Pour un néophyte comme moi en création monétaire, c'est difficile de suivre. Mais il semble que j'ai posté un bon résumé, comme Mr Largo ? Alors tant mieux

Modérateurs : Rod, Modérateurs
Juste un commentaire sur le commentaire d'AJH et sur la question de Mrlargo.AJH a écrit :Je reprends ton message et précise en rouge .. j'espère ne rien oublier
... a la disposicion de ustedJ'ai du mal a interpréter les 2 point de vue sur l'argent, déjà chacun ne parle pas de la même chose.
J'essaie de synthétiser :
Vision Création monétaire par les banques (vision AJH, Lemaire, Harribey...) : (et TOUS les livres d'économie... je n'en connais pas un seul qui dise le contraire, si ce n'est celui d'Helmuth Creutz (architecte) où j'ai démonté l'erreur (à part son erreur sur la création monétaire il dit des choses très intéressantes)
>L'argent est ce qui sert à payer - "l'argent" est un mot trop vague: nous parlons de monnaies: celle de la banque centrale (les billets de banque / monnaie fiduciaire), celle des banques commerciales (monnaie scripturale)
>L'argent est grosso-modo ce qui est contenu dans les masses monétaires (M1,M2,M3 peu importe) - c'est un classement tout à fait artificiel qui va du plus liquide (disponible immédiatement) au moins liquide... mais comme il faut bien stopper à un moment, les banques centrales arrêtent quasiment partout dans le monde, les disponibilités à moins de 2 ans . Ensuite, ce n'est plus de la monnaie mais des placements ... de même pour les actions qui ne rentrent pas dans les "masses monétaires"
>L'argent, c'est la monnaie fiduciaire (pieces & billets) + la monnaie scripturale (DAV et autres trucs "liquides"). - Oui
>Les banques, via leurs crédits augmentant les DAV le temps que les prêts soient remboursés sont donc bien des createurs d'argent. - Oui
>Comme le montant des DAV est très supérieur aux billets, les banques privées sont les créateurs monétaires - Oui: rapport 7% pour la monnaie centrale, 93% pour la monnaie fiduciaire
Vision non-Création monétaire par les banques (vision Jorion...) :
>L'argent c'est la monnaie fiduciaire. - Ce n'est pas aussi clair - mais restons néanmoins sur cette idée - car dans son livre par endroit, il y inclus les dépôts à vue. Disons que Jorion fait la différence entre "argent" et reconnaissance de dette des banques (mais comme le fait remarquer Harribey, même la monnaie centrale est une dette
>La monnaie scripturale est une fausse impression d'argent, c'est une simple reconnaissance de dette de la banque. - C'est le cas si on limite la définition de l'argent à sa définition. Mais ca fait 100 ans que tous les économistes et banquiers considèrent bien que la monnaie bancaire est une reconnaissance de dette des banques, reconnaissance de dette qui circule de compte en compte et qui est reconnue par tous comme monnaie.
>Cette reconnaissance est garantie par les DAV - Non elle est en partie (M1) comptabilisée sur les dépôts à vue et pour une autre partie (M3) comptabilisée en dépôts (la différence est importante entre DAV - à vue - et Dépôts, mais tout est fait pour embrouiller) . La garantie c'est la solidité de la banque et la garantie de la collectivité à 70000 euros par personne et par compte. Mais l'origine de cette monnaie et sa vraie garantie, c'est les actifs des banques émettrices y compris les créances lorsqu'elles ont "monétisé" ces reconnaissances de dette des particuliers, entreprises ou collectivités
>Elle dépasse le montant disponible des DAV justement parce qu'on sait qu'une partie de ces DAV ne sera pas récupéré et transformé en vrai argent (billets). - Le principe des réserves fractionnaires est justement que tout le monde ne videra pas en même temps ses comptes (ce qui serait juste et seulement un transfert vers d'autres banques: pas grave sauf pour la banque en question) mais aussi que tout le monde ne viendra pas réclamer des "billets de banque" (centrale) ... vu qu'il n'y en a pas (très peu, juste pour les demandes journalières) dans les banques et que le "stock" imprimé est surement très faible. Dans ce cas effectivement on ne peut compter sur la masse des billets qui circulent, les détenteurs les garderont)
>Comme la banque doit contenir l'équivalent d'un certain % de billets (vrai argent) dans ces caisses pour faire des prêts, elle ne maitrise pas la création monétaire.- Je ne sais si c'est ce que pense Jorion , mais en fit, la réponse est non, très peu: juste la demande probable de la journée. Les banques n'ont pas besoin de garder des billets
> Si chacun voulait transformer ces DAV en vrai argent, la banque ne pourrait pas distribuer à tout le monde. Ce qui prouve bien qu'un DAV n'est pas de l'argent. - C'est ce qu'il pense mais cela provient de sa mimitation dans sa définition de "l'argent"
Si un de nos experts pouvait essayer de confirmer ou corriger cela en restant assez simple pour les non spécialistes que nous sommes....
