurant 36% de l'énergie consommée, loin devant le gaz ; une fois de plus, les vieilles nations (Europe de l'ouest et Japon) privées de ressources devront composer avec "l'OPECh" de demain, ou créer les premières la filière électro-électrique.
La filière nucléaire, aujourd'hui peu crédible industriellement, assurera pourtant la croissance de plusieurs zones en fin de parcours : les difficultés actuelles, liées au Pic U, à la fermeture de la filière, au retraitement des déchets devront être gérées d'ici 2025.
Les Energies Renouvelables restent un joker crédible ; là encore, certaines zones trouveront en elles un élément de solution bien pratique, et techniquement peu dangereux, fournissant éventuellement une part conséquente de leurs ressources.
Les émissions de CO2 passent par un maximum de 36 Gtec (50 % d'augmentation sur 2004), puis décroissent avec difficulté : la limite de 550 ppm est largement franchie.
La décennie intéressante sera 2015-2025, avec la survenance possible du Pic huile dans cette période, l'avènement également possible de la filière Véhicule Electrique vers 2025, l'apparition de solutions de séquestration maîtrisées qui relègueront le nucléaire à plusieurs longueurs si cette industrie ne règle pas ses problèmes.
Les nations devront faire mieux que cela pour éviter des difficultés insurmontables en fin de siècle.