Ah ça, c'est encore un coup fourré du vieux Frédo :bruno lemaire a écrit :[ mais nous sommes tous plus ou moins mégalo, depuis qu'on se prend pour Dieu, ou qu'on décrète sa mort ]
Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre troisième, page 125.- Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
J'essayais de synthétiser la vision de Jorion... ou ce que j'avais compris de lui.bruno lemaire a écrit :Il me semble y avoir une grosse grosse confusion sur les DAV. Quand mrlargo dit que les reconnaissances de dettes - ou l'émission supplémentaire de monnnaie scritpturale _ sont garanties par les DAV, pas du tout. Les DAV (dépôts à vue) SONT les reconnaissances de dettes (peut être à un ratio de liquidité près). Il NE FAUT PAS IMAGINER LES DAV comme des coffre-forts où il y aurait uniquement, ou essentiellement, de l'argent liquide.
[mode HS ON] Lapsus intéressantqu'on décète sa mort
Est-ce un lapsus intéressant, j'espère que non. Pour moi Dieu est bien Vivantnemo a écrit :[mode HS ON] Lapsus intéressantqu'on décète sa mort. En gros tu annonces la mort de la mort de Dieu. Mais ça ne concerne que ta propre relation à tous ça. [mode HS OFF]
OK; tout baigne donc.mrlargo a écrit :J'essayais de synthétiser la vision de Jorion... ou ce que j'avais compris de lui.bruno lemaire a écrit :Il me semble y avoir une grosse grosse confusion sur les DAV. Quand mrlargo dit que les reconnaissances de dettes - ou l'émission supplémentaire de monnnaie scritpturale _ sont garanties par les DAV, pas du tout. Les DAV (dépôts à vue) SONT les reconnaissances de dettes (peut être à un ratio de liquidité près). Il NE FAUT PAS IMAGINER LES DAV comme des coffre-forts où il y aurait uniquement, ou essentiellement, de l'argent liquide.
Comme il ne parle pas tout à fait de la même chose....
Je suis bien évidement d'accord quand tu dis qu'au global les DAV sont les reconnaissance de dettes.
Mais à l'instant T ou une banque X "spécifique" génère un nouveau crédit, elle a bien "aussi" besoin d'un certain montant de DAV déjà déposés en garantie, pour respecter ses taux de reserves obligataires, non ? C'est dans ce sens là que j'avais synthétisé "Cette reconnaissance est garantie par les DAV"
Juste une petite précision:mrlargo a écrit :Je suis bien évidement d'accord quand tu dis qu'au global les DAV sont les reconnaissance de dettes.
Mais à l'instant T ou une banque X "spécifique" génère un nouveau crédit, elle a bien "aussi" besoin d'un certain montant de DAV déjà déposés en garantie, pour respecter ses taux de reserves obligataires, non ? C'est dans ce sens là que j'avais synthétisé "Cette reconnaissance est garantie par les DAV"
un peu de pub, désoléAJH a écrit :Juste une petite précision:mrlargo a écrit :Je suis bien évidement d'accord quand tu dis qu'au global les DAV sont les reconnaissance de dettes.
Mais à l'instant T ou une banque X "spécifique" génère un nouveau crédit, elle a bien "aussi" besoin d'un certain montant de DAV déjà déposés en garantie, pour respecter ses taux de reserves obligataires, non ? C'est dans ce sens là que j'avais synthétisé "Cette reconnaissance est garantie par les DAV"
Les DAV (du réseau bancaire A) sont en partie, suivant la part de marché du réseau bancaire considéré (A), des reconnaissances de dettes d'emprunteurs à d'autres réseaux bancaires qui , par le jeu des paiements en cascades, on abouti sur le réseau bancaire A.
Donc dans l'absolu, oui, la monnaie scripturale en DAV sont des reconnaissances de dette d'emprunteurs qui deviennent des reconnaissances de dettes du réseau bancaire qui en est le dépositaire pendant le transit (car en général cet "argent" - sous quelque forme que ce soit - va servir à des achats)
Pour le second point, je ne le vois pas ainsi. Les réserves Obligatoires sont de la "monnaie centrale fiduciaire ou scripturale" (celle que toutes les banques sont obligées d'accepter) et non pas de la monnaie scripturale d'un réseau bancaire donné. En fait pour obtenir cette monnaie centrale qui lui manque, un réseau bancaire qui va augmenter ses DAV en faisant un crédit , se contente - c'est un exemple car il dispose d'autres moyens, l'Euribor par exemple - de "mettre en pension" à la Banque Centrale des reconnaissances de dettes solides (par exemple des OAT) qu'il détient en portefeuille
Je dirais donc plutôt que si l'on se place du coté du public, cette reconnaissance de dette est garantie par les actifs dont dispose la banque (les reconnaissances de dettes des emprunteurs)
Si tu veux mieux "sentir" ce problème, relis maintenant (à la suite de toute cette discussion commencée avec Prontalgix qui a sans doute éclairé bien des choses), l'explication de la "position du petit banquier"
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f ... es-holbecq
Il n'y a rien de pire que l'argent qui ne circule pas, car dans ce cas il ne vaut rien, ni pour l'investisseur, ni pour le prêteur.Bruno Lemaire a écrit : Si Casimir emprunte de la « monnaie » pour une activité économique qui va pouvoir avoir un certain impact, son emprunt aura été utile : il pourra rembourser cet emprunt. Si cette « monnaie » prend simplement la forme de « cash », de « liquide », et si ce « cash » est emprunté pour être déposé sous son matelas, le principe de conservation des quantités jouera dans le mauvais sens : 90% du « cash » va sortir du circuit économique.
S. Gesell a parlé de ce risque, et de ses conséquences potentiellement fort graves, d’où son idée de monnaie fondante, perdant de la valeur si elle n’est pas dépensée rapidement.
Au contraire, si l’emprunt de Casimir est réinjecté, directement ou non, dans la sphère économique (investissement-production-consommation) non seulement une cascade d’emprunts pourra avoir lieu (la banque B qui reçoit éventuellement tout ou partie du placement de Casimir va elle-m^me pouvoir prêter jusqu’à 90% de ce placement, etc.), mais cette cascade aura deux effets.
Alimenter la sphère économique en moyens de paiements, et permettre à Casimir, et à la séquence d’emprunteurs qui sera apparue à travers le système bancaire, de rembourser leurs emprunts. Car si ceux que P. Jorion appelle les créationnistes ont raison de parler de la création de « monnaie scripturale » par les banques, ils devraient aussi être appelés « destructionnistes », car ils n’oublient pas que les emprunts – même en monnaie scripturale – devront être remboursés (là encore en monnaie scripturale).On pourra consulter à cet égard le livre de M. Allais, paru en 1977, "l'impôt sur le capital et la réforme monétaire".
En d’autres termes, dans un « bon » système économique d’une communauté donnée, la monnaie scripturale devrait, bon an mal an, augmenter à peu près comme la production-consommation-investissement de la communauté considérée et, si le taux des « réserves fractionnaires » ne bouge pas trop, il devrait en être de même pour la masse de « papier-monnaie », qu’on considère le « papier-monnaie » comme le véritable sang, ou comme les globules rouges, de l’économie.
Tu as vraiment des difficultés à la compréhension du système : bon on en a assez discuté, tant pis, je ne relance pas sur ce fil ...prontalgix a écrit :
Oui, surtout nouvelle confirmation que les banques commerciales ne font pas de création monétaire même quand elles financent des états
Si je ne m'abuse (mais que les spécialistes en économie me corrige si je me trompe) cela renvoi au problème général du fonctionnement capitaliste tel qu'énoncé par Marx. La fameuse "baisse tendancielle du taux de profit".Cet abus actuel est utilisé afin de tenter de remédier à une tendance à la déflation... en lien avec une faiblesse de la demande qui renvoie à la question de la solvabilité ... laquelle aurait peut-être bien un lien avec la question traitée par ce forum, et plus largement, avec le début de raréfaction des matières premières et énergies entraînant une baisse de la productivité des richesses.